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Sclesrlles voifines : Pour y prêcher librement la fo i ,
corriger les perfonnes ecClelialtrques & reformer des
églifes. Vous y inftiruerez Sc ddf ituerez lodqu’il fera
befoin., des abbez , des prieurs Sc d’autres fupe-
rieurs, vous ordonnerez des clercs, confirmerez les
éledionsdes évêques, les facrerez, & benirez les abbez.
Nous vous donnons audible pouvoir de reprimer
les rebelles par les cenfures ecclefuftiques, promettant
de ratifier Sc faire exécuter vos fentences.
Encre les peuples qui reconvertirent alors fùrenc
les Curons ouCurlandoisavecleTflrroi Lammechini
Sc ils firent un traité avec le penitencier du légat Oc-
ton où il dit : Les payens fe (ont offerts à recevoir la
foichtét ienne, nous ont donné des oftages Sc ont promis
d’obéïr en tout aux ordres du pape, & nous agif-
farrt d e fa part par le conieil commun de l’égliie de
R i g a , de l’abbé de Dunemonde,des marchands, des
chevaliers de Chrift, des pelerins Sc des bourgeois de
R i g a , nousfommes convenusdesconditionsiuivan-
res. Ils recevront incelTamment des prêtres que nous
leur envoierons :ils leur donneront honnêtement les
chofes neceffaires, écouteront leurs inftrudions avec
foùmiffions, Sc les défendront des ennemis comme
leurs propres perfonnes.Toushommes,femmes Sc en-
fans recevront incelTamment le baptême, & obferve-
ront les autrescérémonies des Chrétiens. Cette claufo
eftbien éloignée d e l ’ancienedifciplinequi nepermet-
toic de baptifer qu’après de fi longues épreuves les ca-
tecumenesdela mêmenation Sc des mêmes moeurs, à
plus forte raifon des étranges Sc des barbares. Le traité
continue : Ils recevront l’évêque qui leur fera donné
parle pape avec refpeât Sc dévotion,comme leur pere
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leur feigneur,lui obéiront en tout comme les autres 1 l '
Chrétiens. Ils lui payeront tous les ans les droits dont
font tenus les peuples de Gothlande. Mais ils ne feront
fournis ni au Danemarc ni a la Suede : car nous
leur avons accordé une liberté perpetuèlle, tant qu’ils
n apoftafieront point. Ils marcheront aux entreprifes
qui fe feront con cre les pay en s , tan t pour 1 a défen fe de
la chrétienté que pour la propagation de la foi. Ils fe
prefenteront au pape dans deux ans, & fe foûmettront
en tout à fes ordres. Ce t ra i té fut fai t le jourdes lnno-
cens vingt » huitième Décembre 1130. Sc confirmé
par le pape I onzième fé v r ie r 1131.
Cependant le pape apprit par les lettres des évê- it. «?. 1«.
ques de Mafovie &deBreilau que les Pruffiens , tant
anciens oayens qu’apoftats , »voient brûlé plus de
dix^mille villages de leur frontière, avec quantité de
cloîtres Sc d’eglifes : en forte quelesf idelesn’avoienc
plus d autres lieux où celebrer l ’office divin , que
les bois où ils étoientret irez.Ceslettres ajoutaient:
Les Pruffiens ont tué plus de vingt mille Chrétiens,
Sc en tiennent encore efclaves plus de cinq mille
: ils font périr les jeunes hommes qu'ils prennent
par des travaux continuels & exceffifs : ils fa—
crifienc les filles au démon par le feu après les a-
voir couronné de fleurs par dérifion. Ils font mourir
les vieillards Sc tuent auffi les enfans, les uns en
les embrochant , d autres en les écrafant contre des
arbres. Or quoique les chevaliers Teutoniquesayent
entrepris en Pruffe l ’affaire de la f o i , toutefois ils ne
iurh.ent pas pour la foucenirfeuls. Sur ces avis le pape
écrivit en ces termes aux prélats du voifinage^
Nous vous prions & vous enjoignons de commuer les
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