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SCAPHÈ,(^/?ro/zo/«.) un des premiers inftrumens
dont les anciens fe foient fervis pour les obfervations
folaires. C’étoit proprement un petit gnomon , dont
le fommet atteignoit au centre d’un fegment fphéri-
que. Un arc de cercle paffant par le pie du ftile étoit
diviféen parties , & l’on avoit tout-d’un-coup l’angle
que formoit le rayon folaire avec la verticale ;
du refte il étoit fujet aux mêmes inconvéniens, & il
exigeoit les mêmes corrections : il étoit enfin moins
propre que le gnomon à des obfervations délicates ,
parce qu’il étoit plus difficile de s’en procurer un d’une
hauteur confidérable. Cela li’empêcha cependant
pas Eratoftene de s’en fervir pour mefurer la grandeur
de la terre, & l’inclinailon de l’écliptique à l’équateur
; c’eft pourquoi ces obfervations font légitimement
fufpeétes, 6c l’on ne fauroit regarder leurs
réfultats que comme des approximations encore affez
éloignées de la vérité. Montucla , hiß. des Mathématiques,
tom. I , ( D . J . )
SCHARAFI, f. m. ( Monnoie d’Egypte.') monnoie
d’or d’Egypte. Ce fut Melek Afchraf qui rit battre le
premier cette monnoie, & qui lui donna fon nom.
Elle vaut un fultamin , qui eft du poids de notre écu
d’or.
Les Perfans appellentfcherefi ou fcharafi, unemon-
noie d’or qui vaut huit larins , & chaque larin vaut
deux réaux d’Efpagne, de forte que le fcherefi des
Perfes vaut deux pièces de huit réaux. Nos voyageurs
appellent ordinairement cette monnoie dés fé-
raphins d’or. ( D . J .)
SCHARMAH, ( Glog. mod. ) ville de l’Iémen ou
Arabie heureufe , fituée fur les bords de la mer d’Oman
, & dans le quartier de Hadharmouth. (D . J.)
SCHAROKHIAH , ( Géog. mod. ) ville bâtie par
Tamerlan, fur les bords du fleuve Sihon ou Jafcar-
tes , du côté des peuples Al-Geta, qui font les Getes
&les Kathaïens qui habitent au-delà du mont Imaiis.
Cette ville a un*port pour le commerce, & un grand
pont fur le Sihon. Long, félon Ulug-Beg, roo. j 5 .
latit. f tp tenir. 5 5 . ( D . J . )
SCHARTZFELD, g r o t t e d e , (H iß . nat.) grotte
fameufe fituée dans le Hartz, dans le duché de Brunf-
vick Lunebourg ; elle eft remplie d’un grand nombre
de ftalaétites , comme toutes les cavernes : on y
rencontre auffi des dents, des vertebres & des offe-
mens des animaux.
SCHASCH, ( Géog. mod. ) ville confidérable d’A-
lie, dans la Tranfoxane, ou félon Albergendi, dans
le Turque flan , fur la riviere de Schach;, à cinq journées
deTurganah. Elle a plufieurs bourgs dans fa dépendance
, entr’autres Sehauket. Long, fuivant les
géographes perfans, 8y . io . Latit. feptentrionale 42.
m w Ê m SCHAT-ZADELER-AGASI, f. m. (Hiß . mod.) en
Turquie c’efll’eunuque noir à qui les enfans du grand-
feigneur font donnés en garde. Schat fignifie maître
OU gardien. Ricaut, de. L’empire ottoman.
SCHAUKET, ( Géog. mod. ) ville de la Tranfoxane
, dépendante de Schafch , mais qui a produit
plufieurs favans. Elle eft fituée dans le cinquième
climat, félon la géographie d’Albufeda ôc de d’Al-
bergendi, à c) o. 3 o. de Longit. & à .43. de Latit. feptentrionale.
(D . J .)
SCHAUMBOURG , ( Géog. mod.) comté d’Allemagne,
dans la Helfe , entre le duché de Brunfwick,
la principauté de Minden, &C le comté de Lingow. Le
comté de Schaumbourg renferme quatre bailliages,
dont trois appartiennent au landgrave de Heffe-Caf-
fel,& le quatrième eft poffédé par le comte de Lippe.
{ D . } . )
SCHEAT d u P é g a s e , ( Afironomie. ) nom d’une
étoile.de la fécondé grandeur, qui eft la jointure de
la jambe avec l’épaule gauche du Pégafç. M. Har-
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ris lui donne pour l’année 1710,25 d. 22'. i5n ‘.g 47 d;
27'. c}". d’afcenfion droite, 2(5'd. z f l . 3 2 " . de décli-
naifon au nord. ( JD. J. )
SCHEBAB, (Géog. mod.) montagne fertile del’Ié-
men, au pié de laquelle eft une ville de même nom.
On trouve dans cette montagne des mines d’agathes
& d’onyces. Le géographe perfien place la ville & la
montagne Schebab, entre l’équateur & le premier
climat , félon la façon de parler des Orientaux.
SCHEBAT ou SHEB AT, f. m. (Calend. des Hèbr.)
onxieme mois de l’année des Hébreux, qui répond à
notre mois de Janvier. ( D . J . )
S C H E D IA , f. f. (Littéral, grecque.) barque
faite à la hâte avec plufieurs pièces liées enfemble ;
les Romains l’appelloient cymba futilis. Théocrite
nomme fchedia la barque dans laquelle Caron pafToiî
les morts.
Eç tuatTav çvyvv A%6poi'Toç.
In latam fchediam horrendi Acherontis. ■ n i SCHÉEN, (Géog. mod.) en latin moderne Schee-
n a , petit ville de Norwege, au gouvernement d’Ag-
gerhus. On a trouvé dans fon territoire des mines de
cuivre , de fer &c d’argent, fous le regne de Chriftian
IV. ( D . J . )
SCHÉHER, f, m. ( calendrier des Arabes. ) fchèher
chez les Arabes veut dire un mois ou lune ;fchèher al-
fahr fignifie le mois ou La lune de la patience ; c’eft ainfi
que les Mufulmans appellent le mois ou La Lune dera-
madhan, pendant laquelle ils obfervent un jeûne fo-
lemnel. (D . J.)
SCHEHERESTAN, (Géog. mod.) ou Sèheheriflan;
le mot turc & perfienfcheher oufcheherißan , fignifie
en général une ville ; cependant fcheherißan eft le
nom particulier de trois villes de Perle. La première
appartient à la province de Fars, qui eft la Perle proprement
dite ; la fécondé , peu éloignée d’Ifpahan ,
eft de l’Irak-Agémi ; le troifieme eft dans le Khoraf*
fan, entre la ville de Nifcnabour &c celle de Khoua-
renn. (D . J .)
SCHEHER-HORMOUZ , ( Géog. mod. ) ville d*
Perfe dans la province de Khouziftan, qui eft la Su-
ziane des anciens. Elle a tiré fon nom de Hormou[y
fils de Sapor, troifieme roi de Perfe de la dynaftie
des Saflanides, qui en eft le fondateur. Long, luivant
les tables arabiques, 8 5.45. latitude feptentrionale,
31, (»•'•) , , ■ ■ -
SCHE1K , f. m. (H iß . mod.) c’eft le nom que les
Turcs donnent à leurs prélats dans la religion maho-
métane. Les f cheiks fe diftinguent des autres mufulmans
par un turban verd. Le mufti eft qualifié de
fcheik-ulifmani , ce qui fignifie prélat des élus. Il y à
des f cheiks à qui on donne le titre de fch er if, c’eft-à-
dire de fa im ; ce titre fe donne fur-tout aux prélats
des jamis ou grandes mofquées.
Les fcheiks font très-refpeftés du fultan-même ; ils
prétendent être lesfucceffeurs légitimes de Mahomet.
Les Turcs en reconnoiffent fept races. Le chef réfide
à la Mecque ; fa dignité eft héréditaire ; cependant il
doit être confirmé par le fultan. Quand le fcheik de
la Mecque lui écrit, il lui donne le nom de vekilimu{9
c’eft-à-dire vicaire du prophète, & le fien dans l’empire
du monde. Hoye^ Cantemir, Hiß. ottomane.
S cH E lK - HALESMAN , f. m. ( terme de relation. )
c’eft-à-dire le chef de la lo i} c’eft le titre qu’on donne
au grand iman ou mufti, qui eft le pontife de la
loi 6c de la religion mufulmane. Toutes les métropoles
avoient autrefois des imans qui portoient ce
titre ; mais on ne l’accorde aujourd’hui qu’à celui de
Conftantinople. ( D . J . )
SCHEIKISTUM , f. m. (terme de relation. ) doyen
du clergé mahométan en Perfe. Le fcheikiflum eft celui
que l’on confulte pour l’expliçation de l’alcor<ua>
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r SCHEKINA, f. m. (Critiq.facrée.) mot hébreu qui
veut dire la préfence divine qui fe manifeftoit fur le
propitiatoire. Voye{ P r o p i t i a t o i r e . ( D . J . )
V SCHELDAL , f. m. ( Monnoie danoife. ) c’eft une
monnoie d’argent qui fe fabrique & qui a cours en
Danemark , & dans quelques lieux d’Allemagne.
(D .J . ) . ■ - x .
SCHÉLESTAT , ( Géog. mod. ) on écrit auffi Se-
leftat, JNeJlat &C Schlefiat, mais je fuis l’ortographe la
plus commune, en remarquant qu’on écrivoit autrefois
Soladifrat, c omme on le voit par les anciennes
annales de Charlemagne. Ville de France dans la
haute Alface, fur l‘Ifs , à 4 milles de Brifac, & à 3
au midi de Strasbourg. Long. 25 .12 . lat. 48. /(?.
Schéleflat u fuccéde à l’ancienne ville d’Ell, appel-
lée dans les itinéraires Elcebum, & dans la table de
Peutinger Helellum ; en forte que l’ancienne Ell n’eft
plus qu’un petit village des environs. Schéleflat étoit
déjà? confidérable du tems de Charlemagne qui y
célébra la fête 4e Noël, & le premier jour de l’an
■776. L’empereur Charles lé gros y avoit un palais où
il faifoit quelquefois fa réfidence , comme le prouve
plufieurs de fes chartes données en ce lieu.
Cette ville tomba néanmoins dans la décadence
jufqu’auxiij. fiecle, que "Wolfelin préfet d’Alface, la
fit fermer de murailles en 1216, la rendit franche, &c
la peupla d’habitans. L’empereur Sigifmond lui donna
Je pouvoir de choifir fes magiftrats. Louis XIV. la
prit l’an 1673 ; & la fit fortifier l’an 1679 , après la
paix de Nimégue ; c’eft aujourd’hui un gouvernement
de place avec état major.
Bucer ( Martin ) né à Schéleflat l’an 1491, mort à
Cambridge l’an 15 51, fe montra l’un des plus habiles
théologiens proteftans de fon fiecle. Non-feulement
il favoit prêcher & faire des livres , mais il étoit encore
très-propre à manier les affaires eccléfiaftiques.
S’il n’eut pas le bonheur de pacifier les différens des
Luthériens & des Zuingiiens, ce ne fut ni manque de
zele, ni de beaucoup de dextérité. Il ne s’amufa point
en Angleterre à condamner la hiérarchie ; il témoigna
tout au contraire qu’il n’approuvoit pas fur cet
article les idées de Calvin.
Beatus Rhenanus , né à Schéleflat en 1485 , &
mort à Strasbourg en 1547, âgé de 62 ans, s’acquit
auffi beaucoup de gloire par fa modération dans les
difputes théologiques , & dans les belles-lettres par
fes commentaires fur Pline, Tite-Live, Velleius Pa-*
tercultis j Tacite & autres hiftoriens • de l’ancienne'
Rome. Ses ouvrages furent imprimés à Bafle eni 5 51,
& à Strasbourg en 1610.
Wipiphelinge ( Jacques) , fon compatriote , avoit
déjà rompu la glace dans l’étude de la littérature , &
s’étoitmême diftingué dansla poéfie. Les Auguftins
le firent citer à Rome, pour avoir écrit que S. Auguf-
tin n’avoit jamais été moine ; mais le pape Jules II.
affoupitlamauvaife querelle qu’on faifoit à ce favant.
Il a laiffé quelques ouvrages fur divers fujets , & entr’autres
un traité affez curieux fur les hymnes. Il
mourut dans fa patrie en 1528 , à 79 ans. (D . J .)
SCHELLÏNG, ( Géog. mod. ) île de la mer d’Allemagne
, fur les côtes de Northollande, entre les îles
de Vliéland & d’Ameland. On donne àl’île de Schel-
ling environ 12 milles de largeur.
SCHEMA, f. m. vieux mot qui fignifie la même
chofe que figure ou plan ; c’eft la repréfentation que
l’on fait de quelque chofe dans l’Aftronomie ou dans
la Géométrie par des lignes fenfibles àl’oeil: en Aftro-
nomie c’eft la repréfentation des planètes chacune
en fon lieu, pour un inftant donné.
Le mot fchema eft plus d’ufàge en latin qu’en fran-
çois. On a formé de ce mot fon diminutif ^fchematif-
mus oufchematifme. V ^«{SCHEMATISM E.
SCHEMATISME , f. na. ( Gèom.) eft le nom que
quelques anciens autçurs donnent aux plançhesde fi-
S C H 761
gureS mathématiques : c’eft ainfi qu’elles font appeî-
Iées, par exemple, dans les oeuvres du pere T acquêt,
imprimées à Anvers, in fo l. 1635. Aujourd’hui on ne
fe fert plus que du mot figure, voye^ Figure. (O )
SCHEMBERG , ( Géog. mod. ) petite ville d’Allemagne
, dans la Suabe , au comté d’Hohenberg.
SCHEME , (Muflque anc.) X”IXCL > terme employé
dans la mufique des Grecs pour défigner les variétés
qui naiffent des différentes pofitions de tons & des demi
tons dans l’harmonie. (D . J .)
SCHEMKAL, f. m. (terme de Relation.) autrement
chamkal ou katnkal ; nom que les Tartares cir-
caffes donnent à leur prince ou kan : cette dignité
n’eft point héréditaire, mais éleftive ; &c l’élection
fe fait par le moyen d’une pomme que le chef de la
loi jette au milieu d’un cercle compofé de tous les
murfes delà nation. Il fait fi bien jetter cette pomme
, qu’il la fait tomber le plus près de celui qu’il
veut favorifer de cette dignité ; auffi les autres murfes
fes concurrens n’obéiffent à cefchemkal qu’autant
qu’il leur plaît. (D . J .)
SCHEMNITZ, ( Géog. mod. ) ville de la haute
Hongrie, & l’une dgs fept villes des montagnes , fituée
partie fur un mont, & partie dans la plaine, au
comté de Zoll, au nord-éft de Bukans. Elle a des
mines d’or, d’argent très-abondantes , & des bains
chauds très-renommés. L’empereur poffede les plus
riches mines , mais les particuliers en ont auffi en
propre qui leur procurent de gros revenus. Les principales
de ces mines font celles de "Windfchacht &
de la Trinité. Le détail de.leux exploitation mérita
de faire un article particulier dans cet ouvrage. Foye^
donc SCHEMNITZ , Mines de , (Mètall.) (D . J.)
Schemnitz , Mines d e, (Mètall. ) les mines de
cette ville de la haute Hongrie , font extrêmement
renommées, quoiqu’elles ne foient pas toutes également
abondantes , ni les veines également riches. On
eftime les veines à-demi-noires l'es meilleures , parce
qu’elles font ordinairement mêlées de matière mar-
caffite ;.ôn trouve affez- fouvent dans ces mines un
minéral rouge qui s’attache aux métaux , & que l’on
appelle cinnabre d’argent : en le mêlant artiftement
avec de l’huile, on en fait un vermillon qu?on eftime.
auffi bon que le cinabre fublimé.
Lorfque quelque mineur a découvert une nouvelle
veine, on en porte de la montre à un officier
appellé pJobierer, qui l’éprouve en cette maniéré: il
prend une même quantité de toute forte dè métaux ,
il les fait fécher, brûler & pefer ; il y mêle duplomb ,
& les purifie. Enfuite il indique à ceux qui fondent
dans les grands fourneaux , la quantité de métaux
qu’ils employeront pour la fonte. D’ordinaire fur dix
livres pelant de matière nouvellement tirée de la mine
, qui rend environ deux onces & demie de .bon
argent, on mêle par cent livres pefant, quatre mille
livres de plomb , & vingt mille livres de pierre de
fer ; on y mêle auffi, félon la quantité de marcaffite,
un peu de kis , qui eft une forte de pyrites ; on y
joint encore du flaken à volonté. Cette derniere matière
eft l’écume qu’on ôte de deffus la poêle , dans
laquelle on fait couler les métaux , & elle fe forme
de ceux qui viennent d’être nommes. ^
Tout ce qu’on fait fondre dans la fournaife s’écoule
par un trou dans une poêle qu’on met deffous.
Il s ’ y fait auffi-tôt une écume fort dure , cpie l’onen-
leve, & qui emporte l’impureté du métal. On y
ajoute enfuite du plomb, qur entraîne avec foi tout
l’argent au fond de la poêle. Au bout de quelque tems,
on prend ce métal, & on le fait fondre une fécondé
fois : après quoi on en tire le plomb, ainfi que tout
ce qui étoit mêlé avec l’argent en formé de litharge,
ce qui eft au-deffus eft toujours blanc , & ce qui
vient le dernier & qui demeure plus long-tems dans
le feu , eftTouge,