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par lesSollicitations de l’étranger , elle prit là plume
& écrivit ce vers de Sophocle.
TvvaiÇ't? iî myn ç*pw Xpcrfoy*
Le filtriez ejl F ornement des femmes.
^Elle eft morte au louvre en 1710, à 69 ans,
Superyille ( Daniel ) , fe deftina de Lionne heure 'à ;
l’étude de la Théologie, 8c fortît de France à la ré-'
vocation de l’édit de Nantes. Les magiftrats de Rotterdam
le nommèrent pafteur, de l’églife’Valonne de
leur ville, oit il mourut en 17x8 , âgé de près de 71
ans. Il a écrit des livres de piété qui font eftimés,
entre autres cinq volumes de fermons i n - 8 ° . outre
un fage traité fur les vérités & les devoirs de la religion
en forme de catéchifme ; ces deux ouvrages ont
été imprimés plufieurs fois , en divers lieux. ( Le cheva
lie r D E J A U CO U R T .)
SAUMURE, f. f. ( Médecine. ) c’eftla liqueur qui
refte dans les vaiffeaux où l'on a fa-lé le poiffon ou la
viande , & qui après la falaifon parfaite de ces fub-
ftances, eft imprégnée du fel des parties volatiles 8c
huileufes des chairs qui y ont été comme macérées.
Cette faumure eft déterfive & produit les mêmes
effets que le fel; on la donne avec fuccès en forme
de lavement à ceux qui ont la dyffenterie, & qui
ont les inteftins corrodés ; elle eft bonne dans les
douleurs feiatiques 8c dans les rhumatifmes invétérés
; elle tient lieu d’eau de mer dans les fomentations.
L’acrimonie muriatique que contraélent les viandes
dans la faumure fe communique à nos humeurs lorf-
quenous mangeons de ces viandes, 8c de-là vient
l’acrimonie muriatique qui produit le feorbut dans
les gens de mer, 8c dans tous ceux qui mangent des
viandes falées.
SAUMUROIS , le , ( G é o g . mod.') petit canton
de France , dans l’Anjou , 8c qui forme un gouvernement
militaire particulier de petite étendue. Ce
gouvernement a été établi par Henri IV. Il comprend
Saumur, Richelieu, Mirebeau, Montreuil, Bellai.
SAUNAGE, f. m. ( Gabelle.') marchandife de fel.
Il n’appartient en France qu’à l’adjudicataire des gabelles
de faire le commerce du fel gabellé ; & les particuliers
dans les provinces 8c élevions où font établis
les greniers à feljfoitd’impofition, foit de vente
volontaire, ne peuvent s’en pourvoir ailleurs, fous
des peines très-feveres, qui révoltent l’humanité. Sa-
vary. (D . J .)
Saunage faux , ( terme de Gabelle. ) l’on appelle
fa u x -fa u na g e , le trafic de fel qui n’eft pas gabellé.
SAUNER1E , f. f. ( terme de Gabelle.') endroit où
font les maifons, bâtimens, fources , puits , fontaines
falées , cours , bernes, fonds , très-fonds, mûries,
magafins, 8c tous les inftrumens pour fabriquer
le fel.
SAUNIER, f. m. ( terme de Gabelle. ) ouvrier qui
fait le fel. On appelle en Franc e fa u x - fa u n ie r , celui
qui trafique du faux-fel, c’cft-à-dire du fel défendu
par les ordonnances des gabelles.
SAUNIERE , f. f. ( terme de Saline.') vaiffeau où fe
conferve le fel : il y en a de deux fortes ; l’un eft une
petite boîte avec une ouverture pour y paflèr l<i
main , qu’on pend à la cheminée : on y met le fel
journalier ; l’autre eft un baril rond , ou une caiffe
quarrée plus large par le pié, fermant à clé, où fe re-
ferve la provifion de fel pour toute l'année. Savary.
( . r > . j . ) ■ ■ ■ . '
SAVO, (G é o g . anc.) fleuve d’Italie, dans la Campanie,
auprès de Sinuefla. 11 faifoit la borne du nouveau
Latium. Pline, liv. J I I . ch. v. a parlé de ce
fleuve , 8c Stace lui donne l’épithete de lent :
E t Literna palus pigerque Savo.
S A V
La table de Peutihger le marque entre Sinuefla &
Vulturnum , dans cet ordre : .
Sirïuejfa V i l . Safo , Fl. XII. Vulturno.
Le nom moderne de ce fleuve eft S a on a .-(D. J.\
SAVOCA , ( Géog. mod.) petite ville de Sicile,
dans le val Démona , fur la côte orientale de l’île, à
l’embouchure d’une petite riviere de même nom, au
nord de San-Alexio. Long. 33. 10. lat. 3 8.
SAVOIE , la , ou SAVOYE, ( Géog. mod.) duché
fouverain d’Europe , entre la France & l’Italie.
Il eft borné au nord par le lac de Genève, qui le fé-
pare de la Suifle ; au mi(Ji par ie Dauphiné ; au levant
par le Piémont 8c le Valais ; au couchant par le
Bugey & la Breflè. Il a environ 30 lieu es du midi au
nord, 8c 25 de l’orient à l’occident ; mais toute cette
étendue n’offre aux yeux qu’un pays ftérile 8c pauvre,
dont fes fouverains ne retirent guere plus de deux millions
; cependant i’hiftoire de ce pays nous intéreflé.
Le mot Savoie vient du latin Sapaudia, qu’on ne
trouve point en ufage avant le iv. fiecle. Ainmien
Marcellin eft le premier qui ait fait mention du pays
de Sapaudia. On appelloit ainfi la partie feptentrio-
nale du territoire des Allobroges. La Sapaudia s’é-
tendoît au-delà du lac de Genève, 8c comprenoit le
pa'ysde Vaud, dont la plus grande partie apparte-
noit à la Belgique & à la province nommée maxime»
Sequanorum.
La Savoie fut ancienementhabitée d’une partie des
Allobroges, des Centrons , des Nantuates, desGa-
rocelles , des Véragres 8c des Salaflès : les Allobroges
occupoient le pays qui eft entre ie Rhône, au
fortir du lac Léman ; les Nantuates, les Centrons 8c
l’Ifère ; c’eft cette île dont parle Tite-Live , où An-
nibal s’arrêta avant que de paflèr les Alpes ; elle ren-
fermoit une partie du Dauphiné, le duché de Savoie ,
le Fofligny 8c le Génevois ; les Centrons demeu-
roient dans les vallées des Alpes grecques, qui forment
à-préfent la Tarentaife ; les Garocelles habi-
toient aux environs du mont-Cenis ; les Véragres
étoient entre les Nantuates 8c les Salades, dans cette
partie du Valais oîi eft Martigny ; 8c les Salaflès oc-
cupoient les vallées des Alpes qu’on nomme aujourd’hui
lav al d'Aofle^
Tous ces peuples furent vaincus par Augufte , à la
referve des Salaflès, que Terentius Varo fubjugua.
Ils furent compris dans la Gaule narbonnoife ,& partagés
de façon que les Allobroges furent placés dans
la troifieme Narbonnoife,& les Véragres 8c les Salaf-
fes dans la cinquième , qu’on nommoit autrement la
province des Alpes grecques.
Leur pays étant devenu la proie des barbares après
la diflipation de l’empire , fut occupé tantôt par les
uns & tantôt parles autres; les Bourguignons en demeurèrent
les maîtres, 8c l’incorporerent au royaume
qu’ils formèrent d’une partie de la Gaule celtique
8c de la Gaule narbonnoife. Bofon , comte d’Arden-
nc , qui avoit époufé Ermengarde, fille de Louis IL
empereur d’Italie, fe fit élire roi de Provence par les
états aflèmblés à Mentale , au mois d’Oftobre de l’année
879. Louis fonfils futaufli roi d’Italie , 8c on l’a
furnommé l’aveugle , parce que Berenger lui fit cre-,
ver les yeux , comme il alloit prendre poffeflion de
ce royaume. Il laiffad’Adélaïs, Charles Conftantin,'
prince de Vienne, qui eut de Theberge, Amé, pere
de Humbert aux blanches mains, chef de la maifon de
Savoie , dont l’origine a été recherchée par plufieurs
écrivains avec peu de fuccès, 8c avec beaucoup de
prévention pour leurs fentimens.
Sans entrer dans cette difeuflion généalogique , je
dirai feulement que l’empereur Conrard le falique ,
donna la propriété d’une partie de la Savoie, avec le
titr,e de comte , à Humbert aux blanches mains. Ses
defeendans s’agrandirent peu-à-peu par Leur mérite,'
S A V
par leur habileté 8c par leurs alliances. Le comte de
Romond reçut de l’empereur Richard Ion neveu, le
titre de Vicaire de l'empire, avec l’inveftiture des duchés
de Chablais 8c d’Aoûte. En 1218 il acquit toute
lafeigneurie de Vaud, & la ville de Berne.fe mit
fous fa protection l’an 1266; . .
Amé de Savoie qu’on furnomma le grand à caufe de
fa valeur , fut créé en 1310 , lui 8c les fucceflèurs,
princes de l’empire par Henri VII.il fut arbitre des
différensdes rois de France 8c d’Angleterre., & mourut
en 133.3*,...’. , i.';. 1,
Amé VI. fi connu fous le nom de comte verd, acquit
la baronnie de Vaud , & une partie du Bugey 8c
du Valromey. L’empereur Charles IV. lui céda tôus
les droits de l’empire fur le marquifat de Saluces. La
ville de Coni fe donna à lui l’an 1.3 82 , 8c Clément
VII. lui fit préfent du château de Dian. Il inftitua l’ordre
du collier, qui a depuis été nommé Vordre de l'A n -
nonciade, 8c il établit par fon teftament de.l’an 1383
le droit de primogéniture dans fa maifon.
Amé VIL fon fils, fut un des plus fages 8c des plus
vaillans princes de fon fiecle. Les habitans desrçomtés
de Nice, de Vintimiglia, de Barcelonnete, 8c des
vallées voifines, fe fournirent à lui. Il fe tua d’une
chute de cheval en 13.91 en pourfuivant un fanglier
aux environs de Ripaille.
Amé VIII. obtint du comte de Genève , moyennant
quarante- cinq mille francs d’or , tous les droits
que les comtes de Genève avoientdans le Dauphiné,
le Viennois 8c le Graifivaudan.L’empereurSigifmond
crigea pour lui en 1416 le comté de Savoie en duché.
Dans la fuite ayant renoncé à fes états fans qu’on
en ait pu découvrir la raifon , il fe retira à Ripaille,
fut élu pape parle concile de Bâle, prit le nom de Fél
ix V. confentit enfuite à fa dépofition , 8c mourut à
Genève en 1451.
Louis de Savoie fon fils déclara le domaine de Savoie
inaliénable, 8c fut reconnu par les Fribourgeois
pour leur fouverain.
Amé IX. eut une longue maladie qui le rendit incapable
du gouvernement. Le régné de fon fuccef-
feur Philibert I. fut déchiré par des guerres civiles qui
faillirent à ruiner la Savoie. II mourut en 1482, âge
feulement de 17 ans. Charles I. fon frere, qui lui fuc-
céda, finit fa carrière ën 1489, dans la. 21 année de
fon âge,, après avoir remporté de grands avantages
fur fes ennemis. Charles II. fon fils mourut en 1496.
Charles III. eut un régné long, pénible 8c malheureux
, outre que fon duché devint le théâtre de la
guerre entre François I. 8c Charles-quint. Les Bernois
s’emparèrent (en 1536 du pays de Vaud, du pays
de Gex,du Génevois 8c du Chablais; mais Emmanuel
Philibert , fils de Charles III. ayant remporté fur le
connétable de Montmorency la célébré vi&oire de
S. Quentin , fut rétabli dans fes états par le traité de
Cateau-Cambréfis , 8c il epoufa Marguerite de France
, foeur du roi Henri II.
Charles-Emmanuel né de ce mariage , lui fuccéda
l’an 1580, Ce fut un des plus grands princes çle fon
te ms , habile dans le cabinet, favant dans le métier
de la guerre , 8c profond en politique. II mourut à
Savillan en 1630.
Vi&or-Amédée hérita dbs vertus de fon pere , 8c
fuivit les mêmes vues pour fes intérêts. Il entra dans
la ligue du cardinal de Richelieu, 8c mourut à Ver-
ceil en 1637 dans la 7. année de fon régné.
Charles-Emmanuel II. du nom, fe maintint dans
une grande harmonie avec la France, 8c mourut l’aii
1675 , laiflant pour fucceflcur Vi&or-Amcdée II. né
en 1666. Ce prince époufa en 1684, Anne , fille de
Philippe de France , duc d’Orléans , dont il a eu un
fils Charles-Emmanuel III. aujourd’hui roi de Sardaigne
, né en 1701 ; il tient le feeptre avec gloire.
Ce fouverain, outre la Sardaigne 8c la Savoie, pof-
S A V 71?
fede encore le Piémont, le Mont-Ferrat, la partie
occidentale du Milanois, 8c d’autres états. La Sardai-
ne ne lui vaut pas grand chofe ; mais le Piémont lui
rapporte feulplus de quinze millions. Charles - Emmanuel
difoit à ce fujet qu’il tiroit de la Savoie ce
qu’il pouvoit, & du Piémont ce qu’il vouloit.
Le roi de Sardaigne, c’eft aujourd’hui fon nom,
gouverne fes états avec une autorité abfolue , 8c entretient
en tems de paix vingt mille hommes fur pié,
outre dix mille hommes de milice , dont cinq mille
font habillés , 8c ont un fou par jour , 8c cinq mille
autres qui font defignes 8c à qui il ne donne rien.
La juftice eft adminiftrée dans trois fénats , auxquels
on appelle des tribunaux inférieurs. Le premier
pour la Savoie eft établi,à Chamberi, capitale ; lefe-
cond pour le Piémont, & le troifieme pour le comté
de Nice 8c fes dépendances. Turin a encore un con-
fejl qui connoît en dernier reflort des affaires des pays
de-là les monts.
La religion catholique étoit autrefois la feule dont
l’exercice fût permis dans les états de Savoie ; mais le
roi de Sardaigne qui régné aujourd’hui connoît mieux
fes avantages 8c fes intérêts. Le pays de Savoie eft
rempli de montagnes prelque toujours couvertes de
neige 8c de gibier. On recueille dans quelques endroits
de ce duché du blé & du vin. Il eft arrofé par
l’Ifere , l’Àrve 8c l’Arche.
On divile tout ce pays en fix petites provinces ^
qui font la Savoie, le Génevois, le Chablais, le Fou-
cigny,, la Tarentaife, & la Maurienne.
La Savoie particulière eft entre le Génevois , la
Tarentaife , la Maurienne, le Dauphiné 8c le Bugey:
elle eft partagée en neuf mandemens , qui font
ceux de Chamberi, Montmélian, Rumilly , Aigue-
belle,, Çooflans, Aix, Beauges , PontrBeauvoifin 8c
les Echelles. ( Le chevalier d e J a u COURT. ) , ■
SAVOIR VIVRE, LE , ( Morale.) le ƒavoir vivre 9
dans notre nation , confifte à faifir les ufages reçus,
à avoir pour les autres toutes les maniérés convenables
établies par la mode, être honnête 8c poli dans
la fociété ; enfin faire avec aifance, avec grâce mille
petits riens qui n’ont point de nom. Selon la pure
morale 8c les idées de la droite raifon, le /avoir vi-
ure ne confifte que dans les grandes &bonnes chofes;
car ce mot lignifie remplir les devoirs de fon état, en
écarter toutes les futilités , 8c mener dignement la
vie pour laquelle on eft né. (D . /.)
SAVOLAX, (Géog. mod.) province méditerra-
née de Suède, dans la Finlande. Elle eft bornée au
nord par la Bothnie orientale, à l’orient par la Carélie
de Kexholm, au midi par la Carélie finoife, 8c
à F occident par la Tavaftie. C’eft un pays inhabité
8c qui n’eft rempli que de lacs 8c de forêts. (D . /.)
SAVON, f. m. (Chimie.) On fait que le favon dans
ce pays-ci n’eft autre chofe que de l’huile d’olives
unie par la cuiflon au fel de la foude ; 8c dans les
pays froids où le fel de la foude 8c l’huile d’olives
font fort chers, l’on fubftitue à la place de l’un le fel
lixiviel du bois de chêne, 8c à la place de l’autre le
fuif des animaux, qui produifent un favon aufli blanc,
aufli dur 8c aufli bon pour le blanchiflage que celui,
qui eft fait avec l’huile d’olives. Dans la compofL-
tion de notre favon, il paroît qu’une livre de favon
peut contenir dix onces un gros cinquante-fix grains
d’huile, quatre onces trois gros quarante grains de
fel alkali, 8c une once deux gros quarante - huit
grains d’eau.
Le favon eft donc compofé d’huile 8c de fel alkali,
unis de façon que ces deux fubftances peuvent
fe diffoudre en même tems dans l’eau, 8c for-,
mer un mélange homogène, où il ne paroît aucune
marque de l’une ni de l’autre. Or le favon a cette
propriété, c’eft que mêlé intimement avec des huiles,
des corps huileux, des réfines, des matières refi