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écoliers les uns des autres. Et enfuite : Les frères
U j 6. renonceront à toutes les lettres obtenues ou a ob-
tenir contre ce que deifus, foit par eux , foit par
d’autres, & ils procureront la révocation des fen-
tences que l’on dit avoir été portées contre les fe-
culiers qui ne les recevraient pas. Les freres n’in-
quieteront aucune perfonne particulière , ni l’uni-
vcrfxté à l’occafion des difputes paffées. A u re fte
cette féparation des freres d’avec les feculiers a été
faite pour le bien de la paix, non que nous aïons
rien trouvé de repréheniible dans les freres. Ce font
les principaux articles de la fentence arbitrale, qui
porte en tète les noms des quatre archevêques, &
eft dattée du premier jour de Mars î z ; ; . c’eft-à-
dire , 1156. avant Pâques.
Mais dans le même tems & le troifiéme jour de
Mars le pape Alexandre donna à Rome une bulle
adreifée à l’évêque de Paris, qui commence : De qui-
bufdam Magi ¡Iris, où après avoir traité d’enfansde
Satan, & d’ennemis de la pieté, les do&eurs &
les écoliers qui s’oppofent aux freres Prêcheurs, &
qui empêchent de leur donner des aumônes, il ordonne
à l’évêque de prononcer excommunication
contre tous ceux qui détourneront de fe confefler
à ces religieux, s’ils fontautorifèz par le pape, fon
lé g a t, l’évêque , ou le cu ré , ou que l’on entende
leurs fermons ou leurs leçons, ou qui leur refu-
feront l’entrée des écoles pendant les leçons & les
difputes. Un mois après, & le quatrième d’Avril le
pape'adrefla une bulle à l’univerfité. blâmant fa
défobéiifance de n’avoir pas obfervé la confticu-
çion faite pour maintenir leur école : j’entens la
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bulle jQuafi lignum vitte. Il s’en prend âla féduétion
de quelques particuliers, entr’autres de Guillaume
de faint Amour, & menace de punir l’univer-
iîté , iî elle n’obéit. Huit jours après le pape écrivit
au roi faint L ouis, le priant de prêter main-
forte â l’év êque, pour réprimer l’infolence des
écoliers contre les freres Prêcheurs. Ces trois bulles
femblent données avant que le pape fçût l ’accord
fait à Paris.
D ans le même tems le pape Alexandre réünit en x x v 1.
r \ . 1 1 . 1 H e r m i t e s d e S i un leul corps cinq congrégations dnermitcs,deux Auguftin.
de S. Guillaume , trois de S. Auguftin. C e faint
Guillaume eft celui de Malaval, mort environ cent li?;. L^,:
ans auparavant, dont les imitateurs formèrent deux **
congrégations, l’une qui garda fon nom, l’autre qui
prit celui de Mont-Fabal : elles avoient chacune
leur fuperieur général, mais toutes deux fuivoient
la réglé de faint Benoît, depuis que le pape Grégoire
IX . le leur eut permis. Les trois autres congrégations
fuivoient la réglé de faint A u gu ftin , &
on les nommoit de faint Augu ftin, du B. Jean le
Bon &c de Briétine. Or depuis long-temsonvoïoit
en Europe plufictirs hermites qui fe difoient de la
réglé de faint Auguftin. Jean le Bon eft l’hermite s«p. t;v:
de Mantouë dont j’ai parlé en fon lieu : il mourut Ii;
le vingt-troifiémcd’Oélobreiz45>. &lepape Inno-
Cent IV . à la priere de l’évêque & de la ville de
Mantouë, commit Albert évêque de Modcne pour
informer de fa vie & de fes miracles, par bulle du
dix-feptiéme de Juin 1Z51. La congrégation de Bric-
tine portoit le nom de fon defert iitué au dioeefe
de Fano dans la Marche d’Ancone; & comme elle