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continuoient encore cette impofture du feu miraculeux
au faint Sépulcre , comme nous voà'ons dans les
relations des voïageurs. Le pape écrivit auifi au patriarche
de Jerufalem & à celui d 'Ant ïoche, que l ’on
n empêchât pas lesSarrafins captifs d'oüir lesiermons
& d’embraiTer le Chriftianifme.
Ce patriarche Latin d’Antioche fe plaignit au pape
du prince de la meme ville , Boèmond cinquième,
qui refufoit de recevoir de lui l’inveilirure de fa.prin-
cipautépar 1 etendart 5c le ferment , comme avoient
fait fes prédeceffeurs; au contraireils’élevoit contre
'églife & entreprenoitfur fes droits. C ’eft pourquoi
e pape écrivit le dernier de Juillet à l’archevêque
de T y r & aux évêques d’Acre & de Tortofe , d’ap-
pai fer , s il etoit poiîible , cette divifion entre le patriarche
& le prince, fi préjudiciable aux affaires des
Chrétiens Latins du païs.Le patriarche trouvoit enco«
re moins de ioumiffion dans les autres nations, Grecs*
Arméniens, Géorgiens, dont les abbez & les clercs
refufoient de le reconnoître, principalement le catholique
des Arméniens. Le pape toutefois écrivit
A n. 12.38.
•î?.iî 8.s.^41j UX archevêques d’Apamée & de Mamiftra de l ’aller
trouver & s'efforcer de le ramener àlobéif fance du
patriarche Latin;ce qui aparemment n’eut pasgrand
effet. Mais le patriarche Grec d’Antioche paffa plus
Mztth. tarif. avant > car étant foutenu par Germain patriarche
t■ w-. Grec de C.P. il excommunia cette mêmeannéele pape
&: route l’églife Romaine. Il prétendoit que fon
églifeétoit au-deffus decellede Rome par l'antiquité
&c la dignité. Saint Pierre, di foi t - i l , a premièrement
établi ion fiege a Antioche, où il a été receu avec le
refpeéf convenable, & a gouverné cette églife pen-
*Pietro délia
Valle , tom» 3.
le t t . 1 1 . n. i l .
ep. 440.
L i v r e L X X X L 175 ?-----------
dant fept ans. Il apafféenfuite à Rome , où il a été "-N.12.38,
chargé d’injures Si d’opprobres, & a fouffert enfin le
dernier fuppl icei i l a donc plutôt laiffé la puiffance
de lier ôt de délier à l’églife Grecque qu’à l’églife R o maine,
qui conftammenteft maintenant foüillée de
fimonie, d’ufures Sc de toutes fortes de crimes.
Cette année 12.38.le lundi d’après l’oétave de Pâques, x n .
c’eft-à-dire r le douzième jour? d’A v r i l , Gerauld de cognac!6
Malemort archevêque de Bourdeaux tint un concile à Toaf XI,t' sse'
Cognac avec les évêques fes fuffragans. On y publia
trente-huit canons ou articles de réformation, où l’on
voit comme dans la plupart des conciles du même
fiecle l’efprit de chicane qui regnoit alors dans le clergé.
On fe fer voit de fauffes lettres : On pourfuivoit c. t.
une partie pour les mêmes caufes devant divers juges:
des clercs fefaifoientceder des aétions pour les attirer
au tribunal ecclefiaftique. Quelques-uns fe di-
foient fauffemenc juges déléguez ou fubdéleguez, '&
faifoient citer les parties devant eux fans pouvoir
montrer de commiihon. D ’autres pourfuivoient un
nouveau d ro i t , en vertu des lettres obtenues auparavant
à un autreoccafion. Quelques juges cond^m-
noientpar défaut, fans qu’il y eût preuve de la c itation.
Les laïques auffi de leur côtéattiroient quelque- c.n.
fois les clercs au tribunal feculier , fous prétexte de
garantie, de cautionnement, de fpoliation, ou de reconvention.
A tous ces abus le concile oppofe dés e.x-r
communications générales.
- c» iY»-
Il défend aux prêcres de faire fonétion d’avocats ou
de procureurs, fi ce n’eft pour les églifes Sc les per-
fonnes miferables, & encore gratuitement : il ne le dét
fend pas aux autres clercs, parce qu’il n’y avoit qu’eux