
-----------g 38 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q t t e .
A n. 1x31. Châci llon, plus guerrier qu’évêque. Se trouvant
Alberic. an.
i i j o . Rie. S.
-Germ. eod.
Luvet. to. u p>
^ 6.o.i79-
accablé de dettes,il alla tiouver le pape Grégoire,pour
le fervir en ffa guerre contre l’empereur Frédéric ; &
le pape ayant fait la paix donna à Milan le duché de
Spolete Se la Marche à gouverner. Ce prélat après
avoir demeuré trois ans en -Italie reprit le chemin de
Erance chargé de richeffes:mais les Lombards l’arrê-
terent au retour Sc le pillèrent, en forte qu’i l ’perdit
plus en fon voyage qu'il n’y gagna,
Pendant fon abfence-il s’émurune querelle à Beau-
va is , entre les bourgeois Sc le menu peuple , à l ’occa-
fion de l’éleétion d’un maire.; on en vint jufques à la
féd u io n ,ô c i ly eut des meurtres commis. Leroi ôcla
reine fa mere vinrent à Beauvais bien accompagnez
¿pour en faire;juftice : mais l’évêque, qui étoit arrivé
devant., s’y oppofa, prétendant avoir toute jürifdic-
'ü io n dans la ville. Le roi ne laiifa pas depafler outre,
ôc l’évêque porta fa plainte à un concile , qui fe tenoic
à Noïon la première femaine de carême 1x31. c’eit a-
dire , 1133. avanc Pâques, ôc fon official y parla ainfi :
L’évêque de Beauvais vousreprefente , faints peres,
qu’encore que la juftice ôc la jurifdi&ion de la vi l le
lui appartienne , ôc que lui ôc fes prédeceffeurs en
aient toujours joui paifiblemenc, toutefois a l ’occa-
fioti d’un crime commis â Beauvais, le roi y ef tvenu
avec des troupes, ôc après plufieurs prières ôc admonitions
de l’évêque , il n’a pas laiifé de faire publier
fon ban dans la v i l le , prendre des hommes, en bannir
d’autres, ôc abbatre jufques à quinze cens mai fon s.
En partant il demandoit à l’ évêque pour fon droit de
gifte pendant cinq jours quatre vingt livres parifis:
furquoi Pévêque dit que cette prétention étoit noute.
x. conc. p.
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vellè , 8c demanda un peu de tems pour en déliber ^ N*I 233-
avec fon chapitre. Mais le roi le lui refufa, fir faifir
toutes les dépendances de l ’év ê ché , Ôc y mit garnifbn.
C ’eft pourquoi l’évêque vous demande conièilôe
aide.
Alors l’évêque de Beauvais fe retira avec, fon con-
f c i l , ôcle confeil ayant délibéré fur fon affaire, conclut
d’envoyer à Beauvais les trois évêques de Soif-
fons, deLaon ôc de Chalons, pour informer du droit
de l’évêque, ôi.^es torts qu’il prétendoit avoir fouf-
fcrts : ce qui fut exécuté. Enfuite les trois évêques firent
le rapport de leur enquête la ièmaine de devant ,
la paffion, au- concile qui fe tenoic à Laon; ôc qui o r donna
qüe l’on feroit encore au roi1 deux montrions,
outré1 une première faite avant liinformationP; ôc :
pour cet effet furent députez crois autres évêques , ,
Ànfelme de Laon, Geoffroi de Cambrai ôc A z o n d ’Ar -
ras; quifirenc au roi une fdmmation .de rendrez l’é- s%s’ ~
vêque de Beauvais les lubitans qu il avoic fait prendre
; ôc lui donnèrent ma-in-lcvée defes regales. La
monition eft datée de Poiffi ., le dimanche delà p'af-
fion 1 i 3 z . c ’eff-à-dire, le vingt de Mars 12.33. Leroi ;
n ’ayanc point a ccordélamain- levée, M ilon mit tout-
fou .diocèfe en in te rd i t , que les autres évêques éten- -
dirent fur toute la p ro v inc e . .
Au commencement de Septembre la même anncê
12,33. ils s’affemblerent à.S. -Quentin , ôc y;réfolurent
qu’ils iroient tousâ Rome , fi l ’archevêque de Reims
lè jugeoit àpropos,"ou cLu moins ceuxqu’il y envoïe-
roir, pour conferver les libertcz;de leurs églifes. Les
chapitres- des cathédrales de la province fe plaigni-n
retu des évêques, prétendaniqu’ils n’avoienc piLots