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tion eft un foupir ; cette refpiration ou indique un
grand embarras dans les poumons, une caufe affez
confidérable de malaife 6c d’inquiétude, ou plus
fouvent elle eft une lu-ite d’une extrême fenfibilité .,
de l’attention continue qu’on fait à fon é tat, 6c qui
en augmente le danger, Hippocrate regarde en gene*
ral la refpiration luaiieufe comme un très*mauvais
ligne dans les maladies aiguës, aphor. Ijv. lib. VI.
J’ai cependant vu très-fouvent cette refpiration chez
des femmes vaporeufes, & qui réchappoient très-
bien de la maladie dont elles étoient attaquées; ainfi
il me femble qu’on ne doit pas s’effrayer de ce fymp-
tome, lorfqu’il fe rencontrera chez ces perfonnes délicates
, qui s’affettent fi facilement, 6c qui font bien-
aifes de ne pas laiffer ignorer aux perfonnes qui les
foignent, jufqu’où va l’excès de leur fouffrance. Il
femble qu’elles ne veuillent pas fe donner la peine
de refpirer comme il faut. (m)
RESPONSADOUZ,vW T apeçon.
RESPONSIVE , ( Jurifpiud. ) terme de pratique
ufité en certains lieux , pour déligner une piece d’écriture
faite en réponfe à d’autres. On dit que ces
écritures font refponfivts à celles du . . . Voye^ R E PONSE.
(A)
RFSPUBLICA, ( Littéral. ) la plupart des villes
de l’Italie, des G aules, de l’Elpagne, &c. dont il eft
fait mention dans les infcriptions antiques, fe fer-
voient de ce nom de refpublica, en parlant d’elles-
mêmes. Aufli les anciens n’attachoient point au mot
Tefpublica les mêmes idées que nous attachons à celui
de république ; ils entendoient tout Amplement par
refpublica civitas, la communauté : cela eft fi vrai qu’il
y avoit même des bourgs 6c des villages, qui ayant
obtenu le droit que nous appelions le droit de commune
, formoient dès-lors des refpublica. Nous pourrions
en alléguer plufieurs exemples; mais pour abréger
, nous nous contenterons de l’autorité de Feftus :
fed ex vicis partim habcnt rempublicam , partim non
habent, &c. (D . J.)
RESSAC, f. m. (Marine.) c’ eft le choc des vagues
de la mer qui fe déploient avec impétuofité contre
une terre, 6c qui s’en retournent de même.
RESSAUT, f. m. (Archit.) c’eft l’effet d’un corps
qui avance ou recule plus qu’un autre, & n ’eft plus
d’alignement ou de niveau, comme un focle , un entablement,
une corniche, tS-c. qui régné fur un avant-
corps 6c arriere-corps. On dit qu’un efcalier fait
reffaut lorfque la rampe d’appui n’eft pas de fuite, 6c
qu’elle rejfaute aux retours , comme au grand efcalier
du palais royal à Paris. Daviler. (Z?. J.')
RESSAUTER, v .aû . (Gramm.) c’eft fauter de-
. rechef. Voye{ Sauter & Sa u t .
RESSÊANT, adj. ( Jurifprud.) fe dit de celui qui a
une demeure fixe dans un lieu. Ainfi quand on demande
une caution refféante, c’eft demander une caution
domiciliée dans le lieu. Voyç^ C aut ion. (A )
RESSEL, (Géog. mod.) petite ville de Pologne
dans le Palatinat de W armie, aux confins de l’Erm-
land, près du lac de Zain. Je ne fâche pas qu’elle ait
jamais produit d’autre homme de lettres que (Joffe)
Villic , médecin 6c littérateur, qui a donné dans ce
dernier genre un dialogue latin des fauterelles, 6c un
petit ouvrage de fitto , fuccino, &c. Il a publié un
commentaire anatomique , Argentorati 17S4 , in-$°.
& un traité de urinis , Bafil. 1581 , in-8 . Il mourut
d’apopléxie en 15 5 z , à 51 ans. ( D . J.')
RESSEMBLANCE, fi f. ( Logiq. Métaphyf.) relation
de deux chofes entr’elles , formée par l’opération
de l’efprit. Quand l’idée qu’on s’eft faite d’un
objet s’applique jufte à un autre, ces deux objets font
appçWàsfemb labiés. Ce nouveau nom qu’ils reçoivent
indique Amplement que l’idée qui repréfente l’un ,
reprefente aufli l’autre ; car cela ne prouve point que
la rejfcmblance foit réellement dans les objets , mais
R E S
cela veut dire que la relation de reffernblance eft dans
l’efprit. (D . J.)
Ressemblance , ( Peinture. ) conformité entre
l’imitation de l’objet 6c l’objet imité. On dit attraper
la reffernblance d’une perfonne. C ’eft un talent qui
femble être indépendant de l’étude ; on voit de fort
mauvais peintres l’avoir jufqu’à un certain point ; 6c
de beaucoup plus habiles à tous autres égards à celui*
. là leur être inférieurs.
RESSENTI, adj. ( Archit.) épithete du contour
en renflement d’un corps plus bombé ou plus fort
qu’il ne doit être, comme, par exemple, le contour
d’une colonne fufelée. Moins le renflement des colonnes
eft fenfible , 6c plus il eft beau ; comme on
peut au contraire juger de fon mauvais effet lorfqu’il
eft trop reffenti, ainfi qu’aux colonnes corinthiennes
du portail de l’églife des filles de Ste Marie, rue S. Antoine
à Paris. Daviler. ( D. J.)
RESSENTIMENT, f.m. (Gram.) c’eft ce mouvement
d’indignation & d e colere qui s’élève en nous,
qui y dure 6c qui nous porte à nous venger ou fur
le champ ou dans la fuite d’une injuftice qu’on a com-
mife à notre égard. Le reffentiment eft une pafiîon que
la nature a placée dans les êtres pour leur conferva-
tion. Notre confcience nous avertit qu’il eft dans les
autres comme en nous , 6c que l’injure ne les offenfe
pas moins que nous. C’eft un des caractères les plus •
évidens de la diftinélion que nous faifons naturellement
du jufte 6c de l’injufte. La loi qui fe charge de
ma vengeance a pris la place du reffentiment, la feule
loi dans l’état de nature. Plus les êtres font foibles,
plus le reffentiment eft v if 6c moins il eft durable ; il
faut qu’il toit v if dans la guêpe pour infpirer la crainte
de l’irriter ; il faut qu’il foit pafl'ager en e lle , pour
qu’il ne la conduife pas à fa perte.
RESSERREMENT, f. m. ( Médecine. ) fe dit des
pores de la peau , des inteftins , des vaiffeaux du
corps. Cet état des parties folides a différens effets ,
félon les parties qu’il attaque , il marque en général
un tempérament lec, robufte 6c beaucoup d’élafticité
dans les fibres : c’eft ce qui fait que les perfonnes
robuftes, tels que les gens de la campagne , les ouvriers
, les crocheteurs 6c autres en qui le travail 6c
l’habitude d’un exercice continué ont augmenté les
roideurs des fibres, font pour l’ordinaire d’un tempérament
refferré, cette conftitution eft une marque
de fanté 6c d’une grande vigueur dans tous les organes
; mais alors il faut que le refferrement foit reftraint
à fes juftes bornes > 6c que la nature n’en fouffre
point. S’il eft trop grand, on doit employer les émoi-
liens , les relâchans , les adouciffans, les aqueux 6c
autres remedes qui peuvent ôter aux fibres leur rigidité
, produifant fouvent dans toutes les parties la
même aftririion qu’au ventre & aux inteftins, ce qui
occafionneroit une fuppreflion des fecrétions.
Mais le rejferrement doit être regardé comme un
remede, 6c une indication à remplir dans le relâchement
en général, dans le dévoiement, les hémorrhagies
6c toutes les parties, 6c les différentes fortes de
flu x, 6c les maladies qui ont pour caufe la laxité ; les
auteurs ne parlent point de cette indication générale,
qui eft cependant réelle 6c effentielle dans la plupart
des maladies. Poye^ Lax ité , D É V O IEM EN T ou.
D ia r rh é e .
RESSIF ou RÉCIF, f. m. (Marine.) terme de l’Amérique
, chaîne de rochers qui font fous l’eau.
RESSORT, f. m. en Phyfique, fignifîe l’effort que
font certains corps pour fe rétablir dans leur état naturel
, après qu’on les en a tirés avec violence en les
comprimant ou en les étendant. Les Philofophes appellent
cette faculté force élaflique ou élaflicité. Voye£
É l a s t iq u e & Él a s t i c i t é .
Rejfort fe dit aufli quelquefois du corps même qui,
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a du rejfort ; c’eft dans ce fens qu’on dit un reffort
d’acier , bander un rejfort, & c .
M. Bernoulli a démontré, dans fon difcoursJur les
lois de la communication du mouvement , que fi un
corps mit avec une certaine vîtefle peut fermer ou
bander un reffort, il pourra, avec une vîtefle double
, fermer ou bander quatre refforts femblables 6c
égaux chacun en force , au premier neuf avec une
vîtefle triple , feize avec une vîtefle quadruple, 6c
ainfi de fuite, félon les quarrés des vîteflës. On trouv
e , dans les mémoires de l'académie de 1 y 28, un écrit
de M. Camus , oîi il entre dans un grand détail fur le
mouvement d’un corps accéléré ou retardé par des
refforts. On peut voir aufli plufieurs propofitions cu-
rieufes fur les refforts dans la piece de M. Jean Bernoulli
le fils fur la lumière, qui a remporté le prix
de l’académie des Sciences de Paris 1736. (O )
R e s so r t de Pair, eft la même chofe que fa force
élaflique. Voye^ A ir & É l a s t ic it é .
R e s so r t , grand reffort, moule à rejfort de grilles,
parties du métier à bas. Voye^ Ba s a u m é t ie r .
RESSORT, (grand) terme d'Arquebufier, c’eft un
morceau de fer de la longueur de quatre pouces, qui
eft employé par en-bas de la largeur d’un pouce; cette
partie finit par une petite oreille plus plate, qui eft
percée d’un trou oii fe place une vis qui attache le
grand reffon au corps de platine. La partie la plus longue
eft encore reployée en-deflous en demi-cercle,
6c forme une mâchoire qui fe pofe dans la n o ix, 6c
q u i, quand elle eft tendue , fait agir fortement ce
grand rejfort fur la n oix, 6c la force de revenir d’oii
elle eft partie en failàntfortir la gâchette hors le cran
de tente.
jReff-ort de batterie, c’eft un rejfort fait à-peu-près
comme le rejfort de gâchette, au lieu qu’il eft reployé
en-deflbus , 6c eft aflujetti au corps de platine en-
dehors avec-une vis à tête ronde , 6c qui excede un
peu. Ce reffort eft placé derrière la batterie 6c un peu
au defîous, de façon que le talon de la batterie appuie
defliis ; ce reffort lert pour afliijettir la batterie,
6c la faire refter fur le baflinet 6c pour lui donner de
l’élafticité.
Reffort de gâchette y c’eft un petit morceau de fer
aflez délié , reployé en-defliis. La partie de defliis,
qui eft la plus courte , eft plate par le bout, 6c percée
d’un trou oîi fe pofe une vis qui afliijettit ce reffort
à demeure. Il eft placé en-dedans du corps de
platine au-deflus de la gâchette, 6c fert pour la tenir
en refpeft 6c pour la contraindre à refter engrenée
dans les dents de la'noix. Voye\£ les PI.
R e s s o r t , (Coutel.) c’eft la partie d’acier qui eft
renfermée entre les deux côtés du manche du couteau
, 6c qui fait en-haut la fonftion de reffort contre
le talon de la lame qu’elle tient ouverte ou fermée à
diferétion.
R e s so r t de cadran , ( Horlogerie. ) nom que les
Horlogers donnent à un rejfort qui fert à retenir le
mouvement d’une montre dans fa boîte. C’eft la première
chofe qui fe préfente dans la plupart des montres
lorfqu’on les ouvre , il eft fixé à la platine des piliers
au-deflbus de la roue de champ ; tantôt il eft
bleui, tantôt il eft poli ; il retient le mouvement dans
la boîte au moyen d’une partie faillante, que l’on appelle
la tête, 6c qui s’avance deflous le filet intérieur
de la bâte, fur lequel la platine des piliers vient s’appuyer
lorfque le mouvement eft dans fa boîte , à-
peu-près comme le penne d’une ferrure dans la gâche
: fa queue eft cette petite partie qui déborde un
peu le cadran vers les fix heures , 6c que l’on pouffe
un peu pour ouvrir la montre, parce que par ce
moyen on dégage la tête de deffous le filet de la bâte.
Autrefois on taifoit tous les refforts de cadran de cette
façon , mais comme le mouvement étoitfujet dans
les fecouffes à fortir de fa boîte, on en a imaginé
Tome X IK%
d’une autre tonftruftion , que l’on appelle en verou
OU à couliffe,
T , dans les Pl. d?Horlogerie , reprefente ïâ tète de
ce reffort vue en-dedans de la gâche , 6c T , autrefig.
le même reffort va du côté du cadran , 1 1 eft un reffon
qui pouffe continuellement le verou c F, auquel
il donne fon nom de c en T. Il appuie contre la che*
ville c adapté à la tête F , comme on le voit fig. 4 (T,
n°. 2 , par ce moyen cette tête eft toujours pouffée
en-dehors de la platine ; 6c lorfque le mouvement
eft dans la boîte , elle va s’engager fans le filet de la
bâte, comme nous l’avons dit plus haut. Ltsfig. 4(f>
n°S‘ 1 > 3 » 4 > reprél'enfent les différens développe*
mens des parties de ce reffort ; x eft ce que l’on appelle
la croix , dont l’extrémité / déborde le cadran
6c forme une efpeee de petit bec , que' l’on pouffe
avec le doigt pour ouvrir la montre.
Ressort, s’emploie plus ordinairement dans les
arts pour fignifier un morceau de métal fort élafti*
que , qu’on emploie dans un grand nombre de différentes
machines, comme montres, pendules ferrures
, fiifils, &c. pour réagir fur une piece 6c la
faire mouvoir par l’ effort qu’il fait pour fe détendre ;
. pour cet effet, une des extrémités du reffort s’appuie
ordinairement fur .la piece à faire mouvoir , tandis
que l ’autre eft fixément attachée à quelque partie de
la machine ; ces refforts font quelquefois de laiton
très-écroui, mais communément ils font de fer forgé
ou d’acier trempé 6c un peu revenu ou recuit,
pour qu’ils ne caffent pas.
Les horlogers en emploient de plufieurs fortes -,
auxquels ils donnent ordinairement le nom de la pie*
ce qu’ils font mouvoir ; ainfi reffort du marteau de
de la détente, du guide-chaîne, &c. fignifîe le reffort
qui fait mouvoir le marteau, ou la détente, o u ïe
guide-chaîne, &c.
- Pour qu’un reffort foit bien fa it, il faut qu’il foit
trempé & revenu bleu , de façon qu’il ne foit pas
affez dur pour caffer, ni allez mou pour perdre facilement
fon élafticité ; il faut de plus que fon épaif-
feur , fa longueur, & l’efpace que lui fait parcourir,
en le bandant, la piece qu’il fait mouvoir, ayent un
certain rapport entre elles pour qu’il foit liant 6c què
fa bande n’augmente pas dans une trop grande proportion
: il faut de plus que fon épaiffeur aille en diminuant
jufqu’au bout, afin que toutes fes parties
travaillent également lorfqu’il eft tendu.
De tous les ouvrages d’horlogerie, ceux où l’ofx
emploie le plus de refforts font les répétitions de toutes
efpeces , 6c les montres ou pendules à trois oit
quatre parties.
Ressort ou grand reffort, fe dit de celui qui eft
contenu dans le barillet ou tambour d’une pendille
à reffon ou d’une montre , 6c qui fert à produire le
mouvement de l’horloge ; c’eft une lame d’acier
trempée , polie , revenue bleue , fort longue , ~ 6c
courbée en ligne fpirale ; fa largeur eft un peu moindre
que la hauteur du barillet, 6c il a deux fentes ou
deux yeux à fes extrémités, pour qu’il puiffe s’attacher
aux crochets du barillet 6c de fon arbre. On en
voit le plan fig. 48. Pl. 10. de C Horlogerie.
C e reffort étant hors du barillet s’ouvre 6c fe.développe
par fa feule élafticité , 6c occupe une fiirf ,cô
beaucoup plus grande que celle du ba rillet, de forte
qu’il faut une certaine force pour le bander 6c pour
l ’y faire entrer , d’où il fuit qu’y étant, il eft déjà
dans un état de compreflion, quoiqu’il ne fo it ce pendant
pas encore bandé. L ’extrémité C du reffort
reftant fix e , il eft clair que fi l’on tourne l’autre bout
X , de X v ers K , on le bandera ; ainfi lorfque lè
rejfort eft dans le barillet & l’arbre a u f li, comme il
eft fuppofé dans la fig. 49 B , que fes deux y eu x font
engages dans les crochets du barillet 6c de fon an- •
b r e , il eft clair que celui-ci étant f i x e , A l’on fai£