fion du flux périodique. Dans quelques-unes, l’écoulement
s’arrête, tantôt au commencement, tantôt
au milieu de fon période; on tâchera de rappeller
l’évacuation fufdite fupprimée par de légers emmé-
nagogues combinés avec les anodins.
VIII. De toutes les caules externes qui produifent
la fupprefîion des réglés, la plus ordinaire eft la coagulation
du fang dans les vaiffeaux de la matrice ,
occalionnée par un froid fubit, ou quelque violente
palîion de l’ame, qui empêche le fang de couler dans
les vaiffeaux utérins ; c’eft ici le cas de la faignée ,
des fomentations, des fumigations, des demi-bains,
des humeftans & des émolliens ; les femmes qui fe
trouvent dans ces circonftances, éprouvent des douleurs
dans les.lombes, des pefanteurs, le gonflement
du ventre , une fiiccefîion de froid & de chaud, des
pulfations dans la région lombaire, & des hémorrhagies.
Ces fymptomes fe remarquent auffi dans celles
dont la matrice eft tuméfiée ou obftruée par une cicatrice
, & dans les imperforées.
IX. On feroit trop long, li l’on vouloit rapporter
tous les accidens qui accompagnent la fupprefîion
des règles. Difons d’abord qu’ils doivent leur naiffan-
ce à différentes caufes : i . à l’abondance du fang
par tout le corps, ou dans les parties génitales ; i ° .
au changement qui arrive dans la nature des humeurs
; 3 °. à l’afteâion même de la matrice. Mais
comme de ces caufes féparées ou réunies il en réful-
te plufieurs fymptomes, nous fuivrons dans leur énur
mération générale la divifion du corps humain.
La tête eft douloureufe, furtout par-devant & par-
derriere ; la douleur augmente le foir avec un fenti-
nient de pefanteur & de diftenfion. Si la partie antérieure
de la tête eft entrep.rife, les yeux s’enflent:
lorfque la partie poftérieure de la tête eft attaquée,
le mal a coutume de s’étendre jufqu’au cou, au dos,
aux épaules & aux lombes , & d’être fuivi de l’enflure
des pies. Dans les parties intérieures de la tête,
il refaite quelquefois de la fupprefliôn des réglés,
l’afl'oupiffement, le vertige, le délire, des fynçopes,
l’obfcurité de la vue , &c.
Le cou fe trouve d’autres fois attaqué de douleur,
la poitrine d’afthme, d’anxiété, de palpitations, de
difficulté de refpirer, & de toux.
Le bas-ventre éprouve des gonflemens, des coliques
, des borborygmes. L’appétit fe perd, Sc la
digeftion fe dérange. Les femmes groffes ont par la
meme raifon des naufées, des vomiffemens, la fauffe
faim, la pefanteur des lombes, & autres accidens
qui ceffent au troifieme ou au quatrième mois.
Dans la fupprefîion menftruelle, le ventre eft ordinairement
refferré, l’urine eft épaiffe , cru e, &
coule avec peine ; quelquefois elle eft noirâtre &
Iknguinolente ; mais dans les femmes enceintes attaquées
de fupprefîion de réglés, elle conferve fa qualité
naturelle. Souvent la douleur, la pefanteur, la
tenfion gagne le pubis & les aines ; quelquefois la
matrice devient skirrheufe, dure & cancéreufe. Les
jambes & les piés s’enflent fouvent ; quelquefois ils
font attaqués de varices ou d ’ulcérés , avec des douleurs
dans les articulations.
Cette rétention de menftrues fait quelquefois tomber
le corps dans une enflure oedémateufe ; les malades
font enflées au moindre mouvement qu’elles
font, & reffentent alternativement du froid & de la
chaleur. Elles éprouvent une fievre lente, leurs humeurs
fe corrompent, acquièrent une acrimonie acide
; & leurs excrémens font plus vifqiieiix qu’à l’ordinaire;
il leur arrive des palpitations autour du
coeur & du cou. Quelquefois les malades deviennent
comme barbues, & leur voix devient rauque ; enfin
que ne produit point cette fupprefîion menftruelle ?
Le fang qui doit fortir, étant retenu par fa trop grande
abondance, s’ouvre quelquefois un chemin périodique
par des lieux extraordinaires ; alors les ulcérés
mêmes répandent du fang. Toutes ces évacua-»
tions forcées & contraires à la naturelle , laiffent
toujours une fanté imparfaite.
X . Avant que d’entreprendre la guérifon du mal,
il faut examiner, i°. fi on doit provoquer les réglés;
'2°. quelle eft lacaufe de leur fupprefîion pour fe conduire
en conféquence dans le traitement; 30. quelle
eft l’efficacité des remedes généraux qu’on a coutume
d’employer en pareil cas. La faignee dans le commencement
d’une liippreffion de réglés qui vient de
pléthore ou de caufe externe, eft bien dirigée quand
on la fait au pié, ou lorfque les réglés ont été fuppri-
mées pendant quelque tems; mais il faut la faire au
bras dans les femmes d’un âge plus avancé $ afin que
la fupprefîion des réglés fubfifte fans danger.
Les cathartiques font utiles, parce qu’ils évacuent
en même tems les mauvaifes humeurs des premières
voies , & qu’ils déterminent davantage le
mouvement vers la matrice; mais on doit s’en abfte-
nir dans les femmes enceintes, & dans celles en qui
la fupprefîion vient du défaut d’humeurs.
Les anodins font merveille dans la fupprefîion des
réglés , qui eft produite par des convulfions, parl’ir-
ritabilite des elprits, & par la paffion hyftérique.
Les relâchans, les émolliens, les humeétans, appliqués
fous la forme d’amalgame, de fomentation ,
de vapeurs, provoquent heureufement les réglés
qui font fupprimées par une caufe externe , ou par
un trop grand refferrement.
On voit par ce détail, que les remedes capables
de provoquer les réglés fupprimées, font de différentes
efpeces. i°. Ceux qui en ôtant les caufes , agif-
fent en tout tems , conviennent néceffairement, excepté
aux vieilles femmes & à celles qui font enceintes.
20. Les remedes qui généralement peuvent émouvoir
& évacuer, quand ils fontfagement adminiftrés.
30. Tous ceux qui augmentent fpécifiquement l’action
de la matrice pour la décharger du fang quil’em-
barraffe, comme font les purgatifs dans les inteftins,
ne doivent jamais être mis en ufage dans les femmes
enceintes, ou lorfque la fuppremon des réglés doit
fa naiflànce au défaut de fang. Dans les autres occa-
fions il les faut employer intérieurement, dans le
tems oii les réglés avoient coutume de couler, ou
bien lorfqu’on obferve les fignes de la menftruation,
après avoir fait précéder les réfolutifs , les ftomachi-
ques, les utérins. 11 eft néceffaire de commencer
par les plus doux de la claffe des emménagogues.
Pendant que l’ufage des médicamens internes détermine
une plus grande quantité d’humeurs vers la
matrice, dans les femmes dont il s’agit de rappeller
les réglés, il eft à-propos d’avoir recours aux fumigations
, aux fomentations, aux peffaires, pour irriter
doucement les parties ; mais il fautfe donner de
garde de faire ufage de remedes trop âcres, de crainte
qu’ils ne produifent une inflammation. Enfin les
Médecins mettent le mariage au nombre des meilleurs
remedes. ( Le chevalier, d e J AU co u r t . )
REGLE’ , RÉGULIER, ( Gramrn. Synon. ) Réglé
& régulier n’ont pas toujours les mêmes ufages : l’un
& l’autre fe dit des perfonnes & des chofes , mais
avec des lignifications bien différentes. On dit un
homme réglé dans fa conduite, pour dire un homme
qui n’agit point par caprice. On dit dans le même
fens un efprit réglé; on dit aufïi des moeurs réglées,
pour de bonnes moeurs ; une vie réglée, pour une vie
pure & innocente.
Le mot de réglé s’étend à mille chofes qui fe font
dans les formes ; une difpute réglée, c’eft une difpute
qui fe fait à deffein, & non pas par hafard ; un repas
réÿlé,un feftin réglé, c’eft un repas & un feftinde cérémonie
;un commerce réglé, c’eft un commerce établi.
On dit des heures réglées, c’eft-à-dire de certaines
heures qui font toujours les mêmes. On dit encore
un gefte réglé, &c.
Régulier, outre qu’il fe dit au propre, les clercs réguliers
, la difeipline régulière, il fe dit au figuré d’un
ami qui s’acquitte exactement de tous les devoirs de
l’amitié ; c’eft un ami régulier.
Nous difons une femme régulière, pour dire une
honnête femme qui garde toutes les bienféances ;
mais il faut remarquer qu’une femme régulière n’eft
pas une femme dévote : régulière dit moins que dévote;
& la plupart des femmes qu’on appelle régulières, ne
font que de vertueufes payennes : elles ont beaucoup
de modeftie , & très-peu de dévotion.
On dit régulier des chofes qui font faites dans les
formes, ou félon les réglés de l’art ; une procédure
régulière, un bâtiment régulier, un difeours régulier,
une conftruriion régulière. Nous difons des traits réguliers
, une beauté régulière, un mouvement régulier,
pour un mouvement égal & uniforme. Tous ces
exemples font voir que réglé & régulier ne fe difent
point indifféremment. On dit néanmoins dans le même
fens écrire réglément, ou écrire régulièrement toutes
les femaines. (Z>. /.)
R é g l é , adj. {Architect. ) On dit qu’une piece de
trait eft réglée quand elle eft droite par fon profil ,
comme font quelquefois les larmiers, arriere-vouf-
fures , trompes, &c. (D. /.)
REGLEMENT, f. m. ( Jurifprud. ) On comprend
fous ce terme tout ce qui eft ordonné pour maintenir
l’ordre & la réglé ; tels font les ordonnânees, édits
& déclarations , oc les arrêts rendus en forme de réglement
; tels font aufli les ftatuts particuliers des
corps & communautés laïques ou eccléfiaftiques.
yoye{ les mots ARRÊT, DÉCLARATION , EDIT , ENREGISTREMENT
, Lettres pat en te s , L oi , O rdonnance.
On entend aufli quelquefois par le terme de réglement
, un appointement ou jugement préparatoire qui
réglé les parties pour la maniéré dont elles doivent
procéder, notamment les appointemens en droit au
confeil, ou de conclufion. ( A )
REGLER, v. aû. c’eft conformer à la réglé. Voye1
tarticle Réglé. On réglé du papier, on réglé fa conduite
, on réglé les fondions d’un prépofé, le prix des
denrées, unie affaire.
Regler , faire des reglemens. Voye^ R eglement.
Ce terme fe prend aufli pour fervir de réglé, comme
quand on dit que les ftatuts d’une communauté règlent
les vifites des maîtres, jurés & gardes à quatre
par an.
On dit que des marchands fe font régler, quand ils
prennent des amis communs pour décider de leurs
différends, & qu’ils feront réglés en juftice quand ils
portent leurs affaires devant les juges ; enfin qu’ils
feront réglés par arbitrage , quand ils conviennent
d’arbitres. Voye^ A rbitres.
Regler, en fait de fociété, lignifie liquider les affaires
d’une fociété, compter enfemble , faire le partage
des dettes arrives & paflives, voir ce que chacun
doit porter de la perte , ou avoir du gain à-proportion
de ce que chaque affocié doit fournir à la
caiffe, & de l’intérêt qu’il a pris au fonds de la fociété.
y °y '{ Société.
Régler un compte , c’eft l’examiner, l’arrêter, en
foire le bilan ou balance. Voyt{ Bilan & C ompte.
Diclionn. de Comm.
Regler le c o u p , ( Imprimerie. ) c’eft marquer
avec de la craie fur le tympan l’endroit ôii doit pofer
la platine , afin de donner à-propos le coup de barreau.
(Z> ./ .)
R E G L E R eft en Horlogerie ce que mefurer eft en
Géométrie. Le mouvement fe réglé, l’étendue fe
mefure ; mais dans l’un & l’autre cas il faut un objet
de comparaifon qui ferve de point fixe , auquel
ôn rapporte l’objet qu’on veut régler ou hiefurer. Ainfi
le mouvement du foleil ou d’un aftre quelconque
dont le mouvement eft connu, fera la mefiire naturelle
pour régler les montres & les pendules. Comme
le foleil eft l’aftre le plus commode à obferver, l’on
le préférera , fon mouvement étant très-fenfible fur
les cadrans folaires , ainfi que le point lumineux fur
les méridiens ; il fera très-facile d’y rapporter le mou*
vement des montres & des pendules. Il y a eu un
tems oii il n’auroit pas fallu foupçonnerla plus petite
erreur dans le mouvement du foleil ; mais depuis
qu’on s’eft fainiliarifé avec l’Aftronomie, on ne doute
plus de ces irrégularités : l’on fait que dans fes révolutions
il avance ou retarde de quelques fécondés par
jour, dont il faut tenir compte ; mais quand ces erreurs
font connues, appréciées, & qu’on en a formé
des tables exactement calculées, alors c ’eft comme
fi elles n’exiftoient plus. On peut confulter là-deffus
l’ouvrage que l’académie royale des Sciences publie
toutes les années fous le titre de connoijfance des mou-
vemens célejles. L’habile académicien qui les calcule,
n’épargne aucun foin pour rendre cette matière non-
feulement utile aux Aftronomes , mais encore très-
intéreffante à ceux qui cultivent les Mathématiques
& la Phyfique générale«L’on trouve dans cet ouvrage
des tables exactes de tous les mouvemens céleftes,
tant réguliers qu’irréguliers, & toutes les années on
y fait entrer des objets toujours plus intéreflans : ce
qui rendra un jour la collection de cet ouvrage un
bon fonds de fciences phyfiques & mathématiques.
Puifqu’on a des tables exaûes des variations du foleil
, l’on s’en fervira donc pour régler les montres &
les pendules , pourvu qu’on ait le foin d’ajouter ou
retrancher les erreurs du foleil exprimées dans la table
appellée d’équations , voye{ Equations.
L’on dit quelquefois régler fa montre ou fa pendule,
ce qui lignifie tout Amplement les mettre à l’heure du
foleil ; mais régler une montre ou pendule en ternie
d’horloger proprement dit, c’eft faire fuivre le moyen
mouvement du foleil , enforte qu’elle n’avance ni
retarde en plus grande quantité que les erreurs ou
différences exprimées dans la table d’équation ; mais
cela eft-il bien polfible? & jufqu’où cela peut-il être?
Nous ne compterons pas ce que quelques particuliers
nous rapportent de la juftefle de leurs montres ou pendules
; la plupart ignorent ce que c’eft que d’être juf-
te , & ne favent pas même ce que l’on doit entendre
par bien aller. Ce n’ eft donc qu’à un horloger qu’on
peut faire cette queftion , favoir jufqu’où l’on peut
approcher de régler une bonne montre ou pendule
queftion même très-embarraffante : car pour dire
qu’une montre va bien, il faut déterminer le mot bien
aller ce n’eft pas d’être jufte, il n’y en a que par hafard
, & confequemment pendant un tems affez court,
mais ce fera celle dont on aura fu prendre le terme
moyen de ces variations , & pour le prendre il faut
le connoître, ce qui ne peut être qu’après une fuite
de préparations & d’obfervations.
i°. Il faut démonter, vifiter, examiner ferupuleu-
fement toutes les parties du mouvement ; voir li elles
font dans le cas de bien faire- toutes leurs opérations
aufli conftamment qu’on a droit de l’exiger dans une
montre bien faite. En général une montre n’eft bien
difpofée que lorfque la force motrice fe tranfmetd’un
mobile fur un autre avec toute fon énergie, fans rencontrer
fur fonpaffage aucun obftacle qui l’interrompe
, l’altere ou la fufpende ; de telle forte qu’on puiffe
confidérer cette force motrice, ou le grand reffort
développé, comme un bras de levier qui agit immédiatement
fiir le régulateur, comme s?il n’y avoit
point d’intermédiaire, & que ce régulateur ou le balancier
& fon fpiral'foit pris pour l’autre bras de levier
qui lui fait faire équilibte : enforte que les vibrations
de celui-ci foient telles, qu’elles ne foient point