
6 ; 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
les. Conrad archevêque de Cologne aïant vifité
fa province par ordre du pape, y remarqua plu-
ileurs defordres fcandaleux, & étant revenu à C o logne
, on y tint fon copcile provincial, où il fie
publier quatorze canons de diieipline pour le clefigé,
& dix-huit pour les moines, le douzième jour de
Mars 1160. En voici les plusnotables. Nous tenons
pour concubinaires publics, non feùlemenc les
clercs qui tiennent chez eux leurs concubines,
mais encore ceux qui les nourriiTent ôc les entretiennent
à leurs dépens, quoiqu’elles logent ailleurs
; & ceux que dans notre vifite nous avons notez
comme tels, céderont à l’avenir leur mauvais
commerce,& pour peine du pafle ils entreront dans
la prifon canoniale, pour y vivre félon la difeipline
obfervée jufqu’ici. Il fatisferont à l’églife, pour
avoir fi mal emploie fon revenu ; & nous leur défendons
de rien laifler par teftament aux enfans
qui fonc le fruit de leur débauche, ni de fe trouver
à leurs noces.
Défenfes aux clercs défaire trafic, fous les mêmes
peines de prifon &c de reftitution à l ’églife. Ils
fauront au moins lireôc chanter. Les églifes de chanoines
qui n’ont point de dortoirs, en feront bâtir
à frais communs ; & les chanoines de celles qui en
ont déjà, y coucheront comme ils faifoient anciennement.
Ils chanteront tous les vigiles pour les
morts qui font fondées, quoiqu’on n’y faffe point
de diftnbutions manuelles: puis ils entreront au chapitre
où on lira le martyrologe, l’obituaire & les
canons. Les prêtres allant celebrer la nielle, porte--
ront un rochet fous l’aube , afin que ce vêtement
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facré ne touche pas immédiatement leur habit ordinaire.
Défenfeaux chanoines de manger ou coucher
fouvent hors l’enceinte de leurs églifès ; c eft
ce que nous appelions le cloître. Ils doivent recevoir
le pain de chapitre en efpece d’une boulangerie
commune, &c non pas du bled pour le vendre.
Leurs cloîtres doivent être fermez de murs avec de
bonnes portes. On voit ici desreftes de la vie commune
des chanoines.
Le règlement pour les moines, montre que leur
relâchement étoit grand. Quelques-uns etoient notez
d’incontinence, ils fe frapoient quelquefois 1 un
l ’autre ,' ils avoient quelque chofe en propre au
moins parla permiifionde l’abbe. Ils fortoient fréquemment
Ôc quelquefois avant prime , ou après
complies: quelques-uns mangeoient en particulier,
fou.s prétexte d’hofpitalité. Il eft ordonné aux ab-
bez Benedi&ins de venir tous les ans à Cologne ,
pour y tenir un chapitre a 1 Exaltation de fainte
C roix. Il paroît que le confeiTeur des moines étoit
l ’abbé ou le prieur.
Pierre de Ronccvaux archevêque de Bourdeaux,
qui avoit depuis peu fuccede a Geraud , tint cette
année 12.60.un concile provincial a Cognac , ou il
fit-d ix-neuf articles de conftitutions. Defenfe de
veiller dans les églifes ou les cimetieres;à caufe
des a étions honteufes ou violentes qui s y commettent,
& qui obligent a réconcilier les eglifes.
Le peuple ailiftoit donc encore alors aux offices
de la nuit. Défenfes de faire des danfes dans les
A n . 12.60.
c.'iu
c. 14*
c: 4 r?;
c. 6.
c. 3. ir.
e.ÿ. t6.
c. 13.15.
C. 1 0 *
L X V I .
Conciie de Cognac
& autres.
To. 11. conc.f.’jyv»
6.1.