naquit dans cette petite ville , en 1613. II montra
dès fa jeuneffe des talens éminens pour percer dans
la connoiffance des métiers, des arts, des fciences 6c
de l’économie politique ; & dans la fuite il trouva le
fecret de faire une brillante fortune. A 20 ans, ilfer-
vit fur la flotte du ro i, où il amaffa fix cens livres
uerling. Avec cette fomme il étudia la Médecine en
France & dans les Pays-bas ; & revint en Angleterre
au bout de 3 ans, ayant dix livres flerling de plus
qu’il n’avoit emporté avec lui.
Il prit fon degré de doôeur en Médecine à Oxford;
donna des leçons de fon art; reffufcita Anne
Green qui venoit d’être pendue; & l’univerfité le
créa profeffeur. Quelque tems après il fe rendit à
Londres, où il fut nommé profeffeur au college de
Gresham , & enfuite médecin de l’armée. A fon retour
il eut la commiffion de la diftribution des terres
confifquées en Irlande. En 1658 il fut élu un des députés
au parlement qui fe tint fous Richard Cromwell.
Il fe diftingua dans la fociété royale, dès la fondation
de ce corps illuflre, & mourut en 1687, à
64 ans, riche de quinze mille livres fterling de revenu,
c’eft-à-dire d’environ 330 mille livres de rente
de notre monnoie.
II obtint à l’age de 24 ans une patente du parlement
, pour enfeigner à écrire d’une façon particulière
; car il avoit imaginé un infiniment pour faire à
la fois deux copies parfaitement femblables d’un me-'
me original, auffi exactes & bien écrites qu’en fui-
vant la maniéré ordinaire. Il publia à Londres en
1648 un morceau de génie, fur les moyens de perfectionner
certaines parties des fciences. Il inventa
en 1663 un vaiffeau à double fonds, qui lui mérita de
grands éloges. Il a fait plufieurs differtations fur les
arts & les métiers, qu’on a inférées, dans les Tranfac-
tions philofophiques. Il a donné divers autres ouvra- '
ges, 6c entr’autres un Traité de la conjlruclion des vcif-
feaux, que le lord Brouncker préfident de la fociété
royale a toujours gardé comme un fecret d’état; mais
Y Arithmétique politique de Guillaume Petty, fut imprimée
en 1690 in-8°. 6c c’efl un livre fort curieux,
ainli que les autres pièces qu’il a publiées en ce genre
, 6c qui intéreffent principalement le royaume de
la Grande-Bretagne. (Le chevalier de J au court Y)
ROMULA, ( Géog. anc.') ville de la Liburnie. L’itinéraire
d’Antonin la marque fur la route de Béne-
vent à Hydrunte, entre Eclanum6c Pons Aufidt, à
3 1 milles du premier de ces lieux , & à 22 milles du
fécond. (D. 7.)
RO MULE A , (Géog. anc.) ville d’Italie dans le
Samnium. Tite-Live, lib. X . c. xvij. dit que Déciusla
prit par efcalade, la pilla, y fit paffer 2300 hommes
au fil de l’épée, & emmena 6000 captifs. Etienne
le géographe au lieu de Romulea écrit Romylia. MB* ROM ULIAN UM , (Geog. anc.) lieu de laDace
ripenfe, 6c où fut enterré l’empereur Galere Maximin
qui lui avoit donné ce nom en l’honneur de fa
mere Romula. Lazius dit que ce lieu fe nomme aujourd’hui
Ram^aret. (D . J .)
RONALSA, (1Géog. mod'.) nom commun à deux
îles comprifes parmi les Orcades ; la première nommée
North-Ronalfa, efl de toutes les Orcades celle !
qui avance le plus du côté du nord ; elle a environ j
trois milles de long, fur un demi-mille de large. La |
South-Ronalfa, c’efl-à-dire la Ronalfa du fud, efl au
midi de l*île de Pomana; elle a fix milles de long fur
cinq de large, 6c efl fertile en blé 6c en pâturages : au
midi de cette île on trouve les Pentland-skeries, qui
font des rochers dangereux. (JO. 7.)
RO N AS, (Hijl. nat. Bot.) racine d’un arbriffeau
que l’on compare à la racine de la régliffe ; 6c qui ne
croît, dit-on, qu’en Arménie fur les frontières de la
Perfç. Cette racine trempée dans l’eau lui donne en
! peu de tems, une couleur d’un rouge très-vif. On
s’en fert pour teindre en rouge la toile de coton dans
l’Indoflàn, qui en tire une très-grande quantité de la
Perfe. Tavernier, dans fes voyages, dit que cette racine
colore l ’eau avec tant de facilité, qu’une barque
indienne ayant fait nauffrage dans la rade d’Or-
mus, la mer fut teinte en rouge pendant plufieurs
jours fur fes bords.
RONCALIÆ, (Géog. mod.) ou Rhoncalice ; plaine
de Lombardie, entre Plaifance & Crémone, fur le
Pô. Cette plaine efl fameufe dans l’hifloire du xj. 6c
du xij.- fiecle, parce que toutes les fois que les rois
d’Allemagne alloient en Italie pour y être couronnés,
ils campoient quelque tems dans cette plaine
avec leur fuite.
On trouve dans le droit féodal des Lombards, quelques
lois données dans ce lieu par des empereurs
d’Allemagne. C ’efl ic i, par exemple, que Frédéric
Barberouffe publia en 1 15 7 , à la follicitation de Bulgare
6c de Martin, deux profeffeurs en Droit à Boulogne,
la fameufe authentique , Habita C. ne fil. pro
pâtre. Dans les anciens diplômes, 6c principalement
dans la conflitution de Charles-le-Gros, de expeditio-
ne romand, la plaine de Roncalice efl appellée Run-
galle curia, fedes Gallorum ou Francorum, parce qiie
les rois d’Allemagne ou de Franconie y repofoient
avant que de fe rendre à Rome. (D. 7.)
RONCE , f. f. (Hijl. nat. Bot.') rubus; genre de
plante à fleur en rôle, compofée de plufieurs pétales
difpofés en rond, 6c foutenus par un calice. Le piflil
fort du milieu de ce calice ; il efl entouré d’un grand
nombre d’étamines, & il devient dans la fuite un fruit
prefque rond, 6c compofé de plufieurs baies pleines
de fuc 6c attachées au placenta; elles renferment une
femence le plus fouvent oblongue. Tournefort, injl.
rei herb. Voyez P l a n t e .
Ronce , (jardinage.') rubus, arbriffeau rampant 6C
epmeux, qui fe trouve très-communément en Europe
, dans tous les lieux incultes. Ses feuilles au
nombre de trois ou de cinq, font attachées à l’extre-
mite d’une queue commune ; elles font d’un verd-
brun en deffus & bleuâtre en deffous. Ses fleurs viennent
en longues grappes au bout des nouvelles branches
, font rougeâtres , difpofées en rofe, 6c elle
fleuriffent dans les mois de Juin & de Juillet. Ses
fruits que l’on nomme mûres de renard, deviennent,
noires en muriffant fur la fin de l’été.
Les ronces pouffent de longues tiges qui font garnies
de quantité d’épines crochues, ainfi que la queue
6c la principale nervure des feuilles. Cet arbriffeau
fe multiplie très-aifément de bouture, 6c même fes
tiges font racine dès qu’elles touchent contre terre.
Les mûres que produifent les ronces font remplies
d’un fuc douçâtre 6c fade , mais extrêmement noir;
on s’en fert pour colorer le v in , & il y a des
pays où on ramaffe ce fruit pour le donner aux pourceaux^
L’eau diflillée des fleurs a une odeur de violette
; la poudre à canon faite avec du charbon de
ronces, a plus de force & d’aèlivité que quand ellè
efl compofée avec tout autre charbon. On fait quel-
qu’ufage en Médecine des fruits, des graînes 6c des
racines de cet arbriffeau.
Quoique la ronce ne foit qu’un arbriffeau vil & ab-
je it , le vain produit des terres abandonnées, le ré-
fultat infortuné de la pareffe 6c du découragement ;
cependant il y a des efpeces de ronces fingulieres ,
& des variétés qui ont de l’agrément : voici les plus
remarquables.
1. La ronce commune à fruit noir.
2. La ronce commune à fruit blanc. Il efl plus
agréable au goût que le noir ; fa feuille efl d’un verd
plus tendre.
3. La ronce commune à feuilles panachées. Elles
font tachées 6c très-apparentes,
4. La ronce commune fans épines, ou la ronce de
S. François. Elle n’a d’autre différence que cette particularité
; on en peut faire ufage pour des endroits
ou d’autres arbriffeaux ne peuvent réuflir, d’autant
mieux qu’elle conferve fes feuilles pendant prefqüe
tout l’hyver.
5. La ronce à fleur blanche double. Cet arbriffeau
efl très-épineux ; fes feuilles font d’un verd tendre
deffus 6c blanchâtre en deffous , il donne pendant
tout l’été des fleurs très-doubles , qui font raffem-
blées en bouquet 6c d’une très-belle apparence.
6. La rorfee à feuilles de perfil. Sa feuille & fa
fleur font fi joliment découpées , qu’elles peuvent
faire une variété d’agrément.-
7. La ronce à fruit bleu. Elle efl très-commune
6c plus petite que les précédentes ; fon fruit efl de
meilleur goût.
8. La ronce de Pologne. Elle n’a point d’épines ,
6c fon fruit efl plus gros que celui de la ronce commune
; cet arbriffeau n’efl pas encore bien connu en
France.
9. La petite ronce des Alpes. Elle ne s’élève qu’à
deux ou trois piés, 6c elle n’a point d’épines ; fon
fruit efl rouge 6c de bon goût.
10. La ronce- fraife. C’efl un joli arbriffeau qui efl
très-petit ; fon fruit efl rouge, & il a le goût de la
fraife.
11. La ronce de Canada. Ses feuilles font au nombre
de cinq raffemblées à l’extremité d’une queue i
commune, elles font liffes 6c brillantes ; fon fruit efl
noir 6c fort gros.
Il y a encore quelques efpeces de ronces dont les
tiges font annuelles. -
Les framboifiers font auffi du genre de la ronce.
Voyez le mot FRAMBOISIER.
R once , (Mat. médec.) la ronce efl comptée parmi
les plantes vulnéraires, aflringentes, réfolutives
6c déterfives. Les anciens faifoient beaucoup d’ufage
de fon bois, de fes racines, de fes feuilles 6c de les
fruits ; ils les donnoient intérieurement contre le
cours de ventre, les fleurs blanches, le crachement
de fang, 6c même le calcul ; 6c ils les appliquoient
extérieurement fur les dartres, les hémorrhoïdes,
&c.
On ne fe fert prefque plus aujourd’hui des racines
,. des branches 6c des feuilles de cette plante ; &
fi l’on employé quelquefois fes fruits qu’on appelle
vulgairement mûres de ronces ou mûres fauvages ;
c’efl comme fuccédanées de la mûre proprement dite
ou mûre de mûrier, voyez Mûrier , avec lequel
les mûres fauvages ont réellement le plus parfait rapport.
Il efl rapporté dans les Mém. de l'acad. royale des
Sciences de Suède pour Vannée i j 5 o. que la décoélion
de la ronce ( c ’efl-à-dire apparemment de fon bois 6c
de fes racines ) augmente beaucoup l’efficacité d’un re-
mede fpécifique contre les maladies vénériennes, que
fournit la décoélion des racines de la plante que
Linnæus appelle ceanothus ou cenolallus, inermis, &c.
H. Clifford , 73. 6c c’efl-là l’un des fecrets que M.
P. Kalm a appris des fauvages de l’Amérique fepten-
trionale , dans un mémoire dont on a donné un extrait
; 7ournal de Médecine , Février ij6o .
Les fommets des tiges des ronces entrent dans l’onguent
populeum. (b)
R o n c e du mont Ida, (Botan.) rubus ideeus. Voyez
Framboisier. (D . J .)
R once sans épines , (Botan.) efpeces feronce
nommee par Tournefort rubus idaus lavis ; c’efl un
petit arbriffeau qui pouffe à la hauteur de 1 ou 3
piés plufieurs tiges, garnies de feuilles femblables à
celles du framboifier, blanchâtres 6c lanugineufes
par-deffous : fes fleurs font à cinq feuilles, difpofées
en rofç; quand elles font tombées, il paroît un fruit
gros comme une framboife, o v ale , fou ge, compo-
fié de plufieurs baies pleines d’un fuc acide, entaflees
enfemble comme une pyramide fur un placenta, 6c
renfetmant chacune une femence oblongue \ cette
plante croît aux lieux montagneux. (D . J7)
R o n c e , f. f. ( Hijl. nat. Icihyolog. ) la raie que '
l’on nomme ronce en Languedoc reffemble beaucoup
à la raie bouclée, par la forme de fes aiguillons ;
cependant elle en différé, en ce qu’elle n’a point
d’aiguillons à la partie antérieure de la tête, qui efl
auffi beaucoup moins pointue que celle de la raiè
bouclée. La ronce différé de toutes les autres raies,
en ce qu’elle a des arrêtes fur la peau. Sa 'couleur
efl cendrée, fa chair a une mauvaife odeur, 6c elle
efl dure. Rondelet, hijl. nat. des Poiffonsde mer, liv.
XII. ch. xiij. Voyez POISSON.
RONCE VAUX, (Géog. mod.) bourg d’Efpagne ,
au royaume de Navarre, dans la vallée de même
nom , entre Pampelune & .Saint-Jean Pié*de-Port.
On fait que la Navarre s’étend fort avant dans les
Pyrénées, 6c qu’elle comprend l’efpace de 26 lieues
le long de ces montagnes. Elle efl divifée en quatre
vallées, dont celle de Roncevaux efl la plus com-
mode 6c la plus courte, n’ayant que 8 lieues de tra-
verfe dans les montagnes. Elle efl fameufe dans l’hifi
toire de France, à caufe d’une bataille donnée entre
les François 6c les Efpagnols en 778. Charlemagne
y fut vaincu par la trahifon de Ganelon ; plufieurs
braves paladins demeurèrent fur la place, entr’autres
Roland, neveu de Charlemagne, Renaud 6c quelques
autres que les romans ont tant chantés. Lorf-
qu’on traverle cette vallée, on voit chemin faifant,
le champ de bataille, où l’on a bâti une églife nommée
Notre-Dame de Roncevaux. Dom Sanche le
Fort fonda dans le bourg, l’églife royale de fainte
Marie pour fa fépulture, avec un college de chanoines,
6c un prieuré. (D . J .)
RONCIGLIONE, (Géog. mod.) ville ou bourgade
d’Italie , chef-lieu d’un petit état enclavé dans le
. patrimoine de S. Pierre, fur la Tereia, à 6 lieues au
midi de Viterbe. Cette petite ville efl affez marchand
e , & a un college occupé par les peres de la Doctrine.
L’état de Ronciglione appartenoit autrefois aux
ducs de Parme, mais il dépend aujourd’hui du pape.
Long. 29. 48. latit. 42. 14. (D . J.)
R O N D , adj. (Gram.) il fe dit de toutes lignes,
de tout efpàce, 6c de tout corps terminé par un
cercle ou une portion circulaire. Voyez C ercle ,
Sphere, & c.
Rond , voyez Poisson rond.
R o n d , en Anatomie, efl un nom qu’on donne à
plufieurs mufcles à caufe de leur figure. Voyez Muscle.
Ainfi il y a le grand rond 6c le petit rond. Voyez
PL anat.
Le premier des pronateurs du coude fe nomme
auffi pronateur rond. Voye{ PRONATEUR.
Le grand rond efl attaché à toute l’empreinte.müfi
culaire qui fe remarque à l’angle poflerieur, infé*-
rieur de l’omoplate, oc un peu à la côte inférieure
de cet os , & va fe terminer par un tendon plat au
: rebord de la gouttière qui répond à la groffe tubéro-
! fité de l’humerus, de meme que le grand dorfal avec
le tendon duquel il fe confond.
Le petit rond s’attache depuis l’angle inférieur juf-
qu’à la partie moyenne de la côte de l’omoplate, &
va fe terminer par un fort tendon qui fe confond avec
celui du foufépineux, dont ce mulcle efl quelquefois
une portion, à la facette inférieure de la groffe tu-
bérofité de l’humerus.
Rond J eau, f. m. ( Archit. hydraul. ) grand baffin
d’eau, de figure ronde , pavé de grès, ou revêtu de
plomb ou de ciment, 6c bordé d’un cordon de gazon
, ou d’une tablette de pierre. T el efl le rond d'eau