
• H I S T O IR E Ë G C L E S I A S T I Q U E .
-------------- fons, on délivroic les captifs, on rappelloit les exi-
A N. 115p. lez : on faïfoit autant de bonnes oeuvres que 11 l’on
eût craint de voir tomber le feu du ciel , la terre
s’ouvrir ou quelque autre effet femblable de la juf-
tice divine. C e mouvement il fubit de penitence,
donnoit à penfer aux plus fages , qui ne voïoient
point d’où il pouvoir venir. Le pape qui étoit toû-r
jours à A n a gn i, ne l'avoir point ordonne , ce n’e-
toit ni l’éloquence d’aucun prédicateur, ni l’autorité
d’aucune perfonnc qui l’eût excité : les iîmples
avoient commencé, Si les autres les avoient fuivis.
*»>; *». ïiîo. Cette penitence s’étendit en Allemagne, Pu‘s en
p iZg. . H . - .. T ■ Pologne Si en plulieurs autres pars. Les pemtens
marchoient nuds de la ceinture en haut, la tête Si
le vifage couverts pour n’être pas reconnus : depuis
la ceinture ils avoient un vêtement qui defeendoie
jufques aux pieds. Ils fe flagelloient deux fois le
jour pendant trente-trois jours en-l’honneur des
années que l’on dit que J . C . a vécu fur la terre ; 8i
chantoient certains cantiques fur fa mort Se fa paf-
iîon. La fuperftition s’y mêla bien-tôt-, Se ils di-
foientque perfonne ne pou voit être abfous de tous
fes pechez , s’il ne fàifoit un mois cette penitence.
Ils fe confeffoient les uns aux autres, 8e fe don-
noient l’abfolution quoique laïques, Se préten-
doient que leur penitence étoit utile aux morts,
même à ceux qui étoient en Enfer ou en Paradis.
liM. vaiHa.t. Ces flagellans, car on les nommoitainiî, devinrent
fufpeCtsà Mainfroi, même avant qffon les accusât
d’aucune erreur. Il craignit que cette multitude de
y gens attroupez ne fit quelque entreprife contre fon
autorité, Si défendit fous peine de mort cette ef-
L l V RE QUATRE-VINGT-QUATRIE’mE. ¿33
pecé de penitence dans toute l’étendue de fon roïau- s •
me, dans la marche d’Ancone & laTofcane. A. fon A n . ir fio .
imitation, le marquis Pallavicin fit la même défenfe
àCremone , à Breffe,à Milan Si par toutoùseten-
doitfapuiffance. Henri duc de Bavière & quelques
évêques d’Allemagne rejetterent ces fîagellansavec
mépris : Prandotha évêque deCracovie les en chaffa,
les menaçant de prifon s’ils ne fe retiroient promptement.
Januffe archevêque de Gnefne Si les autres
évêques de Pologne aïant découvert leurs erreurs,
firent défendre par les feigneurs fous de grof-
fes peines, que perfonne fuivît cette feCte : ainfielie
fut bien-tôt méprifée &c abandonnée, comme elle
s’étoit formée fans autorité Si fans raifon.
A Paris l’univerfitéconfentit enfin à la réception l x i i i .
. , n WÊÊÊÊ • r* ' ' Carmes & Au^ des freres Prêcheurs, comme on voit par un acte gnmn« à Paris,
dreffé au nom du reCteur Si de tous les maîtres Si les vuhouUt.f. 35«;
écoliers, ouilsdifent : Nous ftatuons Si ordonnons
pour certaines caufes exprimées plus amplement en
d’autres lettres,que les freres Prêcheurs ou Jacobins,
toutes les fois qu’ils feront appeliez ou admis â nos
aCtes publics, y tiendront le dernier rang : fa voir les
dodeurs en théologie, après tous les autres doCteurs
jeunes Si vieux,feculiers Si réguliers de la même faculté
; Si dans lesdifputesils n'argumenteront qu’après
les autres doCteurs. Les bacheliers de leur ordre
auront auffi le dernier lieu après ceux des autres ordres,
c’eft-à-dire des freres Mineurs, des Carmes, des
A u gu ilin s , des Cifterciens Si des autres religieux.
Et cette prefente ordonnance fera publiée Si affichée
aux portes des églife s, 8i jurée par tous ceux qui
nous ont fait ferment. Donné à S. Mathurin dans
N n n n iij