
A N . I 2 . 3 8 .
XV.
Pluralité des
bénéfices condamnée.
Sup. n 7.
ap. Matth, fa r .
î - 3H *
Duboulai to. 3.
p. 164,
Sibérie» p. 561.
Duboulai to• 3.
p. 705.
Cantipr» i .
Apib. c* 19*
18 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ralité des bénéfices. Carie pape aïant confulté fur ce
fujet en confequence de la remontrance d e l ’évêque
de Vorchef t re, écrivit au légat en ces termes : Nous
avons appris qu’ il y a des clercs en Angleterre qui
ont pluiieurs bénéfices, 8c qu’à caufe du pouvoir de
leurs parensonne pourroit procéder contre eux, fui-
vant le décret du concile g én é r a l , fans troubler le
roïaume, 8c donner occaiion de répandre du fang.
Or nous confiderons, qu’encore qu’on ne doive jamais
commettre de péché pour éviter le fcandale, on
peut toutefois pour ce iujet différer le bien que l’on
doit faire. C ’eft pourquoi nous vous mandons de fur-
feoir, fi vous ne pouvez procéder contre ces clercs
fans trop de fcandale.
Guillaume évêque de Paris, fit décider cette annee
la queftion de la pluralité des bénéfices. Elle avoit
déjà été agitée dans une difpute folemnelle, ou tous
les doêteu'rs en théologie, excepté deux, décidèrent
contre la pluralité. Ces deux étoient Pilippe de G r è ve
chancelier de l’univerfité qui mouruten 1x37. fans
avoir changé de fentiment ; 8c Arnold ou Arnoul,
qui fut évêque d’ Amiens la même année. Philippe
etoit doéltur 8c prédicateur fameux , mais fort op-
pofé aux religieux mandians. Il refle delui plufieurs
fermons.
Quant à la fécondé affemblée, Thomas de Cantin-
pré de l’ordre des freres Prêcheurs en parle ainfi :
L ’an n t8 . j’étois à Paris, o ù l ’évêqueGuillaume qui
avoit regenté en ’heologie convoqua tous les docteurs
dans le chapitre des freres Prêcheurs. On y
propofa la queftion de la pluralité des bénéfices, Sc
après unelongue difpute on décida que l ’on ne pou-
L I v R É L X XXI . ^ 181 XtT7 7 7
voit en confcience en tenir deux , pourvu que l'un |
des deux valût quinze livres Panfis ; c’étoit près de
deux cens livres de nôtre monnoïe, carie fousTour-
nois en valoir plus de dix des nôtres 8c. le Parifis à
proportion. L’auteur continue : C ’eft ainfi que décidèrent
Guillaume évêque de Par is, frere Hugues de
l’ordre des freres Prêcheurs depuis cardinal, frere
Gaerri 8c frere Geofroidu même ordre: de celui des
freres Mineurs Jean de la Rochelle ; 8c plufieurs autres
do&eurs en Théologie le décidèrent enfuite dans
leurs écoles.
Nous avons fur ce fujet un traité de Guillaume de
Paris, où il explique lesraifons qui lui font condam- ¡nfi.
net la pluralité des bénéfices. Il avoué d’abord que les
opinions font partagées, 8c que plufieurs perfonna-
ges confiderables foùtiennent l’affirmative, enforte
qu’il femble temeraire de décider au contraire. Paroles
qui montrent que ce traité eft écrit avant La dé-
cifion que je viens de rapporter, 8c peut-être même
avant que l’auteur fût évêque, il continue : Si la queftion
eft douteufe , le doute même montre certainement
qu’ il n’eft pas permis d’avoir plufieurs bénéfices.
Car perfonne ne doute qu’il n’eft pas permis de
s’expofer au péril de commettreun peené mortel. De
plus perfonne ne foùtienc l’affirmative en cette queftion
que celui qui a plufieurs bénéfices ou qui délire^
les avoir; 8c dès-la il fe fait juge en fa propre eaufe;-
au contraire celui qui foùtient lanégat ive, s’obligea:
n’avoir jamais qu’un benefice.
Il vient enfuite à des raifons plus particulières. Le
revenu ecclefiaftique eft donne pour la lubfiftance'
de celui qui fer t l ’églife: or il ne peut en fénvk qu’une;
L irj.