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de fon bénéfice, à condition que le pape le conférera
à la perfonne qui èft nommée dans la réfignation nec
alias nec aliter, nècalio modo. Cette claül'e eft de ftyle
ordinaire ; elle n’eft pourtant pas néceffaire.
Ces fortes de refignatio'ns coriimencerent à être ufi-
tées fous le pontificat de Clément VII.
Elles ne peuvent être faites qu’entre les mains dü
pape , & l’on ne reconnoît point en France qu'e le
légat d’Avignon puiffe les recevoir.
La forme de cés réfignadonseû qu’elles fe font par
voie de procuration appellée Communémentjirocu-
ration ad refignandüm, laquelle doit être paffée devant
deux notaires apoftoliques, ou devant un tel
notaire & !dèûx témoins.
Cette procuration , enfemble les mémoires nécef-
faires font mis entre les mains d’un expéditionnaire
de cour de Rome , qui les envoie à fon correspondant^
Rome. Le fondé de procuration doit faire la
réfignation dans l’ année de la procuration.
Les collateurs laïcs peuvent admettre les réfigna-
tiotis , foit fimples , foit en faveur, même pour caufe
de permutation de bénéfices qui font à leur collation,
mais on ne peut pas les'y contraindre.^
Dans les pays d’obédience, un bénéficier ne peut
pas valablement réfigner en faveur , à-moins qu’il
n’ait d’ailleurs de quoi vivre honnêtement; d’où vient
cette cl’aûfe ufitée dans les rèjîgnations en faveur,
aliundè commodï vivere Païens; mais dans le relie de
la France oii n’examine point fi le réfignant a de quoi
vivre ou non.
Les réfignadons en faveur ne peuvent être admifes
fans le çônlentement du patron laïc, quand meme le
pape en homologuant la fondation fe feroit referve
le droit de prévention.
On ne peut pas non plus réfigner les cures de l’ordre
de Malte, fans le confentement exprès du commandeur
dont la cürê dépend.
Celui qui a pafle procuration pour réfigner en cour
de Rome , ne peut pas réfigner ce même bénéfice entre
les mains de l’ordinaire, qu’il n’àit préalablement
notifié une révocation de la procuration par lui envoyée
a Rome. . . , 1 ‘
Quand lë réfignataire après avoir accepté la réfignation
a laîffé paffer trois ans fans prendre poffefïïon,
on ne peut pas lui réfigner une fécondé fois le même
b én é ficetel eft l’ëfprit de la réglé depubücandis, &
de réclit du contrôle de 1637. Si l’on fait une fécondé
rèfignatio'nf là même perfonne , il faut faire mention
de laprerniere pour obtenir difpenfe.
Pour rendre la réfignation valable , il faut que le
réfignant, s’ il eft malade & qu’il décède dé cette
maladie ', ait furvécu de vingt jours à la réfignation,
autrement le bénéfice Vaque per obitum.
Dans les réfignaûôûs des bénéfices finguliers , tels
: 'què leVcurés', prïeufés'ôu thapelles, il 'n’ëftpas be-j
foin.d’autre publication que celle q.ui fe fait eh pre-,
nant pôffèffion publiquement un jour'de fête ou de
dimanche, à. l’ïffué de la hieffe parôifliale ou'des vê-:
prés:,.doht lë notaire dreffe un a£le‘ qu’il fait figner
des principaux habitans.
L ’édit de 1691 ' veu f aüffi que Ie réfignataire qui
prend pofteffion après lés fix mois qui lui font accordés
, &' pendant la vie dü réfignant, faffe ihfintier fa
prifè de poflefiion aii-moiris deux jours francs avant
le décès dû refignanq; ’1
Les mjnéürs ne-peüyènfréfigner en faveur de leurs
ré^èhs^, ^pfécê'pfélirs",“ & 2mtre5$perfonnès quf peuvent,
avoir quelque afeendant fur eux.
On ne peut \ eh rénovant à; un particulier, fe ré-
* ferver tous'lès fniits du b'énéfice Vcela ne fe peut faire
parTdfmé'd^àlimens'que4quand on unit le bénéfice à
quelque églife, monafjere ou Jjôpital,
Le roi peut pendant lâ^fé'gaié admettre la réfigna-
' don en fa vëu r d e s 15 é n éfi cé5 ‘ fi nip 1 esqui feroient à la
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collation de l’évêque ; ils ont aiifii le même droit pôur
ceux dont ils font collateurs ordinaires.
Le bénéficier qui eft in reatu , ne peut réfigner en
faveur.
Celui qui poffede deux bénéfices incompatibles,
peut réfigner le premier, lequel devient vacant.
Tant que la réfignation n’eft pas admife, le réfignant
peut révoquer fa procuration ad refignandüm, en lignifiant
la révocation au réfignataire.
Il faut même obferver que fi la réfignation eft en faveu
r, & que le réfignataire meure ou qu?il n’accepîe
pas , le réfignant demeure en poffeflion de fon bénéfice
, fans avoir befoin de nouvelles provifions.
La- réfignation pour caufe de permutation, eft une
réfignation mutuelle que deux bénéficiers fe font au
profit l’un de l’autre.
Sur les réfignations, voyez la difeiptine de l'Egüfi
du P. Thomaffin ; la pratique de cour de Rome de Cal-
t e l , d’Kéricour, Fuet , Drapier, & les mois Bénéfice
, C ollation , Nomination, Pa tr o n a g e ,
Permutat ion ^Pro visio n. ( A )
RESIGNER, v. a&. (Gramnu) figner de nouveau.
Poyc{ Seing & Signer.
RÉSILIATION, f. £ ( Jurifprud. ) eft l’aftion ac
réfoudre un a ô e , comme un bail, un contrat de vente.
Voyt^ R ésolution.
RÉSILIER, v. a£t. ( Jurifprud. ) fignifie réfoudre,
refeinder. Réfilier un contrat ou autre a&e , c’eft le
caflèr & l’annuller. On difoit anciennement réfitir
pour réfilier. Foye^Rescision,R é so lu t io n ,R est
itu t io n en entier. ( ^ )
RÉSINE , f. £ (Chim. Pharm. Mat. médi) La r£-
fine eft un compolé chimique formé par l'imi-oa
d’une huile fimple du genre de celles que les chi-
miftes appellent ejfentielles ou cthérées, & d’un acider
du-moins, les deux grands moyens chimiques, £a-
vo irl’analyfe & la recompofition artificielle, annoncent
ils que c’eft lâ véritablement la nature chimique
de la réfine. En effet, fi on diftille une r.éfine, avec im
intermede capable de s’unir à fon acide, ou même fans
intermede, on iivife ce compofé en deux principes
bien diétinéls & manifeftement inaltérés ; favoir une
huile effentielle & un acide ; & lorfqu’on a exécuté
cette diftillation fans intermede, il ne refte-aucun ca-
put mortuum ou réftdu : à-peine le fond de la cornue
qu’on y a employée eft-il taché par un .petit dépôt
charbonneux, dépôt dû aux débris d’une petite
quantité d’acide ou d’huile qui ont été nécef-
fairement détruits pendant la diftillation. Si l’om
vërfe une certaine quantité d’acide vitriolique ou
d’acide nitreux foible fur une huile effentielle, il
s’excite bientôt une violente effervefcence qui annonce
l’union rapide de ces deux fuhftance^ de
laquelle ■ réfulte une véritable réfine.
Les carafteres extérieurs & les propriétés chimiques
de la réfine font les fuivantes : c’eft un
corps folide, caffant, fouvent tranfparent Lorfqu’iS
eft peu coloré, ordinairement odorant, inflammable,
foluble dans les huiles & dans l’efprit-de-vin.
Les baumes ne different des réfines que par une
furabondance d’huile effentielle qui leur procure
entr’autres qualités fpécifiques, la fluidité, &: le
parfum abondant. Auflî quelques fub flanc es de ce
genre qui retiennent le nom de baume, quoique réduites
fous fçrme folide comme le baume de lolu;
& tous les' baumes durcis par vétufté, font-ils de
vraies réfines. Les huiles eifentielles i.elles-même$,
qui paroiffent toutes unies à une petite portion
d’acide ; furabondante ou étrangère à leur mixtion,
approchent de l’état réfineux, lorfqu’ elles s’épaïl-
fifl'ent'en vieilliffant, & fur-tout lorfque l’évaporation
libre de leurs parties les plus fubtiles a été
la principale caufe de cet épaifliffement. Les réfines
nous font préfentées de deux façons y ou bien elles
coulent, foit fpontè, foit par le fecours de quelques
légères incifions ( & d’àbord fous la forme 1
de baume) de certains arbres & de certaines plantes;
ou bien nous les retirons de certains bois, racines,
écorces, tiges , fucs concrêts, &c. par le moyen
de l’efprit-de-vin. La réfine appellée gomme animée > ■
celles qui font connues fous les noms de gomme
copal, de gomme élemi, de gomme de lierfe , de |
gomme lacque, de gomme caragne, de gomme taca- I
mahacha ; le benjoin, l’oliban ou encens, lè maf- ]
t ic , le fandarac des arabes ou gomme de genê-- j
vrier , le fang - dragon, &c. font' de la première !
claffe. La réfine de gayac, celle des fantaux, celle ;
des purgatifs réfineux, comme jalap, méehaochan, •
lcamonee, &c. font de la fecpnçlé. Voye^ les articles
particuliers. L’efprit-de-vin chargé de réfines
qu’il a extraites par digeflion de ces différentes fubf-
tances, prend le nom de teinture, eft une ‘ efpeçe
de teinture chimique. Voye^ T einture ( Chimie.')
L’eau ayant plus de rapport avec l’efprit-de-vin que
cette derniere liqueur n’en a avec les réfines ; fi
l’on verfe de l’eau dans une des teintures dont nous
venons de parler, cette teinture eft précipitée fur
le champ fous la forme d’une liqueur blanche &
opaque connue dans l’art fous le nom de lait vif- |
ginal. Voye^ L k Y T VIRGINAL.
Les ufages des réfines font très-étendus dans plu-
fieurs arts chimiques , & principalement dans la
Pharmacie ; la claffe de ces corps fournit même
à la Médecine quelques remedes fimples.
Les réfines font la bafe des'vernis ; elles entrent ;
dans la compofirion de plufieurs cojmétiques ou
fards. Voye^ Fard. Elles font des ingrédiens né-
ceflaires de plufieurs baumes compofés & de plu-
iieurs teintures tant fimples que compofées, foit
pour l’ufage intérieur, foit pour l’ufage ' extérieur.
Elles entrent dans beaucoup d’emplâtres, beaucoup
d ’onguens : on en fait des paftilles odorantes pour
les caffolettes , paflilli, profumi.
La réfine de gayac, la réfine de. fantal, les réfines ■
purgatives, principalement celles de jalap, & de
feamonée, le fang-dragon , le benjoin & les fleurs,
&c. font au rang des remedes .fimples uluels. Voyez
ces articles.
On s’eft, apperçu dans l’énumération que nous j
avons donnée plus haut des ’ réfines, . que le plus
grand nombre font connues dans l’art fous le nom
de gommes. C ’eft là une de ces faillies dénominations
établies par l’ufage, ou pour mieux dire, qui
ayant été la dénomination commune des gommes :
& des réfines y avant que l’art fût . parvenu à dif- i
tinguer ces divers genres de corps, eft.encore ref-
tée aux uns & aux autres dans le langage vulgaire,
quoique le langage de l’art perfectionné fur fes progrès
ait applique fpécialement le nom de gomme,
auparavant générique, à une efpecë . de corps toute
différente de celle dont nous... traitons ici. Voye{
G o m m e , Chimie, fb')
R és in e , Caoutchouc, ( B pian. exot. ). efpece .de j
réfine ainfi nommée par les Maïnàs. Elle eft commune
dans le pays de la province .de Quito voi-
lin de la mer, ainfi que fur. lès bords du, Ma-
rannon.
Une des propriétés effentielles.des réfines eft d’être
totalement indiffolubles à -l’eau, <5ç. de ne céder
qu’à l’aûion de l’efprit-de-vin plus ou moins continuée
: cette propriété eft préfque toujours accompagnée
de l’inflexibilité & de l’inextenfibilité la
plûpart des réfines ne fe prêtent point à l’extén-
fiôn; & on ne remarque en elles d’autre rèffprt
que celui qu’ont prefque tous les corps durs. M. de
la Condamine en a cependant trouvé une qui ne
le diffout point dans l’efprit-de-vin,. qui eft extensible
comme du cu ir, qui a une très-forte éiàfticité
; & pour achever la fingularité, rien ne ref*
fèmble moins àune réfine que cette matière, quand
on la tire de l’arbre duquel elle fort.
On trouve un grand nombre de ces arbres dans
les forêts de la province des Émeraudes oii on lei
appelle Hhevé ; il en découle par la feule incifioii
une liqueur blanche comme du lait, qui fe durcit
& fe noircit peu-à-peu à l’air. Les habitans en font
des flambeaux d’ùn pouce & demi de diamètre fut
deux pieds de longueur : ces' flambeaux brillent très'-
bien làns mèche, & donnent une clarté affez belle:
ils répandent en brûlant1 une odeur qui n’eft pas
defagréable : un feul de ces flambeaux peut Üitref
allumé environ vingt -aùatre heures. '
Dans la province de Quito, on enduit des toiles
de cette réfine, & on s’en fert aux mêmes' ouvrages
pour lefquels nous employons ic i la toile
cirée.
Le même arbre croît auflî le long de la riviere
des Amazones. Les Indiens-Maïnas font de la réfihe
qu’ils en tirent, des bottes d’une feule piece qui ne
prennent point Beau, & qui, lorfqu’elles font paf-
îées à la fumée, ont fout l ’air d’un véritable cuîf.
Ils en enduifent des moules de terre dé' là forme
d’une bouteille; & quand la réfine eft durcie,'ils
caftent le moule; & en faifant fortir les morceàùk
par le gbülot, il leur refte une bouteillè non fragile’,
légère & capable de contenir toutes fortes' dé* liquides
non corrofifs.
L’ufage que fait de cette rétine la nation des
Omaguas, fituée au milieu du continent de l’Amérique
fur lés bords de l’Amazone, eft encore plus
fingulièr. Ils en conftruifent des bouteilles en forme
de poire, au goulot defquelles ils attachent une can- ’
nule de. bois. En les preffant oh en fait fortir par
la cannule la liqueur qu’elles contiennent, & par
ce moyen ces bouteilles deviennent de véritables
feringues. Ce feroit chez eux une efpece d’impd-
liteffe de manquer à préfenter avant le repas à chacun
de ceux que l’on a priés à manger, un pareil
infiniment rempli d’eau chaude, duquel il ne manque
pas de faire .ufage, avant que de fe mettre à
table. Cette bifarre coutume a fait nommer par les
Portugais l’arbre qui produit cette rèfiney par dé xi-
ringa ou bois de Jèringue. f^oye^ Seringue, Botan.
exot. ( D . J . )
RES1NGUE, f. £ ( Orfèvrerie.) eft une branche
..de fe r , pointue & pliée par un bout, & arrondie
& courbée par l’autre. C’eft fur cette derniere
partie qu’on met la piece qu’on veut relevet. La
refingue, comme on le voit, fait le même effet qu’un
levier par le moyen des vibrations.
La refingue eft ordinairement fichée par fa queue
recourbée ou dans un billot de bois, ou retenue
dans les mâchoires d’un étau.
a Corps de cafetiere ou burette fur la refingue»
b Refingue.
c Marteau frappant fur le bout de la refingue.
d Billot de bois.
RÉSISTANCE, f.f i (Médiatique.) fe dit en général
d’une force ou puïffance qui agit contre une
aütré ,.de forte qu’elle détruit ou diminue fon effet.
JProye{ Puissance. Il y a deux fortes de rèfifiances
y qui viennent des différentes propriétés des corps f é-
fiftftOS, & qui font réglées par différentes lois ; favoir