
A N . 12.46.
L X I I .
Conciles en C a talogne.
Marca f .
531.
M ariana l ib .
i 'j . c .6- G ornés bb.
352, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mêmes n’en aient point en langue vulgaire.
La même année 12.46. Pierre Albalate archevêque
de Tarragone tint deux conciles. Un le premier, jour
de Mai où fe trouvèrent fix évêques, Ponce de Tor-
to fc, R. de Lerida, Pierre de Barcelone, Arnaud de
Valence, Rodrigue de Sarragoce, & Berenger de Girone.
On y confirma l’excommunication contre ceux
qui prenoient par violence les perfonnes ou les biens
des ecclefiaftiques ; & on y ordonna que les Sarra-
fi'ns efclaves qui demandoient le baptême demeure-
roient quelques jours chez le re&eur de leglife où ils
feraient venu, pour éprouver fi leur converfion étoit
fincere, ou s’ils cherchoient feulement à fortir de la
fervitude. C ’étoit bien peu quelques jours pour cette
épreuve.
L’autre concile fut tenu à Lerida pour la réconciliation
de Jacques roi d’Arragon excommunié à cette
ocçafion. Il avoit eu commerce en fa jeuneife avec
une dame nommée Terefe Vidaure, qui le voïant en-
fuite marié avec la reine Violente, c’eftà-dire Yolande
, le pourfuivit en cour de Rome, prétendant qu’il
lui avoit promis mariage. Mais comme il l’avoir fait
en fecret, Terefe ne put le prouver, 8c fut déboutée
de fa pourfuite, Elle eut recours à Berenger évêque
de Girone, qu’elle favoit être bien informé de la vérité
, 8c obtint de lui qu’il en écrivit fecretement au
pape Innocent IV . après quoi le bruit commença à fe
répandre que le mariage de Terefe ferait examiné de
nouveau. Le roi en fut averti, 8c jugea que cet avis
n’avoit pù être donné au pape que parl’évêque de Girone,
à qui il avoit avoüé la chofe en confeifion. Il
ça fut outré de colere 3 8c aïant mandé l’évêque il le
fit entrer dans fa chambre, où il lui fit couper la lan- - | I
1 .. \ s-*- ¡8 AN. 12,46.
gue j puis le renvoia a tjirone.
° Le p&pe l’aïant appris excommunia le ro i, 8c^ mit
fon roïâume en interdit 3 8c le roi commençant a reconnaître
fa faute, mais voulant la diminuer écrivit
au pape que l’évêque après avoir été fort avant dans
fes bonnes grâces, avoit machiné contre lui, & même
révélé fa confeifion. C ’eft pourquoi il demandoit l’ab-
folution des cenfures, 8c que l’évêque fortit de fon
roiaume. Le pape répondit: Vous n avez pas du croi- ^ ,4,
re legerement un crime auifi difficile a prouver, que
celui d’avoir violé le fecret de la confeifion -, 8c quand
même l’évêque vous aurait offenfe, il ne vous etoit
aucunement permis d’en prendre vengeance, il falloit
en demander juftice à celui qui eft fon maître 8c fon
juge. Ne trouvant donc pas encore en vous lefprit
de penitence, nous ne pouvons vous accorder l’ab-
folution que vous demandez : mais nous vous en-
voïons frere Didier notre penitencier, pour vous re-
prefenter la grandeur de votre faute, 8c vous donner
un confeil falutaire. La lettre eft du vingt-deuxième
de Juin 1146. ' , A- . , -
Le roi envoïa à Lion André Albalate eveque de
Valence avec des lettres où il témoignoit une entiere
foumiffion ; 8c le pape lui envoïa l’évêque de Came-
rino , pour terminer l’affaire avec le penitencier D idier.
Pour cet effet on affembla un concile a Lerida ,
où fe trouvèrent l’archevêque de Tarragone & les
évêques de Sarragoce, d’Urgel, d Huefca 8c d Elne ,,
avec des abbez & des feigneurs. Là en prefence d’un
grand peuple le roi confeffa le crime qu il avoit cqtn-
mis en témoignant un repentir fincere fuivant la for-
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