
I j , o g H I s T O I R E E c c l ï s i a s t i q o e . _
A n. i 139- tolerée par les hommes fimples, qui eft l’autorite du
pape. . - r
u o n l. Frideric aïanc vû cette lettre ne demeura pas ians
Tetr/de vin, 1. réponfe. il en fit écrire uheadreflee aux cardinaux,
3I' où d’abord il établit l’allegorie des deux grands luminaires
, pourfignifier le facerdoce &c 1 empire, ce
qui fait voir que c’étoit alors un principe convenu
de part Sc d’autre. Enfuite il rend au pape injures
pour injures, emploïant de même des figures tirees
des livres facrez. C’eft, dit- il, le grand dragon qui
féduit l’univers, l'Ante-Chrift, un autre Balaam&
un prince de tenebres. Pour fe juftifier touchant les
trois fédudteurs, il fait faprofeffionde foicorrede &
catholique fur la divinité de J. C. & le myftere de
l’incarnation ; Se parle de Moïfe Se de Mahomet comme
doit faire un Chrétien, il reproche aux cardinaux
de n’avoir pas retenu les emportemens du pape,
qu’il attribue à la jaloufie de fes bons fuccès contre
les Lombards. Il foûtient que le pape a perdu fa puif-
fance en perdant fa ver tu, il tient fes cenfures pour
nulles Se pour des injures dont il doit tirer vengeance
même par le fer, fi les cardinaux ne ramènent le
pape à la raifon, Se n’arrêtent le cours d’un procédé
fi violent.
xxv. La guerre étant ainfi déclarée de part Se d autre,
io?tre°ienpape. l’empereur Frideric fit publier au mois de Juin 12.39*
zu.8.Germ.p. de Sicile les articles fuivans, Les
freres Prêcheurs Se les Mineurs originaires des lieux
rebelles de Lombardie feront chaiïez du roïaume,
Se on fe gardera des,autres, afin qu’ils ne faffentrien
contre l’empereur. Il en fera de même des autres religieux.
On lèvera fur les églifes cathédrales un fub-
‘ P fidc
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fide pour l’empereur félon leurs facultez ; de même
fur les chapitres, fur le refte du clergé, & les moines
noirs ou blancs. Ceux qui font en cour de Rome reviendront,
fouspeine de confifcation de leurs biens.
Les biens 8e les-benefices que les clercs étrangers pof-
fedent dans le Roïaume feront auffi confifquez. On
ne permettra à perfonne d’aller en cour de Rome ni
d’en revenir, fans ordre de la cour impériale. On po-
fera des gardes pour empêcher que perfonne, homme
ni femme , n’apporte dans-'le roïaume des lettres du
pape contre l ’emperèur : quiconque en fera trouvé
porteur fera pendu ; Se Ci ce font lettres de créance;
il fera tenu d’en déclarer la teneur, Se puni de même
fi elles font contre le prince.
A cette ordonnance de l’empereur fe rapporte une
lettre adreifée au capitaine du roïaume, par laquelle
il dit que le pape y avoit envoïé des lettres par des
freresPrecheursSe Mineurs, Se par d’autres religieux
pour y faire obferver l’excommunication Se l’interdit
qui l avoit fulminé contre lui. L’empereur ordonne
donc au capi tainede condamner au feu toute perfonne
de quelque condition, de quelque âgeoufexe que
ce foie , qui aurapréfentéou reçu de telles lettres, ou
déféré a ces ordres du pape. Il veut même qu’il foit
permis a toute perfonne d'en faire juftice, quand elle
les prendra fur le fait. L’empereur maltraita auffi les
moines, particulièrement ceux du Mont-Caffin. Dès
le.mois d Avril il fit mettre des gardes à l’abbaïe, ilia
chargea d impofitions 8c chafla les moines de temsen
tems ; de forte qu’au mois de Juillet il n’en lailfa que
huit pour faire le fervice divin.
Cependant le pape fachant l ’extrémité où les
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A n . 1 2 .39 -
Te t. de Vin. 1»
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Rie.. S. Germ.
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ap. Raiti• n. 3 o.