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( i i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fier. Je trouve les demandes importunes, qui fo n t
craindre au paffans la rencontre de nos freres comme
celle des voleurs. La grandeur & la curiofité
des bâcimens, qui trouble notre p a ix , incommode
nos amis & nous expofe aux mauvais jugemens des
hommes. La multiplication des familiaritez que
notre réglé d é fen d , qui caufent des foupçons &
nuifent a notre réputation. L ’imprudence dans la
diftribution des ch a rg e s , que l’on donne à des freres
fans les avoir allez ép rou vez , foit pour la mortification
du corps, fo it pour l’affermiffement dans
la vertu. L ’avidité des fepultures &c des teftamens,-
cjui attirent 1 indignation du clergé particuliereT
ment des curez. Les changemens déplacé trop fre-
quens , qui troublent la paix, marquent de l ’in co n -
ftance & nuifent à la pauvreté. Enfin la grandeur
des dépenfes ; car nos freres ne veulent pas fe contenter
de peu & la charité eft refroidie : ainfi nous
fommes à charge à tout le monde &c nous le ferons
encore plus a 1 avenir fi on n’y remedie promptement.
C ’eft à quoi il exhorte les fuperieurSj& particulièrement
à ne pas recevoirtrop de religieux, 6C
ne confier la prédication & la confeffion qu’après
un grand examen. Là lettre e ll dattée de Paris le
vin gt-tro ifiém e d ’A v r il 1147. trente ans après la
mort de faint François,
edi chr. u. +. La même année Eftienne de Lexinton fu t dé-
Sup. liv . J .X X X U . pofé de l’abbaïe de C la irvau x par Gui abbé de C î-
teaux, pour avoir fondé le collège des Bernardins à
Paris fans la permiiïion du chapitre général de l’ordre.
Le pape Alexandre ordonna à l’abbé de C î -
teaux de le rétablir ; mais les ad verfairés d’Eftienns
». 47.
Matth. Par i f f ,
L i v r e q u a t r e -v i n g t -q u a t r i e ’m e . ¿ 1 5
âïant répandu beaucoup d’argent en cour de R o m e ...... -
firent énforte que la fentence de dépofition fü b - lL5 7 '
fifta. Eftienne a cq u ie fç a& fe retira à l’abbaïe d’O r -
camp fille de Clairvaux où il mourut.
En Angleterre Vautier de Grai archevêque x l iv .
d' r 1 • t , r • * Seval archevequ».
Y orc mourut le premier jour de Mai i z j j . aïant d’Yorc.
tenu ce fiege près de quarante ans. Le roi Henri Matlh- m
retarda autant qu’il pût l’éle&ion du fucceifeur ,
difant : je n’ai jamais tenu en ma main cet archev
ê ch é , il faut faire en fo r te .q u ’il ne m’échappe pas
fi tô t. Enfin les chanoines élûrent tou t d’une vo ix ?.784.
le doéteur Seval doïen de la même é g life , homme
modefte & v e r tu eu x , favant en droit & inftruit
des autres fciences. Il a vo it été de l ’école & de la
compagnie de faint Edme de C antorberi. Le roi t. tu.
defapprouva l ’éleébion, parce que Seval n’étoit pas
né en légitime mariage ; & ce prélat a voit cependant
le déplaifir de voir diflipper les biensj.de fon
églife. Mais le pape leva l’irrégularité par difpenfe,
& Seval fu t facré archevêque d’Y o r c le vingt-troi- p.7St.
fiéme de Juillet i i j î î .
Peu de temps après trois hommes inconnus v in - »«<*».?• 4j-
rent à l ’églife métropolitaine d’Y o r c , & y entrèrent
fecretement pendant que tout le monde étoit
à table. Ils s’informèrent quel étoit le ftalle du
doïen , puis deux d’entre eux dirent au tro ifié -
nie : M o n frere nous vous inftallons par l’autorité
du pape. Le nouvel archevêque fu t fenfiblement
affligé de voir remplir par une telle furprife la place
qu’il a vo it occupée , & il cafta autant qu’il étoit
en lui cette prife de poffeifion. T ou s les chanoines
furent indignez de vo ir ufurper par un étran