
me de croffe , St auffi haut que le prince qui le por-
toit. . . • i-
S c e p t r e , (Critiquefacrèc.) mot grec qui veut aire
appui, parce que le feeptre qui a été la marque de la
dignité royale, étoit un bâton fur lequel on pouvoit
s’appuyer. Il lignifie donc le bacon que les rois por-
toient dans leur main droite comme un ligne de leur
puiflance, Exod. viij. 4 . Quand quelqu’un entroit
dans le cabinet du palais du roi de Perfe fans y être
appellé, il étoit digne de mort, fi le roi n’avoit la
bonté de lui tendre fon feeptre d’or ; St c’eft ce que
fit Artaxerxès , que l’Ecriture nomme Affuérus , à
l’égard d’Efther. Ce motfeeptre au figuré défigne la
domination, lafouveraineté. Il fe prend auffi pour/k-
mille , race, tribu ; emmenez avec vous la famille de
votre pere,fceptrumpatris tuifume tecum. Nomb. x v iij. (D-BH . 1.■ . R S c e p t r e , ( Art numifmatique. ) il faut d ir e u n
m o t d e c e t o rn em e n t q u ’ o n t ro u v e fu r le s b u lle s d an s ,
le s m é d a ille s an tiqu e s des rois. . . ' ■ .
Le feeptre qu’ils tiennent à la main lorfqu’ils font
en habit confulaire, St c’ell ainfi que font prefque
toujours les empereurs de Conliantinople, eft fur-
monté d’un globe chargé d’un aigle , pour faire con-
noître par ces marques de la fouveraine puiflance
que le prince gouverne par lui-même. Dès le tems
d’Augufte , l’on voit fur les médailles le feeptre confulaire
dont nous parlons.
Phocas ell le premier qui a fait ajouter une croix
à fon feeptre ; les fucceffeurs quittèrent même le
feeptre, pour ne plus tenir à la main que des croix
de différentes formes St de différentes grandeurs;
Lorfqu’ils font repréfentés en armes outre le caf-
que St le bouclier , ils ont ordinairement un javelot
à la main ou fur l’épaule.
Quand ils font en robe dans le bas Empire, le
feeptre ell une férule , nommée i<«p8eî , qui confille
en une tige allez longue, dont le haut ell carré St
plat. L’ufage en ell fort ancien parmi les Grecs, qui
appelloient leurs princes narticophores, porte-férules.
, Voye{ Ducange ,• dtjferi. de infer. oevi numifm. n°. 11.
On a trouvé une grande diverfité de feeptres fur
les anciens monumens , comme il paroît par Mont-
faucon , tome I . PI. X X I . & X X V l l l . Maffei, Race,
di fl a tu e, PI. X X P l i . Admïr. roni. antiq. tab. 28.
St les Planches d'Herciilanum. { D . J. )
SCÉPUS, ( Gèog. mod. ) comté de la haute Hongrie
^ fur les frontières de la Pologne, qui la borne
au nord. Il ell coupé par diverfes rivières, St n’a
point de villes. ( D . J. )
SCEVUPHILACTE , f. m. ( Hifi. eccléfiafl. ) nom
de . dignité dans l’églife greque., dont fait mention
Théodore le leôeur. Le fcevophilacle éjoit comme le
trél'orier de l’églife ou le gardien des vales facrés,
ainfi que le porte ce nom formé du grec smooç , vaft,
St pohfc, , gardien.
Cet office étoit chez les Grecs ce qu’ell dans l’églife
latine celui des lacrillrains. Mais cette dignité
étoit fort confidérable , car on voit plufieurs/«vo-
p h il acte s tirés de la facrillie pour être élevés fur le
fiege patriarchal de Conliantinople. Thomaffin,^yci-
piinede l'E g life , part. i l . I. I . c. xlviij. & part. 1I I.
I. I . c. lij. or- . •/. ;; .
Le fcevophilacle ell auffi quelquefois appellé par
les anciens cirnéliarque, c’ell-à-dire garde du tréj'or,
parce que ce tréfor fervoit iouvent d’archives à
l’Eglife , & qu’on y renfermoit les titres, chartes &
autres papiers concernant lesbiens, revenus., &c.
Suicer oblerve , d’apres Photius, que le fcevophilacle
étoit fouvent le même officier que les Grecs nom-
moient chartophylax. Poye[ C h a r t o p h y l a x . Mais
les Grecs modernes ont féparé ces deux dignités , &
le chartophylax , qui ell comme le grand-vicaire du
patriarche ou comme fon official, ell un perfonnage
tout autrement dillingué par fes fondions St par fes
droits, que le fcevophilacle qui n’ell plus , à proprement
parler, qu’un facrillain. Bingham, orig. eccléf.
t. II. I. I I I . c. x iij. §. 3.
SCHABAN, f. m. {Hift. mod.) huitième mois des
Arabes hagareniens & des Turcs ; il répond à notre
mois d’Avril.
SCHABATH,(C<z/./yr.)nomd’unmois du calendrier
des Syro-Macédoniens, qui correfpond à notre mois
de Février. Fabricius l’appelle Afchabath, en ajoutant
l’article a l, St c’e ll, dit-il, un mois des Syriens qui
avoient pris les mois grecs des Macédoniens. (D . J .)
SCHABIAH, {Géog.mod.) ville d’Afrique au pays
des negres , mais bien avant dans les terres St au-
delà du fleuve Niger. ( D . J . )
SCHACH oit SCHAH, 1. m. {Hifi. mod.) en langue
perfane fignifie roi ou feigneur. Ainfi dans l’hiftoire
Jchah abbas, St non pas comme l’ont écrit un grand
nombre d’auteurs cha abbas, St fehah huffein lignifient
le roi abbas, le roi huffein. Thamas Koulikan ,
après s’être emparé du trône de Perfe, avoit pris le
titre d & fehah nadir. Padifchah dans la même langue,
auffi-bien qu’en turc , fignifie auffi empereur ou roi.
On crçit que le titre defehach ou fchàh ell une corruption
du nom de fchich, qui veut dire prophète.
SCHADA SCHIVAOUN, f.m. {Idolât. indienne.)
nom que les Indiens donnent à des génies qu’ils
croient chargés de régir le monde. Ils donnent a ces
génies des femmes, mais ces femmes ne font que des
attributs perfonnifiés. La femme deSchada-Sckivaoun
fe nomme Houmani : c’ell elle qui gouverne le ciel St
la région des affres. ( D . J. )
SCHADUKIAM, {Géog.mod .) c’eft-à-dire le
plaifir St le defir. Ce mot perfien ell le nom d’urië
province fabuleufe du pajs de Ginniftan , que les
romans orientaux difent etre peuplé de dives & de .
péris : ces mêmes romans ont donné à Ce royaume
des fées, une capitale imaginaire , qu’ils appellent
Ghtvher-Abad, mot perfien, qui fignifie la ville des
joyaux. { D . J . ) ■ '
SCHAFF, 1. m. {Commerce.) c’eft le nôm d’une
.mefure dont on fe fert en Suabe pour mefurer les
grains ; on l’appelle plus communément fchoeffel ou
feheffel ; c’eft un boiffeau. ' •
SCHAFFHOUSE owSCHAFFOUSE, {Gèog. m od)
capitale du même nom, au bord feptentrional du
Rhin qu’on y paffoit fur un pont de pierre, qui a été
ruiné par une inondation arrivée le 4 Mai 1754»
Cette ville ell à 10 lieues au nord de Zurich, St à
15 au levant de Bâle. Elle ell grande., bien bâtie ,
fermée de murailles de toutes parts, avec une efp'ece
de fortereffe à l’antique ; fes rues font larges, St fort
propres. Il y a à Schaffhoufe deux beaux temples, un
hôtel-de-ville, un arfenal, un'e académie théologique,
St deux bibliothèques publiques. L0ng.2G.1S.
latit. 47. 4 6 .
Cette ville, comme tant d’autres, doit fon origine
à un monaftere qui y fut fondé l’an 1060. Dans ce
fiecle-là elle s’appelloit Schiffhaufen , c’eft-à-dire
Maifon des bateaux -, & dans des a êtes latins Navium
do mus : ce n’étoit cependant qu’un village oii l’on
déchargeoit les bateaux qui defeendoient le Rhin, à
caufe de la cataraéle que ce fleuve fait à Lauffen.
Burckhard ayant donne ce village à un couvent de
moines, qu’il y établit pour vivre faintement ; ce
lieu fut appellé Schaffhaufên, c’eft-à-dire Maifon de
brebis ; & c’eft pourquoi lü ville de Schaffhoufe porte
un bélier pour piece honorable dans fes armes.
Le village devint bientôt un bourg, enfuite ville»
& ville impériale. Après les guerres de Bourgogne,
elle s’allia avec les cantons de iaSuiffe pour 25 ans ;
& en 1501, elle fut «reçue au corps helvétique pour
un douzième canton. Enfin fes habitans ayant em-
brafle ladoélrine de Zuingle, d’CEcolampade, & de
leurs difciples , la religion romaine fut abolie dans
toute la ville en 1519, & elle fe joignit étroitement
d’intérêt, comme de créance, avec Bâle, Zurich &
Berne.
Son gouvernement civil eft tel que celui de Zurich.
La ville eft partagée en douze tribus, qu’on appelle
{unfftcn , une de nobles & onze de bourgeois.
On prend fept perfonnes de chacune de cês tribus,
pouf compofer le confeil fouverain de la république,
ce qui, avec les deux chefs qu’on appelle bourguemef-
tres fait un corps dequatre-vingt-fixconfeillers.Déce
grand confeil, on en tire Un petit de deux perfonnes
de chaque tribu , avec les deux chefs , c’eft-à-dire de
vingt-fix confeillers, qui examinent les affaires les
moins importantes,& décident les différends des particuliers.
Il y a auffi quelques autres chambres pour
l’adminiftration de la juftice & de la police.
Quand on veut faire quelque éle&ion pour le
grand ou le petit confeil, les bourgeois de la tribu
où il y a une place vacante, s’affemblent dans la maifon
publique qui eft affedée à leur tribu , 6c là ils
donnent leur luffrage à voix baffe en nommant à
l’oreille d’un fecrétaire celui qu’ils élifent. Pour ce
qui eft du confiftoire qui réglé l’adminiffration de la
difeipline eccléfiaftique , il y a ceci de particulier,
qu’aucun miniftre n’y affilié, comme à Zurich & à
Berne ; mais on choilit, pour le remplir, les plus fa-
vans du confeil, auxquels on donne pour adjoint
quelque doéleur en droit. { D . J . )
SCHAFFHOUSE, U canton de, {Gèog. mod.)canton
de la Suiffe, au-delà du Rhin, lur les frontières de
l ’Allemagne , & le douzième en nombre entre les
cantons. Il n’eft pas grand, mais important au repos
de la Suiffe, à laquelle il fert comme de boulevard
contre l’Allemagne. Il eft borné au nord & à l’occident
par la Suabe, ài?orient par le canton Zurich, &
au midi en partie par ce même canton , en partie
par le Thourgaw, dont il eft féparé par le Rhin.
C’eft un bon pays , qui produit du blé, des fruits ,
du vin , & qui abonde en pâturages. Il eft divifé en
”|jlufieurs petits bailliages , où le Rhin fait fleurir le
commerce. Schaffhoufe eft la capitale de ce canton.
Voye^-en l'article. { D . J . )
SCHAGEN ou SCAGEN, ( Gèog, mod. ) gros St
ancien bourg des Pays-Bas, dans la Hollande, au bord
de là mer, à 3 lieues d’Àlcmar, & à autant de Mé-
domblick. Il donne fon nom à une des plus anciennes
familles d’entre les nobles de la Hollande. D ailleurs
il à de grands privilèges, St fon terrein eft extrêmement
cher à caufe de fa bonté. Long. 2 2 .13 .
latit. 62. 2 3 . { D . J. )
SCHAG1AR, ( Gèog. mod. ) province de l’Iémen
ou Arabie-heureufe. Elle s’étend fur les bords de la
mer, entre les villes d’Aden & d’Ottian. On y recueille
de l’encçns St de l’aloës , mais inférieur à
l’aloës de l’île de So'cotorah, St que les droguiftes
nomment par corruption aloès fuccotrin. {D .J . )
SCHAGRI-COTTAM ,f. m. ( Botan.) efpece de
cornouillièr qui croît dans le Malabar. La décoélion
de fon fruit eft employée en gargürifme pour reflér-
rer la luette. ( D . J . )
SCHAH , f. m. ( Hiß. mod.) ce mot fignifie roi en
arabe St en perfan. Les rois de Perfe prennent toujours
ce titre qui eft au-deffus de celui dé kan , en
effet kan ne fignifie qii’urt prince ou un gouverneur de
province, comme un pacha chez les Turcs. Le ful-
tan des Turcs prend lénOm de padifchah, qui fignifie
empereur : le roi de France eft le feul prince chrétien
à qui ils accordent ce titre. Le grand-feigneur s’appelle
auffi Jchahi alem penah , empereur , refuge de
l’univers. Voye\ Cantemir, hiß. ottomane.
SCHAIDWYN , {Gèog. mod.) ville d’Allemagne,
aux confins de la haute Stirie St de l’Autriche. Cette
place que quelques-uns âppellent.CVtfKyfoz Auflrite,
eft forte par fa fituâtion, car elle eft entre des rochers
& environnée de montagnes , avec un petit
ruiffeau, qui, defeendant de ces montagnes, fe rend
dans la ville par-.deffous la muraille. { D . J . )
SCHALAVONIE o^SCLAVONIE, {Géog. mod.)
en latin Sclavonia, contrée du royaume de Pruffe ,
au cercle de Samlând. Elle eft bornée au nord St à
l’orient par la Samogitie, au midi par la Nadravie ,
St au couchant par le Curith-Haff. Le Niémen arrofe
cette province qüi eft fort dépeuplée. Memmel St
Raugnitz en font les principaux lieux. { D . J . )
SCHALECHMARCH, le , ( Gèog. mod, ) en latin
Tyberis, riviere d’Afie , dans l’Anatolie St la Cara-
manie. Elle coule à Adena , St fe rend dans le gob
phe de Sourie, à l’orient de l’embouchure du Mal-
miftra.
SCALG, {Gèog. mod. ) ville forte du Turqueftan,
à quatre parafànges de Tharas. Ses habitans font mu-
fulmans. Long, félon le Canaoun d’Albirouni, Sg.SS*
Ldtit. feptentrionale, 43.20. {D . J .)
SCHAMANS , f. m. pl. {H ifi. mod.) c’eft le nom
que les habitans de Sibérie donnent à des impofteurs,
qui chez eux font les fondions de prêtres , de jongleurs
, de forciers St de médecins. Ces fehamans prétendent
avoir du crédit fur le diable , qu’ils conful-
tent pour favoir l’avenir, pour la guérifon des maladies
, St pour faire des tours qui paroiffent furna-
turels à un peuple ignorant St fuperftitieux : ils fe
fervent pour cela de tambours qu’ils frappent avec
force, en danfant & tournant avec une rapidité fur-
prenante ; lorfqu’ilsfe font aliénés à force de contor-
fions St de fatigue , ils prétendent que lé diable fe
manifefte à eux quand il eft de bonne humeur. Quelquefois
la cérémonie finit par feindre de fe percer
d’un coup de Couteau, ce qui redouble l’étonnement
St le refpetl des fpe£tateurs imbécilles. Ces contor-
fions font ordinairement précédées du facrifice d’un
chien ou d’un cheval, qiie l’on mange en buvant
force eau-de-vie, St la comédie finit par donner de
l’argent au fehaman, qui ne fe piquent pas plus de dç-
fintéreffement que les autres impofteurs de la même
efpece.
SCHAMCAZAN, { Géogr. mod. ) ville d’Afie,bâtie
près de Tauris par Cazan-Kan, empereur des Mo-
gols, qui y fit élever une fuperbe mofquée, dans
laquelle il fut enterré l’an 730 de l’hégyre. {D . J.)
SCHAMS , {Géog.mod.) en\-àt\nSexamiüm, bourg
des Grifons , dans la haute-Ligue. Il donne fon nom
à la vallée , St à la communauté de Schams, qui eft
aU-déffus de Thufis, aux déux côtés du Rhein. On
trouve dans cette vallée de bonnes mines d’antimoine,
St plufieurs villages. { D . J . )
SCHAN, f. m. {Comm.) que les Chinois appellent
cati, eft un poids dont on le fert dans le royaume de-
Siam. Le cati chinois vaut deux fehans fiamois , en-
forte que celui de la Chine vaut feize taels , St celui
de Siam feulement huit. Quelques-uns mettent le
cati chinois à vingt taels, St le fiamois à la moitié.
Le tael pefe quatre baats ou citais, chacun d’environ
demi once , le baat quatre felings ou mayons,
le mayon deux fouangs , le fouang quatre payes, la
paye deux clams, la fompaye un demi-fouang. Le
clam pefe 12 grains de ris , ainfi le tical ou baat pefe
; 768 de ces grains.
Il faut remarquer que la plûpart de cès poids paf-
fent auffi pour monnoiès ou de compte , Ou réelles,
| l’argent y étant une marchandife, & fe vendant àii
poids. l'oyez C ati , TAEL, T ïCAL, &ci Diction.di
Corn. & de Trév.
■ SCHANFICK, ( Géogt mod. ) nom d’uhè yalléô
St communauté de Grifons, dans la Ligue.des dix ju-
rifdiélibns, ofi elle a le rang de feptieme & derniere
grande communauté. La vallée eft arrofée par le Plel-
fur j-qui fe jette dans -le Rhein, au-deffous du Coire.-