
— — C h r ift & le nouveau teftament ne mene p o in ta la
256. perfeélion j il doit être aboli comme l’ancien, & n e
durera quejufques à l ’an 1260. C e trcifiém e é ta td u
monde fera le temps du S. E fp r it :c èu x qui feront
a lo rs , feront dans l’état de p erfeétion: ce fera un autre
évangile ôc un autre fa ce rd o c e , ôc les prédicateurs
de ce dernier é ta t, feront de plus grande autorité
que ceux de la p rimitive églife. L ’intelligence
du fens fpirituel du nouveau te ftament, n’a po int
été confiée au pape, mais feulement celle du fens
littéra l. Les Grecs on t bien fait de fe féparer de l’é-
glife R om a in e , ôc ils marchent plus félon l’efprit
que les Latins : comme le Fils opere lefa lu t des L atin
s , ainli le Pere éternel opere le falut des Grecs.
'Quelque affliétion queDieu envoie a u x ju ifs en ce
m o n d e , il les confervera ôc les délivrera à la fin de
toutes les attaques des autres hommes, quoiqu’ils
demeurent dans le Judaïfme. Jefus-Chrift ôc fe§ apôtres
n’ont pas été parfaits dans la vie contemplative :
c ’eft depuis l’abbé Joachim qu’elle a commencé à
fru é tifie r , jufques-là c’étoit la vie a élive qui étoit
u t ile , maintenant elle rie l ’cft plu s , d’où il s’enfuit
que l’ordre clérical périra, ôc entre les religieux il
s’élèvera un ordre plus digne que tous les autre s,
prédit par le p fa lm ifte , quand il a dit : Les cordes
it. e. de mon partag efont excellentes. A u ffi nul homme
purement homme , n’eft capable d’inftruire les autres
dans les matières fpirituellês, s’il ne va nuds
pieds. O n vo it bien à ces deux marques de quel ordre
étoit l’auteur de l ’EvangOile éternel.
I l d ifoit encore : C e troifïéme ordre de perfon-
.n és, c ’e ft-à-dire les re lig ieu x , ne font point o b ligez
comme les autres hommes, de s’expofer à l a |
mort pour la confervation de la foi ; ils paiTeront A n . 12y 6.
chez les infidèles, lors qu’ils feronc perfécutcz par
le clergé ; ôc il eft à craindre qu’ils n’y pafTent pour
les obliger à faire la guerre à l’églife Romaine ,
comme il eft dit dans l ’Apocalypfe. Voilà les er- jipoe. xvii
reurs extraites de l’Evangile éternel. Il faut fe fou-
venir que Jean de Parme avoir été chez les Grecs,
pour travailler à leur réiinion -, ôc il pouvoir avoir
été frappé de quelques bons reftes de l’ancienne
difeipline qu’il y avoit vus : fur tout de la frugalité
ôc de la pauvreté de leurs évêques, fi éloignée du
fafte ôc de la grandeur temporelle des évêques L a tins
de fon fiecle. La fuite fera voir qu’entre les
Mineurs il fe trouva long-temps des particuliers
infatuez des rêveries de l’abbé Joachim.
Le pape Alexandre depuis le commencement de x x x v i .
f-o n por nrt.i heat, e, toi. t prirn ci• pa,l ement occup«e d1 e rla roi<rAngleterre. -
guerre contre M ainfroi, dont les affaires profpe-
roient de jour en jour. Dès l’année précédente 12 jy.
le légat Oiftavien voïant le parti du pape le plus
foibl'e, avoit fait un traité avec ce prince, par le- Anonsm.ap.
quel il lui laiffoit & à fon neveu Conradin.lcroïau- Tif.ilî"'9 t%
me de Sicile, excepté la terre de Labour qui demeurerait
à l’églife. Mais le pape ne voulut pas ratifier
ce traité ; & tenant la couronne de Sicile pour
vacante, il l’offrit au roi d’Angleterre Henri pour
Edmond fon fécond fils, comme avoit déjà fait
Innocent IV . ôc les conditions de cette conceffion Rain_ w Ilf(.
avoient été réglées. Lepape Alexandre envoia pour n^ hM J ,
cet effet Tacques Bomcambio évêque de Boulogne, i;.
. • ' / i l * J J C n * I a, MattU), Tartf.p^ qui avoir ete de 1 ordre des rreres Prêcheurs oc qui 77,.
F f f f ij