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cufte ; car du tems de Céfar, qui fait mention de ces
peuples dans fes commentaires, ils étoient dans la dépendance
deS (Edui, c’eft-à-dire de ceux d’Autun ,
in clientdd (Eduorum. Il ajoute qu’ils étoient les premiers
au-delà du Rhône, 8c les plus proches de la
province romaine. Ils avoient les (Edui 8c les Sequa-
m au nord , les Allobroges à l’orient , au midi encore
les Allobroges & les Felauni, & les Averni au couchant.
Leur pays comprenoit ainfi le Forez, le Lyon-
nois, le Beaujolois 8c. laBreffe.
20. Segufiani, peuples des Alpes gra'iennes. Pto-
lomée , L. III. c. j . leur donne deux villes, lavoir Se-
gujinum 8c Brigantium. Pline 8c Ammien Marcellin
appellent la capitale de ces peuples Segujîo. L’itinéraire
de Jérufalem écrit Secujio ; 8c dans une infcrip-
tion rapportée par M. Spon , p . t $8 , on lit : Ordô
fplendijj. dvitatis Stcujïa, quoique dans une autre inf-
cription ce mot foit écrit avec deux gg. civit. fegg.
Une troifieme inlcription qui fe voit dans Gruter,
p. 111. donne à cette ville le titre de municipe : Genio
municipiSeguifini. C ’eft aujourd’hui la ville de Suze
en Piémont. L’itinéraire d’Antonin marque cette ville
lur la route de Milan à Vienne, en prenant par les
Alpes cottiennes, 011 elle fe trouve, entre ad Fines 8c
ad Manis, à 24 milles du premier de ces lieu x, & à
16 milles Hu fécond. (£>. J.)
SEGUSTANO, ( Glog. mod. ) bourgade de Sicile
dans le val de Mazzara, à l’embouchure du fleuve fan
Bartolomo. Ce bourg eft l’emporium Ségcflanorum des
anciens. (D . ƒ. )
SEICHE , ou SECHE, tiat. Ichthyolog. ) fe-
■ pia , an im a l d e m e r q u i r e ffem b le b e a u co u p au c a lm
a r 8c au p o ly p e m a r in . Voye^ C a l m a r & P o l y p e .
I l a h u it p ié s p la c é s a u to u r d e la> b o u c h e 8c d e u x
lo n g s b ras : le s y e u x fo n t g ro s ; la t ê t e effc c o u r te 8c
.-terminée p a r u n e e fp e c e d e b e c fem b la b le à c e lu i
d ’u n p e r r o q u e t ; le co rp s e ft o b lo n g , la r g e & ép a is . Il
y a fu r le d o s des t a c h e s 8c des f t rie s b lanchâtre s d is t
r ib u é e s a v e c u n e fo r te d e f ym m é t r ie ; le s d e u x piés
an té r ieu r s fo n t b e a u co u p p lu s la rg e s 8c p lu s épa is q u e
le s l i x a u t r e s ; ils o n t to u s u n g r an d n om b re de fu moirs
, q u i fo n t d es e fp e c e s d e g lo b u le s a p p la t is , c o n c
a v e s 8c p o r té s ch a c u n fu r u n p éd ic u le ; le s b ras o n t
d e s fu ç o i r sp lu s g r o s , i l fo n t p la c é s e n t re la p rem iè r e
8 c la f é c o n d é p a ir e des p ié s ; le u r fo rm e e f l c y l in d
r iq u e , ils o n t u n e c o u le u r b la n c h e 8c p a r fem é e de
q u e lq u e s p o in ts no ir s. L a feiche fe fe r t d e c e s fu ç o i r s
p o u r s’a t ta ch e r a u x co rp s q u ’e lle r e n c o n t r e , & p o u r
p o r te r à la b o u c h e c e u x qu ’ e lle faiflr. L e b e c efl: corn-
p o f é d e d e u x m â ch o ir e s m o b ile s q u i s’em b o îte n t
ï ’u n e dans l’au t r e p a r u n e e fp e c e de ch a rn iè r e ; le s
y e u x fo n t fo r t ap p a r en s ; le c o u e f l t rè s - co u r t ; i l a
d e m êm e q u e la t ê t e , u n e c o u le u r p o u rp r é e p a r fe m
é e d e p o in ts n o ir s ; le lom m e t d u d o s s’ é lè v e a u -
d e flu s du c o u , de fo r t e q u e c e t an im a l p e u t r e t i r e r
8c c a ch e r fa t ê te fou s c e p ro lo n g em en t. L e s ch a irs
d u dos r e c o u v r e n t u n o s t r è s - c o n f id é r a b le , co n n u
fo u s le nom d ’os d e feiche ; i l e f l l i l é g e r , q u ’i l fum a g
e m êm e à l ’in flan t o ù i l v ie n t d’ ê t r e t ir e d u co rp s
d e l’ an ima l.
Lorfqu’on met la feiche hors de l’eau, elle répand
une liqueur noire par un petit canal qui aboutit à l’anus
; cette liqueur efl renfermée dans un fac dont les
parois extérieurs font blancs ; la plus grande partie
de ce fac efl placée dans le côté gauche de l’abdomen
; il contient allez de liqueur pour teindre en
-noir plulîeurs féaux d’eau ; cette liqueur colorante
efl plus abondante, dans les feiches que l’on trouve
mortes fur les bords de la m er, que dans celles que
l’on prend vivantes. Si on reçoit cette liqueur dans
un vafe au fortir du fa c , elle fe coagule 8c fe durcit
en peu de jours ; enfuite elle fe gerfe 8c fe divife par
morceaux; qui étant broyés donnent une belle couleur
noire-: Swammerdam prétend, que les Indiens
S E I
compofent l’encre de la Chine avec la liqueur noire
de la feiche. Cet animal l'e nourrit de fquilles 8c de
petits poiffons. Collection académique, tom. F. de la partie
étrangère.
S e i c h e , os d e , [Mat. méd.) fubftance terreufe,
abforbante, d’un tifl’u allez rare qu’on prépare par la
porphyrifation, qui pourrait avoir les mêmes ufages
intérieurs que les yeux d’écreviffes , le corail , la
craie, la mere dè perles , &c. Foye^ces articles particuliers
8c Carticle général ABSORBANS , mais qu’on
n’employe prefque que pour les dentifrices, Foye^
D e n t i f r i c e . ( b)
S E ID E , (Géog. mod.') nos voyageurs écrivent
auffi Seyde, Seyd, Said, S aide, Z aide, Z eide. Il faut
bien s’en reflouvenir, pour ne pas croire que ce font
des villes differentes, 8c pour ne pas confondre une
ville de la Turquie , avec la haute Egypte que les
Arabes nomment Sahid 8c qu’on écrit auffi Sdid,
Zaïd.
S eide efl une ville de la Turquie aflatique, dans la
Sourie , fur la côte de la Méditerranée, près d’une
î le , où efl un vieux château qui communique avec
la v ille par un pont fl étroit, que trais perfonnes y
peuvent à peine paffer de front. Cette ville autrefois
célébré fous le nom de Sidon, efl aujourd’hui médiocre
8c miférable , quoique placée dans une campagne
graffe 8c couverte de mûriers.Les chrétiens Grecs
8c Maronites , poffedent encore chacun une petite
églife à S eide ; mais fon port efl comblé, & il n’y a
que des bateaux qui y mouillent. Les françois y fai-
foient autrefois quelque commerce, qui n’exifte plus
aujourd’hui. Long. 43 .28 . lat.33. 12. (D .J .)
S E IG L E , fecale, f. m. ( Hiji. nat. Bot. ) genre
deiplante dont la fleur n’a point de pétales, 8c qui efl
difpofée en épi par petits bouquets. Chaque fleur efl
compofée de plufieurs étamines qui fortent du calice
; le piftil devient dans la fuite une femence oblon-
gue, grêle, farineufe, 8c enveloppée de fa balle qui
a fervi de calice à la fleur, 8c qui s’en détache très-
aifément. Les petits bouquets font attachés à un axe
denté, 8c compofent un epi plus applati que celui du
froment. Tournefort, injl. rei herb. Foye£ P l a n t e .
En anglois rye , genre de plante qui dans le fyflè-
me de Linnæus , a un calice formé de deux battans
concaves, contenant deux fleurs ; ces deux battans
font droits, aigus, oppofés l’un à l’autre, & plus petits
que les feuilles de la fleur ; cette fleur confifte en
deux feuilles , dont l’extérieure fe termine par une
longue barbe, 8c l’intérieure efl plate 8c pointue ;
les étamines font trois filets capillaires qui pendent
hors de la fleur ; les boffettes font oblongues, 8c
fendues au bout ; le germe du piftil efl de forme tur-
binée ; les Ailes au nombre de deux, font chevelus ;
les ftigma font Amples ; la fleur enveloppe étroitement
la graine , s’ouvre quand elle efl mûre, 8c la
laifle tomber ; la graine efl unique, oblongue , un
peu cylindrique, nue 8c pointue. Linnæi, gen. plant.
p. iy.
Dans le fyftème des autres Botaniftes, le feigle a
les mêmes caraôeres que ceux du blé , excepté que
fon épi efl plus plat, toujours barbu, 8c fon grain
plus foible 8c plus nud.
Cette plante tient le premier rang après le froment
entre les grains frumentacés; elle porte au commencement
fes feuilles rougeâtres , qui deviennent
enfuite vertes comme celles des autres blés , plus
longues 8c plus étroites que celles du froment. Elle
pouffe f lx , fept tuyaux, 8c quelquefois davantage à
la hauteur de cinq, flx 8c fept piés , droits, fembla-
bles à ceux du froment; mais plus grêles, plus longs,
8c montans en épis plutôt que le froment.
Les fleurs naiffent aux fommités des tiges par paquets
, compofées de plufieurs étamines jaunes, 8c
rangées en épi,. Quand ces fleurs font paflées, il l'uccede
dés grains obldrigs ; grêles ,- de couleur brurte
en dehors, blancs 8c farineux en dedans, plus petits,
& plus obfcurs que ceux dû froment.
Ses racines font des fibres déliées ; dri cultive le
feigle par-tout, prineipalémént dans les terrés maigres
, légères & fàblorineufes; on le femeaupriritems
ou en automne, d’où vient que les Botaniftes appellent
le premier/èctf/c vcrhum velminus, 8c le fécond
fecale hybernum vel majus'.
Le pain qu’Oii fait de feigle e ftfrôif, pefarit, & ne
convient qu’aux gens forts & qui travaillent ; fa farine
efl d’ufage dans quelques catàplafmes émolliens
8c réfolufifs. 1
Quelquefois le feigle dégénéré dé fa nature,' fort
confidérablement de fon enveloppe ; groffit, fe recourbe
, prend la figure d’une corne, fe noircit à l’extérieur
, & contient au-dedans une fubftance farineufe
, très-nùifible à la fanté ; c’ eft ce qu’on nomme
■blé cornu , ergot, feigle ergoté. Foye{ E r g o t & SEIGLE
ERGOTÉ.
Ménage de qùi la reine Chriftine difoit plaifam-
inent, qu’il favoit non-feulement d’où les mots ve-
noient, mais encore où ils alloient, n’a jamais fû
d’où le mot fiigle venoit, quoiqu’il en ait tiré l’origine
de l’italien fegala. (D . J.)
S e i g l e , on a obfervé en Suède, que le feigle di-
minuoit chaque année de qualité, & à la fin n’étôit
plus bon à rien. M. Cederhielm a propofé en 1740 ,
dans les mémoires de l’académie de Stockholm , un
inoÿen qu’il dit affuré 8c fondé fur l’expérience pour
prévenir cet inconvénient ; il confifte Amplement à
ne point femer du feigle dans le même champ pendant
deux années de fuite, de cette maniéré ce grain
ne s’abâtardira jamais.
S e i g l e , (Diete & Mat. méd.) femence farineufe 8c
ceréâle; Foyeç Varticle Fa r in e & F a r i n e u x & S e m
e n c e s CEREALES;
Tout le monde connoît l’ufage diététique du fe igle
; on en fait du pain qui tient le premier rang après
Celui de froment ; qui lorfqu’on n’y emploie que la
fleur de la farine , & qu’on le fait avec foin, eft très-
Blaric, affez bièn levé, d’un goût affez agréable, bien
meilleur que le petit pain de feigle à deux liards$ qu’on
vend dans les rues de Paris.
‘ Les gens aifés de la campagne ; & même lès bons
bourgeois des petites villes, mangent un pareil pain
dans quelques provinces du royaume , comme en
Champagne, en Anjou, dans la Sologne, le Rouer-
gue, &c. les payfans en font dans ces mêmes pays 8c
dans beaucoup d’autres , un pain groffier ; c’cft-à-
dire dans lequel ils emploient une partiè du fôn 8c j
qui eft ordinairement mal levé, dont la croûte eft
brûlée & la mie mal cuite & gluante; Il n’y a que
les hommes très-vigoüreux, que les organes robuf-
tes des payfans, dura mefforum ilia, qui puiffent s’ac^
commoder d’un pareil aliment ; il eft lourd & indi-
gefte pour tout éftomae, accoutumé à une nourriture
plus légère.
Le bon pain de feigle pàffe pour rafraichiffant &
légèrement laxatif; cet aliment entre très-communément
dans la diete que fe prefcrivent à eux-mêmes
plufieurs perfonnes qui fe prétendent échauffées, ou
qui ont affez appris de théorie médicinale coûtante
pour fe croire les humeurs âcres, la bile exaltée, &c.
on mêle auffi quelquefois dans la même vû e , de la
farine de feigle avec celle de froment pour en préparer
le pain, dont on fait fon ufage ordinaire.
La farine de feigle s’emploie affez communément
avec les quatre farines réfolutives oü en leur place.
Le feigle ergoté fe trouvant mêlé en une certaine
quantité parmi le bon grain dont on fait du pain, produit
chez les perfonnes qui mangent ce pain, une
maladie gangreneufe des plus funeftes, qui a cela de
particulier qu’elle attaque principalement les exîré-
Torne X I F.
mites inferieures ; que la gangrène fe borné où fé fixé
d une maniéré affez confiante, 8c que la terminaifóri
par la fépàration fpontanée du membre affefté , eft
fort’ cbmmünt:
Cette terrible maladie eft endémique dans la Sologne
, où le payfan qui eft très-pauvre, eft réduit â
cette noùrriture empoifonnée.
Outre les oiivragês fur les ,maladies caulees par
I ergot, qui font indiqués à F article E r g o t ; ori
trouve dans le fécond voiüme des mémoires, pré-
fentes à l’àcâdémie royale des Sciences, par des fa-
varls étrangers , ün mémoire de M. Salerne, médecirt
d Orléans , Air lés maladies que càufe le feigle érgo-
te. Le traitement employé contré cètte efpece dé
gangrené, n’a rien de particulier. Oh n’à tenté jüf-
quàpréfent que les fecours généraux., lès rerrtedes
communs de la gangrerte. Foye{ GANGRENE.1
S e i g l e ergoté ( Botan. ) c eft un feigle dégénéré dé
fa nature, 8c qui eft très-riuiliblé à la fanté : on eri
a parle fort au long au mot Ergot, d’après le fyf-
teme de M. du Tillet. Fiye^ donc le niot Ergot.
Suivant M :Aimen, l’ergot du feigle ëft là mêniè
maladie que le charbon du froment. Si ceS dèux maladies
different l’ iine de l’autre, ce n’eft qü’a caufe dé
la différence qui fe trouve dans l’organifatiori de ces
deux grains. Voici l’idee que M. Aimen donne dé
1 ergot du feigle.
1 °. Les grains ergotes, pius gros 8c plus longs que
les autres grains fains, fortent ordinairement de là
balle, fe montrant qiielquefois droits, 8cquelquefois
plus 011 moins courbés.
2 . A 1 exterieur ils font bfiins ou noirs ; leur fiirface
eft raboteufe., 8c fouyent on y apperçoit trois
filions qiu fè prolongent d’iiri bout à l’autre ; enfin ,
1 extrémité exterieure des grains eft conftammeritpluS
groffe que celle qui tient à la paille ; ce bôiit plus ren-
flé eft quelquefois fendii en deux ou trois parties : il
n’eft point rare d’appercevoir à leur furface des cavités
qui paroiffent creufées par des infe&es.
3 • Quand on rompt l ’ergot, on apperçoit dans'
,fxe l,ne farine affez blanche, qui eft recouverte
d une autre farine rouffe ou brune; cette farine viciée
s’écrafe entre les doigts. M. Aimen l’a quelque'-
fois trouvée prefqu’auffi noire que lapouffiere du blé
cnarbonné;
4°- Ces grains étant mis dans l’eau, fiirnagent d’abord
; 8c ils tombent enfuite au fond; fi on les mâche*
ils laiffent fur la langue l’impreffion de quelque ehofé
de piquant.
5°* Les balles paroiffent faines, quoique celles qui
font extérieures foient un peu plus brunes quand les
épis font faitiS;
6°. Tous les grains d’un épi nè fe trouvent jamais
attaques de l’ergot.
7°‘ L’ergot tient moins à là paillé que les bons
grains.
8®. M; Aimen attribue cet état du feigle à un défaut
de fécondation ; il affûte qu’on ne trouve jamais de
germe dans les grains ergotés;
Mais quelle que foit la caufe de cette dégénératiori
dufeigle ,on peut fe convaincre par ce qu’en ont écrit
Dodart, Langius ; Fagon, de la Hire, 8c autres modernes
, que çes grains ergotés cauferit d’étrarigêS ma-'
ladies dans certaines années à ceux qui fe font nourris
du pain fait de la farine où il eft entré beaucoup
de feigle ergoté;
II eft ailé dé féparer la plus grande partie des grains
ergotés, par le fecours du crible, parce que la plû-
part de cés grains malades font beaucoup plus gros,
que les grains fains. Les payfans de Sologne font
cette fépàration dans les années- où le grain n’eft pas
cher; mais dans les années de difette, ils rie veulent
pas perdre les grains ergotés ; & c’eft alors qu’ils font
attaqués d’une gangrené feche qui leur fait foinbér les
V V v v y ij