474 'S A C
SACILÉ , I Giog. moi. ) petite ville de l*ëtat de
Venife, dans la Marche trévifane, à 10 milles de
Ceneda. Elle eft peuplée & à fon aife. Quelques auteurs
croient que c’étoit autrefois un liege épifcopal
fuffragant d’Aquilée ; mais d’aütres favans prétendent
'que ce fiege étoit à Sacileto, bourg du Frioul. Long.
29. 66. lat. 46*. j . (D. J.)
S A CI L IS, (Géog. ànc.') ou Sacilimartiàliùm, ville
ancienne d’Efpagne , en Bétique , au pays des Tur-
dules dans les terres. On croit que c’eft préfentement
Alcorrucen.
SAGLÉS, f.m. ( Gramm.') nom que l’héréfiarque
Manès dönrtöit au mauvais principe.
SACOCHE , f. f. ( Gramm. ) partie de l’équipage
du cavalièr ; c’eft un lac de cuir qui eft pendu à l’ar-
ç'on de la feile.
SACODION, (Hiß. nàt. Minéralog.) nom donné
par Pline & les anciens naturaliftes a l’améthyfte
lorfqu’elle a un oeil jaunâtre.
SACOME, f. m. ( Arckit. ) c’eft le profil de tout
marbre 6c moulure d’architeûure. Quelques architectes
donnent ce nom à la moulure même. Ce terme
vient de l ’italienyâcoOTà. (D . J.)
SACOUAGE , ou SA C C AG E , f. m. (Comm.) on
nomme ainfi dans quelques coutumes, ce qu’on appelle
dans d’autres minage ; c’eft-à-dire le droit que
lès feigneurs ont de prendre en nature une certaine
quantité de grains ou de légumes fur chaque fâchée
de ces marchandifes qu’on expofe en vente dans les
marchés, L'oyez M i n a g e . Dicl. de Commerce & de
Trévôux.
SACQUEBUTE, f. f. ( Mußque inßrum.) infiniment
de mufique qui eft à vent, & une elpece de
trompette harmonique, qui différé de la militaire en
figure 6c en grandeur. Elle a fon embouchure ou fon
bocal 6c fon pavillon femblables ; mais elle a quatre
branches qui fe démontent, fe brifent à l’endroit des
lioeuds, 6c fouvent autortil, qui eft le même tuyau
qui fe tortille deux fois , ou qui fait deux cercles au
milieu de l’inftrument ; ce qui le fait defeendre d’une
quarte plus bas que fon ton naturel. Elle contient auffi
deux branches intérieures , qui ne paroiflfent que
quand on les tire par le moyen d’une barre qu’on
pouffe jufque vers la potence, & qui l’alonge comme
on v eut, pour faire toutes fortes de tons ; les branches
vifibles fervent d’étui aux invifibles. La facque-
bute ordinairement a huit pies, lorfqu’elle n’eft point
alongée , Sc qu’on n’y comprend point fon tortil.
Quand elle eu tirée de toute fa longueur , elle va
jufque à quinze piés. Son tortil eft de deux piés neuf
pouces ; elle fert de bafe dans toutes fortes de concerts
d’inftrumens à v ent, comme font le ferpent 6c
le fagot oubaffon, & elle fert de baffe-taille aux hautbois.
( D. J. )
SACQUIERS, f. m. pl. ( Conim.) mefureurs de fel.
On appelle ainfi à Livourne de petits officiers nommés
par la ville au nombre de vingt-quatre, pour faire
la mefure de tous les fels qui y arrivent. On leur
donne ce nom à caufe des facs qu’ils fourniffent pour
le tranfport de ces fels. Leur droit de mefurage con-
fifte en une mine de fel comble & deux pellées pour
chaque barque qu’ils mefurent. Ils donnent à ces deux
pelleesfurabondantes le nom de fainte-goute. Ce droit
en total produit environ cinq cens écus par an. Id. ib.
S A C R A , (Hiß. anc.) nom que les Romains don-
noient en général à toutes les cérémonies religieufes
tant publiques que particulières. Pour celles de la
première efpece. Voye^ Fê t e .
Quant aux autres, outre celles qui étoient propres
à chaque curie, il n’y avoit point de famille un
peu confidérable qui n’eût fes fêtes domeftiques 6c
annuelles qu’on nommoit facra gentiiuia, quife célébraient
dans chaque maifon , 6c dévoient être régulièrement
obfervees, même en tems de guerre 6c
S A C
de calamités, fous peine de la vengeatice célefte.'
On célébrait aulli le jour de l’anniverfaire de fa
naiffance, qu’on appelloit facra natalitia ; celui oit
l’on prenoit la robe virile ,facra liber alla, 6c plufieurs
autres oii l’on invitoit fes parens & fes amis à un
grand feftin en ligne de réjouiffance,
S a c r a g e n t i l i t i a , (H iß . rom?) On nommoit
ainfi chez les Romains les fêtes de famille, qu’ils célébraient
régulièrement dans chaque maifon, dans
la crainte de s’attirer la colere des dieux, s’ils y man-
quoient.
Il n’y avoit point de famille un peu confidérable
qui n’eut de ces fortes de fêtes annuelles 6c domeftiques
, indépendamment de celles de la naiffance,
qu’ils appelaient natalitia ; 6c des jours de la prifè
de la toge qu’ils nommoient liberalia, 6>C auxquels les
amis étoient invités comme à une noce.
Tous les anciens écrivains font mention des facra
gentilitia ; mais nous avons là-deflus deux exemples
éclatans de l’obfervation 6c de l’inobfervation de
ces fêtes de famille : le premier eft tiré du livre fept
de la première décade de T ite-L iv e. Le jeune Fabius,
dit cet hiftorien , étant dans le capitole, pendant
qu’il étoit affiégé par les Gaulois, en delcen-
dit chargé de vafes 6c des ornemens facrés, traverfa
l’armée ennemie ; 6c au grand étonnement des affié-
geans & des affiégés, alla fur le mont Quirinal faire
le facrifice annuel, auquel fa famille étoit obligée.
Le fécond eft du même auteur, livre neuf de la même
décade. La famille Potilia étoit très-nombreufe, elle
etoit divifée en douze branches, & comptoit plus de
trente perfonnes en âge de puberté, fans les enfans:
tout cela périt dans la même année, pour avoir fait
faire par des efclaves, les facrifices qu’ils dévoient
faire eux-mêmes à Hercule. Ce n’eft pas tout, il en
coûta la vue au cenfeur Appius, par les confeils duquel
ils avoient cru pouvoir s’affranchir de cette fu-
jettion. C ’eft Tite -L iv e qui parle ainfi. « De tout
» tems les hommes ont attribué aux dieux les événe-
» mens qui dépendent des caufes naturelles. (D .J .)
1. S a c r a v i a , ( Géog. anc.) ou le chemin facré
chemin de Grece dans l’Attique, par oii l’on alloit
d’Athènes à Éleufine.
2. Sacra via, autre chemin dans le Pelopponèfe ,’
par où l’on alloit d’Élide à Olympie.
3. Sacra via , la rue facrée; c’étoit une des rues
de Rome, qui eft nommée dans ce vers d’Horace, l. I .
fat. y .
lbam forù viâ facra, ficut meus eß mos. (D . J.)
SACRAMACOU, (Dicte?) nom que les habitans
de la Martinique donnent au phitolacca, dont ils apprêtent
6c mangent fort communément les feuilles
comme on mange les épinars en Europe. Voye^ P h i t
o l a c c a . ( i )
S A C R A M A R O N , f. m. (Bötan. exot.) nom
qu’on donne, aux îles françoifes, à une herbe potagère
haute de quatre à cinq piés ; fa feuille qui eft
la feule partie de la plante, bönne à manger, en la
mettant dans le potage avec d’autres herbes, eft longue
d’environ fix pouces, affez épaiffe, fort verte,
6c bien nourrie. Ses fleurs font à plufieurs pétales,
panachées de verd, de rouge,de violet 6c de pourpre.
(D. J.)
SACRAMENTAIRE, f. m. (Hiß. ecçléf) nom d’un
ancien livre d’églife dans lequel étoient renfermées
les cérémonies de la liturgie 6c de Tadminiftration
des facremens. Voyt{ L i t u r g i e 6- S a c r e m e n t .
Le pape Gelafe fut le premier auteur du facra-
mentaire, dont Saint Grégoire retrancha plufieurs
chofes, en changea quelques-unes & en ajouta d’autres.
Il recueillit le tout en un volume qu’on nomme
le facramentaire de S. Grégoire,
C ’eft la même chofe qüânt au fond, que nos ri-
ritue.'s
SAC
tuels Sc que les eucologes des Grecs. Voyc{ R itüéL
& Eucoldge.
Sacramentaires , f. m. pl. (Hifi. eccléf?) nom
qu’on donne à tous les hérétiques qui ont enfeigné
quelques erreurs capitales contre le facrement de
l’euchariftie , • mais principalement à ceux qui l’ont
attaqué dans fa fubftance, en niant la préfence réelle
ou la tranfubftantiation, comme ont fait dans le fei-
zieme fiecle les Luthériens, les Câlviniftes , les Zuin-
gliens, &c. Voyt{ Présence réelle & T ransübs-
TAN TIA TION.
SACRA ME NTUM, JUSJURANDUM, (Lin.)
Sacramentum étoit proprement le ferment de fidélité
que les foldats prêtaient en corps, lorfqu’ils étoient
enrôlés. Jusjurandum étoit le ferment formel que
chacun faifoit en particulier. (D .J .)
S a c r a m e n t u m , (Littéral. ) c’étoit chez les Romains
un dépôt que les plaideurs étoient obligés de
configner, 6c qui reftoit dans le tréfor félon Valere
Maxime. La portion confignée par celui qui fuccom-
boit en juftice, étoit confifquee, pour le punir de
la témérité de fa conteftation, 6c on l’employoit à
payer l’honoraire des juges.
Le même ufage s’obfervoit à Athènes, où l’on
nommoit rà. mpravim. ou ai irovrcivuett, une certaine
fomme que les plaideurs dévoient configner avant
que d’avoir audience; 6c cette fomme montoit félon
quelques-uns, à la dixième partie de l’objet de la conteftation
que le demandeur 6c le défendeur étoient
obbligés de configner ; mais, félon Démofthène 6c
Ifocrate qui dévoient en être bien inftruits, 6c félon
le feholiafte d’Ariftophane fur les nuées, la configna-
tion n’étoit que de trois drachmes fi le fonds étoit
au-deffous de mille drachmes, 6c de trente drachmes
s’il excédoit. (D . J.)
SACRANIENS, l e s , (Géog. anc.) Sacrant, ancien
peuple d’Italie. Virgile, Æneid. I. V il. verf y9 6 . dit :
E t facranæ actes, & picli feuta labici.
Feftus fait ici cette remarque : on dit qu’un certain
Corybante confacré à Cybè le, étant venu en Italie,
occupa le canton qui eft au voifinage de Rome, &
que de-là les peuples qui tirent de lui leur origine,
ont été nommés Sacrani. D’autres croyent que fa~
crante actes étoient des foldats ardéates, qui autrefois
étant affligés de la pefte, vouèrent un printems
facré, d’où ils furent appellés facrani. Ce fécond fen-
liment rentre affez dans celui de Feftus qui ajoute
qu’on appelle facrani ceux qui, venus de Riéti, chal-
ferent des fept montagnes les Liguriens'& les Sicu-
les; car ils étoient nés durant un printems facré :
le premier fentiment rapporté parServius touchant
les Corybantes, ne convient pas mal avec le culte
de Cybèle établi à Riéti, félon Silius Italicus, l. y I I I .
Magnaque Reate dicatum
Coelicolum màtri.
{D . ƒ.)
SACR ARIUM , (Antiq. rom.) On nommoit ainfi
chez les Romains une efpece de chapelle de famille ;
elle différait du lararium, en ce qu’elle étoit confa-
crée à quelque divinité particulière , au-lieu que le
lararium étoit dédié à tous les dieux de la maifon en
général. (D . J.)
SACR E, f. m. (Hijl. mod.') cérémonie religieufe
qui fe pratique à l’égard de quelques fouverains, fur-
tout des catholiques, 6c qui répond à celle que dans
d autres pays on appelle couronnement ou inauguration.
Cette ceremonie en elle-même eft très-ancienne.
On voit dans les livres faints dès l’établiffement de
la monarchie des Hébreux, que les rois étoiént fa-
cres. Saiii 6c Dayid le furent par Samuel, 6c les rois
de Juda conferverent cette pratique d’être confacrés
Terne X l f ,
SAC 47 S
OU par des prophètes OU par le grand-prêtre. Il paroît
auffi par l’Ecriture, que la cérémonie de cette êonfé=
cration s ’étoit confervée dans le royaume d'Ifraéi
malgré le fchifme , puifqué Jéhü fut facré par un dès
enfans, c’eft-à-dire des difciples des prophètes.
Sous la loi nouvelle, les princes chrétiens ontiini*
te cet exemple pour marquer fans doute par cette
cérémonie que leur puiflànce vient de Dieu même.
Nous ne parlerons ici que du facré du roi de France
6c de Celui de l’empereur-,
Le lieu deftiné pour le facré dés rais de France eft
l’eglife cathédrale de Rheims. On remarqué néanmoins
que les rois de la féconde race n’y ont point
été facrés , fi ce n’eft Louis le Begue, roi 6C empereur
; mais ceux de la troifieme race ont préféré Ce
lieu à tout autre , 6c Louis VIL dit le Jeûné, qüi y
fut facré par le pape Innocent IL fit Une loi pour
cette cérémonie lors du couronnement de Philippe-1
Augufte fon fils en 1179. Henri IV. fut facré à Chartres,
parce qu’il n’étoit pas maître de Rheims qiti te-
noit pour la ligue. La fainte-ampoiile dont l’huila
iert Ttwfacre des rois, eft gardée dans l’égiife de l’ab^
baye de S. Remi, 6c les ornemens dans le tréfor de
S. Denis. Le jour de Cette cérémonie le roi entre
dans l’eglife de RheimS, revêtu d’une Camifole de fa-1
tin rouge, garnie d’or, ouverte au dos 6c fur lés manches
, avec une robe de toile d’argent 6c un chapeau
de velours noir, garni d’un cordon de diamans, d’urte
plume blanche 6c d’une aigrette noire. Il eft orécédé
du connétable , tenant l’épée nue à la main * accompagné
des princes du fang , des pairs de France, du
chancelier , du grand-maître, du grand-chambellan,
des chevaliers de l’ordre , 6c de plufieurs princes &
feigneurs. Le roi s’étant mis devant l’autel dans fa
chaire, le prieur de S. Remi monté fur un cheval
blanc , fous un dais de toile d’argent porté par les
chevaliers de la fainte-ampoule, apporte cette fainte-
ampoule au bruit des tambours & des trompettes; 6c
l’archevêque ayant été la recevoir à la porte dé l’é-
glife, la pofe fur le grand autel, où l’on met auffi les
ornemens préparés pour le facre, qui font la grande
couronne de Charlemagne, l’épée, le feeptre 6c la
main de juftice, les éperons 6c le livre de la cérémonie.
Les habits du roi pour le facre font une camifole
de fatin rouge garnie d’o r , une tuniqiie & une
dalmatique qui repréfentent les ordres de foudiacre
& d e diacre , des bottines , & un grand manteau
royal , doublé d’hermine 6c femé de fleurs de lys
d’or. Pendant cette augufte cérémonie , ■ les douze
pairs de France ont chacun leur fon&ion. L’archevêque
de Rheims facre le rai en lui faifant des onftions
en forme de croix fur les épaules 6c aux deux bras
par les ouvertures pratiquées pour cet effet à la camifole
dont nous avons parlé. L’évêque de Laon
tient la fainte ampoule ; l’evêqite de Langées ; le feeptre
; l’évêque de Beauvais, le manteau royal ; l’éve-
que de Châlons , l’anneau ; l’évêque de:Nôyon , le
ceinturon ou baudrier. Entre les pairs laïcs, le duc de
Bourgogne porte la couronne rôy aie, 6c ceint l’épée
au roi ; le duc de Guienne porte la première ban-1'
niere quarrée ; le duc de Normandie, la fécondé ; le
comte de Touloufe, les épérons; le comte de Champagne,
la bannière royale ou l’étendart de guerre ;
& le comte de Flandres , l’épée royale- Gés pairs
ont alors fur la tête un cercle d’or én forme de couronne.
Lorfque ces dernières’pairies-étefient occu-*
pées par les grands vaffaux de la couronné, ils affif-
toient en perfonne 2x1 facre 6c y faifoient leurs fonctions
, mais depuis que de ces fix pairies cinq ont été
réunies à la couronne , & que celles de Flandres eft
en partie en main étrangère, le roi choifit fix princes
ou feigneurs pour reprefenter ces pairs, & un' âutr»
pour tenir la place de connétable depuis que cette
charge a été fupprimée. C ’eft'ainfi qu’on l’a pratiqué
O o o