
V ^°*Sj Pu*s ^éhant qu’on l ’alloic mener au fupplice
AN . i z 4 8. il reçut tous les facremens. Il s’attendoit à être noie*
mais comme il vit qu’on l’alloit pendre il chanta
Te Deum & Gloria in exceljis. Les Sarrafins qui fer-
voient d’executeurs, lui lièrent les mains, l’attache-
rent a la queue dun cheval, & le traînèrent ainfi
a travers de la ville aux fourches patibulaires. C e pendant
il confeifoit publiquement fes fautes aux
freres Mineurs qui l’alfiftoient des deux co te z , &
déclarait quil pardonnoit de bon coeur à tous fes
ennemis. Il fut pendu le premier dimanche de carême
huitième jour d eM a r s u 4 8. & fon corps fut
garde au gibet pendant trois jours. Les freres Mineurs
le dérobèrent, & l’enterrerent ; mais il fuç
deterre, traîne dans la boue & remis au g ib e t, jufques
a ce qu’il vint un ordre particulier de l ’empereur
pour len oter. Le cardinal Rainicr écrivit fur ce fujCt
M le“ rC Patbetifilie j conclut en exhortant
les hdeles a préférer la croifade contre Frideric à celle
de la terre fainte, pour obvier au mal le plus preflant,
p.eSi. Mathieu Paris dit que cette lettre aurait excité con-
t f ~ ¡ ¡ É I b I une grande indignation, f i les par-
tilans du pape ne l’avoient détournée fur eux par
leur avariçç, leurs fimonies, leurs ufures<% leurs Autres
vices.
Jacques Panta- Apres le concile de Lion le pape Innocent envoïa
logncfgac pour légat en Pologne Jacques Pantaleon archidia-
& fon chapelain- Il étoit de Troyes
en Champagne, & fils d’un favetier. Etant venu
jeune etudier a Paris, il fut premièrement maître
es arts, puis doéleur en droit canon : enfuite s'étanç
L i v r e q u a t r e - v i n g t - t r o i s i e ’m e . 4 1 3
appliqué à la théologie, il devint fameux prédica- — -----——•
teur, & enfin il fut archidiacre de Liege. Lorfqu’il A n . 1 2 4 8 .
fut arrivé en Pologne, il tint cette année 1 2 . 4 8 . un n.».«».p.70»;
concile à Breilau en Silefie, où fe trouva Foulques B Ë
archevêque de Gnefne avec fept évêques ; fçavoir
Prandotha de Cracovie, Bogufal de Pofnanie, Thomas
de Breilau, Michel d’Uladiiîau, André de Ploco,
Nanker de Lebus, & Henri de Culm. Le légat aïant
expofé à ces prélats les befoins preflans du faint
fiege pour réfifter à Frideric, leur demanda le tiers
des revenus ecclefiaftiques pendant trois ans : ils accordèrent
le cinquième, & envoïerent au pape la
fomme entiçre d’avance par Godefroi fon peniten-
cier, de quoi le pape les remercia publiquement.
L’ufage étoit en Pologne depuis que le Chriftianif-
me y étoit établi, de commencer le Carême dès la
Septuagefime ; mais plufieurs l’obfervoient mal , &
il en arrivoit de grands differens entre les laïques &c
le clergé ; car le peuple vouloir fe conformer aux
autres Occidentaux , & les évêques emploïoient les
cenfures pour maintenir l’ancien ufage. C ’eft pourquoi
le légat Jacques & les évêques de Pologne examinèrent
fi on devoit garder cet ufage différent de
celui de l’églife Romaine & des autres païs Catholi- v.Thmaf.
ques principalement des Latins. Car c’étoit un refte
du rite G re c, que les Polonois avoient reçu d’abord
, comme les Sclaves. Tout bien eonfideré, le
légat du confentement des évêques, & par l’autorité
du pape , permit à tous les Polonois, tant ecclefiaftiques
que feculiers, de manger de la viandq
jufques au jour des cendres.