
^ res Prêcheurs & des freres Mineurs ; & difoit que
1 s’il eût pû faire deux parties de faperfonne , il en
G. de Bello. c. n . 1 \ i 1 1 » fl r donneroit une a chacun de ces deux ordres. Alpi-
rant donc au comble de la plus haute perfection ,
il avoit réfolu quand fon fils aîné fe t'oit en âge, de
lui ceder entièrement la couronne, & d’entrer dans
une de ces deux religions, après avoir obtenu le con-
fentement de la reine fon époufe. Aïant pris fon
tems, il lui découvrit fecretement fapenfée, lui fai—
fant promettre de n’en parler à perfonne ; mais elle
n’y voulut confentir en aucune maniéré, & lui apporta
des raifons folides pour l ’en détourner. Il demeura
donc dans le monde, mais s’en détachant
de plus en plus, & avançant dans l’humilité & la
crainte de Dieu.
*.¡4- Il ordonna par fon teftament que fes deux fils qui
lui étoient nez pendant fon voïage d’outrç-mer,
Jean-Triftan & Pierre, étant venus en l’âge de dif-
cretion, feroient élevez à Paris dans des maifons
religieufes, l’un chez les Jacobins, l’autre chez les
Cordeliers, leur aïant fait préparer pour cet effet
deslogemens convenables, C ’étoit afin qu’ils yfuf-
fent inftruits dans la pieté &c dans les lettres, efpe-
rant qu’avec le tems Dieu leur infpireroit le defir
d’embraffer la vie religieufe dans ces faintes com-
munautez. Il en ufa de même à l’égard de fes deux
filles ifabelle & Blanche. Etant encore outre-mer,
il écrivit à la première une lettre de fa main , où il
les cxhortoit fortement au mépris du monde, & à
l ’entrée en religion. Pour Blanche il l’offrit a Dieu
dans l’abbaïe de Maubuiffon près de Pontoife ,
pour y être élevée dans la pieté & l ’amour de la
L i v r e q u a t r e - v i n g t - q u a t r i e ’m e . $$$
vie religieufe .Dieu toutefois en difpofa autrement, “------~ —*
car ces deux princes & ces deux princeffes furent |spf‘
tous quatre mariez.
Cette eftime & cette faveur des religieux man-
dians, étoit une des principales caufes de la jaloufie
des doCteurs feculiers, & des anciens moines. Ils
reprochoient à ces nouveaux venus, d’aimer les tables
des princes & des prélats, pour y tenir des
places honorables, & faire bonne chere, ce qui les
engageoit à être complaifans & flateurs. Qu’ils G»m.s.Am.t
fe mêloient de beaucoup d’affaires, entroient dans /T».
les confeils des feigneurs & des prélats, ôc , pre-
noient féance avec eux dans les tribunaux , pour
rendre la juftice. D ’ailleurs la comparaifon de ces
nouveaux religieux quiferendoient neceffaires par
leur zele & leur doCtrine faifoit méprifer les moines
rentez , comme des gens oiiîfs & inutiles.
Nousavons déjà vû plufieurs évêques tirez d’en- yu .
tre les freres mandians, & je trouve trois freres Mi- Ivr^ü“ ncai-
neurs évêques, dont il eit fait mention dans les bulles
de cette année n$$. Le fiege de Trevife vaqua ^un. „ .3;
par la tranflation de Pierre Pierio Vénitien, à le - ?"*85'
vêché deVenife , confirmée par le pape Alexandre
le treizième de Février. Il y eut partage pour l’é- r,dhs.
leCtion du fucceifeur : une partie des chanoines élu- " V
rent Albert Ricifrere Mineur, natif de V icen ce ,& ^
profeifeur en théologie, les autres Barthelemi Qui-
rini clerc de Venife. L’affaire aïant été portée devant
le pape, frere Albert déclara en plein con-
fiftoire , qu’il renonçoit à fon droit, fuppliant le
pape de lui biffer finir fes jours dans la profeffion