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la Zélande. Les Saxons ont, dit-On, une'-origine
commune avec les "Francs 8c les Suéves. Ils.-fubju»
guerent les Angles, peuple du Holftein, avefc qui ils
furent confondus fous le nom à! Anglo-Saxons., Ce furent
ces derniers qui fous la conduite de Hengilt 8c
•de Horfa, firent vers l’an 450 la conquête d’une
grande partie de l’île de la grande Bretagne, où ils
avoient été appelles par les Bretons abandonnés des
Romains, 8c qui à leur défaut, leur demandoient du
fecours contre les Piétés. Ils pofféderent ce pays jtïf-
qu’à la conquête des Danois. Quant aux autres Saxons
, Charlemagne leur fit longtems la guerre, &
parvint enfin à les foumettre, 8c les força d’embraf-
ler la religion chrétienne.
Saxons., (Hi/l. <S* Géogr. mod.) on appelle aujourd’hui
proprement Saxon s, les peuples du duché de
Saxe qui occupent les états de l’éleéroratdèrcènom;
mais dans le l'eptieme 8c le huitième fiecle, On ap-
pelloit Saxons tous les Germains feptentrionaux qui
liabitoient les bords du Wéfer 8c ceux de l’Elbe , de
Hambourg ;à la Moravie , & de Mayence à la .mer
Baltique.-Ils étoient payens ainfi que tout le feptenr
•trion. Leurs moeurs & leurs ufages étoient encore les
mêmes que du tems de Germanicus. Chaque canton
fe gouvernoit en république, 8c avoit un chef pour
la guerre. Leurs lois étoient fimples, 8c leur religion
toute idolâtre. Leur principal temple étoit dédié au
dieu Irminful, foit que ce dieu fut celui de la guerre,
le Mars dès Romains, ou le fameux Arminius, vainqueur
de Varus.
, Comme ces peuples mettoient leur gloire 8c leur
•bonheur dans la liberté , Charlemagne le plus ambitieux
, le plus politique & le plus grand guerrier de
forr fiecle, entreprit de les affujettir, 8c en vint à-bout
après trente ans d’une guerre injufte 8c cruelle, qu’il
n’avoit formée que par efprit dé domination. En effet,
le pays des Saxons n’avoit point encore ce qui
tente aujourd’hui la cupidité des conquérans. Les riches
mines de Goflar 8c de Friedberg, dont on a tiré
tant d’argent, n’étoient point encore découvertes.
Elles ne le furent que fous Henri l’Oifeleur, qui fuc-
céda à Conrard, roi de Germanie, en 919. Point de
.richeffes accumulées par une longue induftrie ; nulle
ville digne de la convoitife d’un ufurpateur. Il ne s’a-
giffoit que d’avoir pour efclaves un million d’hommes
qui çultivoient la terre fous un climat trifte, qui
nourriffoient leurs troupeaux dans de gras pâturages,
8c qui ne vouloient point de maître.
Charlemagne au contraire, vouloit le devenir : en
profitant de la fupériorité de fes armes, de la difci-
pline de fes troupes , 8c de l’avantage des cuiraffes
dont les Saxons étoient dépourvus, il vint à-bout
d’en triompher. Il vainquit leur général, le fameux
"Witikind, dont on fait aujourd’hui defcendre les
principales maifons de l’empire, & fous prétexte que
les Saxons refuferent de lui livrer cet illuftre chef,
il fit maffacrer quatre mille cinq cens prifonniers.
Enfin le fang qu’il fit couler cimenta leur fervitude
& le chriftianume par lequel il vouloit les lier à fon
joug. ,
Ce pruiçe pour mieux s’affurer du pays, transporta
des. colonies faxones en Tranfylvanie & juf-
qu’en Italie, & établit des colonies de Francs dans
les terres des vaincus ; mais il joignit à cette fage politique
, la cruauté de faire poignarder- par des elpions
les f axons qui fongeoient à retourner à leur culte. Il
propagea l’Evangile comme Mahomet avoit fait le
Mahométifme. Pour comble de maux, il leur donna
des lois de fang , qui tenoient de l’inhumanité de fes
conquêtes. Extrait de Veffai fu r l’hiftoire générale 1 .I . mm ,
S A X O N U M IN S U LÆ , ( Géogr. anc. ) îles de
l’Océan germanique. Ptolomée, /. I I . c. x j. les marque
près de l’embouchure de l’Elbe. Crantzius veut
S A Y
que ce fort l’île nommée H e ilig e la n d , qui eft fituèe à
fix milles de l’Elbe, 8c qui a été la caufe de plufieurs
guerres entre les rois de Danemark & les villes
Anféatiques; cette île appartient aujourd'hui au duc
de Holftein. ( D . J. ) ,
SAYACU , f. m. (Omitholog.) oifeàit du Brefil de
la .groffeur de notre pinfon; il eft d’un verd grisâtre '
brillant 8c lullré fur le dos & fur ies aîles. Il n’a que
le bec 8c les yeux noirs- Marggr. hiß, B ra ß . (D. J.)
SAYD, ( Géogr. mod. ) ville , ou plutôt port des
états du Turc, en Àfie> dans la Sourie, fur la côte
de la mer. Voye^ S e i d e . ( D . J . )
SAYE, f. f. fagum, ( Littéral.') efpece de furtout
militaire ; le mot eft grec. Les Phocéens de Marfeille
apportèrent apparemment la mode de cet habit dans
les Gaules , d’où vient que les Latins l’ont cru gaulois.
Les Romains en adoptèrent l’ufage ; c’étoit leur
habit de guerre,' 8c la toge leur habit de ville ; mais
ils portoient desfayes d’une feule couleur, au, lieu
que les fayes des Gaulois étoient rayées ou bariolées
, variégatis lacentfagulis, ditVirgile. La faye des!
Germains différoit de celle des Gaulois & des Romains.
Cluvier prétend avec affez de vraisemblance,
que c’étoit tin petit manteau quarréqui s’attachoit fur
la poitrine ou fur l’épaule, & qu’on tournoit du côté
de la pluie ou du vent, comme un mantelet hongrois;
elle étoit ordinairement de peau, 8c fe portoit le poil
en-dedans. La vulgate donne une faye aux Hébreux,
& en fait un vêtement dont ils ufoient en tems de
guerre. Juges iij. iG. (Z). J . )
S a y e , fi fi/ (Draperie.) forte de ferge ou étoffe
croifée très-légere, toute de laine, qui a quelque
rapport aux ferges de Caen, 8c dont quelques religieux
fe fervent à faire des efpeces de chemifes, &
les gens du monde des doublures d’habits 8c de meubles.
Les pièces de faye font plus ou moins longues.
On prétend avec vraisemblance que cette efpece
d’étoffe eft appellée fa y e , parce qu’elle eft fabriquée
d’une efpece de laine filée, que les Flamands 8c les
Artoifiens nomment communément f i l de fayette.
D i cl. du Comm. ( D . J . )
SAYETTE, f. f. (Draperie.') petite étoffe de laine
quelquefois mêlée d’un peu de foie, qui fe fabrique
à Amiens. Trévoux. (D . J . )
S a y e t t e , f i l de (Lainerie.) le f i l de fayette eft une
laine peignée & filée, dont on fe fert dans la fabrique
de diverles étoffes, dans plufieurs ouvrages de bonneterie
, 8c à faire des cordonnets, des boutonnières
& des boutons. Cette laine fe file en Flandres. Savarv. mm SAYETTERIE, f. f. ( Lainerie. ) on nomme ainfi
la manufacture des étoffes de laine ou de laine mêlée
avec, de la foie ou du poil, établie à Amiens, foit
parce qu’elle s’y fabrique avec cette forte de fil qu’on
appelle//^ fayette, foit plus vraisemblablement à
caufe que les premières étoffes qui ont été faites fe
nommoient des fayes & des fayettes, étoffes dont la
fabrique eft encore affez commune en Picardie, &
dans les villes de Flandres qui enfontvoifines. (D . J .)
SAYETTEUR, f. m. (Sayetterie.) ce mot fe dit
des maîtres de la fayetterie d’Amiens, qui ne travaillent
qu’en étoffes de fayetterie, c’eft-à-dire où il
n’entre que de la laine, ou tout au plus un fil de foie
& un fil de fayette mêlés dans la chaîne, par 011 ils
font distingués des haute-liffeurs, qui ne travaillent
qu’en étoffés de haute-liffe, ce qui s’entend de celles
dont la chaîne n’eft point de fil de fayette, 8c qui
font mêlées de fil, de foie, de poil, de lin, de chanvre,
oii d’autres matières. •S’avary, ( D . J . )
' S a y e t t e u r - d r a p a n t , (Sayetterie.) on nomme
ainfi dans la fayetterie d’Amiens, ceux d’entre les
fayetteurs qui ne font que des fergés à chaîne double
oufimple, dont les tremes font de laines-cardées
ôi filées au grand rouet ; 8c des boies ou revêches ;
SC
dont la treme 8c la chaîne font toute de cette dernîere !
laine. S.avary. ( D J .) -i ; . ^ ..
SAYN -, (Géog. mod.) comté d’Allemagne, entre
les comtés de Wied 8c du bas Ifenbourg. Il renferme !
deux prévôtés & cinq ou fix bourgs, dont le principal
a donné fon nom au comté. (D. J .)
Sayn, île d e, (Géog. mod.) ou Sain , Vôye^ ce
mot; île fur les côtes de la Bretagne, fituée vis-à-vis
la baie de Douarnenez, dopt elle n’eft féparée que
par le paffage du Ras. Elle eft redoutée des mariniers
à caufe de fes roches & baffes, qui courent avant à
l’oueft. On croit que c’eftla Senade Pomponius Mêla,
& félon Cambden, la Siambis de Pline, lib. IV .
ch. xv j. Il y avoit dans cette île des druideffes qui s’y
étoient fait un grand crédit. ( D . J . )
S. A Y S, f. m. pl. (Hifi. mod.) efpece de prêtres oü
de bonzes du royaume de Tonquin, qui paffent pour
de très-grands fripons, & pour mener une vie oifive
& licentieufe aux dépens.du peuple, qui ne croiroit
point que fes prières pufferit être agréables à la divinité
, fi elles n’étoient préfentées par ces fainéans
qu’ils paient 8c qu’ils font fubfifter pour cela. Ces
prêtres font très-nombreux ; le roi eft fouvent obligé
de les envoyer à la guerre pour en diminuer le nombre
, lorfqu’ils deviennent trop à charge à fes fujets.
Les gens de qualité les oeéprifent, 8c offrent eux-mêmes
leurs prières & leurs îacrifîces.
S AZ, (Géog. mod.) les Turcs appellent ainfi les
Saxons qui habitent dans les fept villes de la Tranfylvanie
, où Charlemagne les transféra de leur pays.
Ce font cés villes faxones qui ont donné à la Tranfylvanie
le nom allemand de Sieben-Burghen, & dans
le x. fiecle, le nom latin de feptem Cajlrenfis Regio.
Ces faxons fe mêlèrent avec les Sécules. ( que quelques
auteurs appellent Sicules) , nation originaire'
du pays, 8c ont formé le peuple qu’on nomme aujourd’hui
les Tranfylvains. (D . /.Y
S B
SBIRRÉ, f. rn. (Gramm.) nom qu’on donne aux
archers en Italie, 8c fur-tout à Rome où ils font un
corps confidérable.
S C
S. C. (A r t nïtmifm.) ce font deux lettres ordinairement
gravées fur les revers des médailles, quand
elles ne font point en légende ou en infctiption : il
n’eft pas aifé de deviner ce qu’elles fignifient par rapport
à la médaille.
Quelques-uns difefit qu’on gravoit ces deux lettres
S . C. fur les médailles pour autorifer le métal,
8c faire voir qu’il étoit de bon aloi, tel que devoit
être celui de la monnoie courante ; d’autres difent
que c’étoit pour en fixer le prix ou le poids ; d’autres
enfin, pour témoigner que le fénat avoit choifi le revers,
8c que c’eût pour cela que SxC. eft toujours
fur ce côte de la médaille ; mais tout cela n’eft pas
fans difficulté.
Car s’il eft vrai que S. C. foit la marque de la vraie
monnoie, d’où vient qu’il nè trouve prefque jamais
fur les monnoies d’or 8c d’argent, 8c qu’il manque
fouvent fur le petit bronze, même dans le haut empire
& durant la république, tems où l’autorité du
fénat devoit être plus refpeâée?
Je dis, prcfquc jamais, parce qu’il y a quelques
.confulaires où l’on voit S. C. comme dans les médailles
de la famille Norbana Municia, Mefcinia, Maria,
Terentia, &c. fans parler de celles où il y a ex S . C.
qui fouvent a rapport au type plutôt qu’à la médaille. _
Par exemple, dans la famille Calpumia, on lit ad
frumentum emundum , ex S . C. ce qui lignifie, que le
fénat avoit donné ordre aux édiles d’acheter du blé. Il
s’en trouve dans les impériales d’argent quelques-
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unes aveè ex S . C. tel qu’il fe voit fur le bronze ;
d’où je conclus que cette marque n’eft point celle dé
la monnoie courante.
La même raifon émpêcne de dire que S. C. défignè
le bon aloi, ou le-prix de la monnoie. A ces deux
opinions fur la fignification des lettrés S. C. il faut
ajouter celle du lénateur Buonarotti. 11 conjecture
dans fes Obfervat. ijloriche Jopra medagli Antichi, que
cette efpece de formule avoit été confervée fur les
monnoies de bronze, pour fpécifier les trois modules
qui étoient déjà en ufage à Rome, avant qu’on y
frappât des pièces d’or 8c d’argent; ufage qui a toujours
fubfifté malgré les changemens arrivés dans lé
prix & dans le poids de la monnoie. Ce favant ajoute
qu’Enée Ucio s’eft déjà fervi de cette explication,
pour rendre raifon de- ce que le S. C. ne fe trou voit
prefque jamais fur l’or, ni fur l’argent ; parce que, dit-
il , les Romains n’ont voulu marquer lur leurs mon-
noie.s que les anciens fénatus-confultes ,'OÙ il ne s’a-
giffoit que des pièces de bronze. Il explique de même
pourquoi le S. C. ne fe trouve pas communément fur
les médaillés ; car c’étoient, dit-il .encore, des pièces
de nouvelle invention, dont la fabrication 8c l’ufagé
avoient été inconnus aux anciens Romains. •
Quelque refpeftable.que foit l’autorité de M. Buonarotti
, il ne paroît pas que fon explication ait été
jufqu’à préfent adoptée par les Antiquaires. Ën effet,
fi la marque de l’autorité du fénat n’avoit rapport
qu’aux anciens ufages de la république fur le fait des
monnoies , comme il eft certain que la monnoie d’or
& d’argent s’introduifit dès le tems de la république,
8c en vertu des decrets du fénat, pourquoi fe feroit-
on contenté fous les empereurs, de conferver le S .
Ç. fur le bronze feulement, puifque le bronze n’étoit
pas le feul métal qui eut fervi.de monnoie en vertu
des anciens fenatus-confultes ?
Le fentiment le plus généralement reçu ; c’eft que
les empereurs avoient obtenu le droit de difpofer de
tout ce qui concèrnoit la fabrication des efpeces d’or
.& d’argent ; & que le fénat étoit refté maître de la
monnoie de bronze : qu’ainfi la marque de l’au^
torité du fénat s’étoit confervée fur les médailles de
bronze, tandis qu’elle avoit dilparu du champ de celles
d’argent 8c d’on
Quoique les hiftoriens ne nous difent rien de ce
partage de la monnoie entre le fénat 8c les empereurs,
les médailles fuffifent pour le faire préfumer-.
Car ï °. il eft certain que le S. C. ou ne fe trouve point
fur les médailles impériales d’or 8c d’argent, ou du-
moins qu’il s’y trouve fi rarement, qu’on eft bien
fondé à croire que dans celles où il fe rencontre, il a
rapport au type gravé fur la médaille, 8c non au métal
dans lequel l’efpece eft frappée. z°. Cette marque de
l’autorité du fénat .paroît fur toutes les médailles dé
grand & de moyen bronze, depuis Augufte jufqu’à
Florien 8c Probus; 8c fur celles de petit bronze, jufr
qu’à Antonin Pie, après lequel on ceffe de trouver
du petit bronze qu’on doive ctoire frappé à Rome
jufqu’à Trajan Dece, fous lequel on en rencontre
avec S. C. Une différence fi confiante, & en même
tems fi remarquable, puifque les efpeces d’or 8c d’argent
n’avoient d’autres titres pour être reçues dans
le commerce, que l’image dit prince qu’elles repré-
fentoiënt; tandis que les monnoies de bronze joi-
gnoient à ce même titre, le fceau de l’autorité du fénat
; une telle différence, dis-je, peut-elle avoir d’autre
caufe que le partage qui s’étoit fait de la monnoie
entre le fenat 8c l’empereur?
Mais quand onfoutient que le fénat étoit demeuré
en poffemon de faire frapper la monnoie de bronze,
on ne prétend parler que de celle qui fe fabriquoit à
Rome oü dans l’Italie. A l’égard des colonies & des
municipes, 8c même de quelques autres villes de
l’Empire, on ne difeonvient pas que les empereurs