
54 H i s t o' i r e E c c l e s i a s t r qu e:
v.êque de MdïeRee>àrévêque;d’Hildesheim & au doc»
teur'Çonr,ad..On dit que quand ils reçoivent un nov
i c e , .& qu’i l entre la première fois dans leur affcm-
blée, il.vortuncrapauc d'une grandeur énorme, com-
tn£;unoïe ou plusi, que les uns le baifent a la bouché
lés;autr;esj.par «derrière:,puis le novice rencontre un
hpmme-pàlp aveoles'yeux très no i r s , fi maigre qu’il
n’a que la peau & les os : il le baife ôc'le font froid
comme g^ace , & après ce baifer i l oublie entièrement;
la foi catholique. Enfuite il „font enfemble un
foftinr,-après ¡lequel un ,chat; noir" delcend derrière
une ftatuë qpief t ordinairement dans le lieu. Le novice
baife le premier ce chat par derrière, puis ce-
foi qui préfide à.l’affemblée 8c les autres qui en font
dignes : les imparfaits reçoivent feulement le baifer
dü-maît-re. Us promettent obéïiTance , après quoi on
éteint les lumières , 8c ils commettent entre-eux toutes
fortes d’impuretez. Us reçoivent tous les ans à
Pâques le corpsdeN. S. 8c le portent dans leur bouche
jufquesàleurmaifonoù ilsle jettent dans le privé.
ffs difentque le maîcre du ciel.a injuftenïent 8c
frauduleufement précipité Lucifer dans les enfers.
Us croient en celui-ci , 8c difent qu’ il eft le créateur
des chofes celeftes , 8c qu’ il rentrera dans fa.gloire
après avoir précipité fon adv.erfaire. C ’eft par lui 8c
avec lui qu’ils efperent entrer dans la béatitude éternelle.
Ainf i parle le pape dans ia lettre du treizième
de Juin 1133.
Ce dernier article fait voir que les Stadingues
étoient une branche des Manichéens, 8cquant aux
abominations de leurs affemblées noéfurnes , nous
avons vu des reproches fcmblablçs contre les Mani*
L i v r e L X X X . 55
chéens brûlez à Orléans en 1012.. Albert qui fut fait
abbé de Stade dans la baffe Saxe en 1x31. parlant des
Stadingues., dit qu’ils méprifoient la doctrine de l’é-
glife, confultoient des démons 8c des mag ic iens , 8c
faifotént des figures de cire, !:Qu’ils déchiroient les
clercs. 8c les religieux par.toutes fortes de tourmens,
Sc n’épargnoient ni âge ni fexe. ils attiroient à leur
foéte tous ceux qu’ils pouvoient , principalement les
p a r f o n s . '■ ■ ■ •> 1 ~
Cette année 12.33. le roi Henri fils de l’empereur
l F r id e r ic , Conrad archevêque de Maïence 8c le docteur
Conrad de Marpourg firent à Maïence une af-
femblée d’évêques , de comtes 8c de clercs, pour examiner
des perfonnes diffamées.comme hérétiques r
entre lefquelies le comte de Seine accufédemanda encore
un délai pour fe juftifier. Quant aux autres qui
ne comparurent point , Conrad donna la croix àfoeux
qui voulurent s’armer contre eux. De quoi ces pré-
I tendus hérétiques furent tellement ir r i te z , qu’ils lui
drefferent à fon retour une embufeade auprès de Mar pourg
, 8c le tuerent avec frere Gérard dè l’ordre des
Mineurs , homme de fainte v ie : c’étoit le trentième
de Juillet. On accufoit Conrad de précipitation dans
fes jugemens, 8c d’avoir fait brûler trop legerement
fous prétexte d’herefie , plufieurs, nobles 8c non nobles
clercs, mo in e s , reclufes, bourgeois 8c païfans.
Car il les faifoit exécuter le même jour qu’ils étoient
àçcufez ,■ fans déférer à l’appel.
On affembla un concile pour examiner ces plaintes
contre la mémoire du doéteur Conrad qui ne
manquoit pas de defenfeursj 8c les foupçons d’here-
fié contre quelques perfonnes' Plufieurs prélats, 8c
An. 1233.
Sup.l. LVlII
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Chr. an. i z } 4 .
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478. ex contint,
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Ann.Gotiefr.
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p. 1 3 4 É .