
4 7 4 H I S T O I U E E C C L E S I A S T I QJJ E.
des moutons daïis ie temple & mefure l ’indulgence
félon l’argent que l’on donne pour Iacroifade. De
plus , le pape ordonne aux prélats parfes lettres de
pourvoir un tel d’un bénéfice félon qu’il voudra
l’accepter ; quoiqu’il foit étranger, abfent & entièrement
indigne, fans lettres, ignorant la langue du b * 5 b b
p a rs , enforte qu’il ne peut ni prêcher ni entendre
îês confeffioms, ni même arflifter les pauvres 5c recevoir
les paffans parce qu’il ne refide pas.
Je voi ce qui m’eft nouveau, que le pape pour
s’attirer la faveur des grands, permet d’être évêque
fans jamais fe faire facter : feulement pour avoir le
revenu, en gardant ceux dont on joiiiffok déjà. Il
vouloit parler fins doute de Philippe de Savoye archevêque
de Lion. I l s’étendoit fur les vices de la
Cour de Rom e , particulièrement l ’avarice & l’im pureté
; & ajoûtoit , que pour tout engloutir elle
s’attribuoit les biens dé- ceux qui mouroient fans
teftamènt ; & qu’afin de piller plus librement elle
faifoit part au rpi de fes rapines. L ’évêque fe plai—
gnoit encore que le pape emploïoit au recouvrement
de fes exactions les freres mandianslettrez ôi
vertueux, abufant ainfi de leur obéiffance, pour
les faire rentrer dans le monde qu’ils avoient quitté.
Q u ’il les envoïoit en Angleterre avec de grands
pouvoirs comme des légats traveftis : ne pouvant y
envoïer des iégatsen forme & à découvert, fi le
roi ne le demandoit.'l
Tcllesétoient lesplaintes dcd’évêquc dc Lincolne :
tropaigresà la vérité, mais trop bien fondées, comme
il paroît par les écrits du temps, même par les
lettres des papes.-Il mourut la nuit de la S.. Denis,
L i v r e q u a t r e -v i n g t - t r o i s i e ’m e . 4 7 ; .
c’eft à dire le neuvième d’O&obre 12,53. en opi- — -----——■
nion de fainteté •; & on prétendit qu’il s’étoit fait A N. 12.53?
des miracles à fa mort : il refte de lui quelques écrits c*«. s*c.sckoi.
imprimez peu confiderables &. quelques autres ma-: ^ 4S7'
nuferits.
Nous voïons en France dans le même tempsquel- u. n. «w.,..
ques-uns des abus dont on fe plaignoit en A n g le - 7°.7' ,011 ^’ :S-
terre, mais qui venoient des évêques.. Ils coupoient
les prebendes pour augmenter le nombre des chanoines,
& en inftituoient pour la première preben- 1
de vacante. Ils dem^ndoienr à leur clergé des fub-i
fidesfans necefOté :àls chargeoient les cures de pen-
fions, enforte. qu’il reftoit à peine au titulaire. de
quoi fubiiilcr. Ils les donnoient en commande à des
clercs qui en avoient déjà d’autres en titre : ils en
uniifoient à leur menfie, quoiqu’elle eût un revenu
fuffif ant. C ’eft ce qui paroît par les reglemens du
concile tenu cette année à S." Florent de Sjaumur le
mardi d’après, la S. André , c’eft-aédife; le .fécond, . ..
jour de Décembre par Pierre de Lambaile archevêque
de: Tours & fes fuffrans.
Dèsfanriée 12.51. Mendog ou Min do f prince de x l i v .
Lituanie aïant donné quelques terres aux chevaliers „¡fEl'rtdcUma;
dePruffe, îlsluiconfeillereni de prendre le titre.de kw,/.
ro i, & pour cet effet des’adrefferau pape & femet- 44 4i' &c'
tre fous faproreétion. Mendog envoïa donc une
ambaffade folemnelle au pape In n o cen t, qui lui
écrivit en ces termes : Nous avons appris avec bien.,
delajoie , que Dieu vous aïant fait la grâce de vous
eclairer, vous avez reçûle baptême avec une grande
multitude de païens ; & que vous avez entièrement
fournis votre perfonne, votre roïaume & tous vos.