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i biens à la prote&ion du S; fiege. C ’eft pourquoi
A n . i 2.53. eon¿ efcendant à vos. defirs: nous recevons au droit
& à la propriété de S. Pierre le roïaume de Lituanie
& toutes íes terres que vous avez déjà retirées
d’entre les mains des infideles, ou que vous en
pourrez retirer a. l’avenir ; & nbusnvoas prenons
fous lap ro ted io n du S. fiege avec votre femme,
vos enfans^ôc votre famille. La lettre eftdattec de
Milan le feiziéme de Juillet 42.51. La Luthavic ou
j , i • Liteuvie, comme on la nomme dans le païs, eft la
*J*l\ même que la Lituanie.
Le pape écrivit en même temps à Henri évêque
». 4«. 47- de C ulm, lui donnant commiifion de couronner roi
M in d o f, & d’ordonner un évêque pour la Lituanie,
après que le roi y auroit fondé & dotté fuffifamment
une églife cathédrale. A condition que le nouvel
évêque ne fieroit fournis qu’au pape, & lui feroit
ferment auffi-tot après.ion ordination. Le pape
«.48. écrivit auffi à l’évêquc de Riga & a deux autres du
voifinage , d’aiderie nouveau toi pour la conver—
fion des Lituaniens. Deux ans fe pailerent fans quç
rérediorî dë l’evêche fut exccutee-, ôc en 12.59.
R a i n . i i í j . » . 2 .S. p a p e e n donna de nouveau la commiifion a 1 archc-
id.m4- *• zi' v êquc de Livonie &c de Pruffe, qui avant que de'rc-
ce voir la lettre du pape ordonna évêque de Lituanie
un prêtre de l’ordre Teutonique nommé Chriftien,
& reçut de lui lefcrment de fidélité en fon nom &
de fon églife : ce que le pape trouva fort mauvais. Il
déclara nul ce ferment, & prétendit que la Lituanie
appartenant à S. Pierre en propriété, fon évêque no*
devoit dépendre que du S. fiege. C eft ce qu il declara
par une lettre du troifiçme de Septembre 1154.
r §. Louis
L i v r e q u a t r e - v i n g t - t r o i s i e 'm e . 4 7 7
S. Louis aïant achevé les fortifications de Jaffe, ’
réfolut de fortifier aulfi Saïette, c’eft-à-dire Sidon, ’
& partit pour y aller le jour de S. Pierre vingt-neu- suiudes avions
viémede Juin 1253. Etant en chemin, il délibéra s’il deS Louis-
prendroit Naploufe, qui eft l’ancienne Samarie, &
c’étoit l’avis des Templiers & des barons du païs 3 Sanuu f' I2!"
mais ils ne vouloient pas qu’il y fût en perfonne, di-
fant que s’il étoit pris ou tué la terre-fainte étoit
perdue. Le roi ne put fe réfoudre à y envoïer fes
gens fans lu i, & ainfi l’entreprife manqua. En ar- DUchfi>e.p.,io.
rivant à Sidon, il apprit que les corps d’environ trois
mille Chrétiens tuez par les Sarrafins depuis trois
ou quatre jours étoient demeurez dans la plaine
fans fépulture. Il y alla avant que de manger accompagné
du légat Eude de Château-roux , par lequel
il fit bénir un cimetiere furie lieu, puis il y importer
ces corps, travaillant lui-même de fes mains à
les ramaifer & les mettre dans des facs : fans en être
détourné par l’infeëlion qui en for to it, telle que les
valets & les pauvres païez pour ce travail ne le fa i-
foient qu’avec une extrême répugnance. Le roi le
continua pendant cinqjours, fans fe boucher lenez
comme plufieurs autres, ni témoigner de dédain.
Le matin après la melfe il alloit fur le lieu & difoit
à fes chevaliers : V en e z , enterrons les martirs de
J. C . qui ont plus fouffert que nous pour lui. Il fit
faire pour eux des obfeques folemnelles.
Il demeura le refte de l’année occupé à fortifier vuch.p.^6®.
Sidon; & cependant il lui vint divers avis de France
par des lettres & des hommes envoïez exprès, que
dèpuis la mort de la reine fa mere le roïaume étoit
en grand danger : étant menacé tant du côté de P An-
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