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edit. 16518.
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7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e.
prouveront, dirent les nonces. Ecoutons S. Cyrille
dans le premier difeours de l’adoration, où il dit:
L ’hfprit n’eft aucunement changeant : ou s’il eft fujet
au chang ement , le défaut retombe fur la nature divine
: puifqu’il eft du Pere 8c même du Fils, étant une
effufion fubftantielle de l’un 8c de l ’autre. & dans la
lettre à Neftorius qui commence ainfi : Puifque le
Sauveur dit : Quoi que le S. Efprit ait fon hypoftafe
propre , & foit connu en lui même en tant qu’il eft Efprit
8c non pas Fils : toutefois il ne lui eft pas étranger.
Car il eft nommé l’Efprit de vérité , 8c J. C. eft
la vérité , 8c il vient de lui par effufion comme Dieu
le Pere.
A ces paflages les Grecs répondirent, que l’effufion
n’eft pas la proceftion : mais les nonces les refuterent
par S. Cyrille même, qui dit dans l’expofition du fym-
b o led eN ic é e : Après avoir parlé de J. C. les bienheureux
peres font auffi mention du S. Efprit, &c ils
difent qu’ils croient en lui comme au Pere Se au Fils :
car il leur eft confubftantiel, & en eft une effufion ,
c’eft-à-dire il en procédé. Et S. Athanafe à la fin de
l ’expofition du fymbole de Nicé e: Le S. Efprit procédant
du Pere eft toujours entre les mains du Pere
qui l’envoie 8c du Fils qui le porte, 8c par lequel il
remplit tout. Ces paifages difent clairement que le
S. Efprit vient du Fils comme du Pere. Ainfi le termina
la conference du vendredi.
Le famedi vingt-juniéme les Grecs remirent la conference
après le dîne, parce qu’ilsne jeûnent pas ce
jour - là, 8c ils envoïerent quérir les nonces par des
officiers de l’empereur. Or les Grecs firent reflexion
que le jour precedent les nonces avoient cité plu-
L i v r e L X X X . yl
fleurs paflages des peres; aïant grande quantit é de livres
Grecs qu’ils avoient apportez deC. P. c’eft pour-
I quoi ils concertèrent de les iurprendre par de petites
1 queftions 8c desdifputes de mots. Ils firent donc pa-
I roître dans l’affemblée un de leurs philofophes, qui
I après un grand préambule s'adreflant aux nonces leur
I dit : Nous fçavons que vous êtes des hommes faints 8c
I fçavans, 8c que vous aimez la paix ôe la vérité ; or il
I n’y a point de catholique qui ait honte de confeffer fa
I foi. Dites-nous donc par qui, quand, où 8c pour quel-
I l e raifon vôtre Filioque a été ajoùté au fymbole? Les
■ nonces virent leur finefle, Si que ne croïant pas qu’ils
| puffent répondre à cette queftion , ils vouloient les
I confondre devant cette aflfemblée. Ils rétorquèrent
J donc la queftion contre les Grecs 8c leur dirent : Vous
■ avez dit Se fort bien, qu un catholique doit confeffer
Ipubliquement ce qu’il croit. Vous devez donc nous
■ dire fi vous croïez que le S. Efprit ne procédé pas du
■ Fils. Ils répondirent: Nous necroïons pas qu'il pro-
Icede du Fils. Ce n’eft pas-là , dirent les nonces , ce
■ que nous demandons : mais fi vous croïez Si fi vous
■ dites qu’il ne procédé pas du Fils.
I Les Grecs ne voulurent point l'avoüer précifément :
■ mais ils prefferent les nonces de répondre à leurquef-
■ tion.Ceux-ci voïant qu’il étoit nuit,ne croïoient pas
■ devoir entamer une fi grande matière : mais les Grecs
■ prefferent, & firent allumer dans le palais des flam-
^beaux de cire 8c des lampes. Les nonces ainfi prefifez
repondirent : Vôtre première queftion eft de fça-
voir qui a fait cette addition ? Nous difons que c’eft;
J. G- Où ? Dans l’évangile , lorfqu’il a dit : Quand
Efprit de vérité fera venu , il vous enfeignera toute