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-------------- tite églife que l'on avoir bâtieaucimetiereenl’hon->
A » . 12.53- neur de S. Edme de Cartorberi. L ’évêque Richard
le fie avec joïc, 3c prêchant à cette ceremonie il dit:
Depuis que je fuis évêque j’ai toûjours délire ardemment
de dédier au moins une églife en l’honneur
de mon faint maître avant que de mourir. Je
rends grâces à D ie u , qui ne m’a fruftré de mon dé-;
fir : je fçai que ma mort eftproche, & je la recommande
à vos prières.
f . lit. Le lendemain comme il entendoit la melfe il tomba
en foibleife : o n le mit au lit, il déclara qu’il n’en
reviendroit pas 3c fit préparer fes funérailles. En
parîf. p. effet il mourut le troifiéme jour après qui étoit le
lundi troifiéme d’Avril 12.53. environ dans fa cinquante
fixiéme année 3c la neuvième de fon épif-
copa t, à compter depuis fon éleétion. Son corps
fut reporté à Chicheftre & enterré dans la cathédrale
devant l’autel qu’il avoit dédié à S. Edme ,
M a n y r . K m - )■ 3c il s’y fit plufieurs miracles. Aulïi fut-il canonifé
,A fr ' neuf ans après par le pape Urbain IV . favoir le
vingtième de Février 11 6 1 . 3c l’églife honore fa
mémoire le jour de fa mort.
x l i i i . Robert Groffe-tête évêque deLincolne étoit fa-»
Plaintes de Ro- r 1 t 1 1 r t / i
ben Grofle- tête vant, irréprochable dans la vie 3c zele pour la pucontre
la cour de / 1 a 1 î ■ 1 • f* • 1 • S H t Rome. rete des moeurs o c de la dilcipline : mais Ion zele
étoit amer 3c fes difeours fans modération. Cette
même année ai’ant reçû un ordre du. pape qui ne
lui paroiffoit pas jufte, il écrivitainfi aux évêques
i J . p . y v i . qui le lui avoient adreffé : Sachez que j’obéïs avec
refpeéf aux mandemens apoftoliqués, maisjem’op-
pofe pour l’honneur du S.fiegcà ce qui leur eft cûn-
. traire : car je fuis obligé à l’un & l’autre parle com-
L i v r e q u a t r e - v i n g T - t r o i s i e ' m e . 4 7 1
mandement de Dieu. Or les mandeméns apoltoli---------------- •
ques ne peuvent être tels s’ils ne font conformes A n . 1253.
à la doétrine des apôtres 3c de J. C . même que le
pape reprefente dans l’églife ; 3c la lettre que j’ai
reçû ne convient point à la iainteté apoftolique.
Premièrement elle porte la claufe nonobftant, qui /,7jo.
eft une fource d’inconftance, d’impudence, de men-
fonge, de tromperie, de défiance 3c de renverfe-
ment de la focieté humaine. Il veut dire qu’il n’y
a plus dé réglé certaine^ s’il eft permis au paped’an-
nuller par cette claufe toutes les loix ou les conventions
particulières,contrairesàfes volontez.De plus,
continuë-t’il, après le péché de Lucifer, qui fera aüifi
celui de l’Antechrift, iln ’y enap o int de plus grand
que celui de perdre les ames, en les fruftrant du fer-
vice qu’on leur doit en qualité <le pafteur, & ne fon-
geant qu’à tirer du troupeau les commoditez temporelles.
Or comme la caufe du mal eft pire que
l ’effet, il eft clair que ceux qui introduifent dans
l ’églife ces faux pafteurs & ces meurtriers des ames
font pires qu’eux 3c plus proches de Lucifer 3c de
l’Antechrift ; 3c d’autant plus qu’aïant reçu dans
l ’églife une plus grande puiffance,ils font plus obligez
à en bannir ces faux pafteurs.
Le S. fiege qui a reçu fa pleine puiffance dé J.
C . feulement pour l ’édification, ne peut donc rien
ordonner ni rien faire qui tende à un péché fi abominable
& fi pernicieux au genre humain : ccferoit *
abufer manifeftémentde fà puiffanèe,s’éloigner idu
thrône de J. C . & s’affeoir dans la chaire de pefti-
lenceçen enfer. Et quiconque èft fidèle au S. fiége
ôç n’en pli pas féparéparlcfchiime, ne peur obéir à
0^ *1 S