3io RO B
La robe triomphale eft appellée dans quelques au- i
teurs , togula palmata , parce qu’on y repréfentoit
apparemment des palmes , fymbole de la vidoire.
Cicéron nomme cette robe togula picla , robe peinte
, pleine veflis confîderat aumm ; on reprefenta depuis
fur cette robe, des perfbnnages faits à l’aiguille,
comme on le voit dans differens endroits de Clau-
dien , dans Chorippus , lib. I. mim. tS. 6c dans ce
paffage de Juvenal, fat. G.
Illic barbaricas flexâ cervice phalanges ,
Occifos reges , fubjectas que drdine gentes ,
Piclor acu tenui multâ formaverat arte.
Enfin, les empereurs romains avilirent la diftinc-
tion éclatante de cette robe, en accordant à leurs
favoris, foit qu’ils enflent triomphé ou non, la per-
miflion de la porter. {D. /.)
Robes-NEU VES , ( Hiß. de France. ) on nommoit
ainfi dans le douzième 6c treizième flecle, les habits
que nos rois donnoient luivant l'ufage a leurs officiers
, au tems des grandes fêtes, comme à la fête de
Noël. {D .J .)
Robe d’une coquille , (Çonchyl.) c’eft la couverture
ou fuperficie de la coquille, après quon a
levé l’épiderme. (D . J.') •
Robe , en terme de Blondier , c’ eft une enveloppe
de carte ou de parchemin dont on entoure.les fu-
leaux pour ne point fallir lapiece qu’on travaille.
Robe , (Jardinage.) on dit la robe d’un oignon,
laquelle »ft à proprement parler, fon enveloppe, fa
pellicule.
Robe , (Martchalene.) fe dit dans certaines occa-
fions pour le poil en général. Par exemple, on dit
du poil de cheval lorlqu’il frappe agréablement les
y e u x , qu’il a une belle robe.
R obe , (Mefnre de liquides.) en Efpagne la robe fait
huitfommes, la fomme quatre quarteaux. Les vingt-
huit robes font une pipe la botte eft de trente robes,
6c la robe pefe vingt-huit livres. Savary. (p . J.)
Robe , (Manuf.\ de tabac!) ce fontles plus grandes
feuilles de tabac que l’on deftine à mettre les dernieres
fur le tabac qu’on file, pour le parer 6c donner plus
de confiftence à la corde. Savary. (D . J.') j
ROBER , v. ad. terme de Chapelier ; c’eft enlever
le poil d’un chapeau de caftor avec la peau de chien
marin. Autrefois on ne fe feryoit que de la pierre-
ponce pour cet ufage , ce qu’on appelloit poncer ;
mais depuis que la maniéré de rober eft paffée d’Angleterre
en France, on ne ponce prefque plus les
chapeaux. Les habiles fabriquans eftiment que les
peaux de chiens marins affinent davantage que la
ponce. Dlclionn. de Commerce. {D. J.')
Rober , le (Géogr. mod.) riviere d’Allemagne qui
coule dans l’archevêché de Trêves, 6c qui fe jette
dans la Mofelle à T rêves même; c’eft YEn.tbrus, ou
l’jErubris d’Aufone. {D. ƒ.)
ROBERVALLIENNES , Lignes , ( Géométrie.')
c ’eft le nom qu’on a donné à de certaines lignes courbes
qui fervent à transformer les figures ; elles font
ainfi appellées du nom de leur inventeur M. de Ro-
berval. Ces lignes contiennent des efpaces infinis en
longueur, 6c néanmoins égaux à d’autres efpaces
fermés de tous côtés. Les propriétés de ces lignes
font expliquées par M. de Roberval à la fin de fon
traité des indivifibles, imprimé en 1693 dans le recueil
intitulé divers ouvrages de Mathématique & de
Phyfique, par MM. de l’académie royale des Sciences.
L’abbé Gallois , dans les mém. de l’académie des
Sciences de Paris, pourl'année 1693 , prétend que la
méthode de transformer les figures, expliquée à la
fin du traité des indivißbles de M. de Roberval, eft la
même qui a été publiée depuis par M. Jacques Gregory
, dans fa géométrie unîvèrfelle, 6c après lui par
Barrow, dans fon livre intitulé lectiones geomctricce,
RO B
6c qu’il paroît par une lettre de TbriceUi, que M. de
Roberval étoit l’inventeur de cette méthode de tranfi
former les figures , par le moyen de certaines lignes
que Toricelly appelle lignes robervalliennes.
L’abbé Gallois ajoute qu’il eft fort vraiffemblable
que M. Jacques G regory, dans le voyage qu’il fit à
Padoue en 1668 , y apprit cette méthode , qui étoit
connue en Italie dès 1646 , quoique l’ouvrage de
Roberval n’ait été publié qu’en 1691.
M. David Gregory, zélé pour l’honneur de fon
frere, a tâché de réfuter cette imputation ; fa ré-
ponfe à l’écrit de l’abbé Gallois eft inférée dans les
Tranfadions philofophiques de l’année 1694; & celui
ci a répliqué dans les mémoires de L'académie des
Sciences de Paris 1703 . Chambers. (O)
R0 BERT1NE , f. f. terme de l'Ecole ; c’eft le nom
d’une thefe que foutiennent ceux qui veulent être
de la nfaifon de Sorbonne. Elle a pris fon nom de
Robert Sorbon, inftituteur de la Sorbonne.
ROB IA HE RB A , (H f i. nat. Botan. anc.') nom
donné par Paul Æginete oc autres anciens , à une
plante qu’on employôit en teinture. La grande ref-
femblance de ce nom avec le rubid que nous appelions
garance, a fait croire à plufiéurs modernes que
le robia des anciens étoit notre rubia; mais on n’a pas
pris gardequ’ils l’employoient pour teindre en jaune,
& que notre garance ne teint qu’en rouge. Le robia
herba eft vraiflemblablement le lutia herba des Latins,
notre herbe jaune , autrement dite gaude , dont les
Teinturiers font grand ufage pour teindre en jaune.
(D.R
OBIAS, {Hiß. nat.) pierre dont parle Pline,
6c que l’on croit être une pierre compofée de particules
glöbuleufes femblables à des oeufs de poifîon
ou à des graines. Voye? O olite & Piso lite.
RÜBIGALES, ou RUBIGALES , f. f. pl. {Antiq.
romaines.) en latin robigalia, ou rubigalia ; fête infti-
tuée par Numa, la onzième année de fon regne , 6c
que. les Romains célébroient en l’honneur du dieu
Robigus, pour lé prier d’empêcher la nielle de gâter
leurs blés ; cette fête fe faiioit le feptieme jour devant
les calendes de Mai, c’eft-à-dire le 25 d’Avril,
parce que dans ce tems-là la conftellatxon du chien ,
qui eft une conftellation malfaifante, fe couche, 6c
que de plus c’eft vers ce tems-là que ,1a rouille ou la
nielle a coutume d’endommager les blés qui font fur
terre. {D. A)
ROB IGU S, ou RUBIGUS, f. m. (Mithologie.)
dieu de la campagne 6c de l’Agriculture chez les anciens
Romains. C ’étoit ce dieu qu’on invoquoit pour
le prier de garantir les blés de la nielle, en latin fo-
bigo ou rubigo, 6c c’eft de-là qu’il avoit pris fon nom.
On lui facrifioit les entrailles d’un chien 6c celles
d’une brebis, félon Ovide ; 6c félon Columelle, un
petit chien nouvellement né. Numa Pompilius avoit
lui-même inftitué une fête & des fa'crifices à ce dieu.
Onuphrius Panvinius dit qu’il avoit à Rome un temple
& un bois dans la cinquième région de la ville.
Il avoit encore un autre temple fur la voie Nomen-
tane , hors la porte Capene.
Les Rhodiens invoquoient Apollon contre la nielle
ou rouille des blés, 6c ils donnoient à ce dieu le nom
de Erythibius, de épuSim, qu’ils difoient au lieu de
qui fignifie la nielle des blés. {H. J .)
ROBINET, f. m. (Hydn) eft une clé ou canelle
de cuivre qui s’emboîte dans un boiffeau du même
métal, que l’on tourne pour ouvrir ou fermer l’iffue
de l’eau qui va faire jouer une fontaine.
Il y a de plufiéurs fortes de robinets ; ceux à tête
quarrée, à branches ou à potence, 6c à deux ou trois
eaux ; enforte que fermant un je t , ils en ouvrent un
autre. Il eft effentiel que les ouvertures des robinets
foient proportionnées au diamètre de la conduite;
enforte qu’il paffe par le trou ovale de la canelle,
R O C
prefque autant d’eau que par l’ouvertUfè circulaire
du tuyau. Lorfque les robinets font placés près du
Jpaffin , ils doivent avoir pour- ouverture les trois
quarts du diamètre de là conduite, 6c ils feroient encore
mieux s’ils lui étoient égaux. Lorfque les robinets
font .éloignés du baflin, ils peuvent avoir un tiers
de moins d’ouverture que la conduite. (A)
ROBINIA , f. f. ( Botan. ) nom donné par Lin-
næus 6c Kivinus au genre de plante appelle faux acacia
par Tournefort, 6c fêgénéral des Botaniftes. En
yoiçi les caraderes félon le fyftème de Linnæus. Le
çaliçe particulier de la fleur eft petit, monopétale,
divifé en quatre feginens, dont il y en a trois fort
étroits, 6c un autre fupérieur quatre fois plus large,
mais ils font tous de la même longueur 6c légèrement
dentelé?. La fleur eft légumineufe. L’étendard eft
large, rond 6c obtus ; les aîles font de forme ovoïde,
oblonguè; le pétale inférieur de la fleur eft à demi-
orbiculaire, applati, obtus, 6c de même longueur que
les aîles. Les étamines font des filamens qui fe portent
en haut; leurs boffettes font arrondies; le germe
du piftil eft oblonp, 6c de forme cylindrique. L e ftile
çft chevelu, éleve en haut ; le ftygma eft très-délié,
6c placé au fommèt du ftile. Le fruit eft une groffe 6c
large gouflè, applatie, 6c néanmoins un peu bofiue ;
il ne renferme que quelques graines taillées en forme
de rein. Tournefort, injl. rei herb. pag. 4Z7. Rivin.
iv. 74. Linnæi, gen.plant, pag. 34 9..'.(D. J.)
ROBION , (le) ou REBRE , {Géogr. mod.) petite
riviere de France dans le Dauphiné. Elle a fa fource
près de Montmorin, forme deux branches qui baignent
la ville de Montelimart, 6c qui toutes deux,
vont fe jetter fur la rive gauche du Rhône. {D. J.)
ROBLE, f. m. {Hijl. nat. Botan.) arbre qui croît
au Chili ; le meilleur pour la conftruélion des vaif-
fèaux ; c’eft une efpece de chêne à écorce de liege,
comme l’yeufe ; il eft dur 6c fe conferve dans l’eau.
ROBORATIF, adj. {Gramm.) qui fortifie. Voye^
C orroboratif , ou Corroborans.
ROBORETUM, {Géogr. anc.) ville d’Efpagne,
félon l’itinéraire d’Antonin, qui la marque fur la route
de Bracara à Ajlurica, entre Pinetum 6c Compleutica,
à 36 milles de la première dè ces places, & à 29
milles de la fécondé. On ne connoît point aujourd’hui
cette ville. {D. J.)
" ROBRE, f. m. {Hi/l. nat. Botan.) efpece de chêne
qui croît dans les lieux montagneux. Il eft plus bas
que le chêne commun, mais gros 6c tortu ; fon bois
eft dur , fa feuille découpée en ondes aflez profondes*
& couverte d’un duvet mol ; fa fleur en chatons 6c
fon fruit plus petit qu’aucun chêne ordinaire. Il a des
galles 6c tous les autres caratteres du chêne.
ROBUSTE, adj . ( Gramm. ) qui eft fo r t , vigoureux.
On dit une plante robufle, un homme robijle,
une fanté robufle. Hobbs ayant remarqué que l’homme
étoit d’autant plus méchant qu’il avoit plus de
force 6c de paffion , & qu’il avoit moins de raifon ,
a défini le méchant, puer robujlus, un enfant robujle ;
définition courte , laconique 6c fublime.
RO C , f. m. grande mafTe oii bloc de pierre dure
enracinée profondément en terre.Foye{ Pierre. Ce
mot eft formé du mot grec pwf, rima, fente , crevaf-
fe , 6c eft formé de p»yvu/xa.i ,ye romps; d’où vient
fa x a , rivage pierreux.
Il y a différentes maniérés de rompre 6c de brifer
le roc , avec le bois, la.poudre à canon , &c. Voye1
C arrière , Bois, &c.
Nous avons des chemins , des grottes , des labyrinthes
taillés dans le toc. Voyeç R oute , G rotte ,
L a byr in th e, &c.
Alun de roc , ou de roche, voye^ A LUN.
Cryjlal de roche, eft une forte de cryftal qu’on fup--
pofe formé par la congélation du fuc pierreux qui
R O C
dégoutte des rocs 6c des cavernes. Hoye{ C rystal
& Sta la c t it e .
Sel dé roche * voyér Sel.
Roc d’issas , eu Blo c d’issas , {Marine.) voyei
Sep de drisse.
Ro c , f. m. {tttmtde Blafon.) ce mot fe dit d’un
meuble dont on charge les ccus , 6c qui repréfente
un roc ou la tour du jeu d’échecs , à la referve que là
partie d’en haut eft figurée avec deux crocs en forme
de crampons , qui ont leurs pointes tendantes vers
le bas. Le pere Meneftrier dit que le roc eft de fer
morné d’une lance de tournois, ou recourbé à la
maniéré des extrémités des croix ancrées. La mai-'
fon de Roquelaure porte d’azur à trois rocs d’argenté
ROCAILLE , f. f. ( Archit. hydraul. ) compofition
d’archite&ure ruftique qui imite les rochers naturels ,
& qui fe font de pierres trouées, de coquillages, 6c de
pétrifications de diverfes couleurs , comme on en
voit aux grottes 6c badins 6c fontaines.
On appelle rocailleur celui qui travaille aux ro-*
cailles.
Colonne de rocaille eft une colonne dont le noyaii
de tuf, de pierre ou de moilon, eft revêtue de pétri*
fications 6c de coquillages. Daviler. {U . J .)
RocailLe , f. f. ( Peinture fur verre. ) efpeces de.
petits grains de diverfes matières, ronds , verds ou
jaunes, qui fervent à mettre le verre en couleur.
Rocaille , f. f. ( Verroterie. ) petits grains de verroterie
qui s’enfilent en forme de chapelets, qui fervent
au commerce de l’Amérique 6c des côtes d’Afrique.
On les appelle ordinairement rajfade.
ROCAMBOLE , f. f. ( Botan. ) efpece d’ail fort
cultivé , nommé par Tournefort alium fativum attentai
, five alioprafum caulisJ'ummo circumvoluto, I. R,
U ■
C’eft une bulbe compofee de plufiéurs tubercules,
garnie à fa partie inférieure d’un grand nombre de
filets blanchâtres, 6c enveloppée de deux ou trois
peaux femblables à celles de l’oignon , d’un blanc
purpurin. Sa tige eft unique, de groffeur du petit
doigt, haute d’une à deux coudées. Ses feuilles, qui
font le plus fouvent au nombre de cinq, de la figure
de celles du porreau, enveloppent la tige jufqu’à
une certaine hauteur ; elles s’en féparent enfuite ,
penchent vers la terre , 6c ont une odeur qui tient
le milieu entre le porreau 6c l’ail. La partie fupé-
rieiire de la tige eft nue , verte, iiffe ; elle fe replie,
fait une ou deux fpirales comme le ferpent, 6c eft terminée
par une tête enveloppée dans une gaîne blanchâtre
6c alongée en maniéré de corne finiffant en
bec ; cette gaîne venant à s’ouvrir, laiffe voir de petites
bulbes ramaffées enfemble, d’abord purpurines,
enfuite blanchâtres , parmi lefquelles fe trouvent
des fleurs femblables à celles de l’ail. Toute la plante
refpire une odeur forte d’ail. On la cultive dans les
jardins pour l’ufage de la cuifine. {D . J .)
ROCCA-D’ANFO, ( Géog. mod.) petite ville d’Italie
, dans l’état de Venife , fur le bord feptentrio-
nal du lac Idro, au Breffan. Elle eft munie de quelques
fortifications. Long. 28. 4. lat. 4J. 48. {D. J.)
RO CE, voyeç V angeron.
ROCHAN, voyei Merle.
ROCHE, f. f. ROC ou ROCHER , {Gram. ) c’eft
une mafTe de pierre qui s’élève au-deflùs de la furfa-
ce de la terre ou de la mer, vers les côtes 6c les îles ,
6c qui caufe fouvent les naufrages des vaifleaux, ou
qui les détourne de leur droite route.
Roches molle s, voye1 Cayes.
Roche, f. f. {Archiucï.) c’eft la pierre la plus ruftique
6c la moins propre à être taillée. Il y a de-Ces
roches qui tiennent de la nature du caillou, & d’autres
qui fe délitent par écailles. On appelle roche vive la
roche qui a Tes racines fort profondes, quin’eft point