
* — forte que nous puiifions en avoir du mérité devant
A n . 1 14 6 . Dieu. T e lle eft la lettre du fultan dattée du feptiéme
jour du mois Arabe Moharram, qui cette année 1 14 6 ,
répondoit au mois d A o û t .
xxxix. Cependant Frideric fe voulut purger du foupçon
Frideric veut fe j>j V 1 r i 1 r
purger d'herefie. d herelic, le motir le plus odieux de fa condamnation.
4-0. Pour cet effet il fe fit examinerparl’archevêque de Palerme,
l ’évêque de Pav ie, les abbez du Mont-Caffin,
de Cave 8 c de Cafeneuve , 8 c deux freres Prêcheurs
nommez Roland 8 c N ico la s , qui l’interrogerent fur
les articles du fymbole 8 c les autres points de la foi
catholique. Il déclara 8 c jura qu’il les croïoit fermement
; 8 c conftitua les examinateurs les procureurs,
pour faire en fon nom le même ferment, 8 c offrir en
prefence du pape de fe purger en lieu convenable du
foupçon d’herefie. De quoi fu t dreffé un a£tc public par
un fcriniaire du diocefe de Luques, 8 c Frideric y joignit
fes lettresfcellées en or. Il envoïa les ièpt examinateurs
à Lion munis de ces pièces ; mais le pape refufa
d’abord de leur donner audience, difant qu’ils étoient
préfumez excommuniez, comme fauteurs de Frideric,.
jauifqu’ils étoient envoïez de fa p a r t , 8 c porteurs de
lettres où il étoit fauffement qualifié roi 8 c empereur.
Ils déclarèrent qu’ils ne prétendoient point foùtenir
ces qualitez, mais fe dire envoïez de Frideric comme
fimple Chrétien ; 8 c après cette déclaration le pape
leur donna pour commiffaircs trois cardinaux, les év ê ques
de Porto 8 c d’A lb an e , 8 c Hugues de S. C h e r
prêtre du titre de fainte Sabine.
Les envoïez de Frideric leur montrèrent les pièces
dont ils étoient chargez , 8 c offrirent de vive voix de
faire en fon nom le ferment pour fa juftification. Mais
quand les cardinaux en eurent fait leur rapport a u ---------------
pape, il dit que cet examen étoit une entreprife terne- A n . ii4<>.
raire, puifque les examinateurs n’en avoient aucun
pouvoir : que l’adte de cet examen n’étoit point digne
de fo i , en ce que l’officier qui l’avoit reçu avoit encouru
l’excommunication en reconnoiffant Frideric
pour roi & empereur. Le pape donc après avoir pro-
tefté qu’il n’entendoit faire aucun préjudice à la fenten-
ce prononcée contre Frideric, 8 c qu’elle demeuroit en
toute fa force : fit venir les fept examinateurs, & déclara
qu’il ne les connoifloit ni comme procureurs, ni
comme envoïez : au contraire qu’ils méritoient punition
, pour lahardieffe de cet attentat. Puis il leur dit en
prefence des cardinaux & de plufieurs autres prélats,
qu’il réputoit illufoire 8 c frivole leur examen 8 c la purgation
de Frideric, comme n’étant faite ni dans le lieu,
ni devant les perfonnes, ni/ur la matière convenable,
vû que les examinateurs .& leurs parens étoient de fa
cour, 8 c fujets à fa tyrannie. C ’eft pourquoi il rejettoit
cette procédure, 8 c déclaroit la purgation nulle. Le pape
ajouta ¡ Quant à l’offre que fait Frideric de fe purger
en notre prefence, quoiqu’il ne dût pas être écouté par
les raifons qui ont été dites, toutefois nous ne refu-
fons pas de le recevoir, fi nous le pouvons de d r o it ,
pourvû qu’il vienne en perfonne dans le temps légitimé
fans armes 8 c avec peu de fuite, 8 c nous lui donnerons
sûreté tant pour lui que pour les fiens. C eft ce
que contient la bulle adrefféeà tous lesfideles, 8 c dattée
de Lion le vingt-troifiéme de Mai.
Cependant le roi S. Loüis retourna a C lugn i confe- • x l .
j \ 1 • • 1 r i * 5 A. N J ; Seconde entrevûH rer avec le pape a la quinzaine de Paque , c e it a-dire dupape&duroi.
vers la fin d’A v r il, comme ils étoient convenus. L’em-
X x ij