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fa mort les Maures de ces quartiers fe divi ferent , ne
voulant plus obéir à un feul maître.
Cependant l'armée de Ferdinand croiifoit de jour
en jour , & il preffoit le fiege de Cordouë , dont les
habitans fe voïant abandonnez &. réduits a la famine
demandèrent à capituler. Ferdinand ne leur accorda
point d’autres conditions que de fortir la vie
fauve fans rien emporter. Ainf i Cordouë lùifutren-
duë la veille delà faint Pierre vingt-huitième jourde
Juin 1136’. après avoir été au pouvoir des Muful-
mans 515. ans depuis l’an 713. qu’ils en firent leurca-
pitaleen Efpagne. Le roi Ferdinand fit d’abord mettre
une croix au haut de la tour ou Minaret d’où on
appelloit les Mufulmans à la priere; &. cinq évêques
qui l’accompagnoient entreront dans la principale
Mofquée laplusgrande & laplus ornée de toutescel-
les des Arabes. Ces évêques étoient Jean d’Ofma
chancelier de la cour roíale , Gonfalve de Cu en ça ,
Dominique de Ba ë ç a , Adam de Placentia / Sanche
de Coria: Rodrigue archevêque de Tolede étoit en
cour de Rome. L ’évêque d’Oima aïant fait, purifier
la Mofquée y dreifaun autel en l’honneur delà fainte
Vierge, y celebra folemnellement laMe i fe le jour des
SS. apôtres, & y piêcha avec grande édification de
l ’aflemblée. Le roi Almanior avoit autrefois enlevé
de Compoftelle les cloches de l’églife de S. Jacques,
& les avoit apportées à Cordouë dans la grande Mof-
quéeoù elles étoient fufpenduës à la renverfeSt fer-
voient de lampes, ce que les Chrétiens regardoient
comme un opprobre,. Mais le roi Ferdinand les fit repor
tera s . Jacques furies épaulesdes Maures. C omme
la ville de Cordouë eft fnuée dans un païs très-
L i v r e L X X X , ijj
abondant & très agréable, la nouvelle de la prife s’étant
répanduë en Efpagne , il y accourut des habitans
de toutes parts qui la préïeroient aux lieux de
leur naiifance : enforte que les maifons manquèrent
plutôt que les hommes pour les habiter. On y rétablit
le fiege épifcopal fous la métropole de Tolede;
& on la comptoit pour une des plus grandes villes du
monde après R om e , C. P. &c Seville.
Le pape Grégoire aïant appris cette heureufe
nouvelle écrivit aux prélats d’hfpagne d’éncourager
le roi Ferdinand à pourfuivre fes conquêtes fur les
infidèles, & tous les peuples de leurs diocèfes à l’y
aider, foit de leurs perfonnes, ioit de leurs biens, leur
promettant la même indulgence que pour le voïage
de laTerre-fainte. La lettre eft du quatrième de Septembre
1136. En mêmetemsà la priere du roi , il ordonna
à l’archevêque de Tolede & aux évêque^de
Burgos & d’O fm a , de lui faire païer trois ans durant
un fubfide annuelle de mille piec.es d’or mon-
noye du païs fur les revenus deségliiès &des, monaf-
teres pour les frais de cette guerre. Vers le même tems
le roi Ferdinand aïant découvert des hérétiques à
Palencia , ordonna qu’ ils fuifent marquez au vifage
d’un fer chaud : ce qui les fit rentrer en eux-mêmes I
& demander à revenir dans le fein de l ’églife; & le
pape donna à l’évêque du lieu la commiifion de les
abfoudre.
La même année les Juifs furent maltraitez en plu-
fieurs lieux, particulièrement en Efpagne, où on en
fit un grand carnage. En France les croifez de Guien-
ne , de Poitou , d’Anjou &c de Bretagne en tuerent
un grand nombre, fans épargner les enfans & les
A n.
x. ep. z i 4.ap.
Rain, n.
ep. i l j . ».
IVÎIÎ.
Juifs maltraitez.
Matth. Tarif.
113 6. p. 3 64.
Lolinean hijl.p,
SB