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Jotnv. p.
Tragm.
ne. p. 455
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4 P H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e *
miete ; donner fûreté & liberté aux malades & à
| f | ' ceux quirefteroient pour leur affaires.
C e traité aïant été ainfi conclu & juré de part Si
d’autre, le fultan Moadam marcha avec fes troupes
vers Damiete pour en prendre poifeffion ; mais
/• 3-4* comme il étoit à Pharefcour , les principaux émirs
*9.70. irritez de ce qu’il ne fuivoit pas leurs confeils Si de
ce qu’il avoit fait ce traité fans eux , le tuerent for-
tant de table après fon dîner. Il n’avoit régné que
deux mois Si quelques jours depuis fon arrivée en
■Duchef- Egypte ; Si en lui finit la race dés fultans A ïo u -
bites ou enfans de Job , dont Saladin fut le premier
, Si qui avoit duré quatre- vingt - deux ans.
Alors commença le regne des MammelucS j c’é -
toit des efclavesTurcs que MelicSaleh avoit achetez
des Tartares au nombre de mille, les avoit fait
élever Si dreifer à la guerre Si en avoir mis quelques
uns dans les plus grands emplois. Le premier
de leurs fultans fut Azedd in, autrement Moaz Ibec
le Turcoman.
A u lfi-tô t que Moadam fut mort les émirs vinrent
à la tente de faint Loiiisavéc les épées fumante
s , les mains enfanglantées Si les vifages furieux.
Un d’eux lui dit : Que me donneras-tu pour avoir
tué ton ennemi, qui t’eût fait mourir s’il eût vê-
404. eu ? Le roi ne répondit rien , Si l’émir lui prefen-
tant l ’épée comme pour le frapper , ajouta : Fais
moi chevalier, ou je te tuë. Le roi fans s’émou-
voir repond it, que jamais il ne feroit chevalier
un infidele. Enfin tous ces furieux s’appaiferent :
ils baiffierent la tête Si les yeux ; Si faluant le rot
les mains croifées à leur maniéré il lui dirent:
L i v r e q u a t r e - V i n g t -t r o ï s i e ’m e . 441
N é craignez rien feigneur vous êtes en fûreté. Ne “ *
vous étonnez .point de ce que nous avons f a i t , il N‘ IZ J0,
étoit neceflaire. Faites promptement ce qui dépend
de Vous fuivant ce qui eft convenu & vous ferez
bien-tôt délivré. ' ’ "
Mais il furvint de la difficulté fur les fermens A-4°4.
pour la confirmation du traité. Les émirs jurèrent
que s’ils ne tenoient les conventions, ils vouloient Joinv. p. 7té
être deshonorez comme celui qui va n u ë tê te au
pelerinage de la M eq u e , qui reprend fa femme
après l’avoir quittée, ou qui mange de la chair de
porc. Le roi fe contenta de ces fermens, parce qu’un
dodleur nommé Nicolas d’Acre bien informé de
leurs moeurs l ’aifura qu’ils ne pouvoient en faire
de plus grands. Enfuite les émirs par le confeil de
quelques renegats propoferent au roi deux formule
de fermens. La première, qu’en cas qu’il ne tînt
pas les conventions il feroit féparé de Dieu Si de la
compagnie des Saints. La fécondé , qu’il feroit réputé
parjure comme celui qui renonce à Dieu Si à
fon baptême Si qui crache par mépris fur la croix
Si la foule aux pieds. Loiiis fe foûmit au premier
ferment Si refufa le fécond: de quoi les émirs irritez
lui firent dire par Nicolas d’A c r e , qu’ils étoient
très-mal contents de lu i , en ce qu’ils avoient juré
tout ce qu’il avoit v o u lu ,& il ne vouloit pas jurer
ce qu’ils demandoient. Nicolas ajoûta : Soïez affiu-
ré que fi vous ne faites ce ferment ils vous feront
couper la tête Si à tous vos gens. Ils feront ce qu’ils
voudront, répondit le ro i, mais j’aime mieux mourir
bon Chrétien que d’encourir l ’indignation de
Dieu Si de fes Saints.
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