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AN.1Z36. roi Hongrie qui venoit de fucceder à André fon
perc mort en 1135. ^ela fat couronné le dimanche
quatorzième d’Oètobre, &c régna vingt-cinq ans. Il
prenoit les biens des églifes , particulièrement de
l ’ordre de Cifteaux , des Hofpitaliers & des T em pliers
, des religieux de S. Lazare &c de S. Samfon. Le
pape lui en fit de grand reproches, lui repréfentant
que cet abus très->grand en foi, étoit encore plus criminel
par le mauvais exemple, & lui ordonna la ref-
titution, le menaçant de procéder contre lu i , fuivanc
le devoir de fa charge. La lettre eft du feiziéme de
Janvier 12.36.
,x. if. 5s>8. af. En même tems le pape Grégoire faifoit des plain-
R a i n . i tes Semblables à l ’empereur Frideric, fur l’oppreffion
des églifes de Sicile. En ceroïaume, d i t - i l , elles fonc
privées de leur liberté par vos officiers,&c dépoüillées
de leurs biens : leurs pafteurs & leurs miniftres font
bannis, emprifonnez, chargez de tailles, & traduits
au tribunal féculier. Quand elles perdent leurs prélats,
on ne leur permet pas d’en élire d’autres , on
leuren donne d’intriis contre les canons. Cependant
Therefie fe fortifie, faute de bons ecclefiaftiques qui
prêchent la fainte doéfcrine. Vous fouffrez même que
les Sarrafins bâtifTent leurs Mofquées de la ruïne des
églifes; & cet établiffement au milieu du roïaume
leur donne plus de facilité a pervertir les Chrétiens.
Sup. 1. LXXXIX. Il parle des Sarrafins de Nocera. Enfin au préjudice
de la paix que vous avez faite avec nous , quelques
nobles &c autres dépouillez de leurs biens font réduits
à quitter le pais, & il eft évident qu’ils ne font maltraitez
que pour avoir pris le parti de l’églife. La lettre
eft du dernier jour de Février 12.36. L’empereur
L i v r e L X X X . I2,7--------------
répondit à ces plaintes, partie en diminuant lesfu- 12.36.
je t s , partie en rejettant la faute fur fes officiers ; &
quant aux élections des prélats, il foutient qu’il ne
fait qaeconferver ledroi tde fes prédecefTeurs. Mais
ces réponfes étoient mêlées de termes piquans, qui
ne faifoient qu’aigrir les efprits.
Le pape ne laiffoit pas de ménager l ’empereur pour m îS®
l’intérêt delacroifade; de ledétournoit, autant qu’il Lombard«-
pouvoir, de faire la guerre en Lombardie ; comme il
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lavoit que ce prince en avoit deflein, Vo ic i comme Rain, rz i6.ji.Ti,
lui en écrivit le vingt ième de Mars de la même année
: Nous prions votre excellence de confiderer ,
que nous avons entrepris l'affaire de la Terre-fainte
à votre pourfuite, & par le eonfeil de trois patriarches
& de tous les prélats qui étoient auprès de nous :
que cette affaire vous regarde particulièrement après
le faint fiege ; & que nous avons réglé que par tout le
monde on obligeroit ceux qui font en différend à
s’accorder, ou du moins à faire des trêves. Quelques
princes y ont déjà été contraints, & quelques rois &
plufieurs grnds fe font croifez. C ’eft pourquoi nous
vons prions.inftamment d’envoyer incêffamment
Herman maître de l’ordre Teutonique avec un plein
pouvoir de compromettre entre nos mains purement
& Amplement fur vos différends avec les Lombards,
qui de leur côté s’en font remisa nous. Car vous devez
favoir , que fi vous entrepreniez de marcher contre
eux, principalement en ce tcms-ci : vous caufe-
riez un grand fcandale, êc donneriez à plufieurs oc-
cafion de croire que l’églife les auroit trompez : ce
qu’elle ne devroit pas fouffrir.
Mais l’empereur déclara au pape qu’il ne pouvoir