
A n . i 2.39*
. XXIII.
Autre lettre du
pape contre
Frideric.
ap. Rain. 12-59.
n. 2.1. Matth.
Tarif.p.4 j j . fo.
X I .cortc.p. 3 4 0 .
X I I I . 1 .
Sup.liv• LXXIX.
».3-7.
lbidan. 46«
104 H i s t o i r e E c c l e s i As t i q jc je ;
voïa contre moi dans le roïaume. La fécondé fois il'ÿ
furent condamnez à en donner cinq cens , qui furent
d f t inezà aller Outre-mer,ce qui ne fut point exécuté.
Enfin je n’ai pu jamais terminer l'affaire par ce
mo'ien. Telles étoient les répondes de l’empereur aux
plaintes du pape , qui ne les jugea pas iuffifantes,
puifqu’il réitéra les mêmes plaintes dans la bulle d'excommunication.
Mais quand il eût vû la lettre circulaire de Frideric
adreiféeà tousles princes, il en publia une de fort
côté adreiTée auffi à tous les princes & à tous les prélats,
qui eft très-longue & commence ainfi-.Unebête
pleine de noms de blasfêmes’eft élevée de la mer , &
lerefte de la defcription de cette bête tirée de l ’Apo-
calypfe. Cet te bête eft Frideric félon le pape Grégoire
, &c dans fa lettre il prétend détruire tout ce que
ce prince avoit avancé contre l u i , comme étant des
menfonges & des calomnies. Il reprend tout ce qui
s'eft paffé depuis le commencement de fon pontificat.
Le refus que Frideric fit de paffer la T erre fainte
en 11x7. fous prétexte de fa maladie , que le pape
traite toujours de feinte; il l’accufe indirectement
de la mort du Landgrave d e T u r in g e , difant qu’on
publioit qu’il avoit été empoifonné. Le pape rapporte
enfuite le paifage de Frideric en Syr ie, &c fon
traité honteux avec le fultan. Sur le reproche d’avoir
empêché par fes légats que Frideric ne recouvrât
le roïaume de Jerufalem, il Ce contente de dire qu’un
homme fenfénele pourra croire.
Il paife à l’invafion des terres de l’églife en Italie
par Rainald, & dit qu’il agiffoit en vertu d’une com-
miffion de Frideric fcellée en or ; & qu’il étoit foûte-
L i v r e L X X X I . 105 ^
nu par fon argent & par fes vaflaux. Que les fervi-
teurs de l’églife portèrent la guerre dans le roïaume
de Sicile, pour en tarir la fource; &: que les habitans
de ce roïaume obéïffant alors au S. fiége ne v ioloient
point leur ferment fait à Frideric: puifqu'ils en étoient
abfous par l’excommunication prononcée contre lui.
Venant à la guerre de Lombardie , il dit que 1 événement
a fait voir que Frideric auroit plus aifément
réduit cette province par laclemence, que par la rigueur
qu’il a emploïée contre des peuples déjatrem-
blans pour leurs fautes ; & qu’il ne devoit pas fomenter
leurs divifions en fe fervant des uns contre les
autres. I ... . H , Après que le pape a répété ce qu il avoit dit dans
les l e t t r e s precedentesdes foins que l’églife Romaine
a p r i s de Frideric dès fon enfance, de Ion ingratitude
envers elle; & de l'oppreflion deséglifesdu roïaume
de Sicile: il vient à lajuftificationde l’évêquede 34«-
Paleftrine fon légat en Lombardie; St d i t , qu’on n’a
rien à reprochera ce prélat, de ce quêtant à Plaifan-
cei l a reconcilié les parens divifez entre eux , avec
proteftation de ne rien faire contre les droits de l’empire.
Quant à Grégoire de Montelongo,nous lui avons
donné, dit le pape, la légation de Lombardie pour
prévenir la guerre , voïant la mauvaife foi de Frideric
, qui nous offroit toute forte de fatisfaéfion par
l’évêque de Palerme & fes autres ambaifadeurs, &c err
même tems s’emparoit par voïe de fait de la Sarda-
gne & des diocefes de Maife & de Lune appartenons,
à l’églife.
‘ Sur ce que Frideric I’accufoit d’être indigne du S.
f iégc.Nous confeifons, dit-il, notre indignité & n ô - ¡ ¡ ¡ | c-
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