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A n. 1x40. comme maréchal, le marquis de Brandebourg comme
desïevenus ecclefiaftiques
d’Angleterre.
Matth• Tarif»
1 140. p. 47Q.
chambellan : le roi de Boheme, d i t - i l , eft échan-
fon, mais non pas éledeur , parce qu’il n’eftpasTeu-
tonique. *
x x x v i i . Cependant le légat Otton fit publier en Angleterre
dek cinquième un mandement où il difoit: Nous avons appris que
quelques croifez de ce roïaume, qui ne font pas propres
à combattre , vont à Rome pour fe faire abfou-
dre de leur voeu : c’eil pourquoi nous faifons fçavoir
que pour leur épargner la peine 8c la dépenfe le pape
nous a donné commilhon, non feulement de les ab-
foudre , mais encore de les obliger àrachetter leurs
voeux : afin qu’ils aient à fe prefenterà nous pour recevoir
cette grâce. Donné a Londres le quinzième de
Février. Alors les freres Prêcheurs, les freres Mineurs
& d’autres théologiens, commencèrent à abfoudre les
croifez de leur voeu : mais en recevant la fomme que
chacun auroit dû emploïer au voïage d’Outre-mer :
ce quicaufaun grand fcandale parmi le peuple.
Enfuite tous les évêques d’Angleterre, les principaux
abbez 8c quelques feigneurs s’aflemblerent a
Redingues pour entendre les ordres du pape. Le légat
Otton leur fit un long fermon, 8c leur repréfenta
la perfecution que le pape fouffroit de lapart de l’empereur
Frideric: ajoutant que pour fe pouvoir défendre
contre lui , il demandoit inftamment la cinquième
partie de leurs revenus. Les évêques après
avoir délibéré répondirent , qu’ils ne fechargeroient
poiht d’un fardeau fi exceffif, qui regardoit toute
l’ég li fe , fans une meure délibération : c’eft pourquoi
on leur donna un terme aifez long. AcetteaiTemblee
fe trouva Richard comte de Cornoüaillefrereduroi
L i v r e L X X X I . 135 ^
8c plufieurs autres feigneurs croifez,qui prirent congé •I1 4 •
des prélats, étant prêts de partir pour la Terre fain-
te. Les prélats fondant en larmes dirent au comte :
Pourquoi nous abandonnez-vous feigneur, vous nous
laiffez en proie aux étrangers. Le comte s’adreffant à
l ’archevêque de Cantorberi, répondit : Quand je ne
ferais pascroifé, je m’en irais, pour ne pas voir la
défolation du roïaume , 8c les maux que je ne puis
empêcher , quoiqu’on le croie.
Edmond archevêque de Cantorberi fut le premier
qui confentit à la levée du cinquième des revenus ec-
clefiaftiques : il païa pour fa part huit cens marcs d’argent
auxcollecteurs du pape, fans attendre qu’on le Matib. tarif.
preflat; 8c les autres prélacs d’Anglecerre fuivirent t’ *71’
fon exemple. Or l ’archevêque ne le rendit fi facile
que dans l’eiperance de procurer un grand bien à l’é-
glife Anglicane, fçavoir la liberté des élections. ll.s’é-
toit plaine au pape Grégoire par des lettres touchantes
, 8c des envoïez considerables de la mauvaife coutume
, par laquelle les rois opprimoient les églifes vacantes,
foie évêchez, foit monalteres; 8c empêchoient
les élections canoniques par les chicanes de quelques
éleéfeurs qu’ils tenoient à leurs gages. Edmond
demandoit que quand une églife auroit vaqué fix
mois , il y fuc pourvu par le métropolitain ; 8c le pape
lui avoit promis de le foûtenir dans cette entrepri-
fe par des leccres qu’il avoit obtenues à grands frais.
Mais le roi d’Angleterre fe plaignant de fon coté que
c ’étoit attaquer la dignité de fa couronne, le pape c e da
8c l’encreprife du laine archevêque fut fans effet.
Quelque tems après il reçut un mandement du
pape adreffé aulïi aux évêques de Lincolne 8c de Sa- p. 47J. 47<?.
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