après fon ëie£lion. Suppofé qu’il n’ait pas l’âge de
dix-huit ans , & qu’avant que de l’avoir atteint, il
parvienne à l’empire, on lui impofe la condition de
» ’agir en qualité d’empereur, que fous l’autorité des
vicaires de l ’empire , comme les tuteurs, jufqu’à ce
qu’il aitles années de majorité fixées par la bulle d’or,
lès aétes néanmoins & les ordonnances doivent être
rendus en l'on nom.
Le roi des Romains eft traite de majeflî royale par
tous les princes , & dans les cérémonies ; il marche
au côté gauche de l’empereur, un pas ou deux derrière.
Quand il s’y trouve feul, le maréchal de la
cour ne porte l’épée devant lui que dans le foùrreau,
au lieu qu’on la porte nue devant l’empereur. Le même
roi traite l’empereur de majeflé , ÔC l’appelle fon
feigneur, mais l’empereur ne le traite que de dilec-
tion.
‘ Comme la bulle d’o r ,quand il s’agit d’élire un empereur
, parle feulement d’ élire un roi des Romains
futur empereur ; c’eft toujours une condition préliminaire
, que le fujet à qui on deftine l’empire , foit
choili 8c déclaré roi des Romains par les éleôeurs ,
ainfi que nous l’avons vu pratiquer dans les deux
dernieres éleftions. Heifs, hiß. de l'empire, t. III.
R o i , pie de <, on dit en France, pii de roi, qui eft
une certaine mefure, dont la longueur efl: déterminée
par tout le royaume par l’autorité du prince. On
lui donne ce nom pour le diflinguer du pic de ville,
qui n’eft pas le même dans toutes les villes du royaume
: c’eft pourquoi les Mathématiciens fe fervent
toujours du pie de roi.
Un pendule long de 5 pies de roi fait en une heure
1846 vibrations fimples ; l’on pourroit donc retrouver
, par le moyen du pendule , la longueur du pii
de roi, fi cette mefure venoit à être perdue ou altérée.
Voyt^ Pié , Mesure , Pendule , &c. {E)
R o i rendu , jeu du, c’eft un jeu qui fuit prefque
en tout les réglés 8c la maniéré de jouer le quadrille,
à la réferve qu’il eft libre à celui qui a le roi appellé,
de le rendre a celui qui l’appelle , qui doit en échangé
lui donner un carte de fçn jeu.
Ce jeu ne fe joue de la forte, que pour empêcher
qu’on ne joue de petits jeux, ce qui ôte beaucoup de
l’agrément du quadrille ordinaire, 8c fait que cette
maniéré de jouer plus gênante, a trouvé plus de par-
tifans parmi les perfonnes d’un amufement plus fé-
rieux.
Ce quadrille ne différé aMolument de l’autre qu’en
ce qui eft permis à celui qui a le roi appellé, de fe
rendre à l’hombre , ce qui fait qu’il y a quelques régies
particulières. Celui qui a le roi appellé à mauvais
jeu, peut rendre le roi appellé à l’hombre, qui
doit lui donner en échange telle carte que bon lui
femblera de fon jeu , 8c chaque joueur eft en droit de
voir la carte échangée.
Celui q u i, ayant la carte appellée, auroit beau
je u , 8c rendroit le roi pour faire perdre l’hombre ,
feroit la bête, fans que l’hombre fut exempt pour cela
de la faire auffi, s’il ne gagnoit pas le jeu. Il faut que
le roi appellé ait trois mains pour être dans ce cas.
Celui à qui l’on a rendu le roi eft obligé de faire
fix mains avec ce fecours,tous les joueurs étant réunis
contre lui.
Il ne partage avec perfonne s’il gagne, & paie feul
s’il perd.
L’on ne peut point rendre le roi à celui qui joue
avec fpadille forcé, il y a des maifons où l’on rend
toujours le roi appellé, 8c où celui qui joue , joue
toujours feul, 8c le dernier eft obligé de jouer fi tous
les autres ont paffé,. en appellant un roi qu’on lui
rend, en fpadille fi l’on en eft convenu.
‘ Roi au jeu des échecs, eft la première & la principale
piece du jeu. C’ eft de la perte de cette piece que
dépend la perte de la partie ; c’eft encore elle qui la
fait finir. Le roi fe place au milieu du da mier fur la
quatrième café blanche ou noire , félon fa couleur*
Quant à fa marche , elle eft fort grave, il ne va jamais
que de café en ca fé, en droite ligne 8c obliquement
, devant, derrière, à côté , lorfqu’il ne trouve
point d’obftacles qui l’arrêtent. Il ne fait qu’un pas à
la fois, à moins qu’il ne faute ; voye{ S a u t e : pour
lors il peut fauter deux cafés feulement de fon côté,
ou de celui de la dame ; car le faut de trois cafés n’eft;
plus ufité.
Quand le roi faute de fon côté , il prend la place
de fon chevalier, 8c fa tour fe place, auprès de lui à
la café de fon fou.
Si c’eft du côté de la dame qu’il faute. , il prend la
place de fon fou , 8c la tour de ce côté prend la café
de la dame.
Il y a cinq chofes au jeu des échecs qui empêchent
le roi de fauter: i° . s’il fe trouve quelque piece entre
lui 8c la tour ; 20. auand cette tour a changé de
place ; 30. fi le roi a été obligé de fortir de fa place ;
40. s’il eft en échec , 8c 50. lorfque la café au-deffus
de laquelle il veut fauter, eft une de quelque piece.
de fon ennemi, qui pourroit le faire échec en paffant.
Quoiqu’il foit permis aux rois de fe remuer de tous
côsét, ilsne peuvent néanmoins jamais fe joindre , il
faut qu’il y ait au-moins une cale de diftance entre
eux : 8c quand chaque roi eft en marche, il prend,
fi bon lui lemble, toutes les pièces qui fe rencontrent
dans fon chemin.
ROIDE , adj. ( Gram.) qu’on ne peut fléchir. On
dit un bâton , un bois roide ; un refl'ort roide ; un
cadavre roide ; un membre roide de froid ; un efcalièr
roide, alors roide fe prend pour droit 8c difficile à
monter ; une montagne roide ; un cara&ere dur 8c
roide ; un ftyle roide, une voix roide.
R o i d e , ( Maréchal.) fe dit du col 8c des jambes du
cheval ; du co l, quand le cavalier ne peut le faire
plier , & des jambes, lorfqu’elles font fi fatiguées ,
qu’à peine peut-il les plier un peu en marchant.
ROIDEUR, f. f. (Gram.) inflexibilité d’une chof®
dont il eft difficile de déranger la dire&ion des parties
fur fa longueur. On dit la roideur d’une lame, d’un
fléau , d’une branche ; 8c au figuré, la roideur de
fon efprit, de fon caraélere, de là voix, &c.
ROIDIR , v . a£h {Gram.') être ou rendre roide.
Les mufcles fe roidiffent dans- les pallions violentés.
L’air humide roidit les cordes tendues ; il fe roidit
contre l’évidence. Il faut fouvent fe roidir contre le
torrent général, contre les pallions. Il eft naturel à
l’homme, que la nature a créé libre, de fe roidir contre
l’autorité ; c’ eft la raifon qui lui en fait connoître
les avantages,qui le foumet au poids de la chaîne, &
qui l’empêche de la fecouer.
ROINE-BLANCHE , {Hiß. de France.) on appel-
loit autrefois roincs-blanches les reines veuves , ou à
caufe de leur coëffiire blanche , ou en mémoire de
Blanche de Caftille, veuve de Louis VIII. 8c de Blanche
d’Evreux , veuve de Philippe de Valois. { D . J .j
RO IO C , f. m. {Hiß. nat. Rot.) genre de plante à
fleur monopétale , en forme d’entonnoir, profondément
découpée, 8c placée fur de petits embryons réunis
de façon qu’ils ont la forme d’une petite tête :
l’ombilic de chaque embryon eft attache comme un
clou à la partie inférieure de la fleur. L’embryon
devient dans la fuite un fruit mol & anguleux, qui
renferme une femence dure 8c anguleufe. Les fruits
du roioc font réunis en un corps rond qui reffemble
à un peloton. Plumier, nova plant, amer, généra. Voyer
P l a n t e .
ROISË,f. f. {Gram.) dans la baffe latinité, rothorium
rouiffoir en quelques provinces, 8c rotheur en d’autres,
eft une foffe où l’on met pourrir à demi le chanvre,
afin que la filaffe puiffe s’en détacher. L’aâion de
telle eau que ce foit fuffit pour opérer cette pourriture
;
turè ; îl eft même des pays où l’on fe contente d’expo
fer le chanvre à la rofée ; ce qui fans doute étoit
autrefois l’ufage le plus général, puifque, fuivant les
étimologiftes, rouis dérive à rore.
Dans le pays où l’impreflîon de la rofée ne fuffit
pas , on y fupplée en y laiffant féjourner le chanvre
dans des eaux mortes , mais les plus claires qu’il foit
poffible de les choifir. Ce féjour eft de 8 jours, plus
ou moins, félon que la chaleur plus ou moins grande
accéléré plus ou moins la pourriture du chanvre
.Le choix des eaux mortes pour cette opération,
n’eft pas une preuve que les eaux vives ne lui con-
vinffent autant, 8c peut-être mieux. Ce choix n’eft
point libre : les plus anciens réglemens fur le fait des
eaux ont pris les plus grandes précautions pour éloigner
les chanvres des rivières 8c des. eaux courantes.
Salubritatem aeris , portent les anciennes conftititrions
du royaume de Sicile, divino judicio referatam
in quantum poÿumus, jludio provifonis nofircefiudemus
confervare : mandantes ut nulli amodo liceat, in aquis
currentibus lin uni aut cannabum ad maturandum pone-
re , nè ex eo, proue certd didicimus, aeris difpojitio cor-
rumpatur ; quod j i fecerit, linumipfum aut cannabum
amittat.
La vieille charte normande avoit la même difpofi-
tion , ch.yij. en ces termes. Rothoria in aquis defuen-
libus fieri non pojfunt, curn illis aquoe fnqumtiùs cor-
rumpantur : ce que l’ancienne coutume de Normandie
avoit cOnferve en défendant, première part. 1.
ch. xvij. que l on ne fit roteurs, ne chanvrer rotr en eaus
courantes, par quoi nefoyent fpuventes fois corrompues,
f i que les poiffons en meurent. Ce qui a paffé dans la
nouvelle coutume, par laquelle, pour prévenir les
entreprifes des particuliers qui, en détournant l’eau
des rivières, 8c en 1 y faifant rentrer après qu’elle
avoit abreuvé leurs roij'es, avoient trouvé le moyen
d’éluder la lo i, ftatue, art. 20$. rotheurs ne peuvent
être faits en eaux courantes , c’eft aulcun veut détourner
eau pour én faire , il doit vuider l'eau dudit rotheur,
enjorte que l'au d’icelui rotheur ne puiffe retourner en la
riviere, Sur quoi M . Jofias Berault, confeiller à la table
de marbre du parlement de Rouen , obferve en
fon commentaire fur la coutume de Normandie, que
les rotheurs font mourir le poifl'on \ parce que les lues
groffiers que le chanvre a tirés d’une terre très-forte
par elle-même 8c extrêmement chargée de fumier,
enivrent le poifl'on , 8c portent la mortalité dans les
nvieres : pourquoi , ajoute-t i l , les officiers des eaux &
forets doivent y veiller comme fur une des chofes de leur
minifere les plus intérefantes pour le bien public.
Ces attentions ne font point particulières à la coutume
de Normandie: celles deBourbonnois, art. 162.
ch Xlv. d’Amiens, tit. art. 243. de Haynault,
ch. x . art. /6V de Mons ; ch. liij. an. G. de L ille , tit. ,.
arf 1 ‘ ">^?c' portent les memes diipo lirions auxquelles
e t conforme l’art, y. du réglement général de la table
de marbre de Paris, du 1 5 Mai t <8 5, relatif à un
y re t du meme fiege, du 26 Juillet 15 5 7 , portant
defenjes G* inhibitions de faire rouir aucuns chanvres &
ULSf & demettf aucune chauly, tannerie , ou autres
c loja portant poij'on, dans les étangs ou marais publics,
ou meme dans les eaux particulières, parce oue cela cor-
Jompt eau, enfuite l'air , 6- fait mourir Uporffon.
En conformité de toits ces réglemens, àufli pofitifs
!aJlsM lfs difpofitions, que clairement motivés or.t
. , f rc” dus plufieurs arrêts du confiai, rapportés en
la conférence de l’ordonnance de 166« , édit. in l4 °.
contenant les lots torellieres de France.
H H B H H f U B £*e lou‘1' des chanvres dans les ■BHDh I éaux — M1 Im Ü M Partle droit public dé. la France. Ce
eue es S B H S p0ur le ro,li«'oment des ctarivres
q les eauxaroites , ou celles qui étant tirées d’Ürie
riviere ou eau courante fe perdent flans des terreins
plus bas, ÔC ne retournent plus à la riviere, ou s’y
rendent par un circuit, dont la longueur leur donne
le tems de depofer les fucs dangereux dont elles fe
font chargées par leur féjour dans la roife.
La connoiffance des obfervations qui ont fervi de
bafe à toutes les lois que je viens de rapporter, au-
roient pu éclairer fur un phénomène qui a mérité l’attention
de l’académie des Sciences de Paris.
If eft arrivé récemment que les eaux de la Seine
étant très-baffes , fe font chargées infenflblement de
principes de corruption, qui répandirent à Paris une
efpece d’epidemie. Les médecins ne prirent point le
change fur la caufe du mal ; ils l’attribuerent unanimement
à une efpece d’infeétion qu’avoit contra&é
le peu d’eau qui reftoit dans la riviere. Mais d’où venoit
cette infeftion ? Etoit-ce du défaut ou de la lenteur
de la circulation de l’eau. ? Etoit-ce des immondices
que la Seine ne pouvoit plus abfofber 8c dépo-
fer , & c } les avis étoient incertains8c partagés; enfin
un des membres de l’académie des Sciences remonta
la Seine, l ’analyfa, l’obferva, crut découvrir la fource
du mal dans certaines plantes aquatiques qui s’étoient
emparees du lit que la riviere leur avoit abandonné,
8c conftata cette découverte par un favant mémoire
inféré dans les recueils de Vacadémie.
Mais toutes les eaux mortes étoient defféchées par
l’ardeur de l’été de cette année. Les eaux courantes
roulant à peine dans leur l i t , ne pouvoient fournir
à l ’abreuvement des roifes, & la néceflité força de
mettre rouir les chanvres dans les rivières mêmes 8c
dans les ruiffeaux. Que l’on fe repréfente maintenant
les ruiffeaux, les fontaines, les rivières qui portent
leurs eaux dans la Seine , le lit même de ce fleuve
depuis fa fource, rempli de chanvre pendant les mois
du travail & l’on imaginera aifément pourquoi, 8c
pendant ces deux mois ,l’eau de la Seine a été corrompue
au point d’imprégner des fucs groffiers 8c putrides
dont elle étoit chargée , les plantes, même les
plus infipides de leur nature. Ainfi, l’on peut comparer
les recherches de l’académicien fur ce phénomène
, aux efforts que faifoit un ancien philofophe
pour découvrir la caufe du goût mielleux 8c des parties
mellifiques qu’il avoit découvertes dans une fou-
pe qui avoit été préparée dans un pot où il y avoit
eu du miel. De tout ce qui vient d’être dit fur cet article
, il réfulte que les raifons 8c le choix de l’eau
pour les abreuver méritent toutes les attentions qu’ont
rapportées nos anciennes lois peur les écarter
des rivières 8c des eaux courantes. Cet article efl de
M. Grosley , avocat à Troyes.
RO ITE LE T , R O I , RO ITE LAT, Ro t to le t ,
Rebetre , Farfonte , Fovette rousse, Beri-
ch ot , Beu r ich on , Boeuf de D ieu , f. m. paffier
troglodites , { Hifl. nat. Ornitholog. ) oifeau qui pefe
trois gros ; il a un peu plus de quatre pouces de longueur
depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité de
la queue , 8c fix pouces d ’envergure. Le cou, le dos
8c les aîles font d’une couleur brune rouflatre ou châtain;
celle du croupion 8c de la queue eft encore plus
rouffâtre , 8c il y a fur les aîles 8c fur la queue des
taches tranfverfales noirâtres. La gorge eft d’un blanc
rouffâtre ; le milieu de la poitrine a une couleur blanchâtre
; les côtés du corps 8c le ventre ont des lignes
tranfverfales noires fur un fond de couleur blanche
rouffâtre ; le bas-ventre eft d’un brun rouffâtre ; les
plumes du fécond rang de l’aîle ont à leur extrémité
trois ou quatre petites taches blanches, on en voit
auffi de pareilles fur les plumes qui couvrent la queue.
Il y a dix-huit grandes plumes dans chaque aîle, 8c
douze dans la queue ; cet oifeau la tient ordinairement
relevée. Lq bec a un demi-pouce de longueur ;
il eft mince, jaunâtre par-deffous, 8c brun par-deffus.
L’iris des yeux a une couleur de noifette ; le dedans
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