rence, c’eft qu'on va au-devant d’un grand, à la
rencontre de fon égal. Il y a d^s rencontres facheufes.
Rencontre , c’eft à la guerre le choc de deux :
corps de troupes , qui fe trouvent en face l’un de
l’autre, fans fe chercher.En ce fens, rencontre eft op-
pofée il bataille rangée. Ainfi l’on d it , ce ne fut pas
une bataille , ce ne fut qu’une fimple rencontre. La
bataille de Parme en 1734, fut proprement une rencontre.
L’armée de l’empereur marchant pour invemr
faire le fiege de cette ville , & l’armée trançoife
pour s’y oppofer ; ces deux armées fe rençontrerent
lur la chauffée de Parme, où elles combattirent pendant
dix heures fur un front feulement de deux brigades.
(Q)
Rencontre fe dit aufli des combats finguliers
par oppofition à duel.
, Quand deux perfonnes prennent querelle, oc le
battent fur le champ : cela s’appelle rencontre. Ainfi
l’on dit : ce n’eft pas un duel, c’eft une rencontre.
Voyi\D uel. Chambers.
RENCONTRE, ( Chimie.') vaijfeaux de rencontre.
Les Chimiftes nomment ainfi un appareil de deux
vaiffeaux à ouverture unique , 6c qui fe rencontrent
o.u font ajuftés enfemble par leur bouche ou ouverture.,
enforte qu’ils ayent une capacité commune. Ce
font deux matras ou deux cucurbites qu’on appareille
ainfi. Voyei CucURBiTE, MATRAS, & les Planches
de Chimie. On emploie cet appareil aux circulations,
&c aux digeftions. Voye\ C irculat ion & D iges--
t io n , Chimie. On charge l’un des vaiffeaux , celui
-qu’on deftine à être dans la fituation droite, delà matière
à traiter ; on abouche l’autre, en le renverfant
de maniéré que fa bouche foit reçue dans le premier
(car s’il recevoir-au contraire,les gouttes condenfées
qui doivent découler le long de fes parois , ne fau-
roient retomber immédiatement dans le vaiffeau inférieur
, ce qu’on fe prppofe cependant ) ; enfin on
lutte la jointure. (B)
Rencontre , cas fortuit, il fe dit également
le commerce, en bonne & mauvaife part.
Les marchands pour faire entendre qu’ils ont eu
bon marché d’une chofe, difent, c’eft une rencontre,
ou j ’ai eu cela de rencontre, c’eft a-dire, de hazard ;
je ne 1 m point achetée chez les marchands'.
L’on dit encore en termes de commerce de lettres de
change , fa i trouvé rencontre pour Amfterdam, pour
L y o n , pour Anvers, pour lignifier qu’on a trouvé
des lettres de change pour ces places. Voyt{ Pla ce.
jDiclionn.de Commerce & deTrévoux.
R encontre , ( Marine. ) commandement au ti-
monnier de pouffer la barre du gouvernail, du côté
oppofé à celui où il l’avoit pouffée.
Ren contr e, ( Charpent. Menuif. ) c’eft l’endroit
à deux ou trois pouces près , où les deux traits de
fcie fe rencontrent, & oii lapiece de bois fe fépare.
^ RENCONTRE pièce de, ( terme de Tourneur. ) c’eft
ainfi q u ’o n nomme un morceau de fer attaché au haut
de la lunette d’une poupée, qui par fa rencontre avec
la piece ovale, fait hauffer ou baiffer l’arbre fur le-r
quel on tourne des ouvrages de figures irrégulières.
La piece ovale ou les autres pièces irrégulières de
cet arbre , font faites pour l’ordinaire , de cuivre,
.afin que la rencontre en loit plus douce. Voye^TouR.
Rencontre , f. m. terme de Blafon, ce mot fe dit
■ en blafonnant, des quadrupèdes qui préfentent une
tête de front, & dont on voit les deux yeux ; mais
A l'égard du léopard &c du cerf, cette pofition s’appelle
maffacreM. porte, de fable au rencontre de bélier
; on les libelle de la forte afin que lorfqti’un ban*
quier ou négociant tire, une lettre de change fur fon
débiteur, elle paroiffe toujours être! dè fes propres
deniers , à caufe de la créance qu?il& de-pareille
fomme fur celui fur qui il l’a tirée , ce qui ne feroit-
pas fi le tireur mettoitvaleur reçue en denïersxomptans,
parce qu’alors le commiflionnaire-ouifamiA qui elle
aur.oit été remife pour la recevoir', pourroient prétendre
d’or. Menejlrier. ( D . J. )
R E N C O N T R É E , ( Commerce.) valeur de moi-
même ou rencontrée en moi - même, fty le de lettres
de change. Les lettres de change où ces termes fe
mettent lont la troifieme efpece de lettres de change'
que la lettre leur appartiendroit , puifqu’il
paroitroit par la lettre qu’ils en auroient fourni-la
Valeur. Diclion.de commerce. •. -
RENCONTRER, v . a£t. ( Çramrii.) Voye\_ Parti*
cle Rencontre. ; ‘ , A :J
Rencontrer , c’eft trouver la voie d’une bête;
le limier rencontre. 1 ' " "
RENDABLE, aà].(Jurifprud.) fe dit en plufieurs
fens différons. ■ ; ; . T:“ “ ' .-1 l ~
Fief rendable, étoit celui que le vaffal devoit rendre'àfon
fèigneur en cas de guerre.
Rente rendable, dans quelques coutumes-, CQmme
Auvergne & la Marche, eft la rente conftituée à prix
d’argent. : .
On dit aufli quelquefois en parlant d un cens ou
d’une rente qu’ils font rtndables à tel endroit, ç eft-?
à-dire portables dans cè lieu & non quérables. Voye%
le glojaire de M. de Lauriere au mot rendable. jjp j
RENDAGE, f. m . '(jurifpriid.) fignifie ce que l’on
rend de quelque chofe au feigneur ou maître ; 1®
profit qu’il en retire.
Par exemple, en fait de monndie, le droit de rendage
de chaque ouvrage comprend le droit de fei-
gneuriage du au roi, & le braffage du maître de la
monnoie, qui lui eft açcoçdé par les prdonnances
fur chaque marc. Voye^Farticle fuivant.
Rtndage fe prend aufli pour la ferme, profit & revenu
que Fon retire d’un héritage; ainfi dans la cou-?
tume de Liege les rentes créées par rengage font les
rentes foncières réfervées lors de l’aliénation du
fonds. Voyel le gloJJ'. de M. de Lauriere au mot rendage.
( A )
R endage , f. m. ( Monnoyage. ) ce mot fignifie ce
que les efpeces, quand elles font fabriquées, rendent
à caufe de l’alliage qu’on y mêle, au-deffus du
véritable prix de l’or & de l’argent avant ce mélange
^ ie rendage comprend également le droit de fei-
gneuriage dû au fouverain fur les monnoies, & le
droit de braffage accordé aux maîtres des monnoies
pour les frais de la fabrication. .
Rendage fe dit auffi de ce qu’il faut que les officiers '
des monnoies rendent au roi pouf le défaut des monnoies
mal fabriquées. Le rendage du marc d’or eft
io liv . 10 fols, favoir 7 liv. 10 fols pour le feigneu-
riage, & 3 liv. pour le braffage. Le rendage d’un marc
d’argent eft de 28 fols , lavoir 10 ff- pour le feL-
gneuriage, & 18 fols pour le braffage. (D . J.)
RENDETTER, (Commerce.')’ s’endetter une fécondé
fois. Voyeg^Endetter, S’endetter. ^
RENDEZ-VOUS, f. m. (Gram.) c’eft le lieu oii
l’on doit fe trouver.à une certaine heure. Ce fut le
rendez-vous général de l’armée, de la chaffe, &c.
R endez-v o u s , (Marine.) c’eft le Heu convenu
entre les vailleaux d’une flotte, ou ils doiv ent fe réunir
au cas qu’ils viennent à être difperfés.
RENDONNÈE , f. f. terme de Vénerie, c’eft lorf-
qu’après que le cerf eft donné aux chiens il fe fait
chaffer deux ou trois fois dans fon enceinte, & tourne
deux ou trois tours autour du même lieu , & fe
retire enfuite fort loin. Fouïlloux. (D .J . )
RENDOUBLER, v. afr. ( Tailleur & Couturière. )
c’ eft coudre les bords d’une étoffe en double, pour
racourcir ou rétrécir. Il vaut mieux faire un rendou-
ble que rogher. ' 1. . .
RENDRE, REMETTRE, R E S T IT U E R ,M g g
Nous rendons ce qu’on nous avoit prêté ou donné*
Nous remettons ce que nous avions en gage ou en dépôt.
Nous reftituons ce que nous avions pris ou
volé.
On doit rendre exaÉlément, remettre fidellement,
& rejlituer entièrement.
On emprunte pour rendre , on fe charge d’une
chofe pour la remettre, mais on ne prend guere à def-
fein de rejlituer.
L’ufage emploie & diftingue encore ces mots dans
les occalions liiivantes. Il fe fert du premier à l’égard
des devoirs civils, des faveurs interrompues, & des
préfens ou monumens de tendrefle. On rend fon
amitié à qui en avoit été p rivé, les lettres à une maî-
treffe abandonnée. Le fécond fe dit à l’égard de ce
qui a été confié, & des honneurs, emplois ou charges
dont on eft revêtu. On remet un enfant à fes païens,
le cordon de l’ordre, le bâton de commandant,
les fceaux & les dignités au prince. Le troifieme le
place , pour les chofes qui ayant été ôtées ou retenues
fe trouvent dues. On rejlitue à un innocent ac-
eufé fon état & fon honneur; on rejlitue un mineur
dans la poffeffion de fes biens aliénés. Girard.
( D J ) ,
Rendre, en Médecine, eft la même chofe qu 'évacuer.
Voye^ Evacu er.
Dans les Tranfaclions philofophiques, il eft parlé
d’un nommé Matthieu Milford, qui rendit un ver
par les urines, lequel on croyoit. venir des reins.
Voye^ V ers.
Lifter fait mention d’une véritable chenille que
rendit un enfant de neuf ans. M.Jeffop a vû des in-
fecles à lix piés qu’avoit vomi une fille. Catherine
Geilaria, qui mourut en 1662, dans l’hôpital d’Al-
tenbourg, rendit vingt ans durant par la bouche &
par les telles des crapauds & des léfards. EpKémer.
d'Allemagne, tom. I. obf. 103.-^'
Dans les mêmes Ephémerides, il y a un exemple
d’un petit chat, nourri dans l’eftoniac d’un homme,
& enfuite vomi. Il y eft parlé auffi de petits chiens,
de grenouilles, de léfards aquatiques, & d’autres
animaux, nourris & rendus de la même façon. Bar-
tholin parle d’un ver qui fut nourri dans le cerveau,
&C rendu par le nez. Voye{ V ers." :
R endre le bo rd , (Marine.) c’eft venir mouiller
ou donner fond dans un port ou dans une rade.
Les vaiffeaux de guerre ne doivent ' rendre le bord,
s’ils ;n’ont point d’ordre, qu’aprèsavoir confirmé
tous leurs vivres.
Rendre i a main , terme de Manege, c ’eft le mouvement
que l’on fait en baillant la main de la bride,
pour engager le cheval d’aller en-avant. Elém. de
caval. ( P . J .)
RENDSBOURG, (Géog. mod.) ville d’Allemagne,
dans le duché de Holftein, aux confins du duché dé
Slefwick ; elle eft prefque environnée de la riviere
d’Eyder qui y forme deux lacs poiffonneux, à fix
lieues au md-eft de Slefwick ; elle appartient au roi
deDanemarck. Les Impériaux la prirent en 1,627;
& les Suédois en 1643. Long, ay^ 7,0. lat. 5
Gudius (Marquard), favant littérateur, naquit à
Rendsbourg en 1635 » voyagea.dans toute l’Europe.,
& mourut en 1689, laiffant une curreufe. bibliothèque
, que Morhof appelle la reine des bibliothèques
des particuliers. Ses jmanufcrits & autres raretés littér
raires ont paffe dans la bibliothèque du duc de AV oL-
fenbutel, & ce fut le célébré Leibnitz qui procura
cette acquifition, étant allé pour cet effet dans le
Holftein en 1710. Gudius avoit promis pendant fa
vie divers ouvrages fans tenir parole ; mais on a
trouvé dans ia. bibliothèque un .beau .recueil d’inf-
criptions anciennes de fa main. Cet ouvrage, après
divers contre-tems; a paru fous ce titre: Anùqute
infcripùones , tîtm gracie, tùm latinærolim à Marquar-
do Gudio collecta, nu ne à Francifco MelléUo édita,
Tome X IV , . . . . ; .
cum adnotaùonibus. Leuwardiæ 17 3 1 , in-folio. Vous
trouverez les détails qui regardent cet ouvrage dans
la Bibliothèque raij'onnée , tom. X . pan. II. pag. 274.
290. (D .J . ) .
RENDU, (Gramm.) participe du verbe rendre.
V o y e z l ’article Rendre.
Ren d u , (Fortification.) un rendu à la‘guerre eft
un foldat ou un delèrteur d’une armée ennemie. (Q)
Rendu , ( Maréchal. ) un cheval rendu, eft ceiui
qui ne fauroit plus marcher.
RENDUIRE, v. aék. (Gramm.) enduire de nouveau.
Voye\ Enduire & Enduit.
RENDURCIR, v. a(k*. J Gramm.) endurcir derechef.
Voÿei ^s articles DUR, DURETÉ, ENDURCIR
Endurcissement.
RÊNE, f. f. terme de Bourrelier, les rênes font deux
longes de cuir attachées à la branche de la bride ;
elles font dans la main du cavalier, font agir l’embouchure,
tiennent la tête du cheval fujette, & fervent
à le conduire, foit à droite, foit à gauche.
Ce qu’on appelle faujferêne, efthme longe de cuir
qu’on patte quelquefois dans l’arc du banquet, pour
faire donner un cheval dans Üa main, ou pour lui
faire plier l’encolure. (D .J . )
RENÉGAT, f. m. ( Théol. ) chrétien qui apoftafie
& abandonne la foi de Jefus-Chrift pour embraffer
quelqu’autre religion, mais fingulieremeni: le maho-
métifme. Voye1 A po s t a t .
On prétend que.les renégats font ceux' d’entre les
turcs qui maltraitent le plus cruellement les efclaves
chrétiens qui tombent entre leurs mains.
' Ce mot eft formé du latin renegare, qui fignifie
renier, abjurer un fentiment.
RENEN, (Géog. mod.) petite ville & fëigneurie
d’Allemagne, au duché de Meklenbourg , entre Pa-
debulch &c Daffbw, fur les frontières du duché de
Holftein. (D. J.)
RENETTE, RAINE, CROISETTE, f. f. ( Hijl.
nat. lclhyoLog. ) rana arborea; c’eft lapins petite efpece
de grenouille, on l’a nommée en latin rana arborea
, parce qu’elle grimpe fur les arbres ; elle a
toute la face fupérieure du corps d’une belle couleur
verte, & toute la face inférieure eft blanchâtre, à
l’exception des piés qui ont une couleur brune ; il y
a de chaque côté, du corps une ligne d’un jaune clair
qui fépare la couleur verte de la couleur blanchâtre;
ces lignes commencent aux deux narines , elles paf-
fent chacune fur l’un des côtés de la tête & du corps
fk. defeendent le long des jambes de derrière. Les
•doigts ont à leur extrémité une forte de petit bouton
rond & charnu. Le mâle-ne différé de la femelle;
qu’en ce qu’il a la gorge brune.
Selon M. Raifel, les renettes paffent prefque tout
l’été lur des arbres où elles fe nourriffent d’infefres ;
.elles fe retirent l’hiver dans la fange des marres; elles
croafl'ent au commencement du printems avant tou-
.t‘es les autres efpeces de grenouilles & leur croaffe-
ment fe fait entendre aufli beaucoup plus loin ; elles
•s’accouplent dans l ’eau lur la fin du mois d’Avril: les
vers ou plutôt les têtards qui proviennent du frai
de renettes, ne prennent la forme de grenouille que
deux mois & plus après qu’ils font éclos... Journal
: étranger, Juillet 1764. p. 168..Voye{ GRENOUILLE.
Renette , f. f. infiniment de fer dont les.Bourreliers
Tu fervent pour marquer des raies fur le cuir
qu’ils emploient;, cet •'infiniment eft une grande ban-
-de de fer de la.largeur d’un pouce ployée en deux,
ce qui donne à i’inltrument deux branches d’environ
12 ou 14 pouces.de long ; l ’une des deux branches
eft de quelques lignes plus longue que l’autre, & la
plus courte eft un, peu recourbée en-dehors par le
bout. Vers le.milieu de la.longueur des deux bran?
ches eft une vis de ter , qui fert à éloigner ou approcher
les deux branches ; l’ufage de la remue eft de
M