
AN. I i j f f .
Patr.c. 7 1 . p,
z ì i .
S u p . l iv . LX X VI 1I .
n 61.
Gali. Chr to*z,
p^i-
Alber, p, }6o»
I X .
Robert Groflfe-
tête évêque de
Lincolne.
Monafi. Aug.
t v . ip . i+ ï .
ap±Rain,n, 51.
138 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
teauroux , qui fut dépofé deux ans après; & la pro>
vifion étant dévolue au pape, il transfera à Bourges
Philippe évêque d’Orleans depuis quatorze ans. Il
étoit archevêque dès la En d’ Août 1136. & le fut
vingt-quatre ans, pendant lefquels il cultiva plus
qu’il n’avoit encore fait toutes les vertus chrétiennes
&c épifcopales. La même année deux archidiacres de
Paris tous deux doéteurs célébrés furent élus archevêques,
Geofroi deBefunçon, Aimeride Lyon.
En Angleterre le roiHenri cette année vingt ième
de fon regne établit Ranulfe abbé de Ramefei fou
jufticier, pour tenir lesplaids avec trois autres eom-
mi flaires dans les corntez deBedeford & de Bouquin-
cam. L’évêque de Lincolne dans le diocefe duquel
étoit cet abbé*écrivit fur ce fujet à S. Edmond archevêque
de Cantorberi^St luidif.Si l’abbé accepte cet te
commiffion, ilfe charge déjuger même lescaufes
de fan g ;& il n’en fera pas quitte pour fe lever,quand
on fera prêt à prononcer la condamnation , vû même
que cette aétion fera connoîtrele jugement qui
cjoitfuivre. De plus félon les canons »il n’eft pas permis
à aucun clerc d’exercer une jurifdiéiion fcculiere»,
fous peine d’être privé des fonétions ecclefiaftiques,,
& de punition plus fevere contre les religieux. C ’eft
pour quoi je me jette à vos pieds, Sc vous fupplie in-
f tammentdeperfuader au roi qu’il revoquç la com-
miffion : de peur que vous ne vous rendiez vous-
même coupable de cet abus, qui tend à la perte des
ames. Que fi le roi ne veut pas révoquer la commif-
f îo n , & fi l’abbé veut l’exercer au préjudice de fon
ame, dont je fuis chargé : je vous fupplie de me donner
confeih Car fi je ne m ’oppofe point à ce défor-
L i v u t L X X X . 139
dre en menaçant l’abbé descenfures ecclefiaftiques,
je m’attire ce reproche du prophète Ezechiel : Vous
n ’avez pas marché contre, & ne vous êtes fias oppo-
fé comme un mur pour la maifond’Ifraël. Mais fi je
m’y oppofe , les officiers du roi faifiront & pilleront
mes biens; & comme on n’a point encore vû en ces
I quartiers de femblable oppofition, je ferai la ri fée
I des fages du monde. Toutefois comme aucun péril
I temporel ne peut entrer en comparaifon avec le
I moindre péril éternel: j ’ai de la honte de vous avoir
I demandé confeil en une affaire fi claire. Je vous de-
I mande donc vôtre ordre de m’oppofer de tout mon
pouvoir en cette rencontre pour la liberté de l’églife
; Si le falut des ames, car appuyé de vôtre autorité je
pourrai avec l’aide de Dieu me foûtenir contre les
I efforts des méchans.
L’évêquede Lincolnequi écrivit cette lettre étoit
I Robert Grofletête , en Anglois Grouthead. il étoit
1 né à Stodbrod au comté de Suffolc de baffe condi-
I tion & de parens pauvres ; mais il fe diftingua par fa
I doétrine &c par fa vertu. Il étudia premièrement à
I Oxford , puis à Paris, où il reçût le dégré de doéleur ,
■ ôc acquit une grande réputation. Etant revenu en
I Angleterre, il fut archidiacre de Leiceftre, puis évê-
I que de Lincolne , après la mort de Hugues de Velles
■ arrivée le feptiéme de Février 1135. Robert Gtofle-
I tete fut facré à Reding par S. Edmond archevêque
I de Cantorberi, le troifiéme jour de Juin de la mê-
I me année. Les moines de Cantorberi reclamerent
I contre ce facre , prétendant qu’il ne devoit fe'faire
I que dans leur églife : toutefois pour ne pas faire per-
■ dre aux prélats qui s’étoient aifemblez leur peine &
S ij
A n. 1135'.
Ezech, XI, I f .
Godùin de T r i-
fui. p. 348.
Angl. Sac. to. 2.»
p. 3*J.
Matth, Tarif,
1 13 6 p. 34j>