
plus diftin&e que dans les autres livres dès Hébreux
; mais Grotius avance tout cela fans preuves.
Grot. prtefit. in fapieni.
Cornelius-a-lapide croit que le liv*re de là fagefje a
été écrit en grec par un auteur juif, depuis la captivité
de Babylone vers le tems de Ptolémée Philadel-
phe, roi d’Egypte, 6c il foupçonne que ce pourroit
bien être un des feptante interprètes , parce qu’au
rapport d’Ariftée, ce prince propofa à chacun de
ces interprètes une queftion touchant le bon gouvernement
de fon état ; ce livre pourroit donc être
un recueil de leurs réponfes , ou avoir été écrit par
un feul d’entre eux à cette occafion.
Le livre de la fageft'e n’a pas toujours été reçu pour
canonique dans l’églife ; les juifs ne l’ont jamais reconnu
; plufieurs peres 6c plufieurs églifes l’ont re-
jetté de leur canon. Lyran même , 6c Cajetan ne le
reconnoiffent pas comme inconteftablement canonique
; mais d’un autre côté , plufieurs peres l’ont
connu 6c cité comme Ecriture fainte. Les auteurs fa-
crés du nouveau Teftament, y font quelquefois al-
lufion; les conciles de Carthage en 337 , de Sardi-
que en 347 , de Conftantinople, in Trullo, en 6 9 1 ,
le xj. de Tolede en675, celuideFlorence en 1438,
6c enfin celui de Trente, fep. 4. l’ont expreffément
admis au nombre des livres canoniques.
Les mufulmans attribuent le livre de la
leur philofophe Locman , qui n’etoit pas, difent-ils,
nabi ou prophète, mais feulement hakim, ç’ eft-à-dire
fage. Calmet, Diction, de la Bibl. corn. III. pag. 424.
& fuiv, (H )
SAGGIO, f. m. ( Commerce.) petit poids dont on
fe fertà Venife. C ’eft la fixieme partie de l’once de
cette ville ; cette livre a onze onces , chaque once
ûxfaggio, 6c chaque faggio vingtearats.. D i cl. de
Com. G' de Trév.
SAGGONAS, f. m. (Hijl. mod.) ce font les prêtres
ou chefs d’une feâe établie parmi les negres
des parties intérieures de l’Afrique, 6c que l’on nomme
belli. Cette feâe fe confacre à l’éducation de la
jeunéffe ; il.faut que les jeunes gens aient paffé par
cette école pour pouvoir être admis aux emplois civils
& aux dignités eccléfiaftiques. Ce font les rois
qui font les fupérieurs de ces fortes de feminaires ;
tout ce qu’on y apprend fe borne à la danfe , ’à la
lutte, la pêche, la chafle ,. 6c fur-tout on y montre
la maniéré de chanter une hymne en l’honneur du
dieu Belli ; elle eft remplie d’expreflions obfcenes,
accompagnées de poftures indécentes ; quand un
jeune negre a acquis ces connoiffances importantes ,
il a des privilèges confidérables, & il peur afpirer à
toutes les dignités de l’état. Les lieux 011 fe tiennent
ces écoles , font dans le fond des bois ; il n’eft point
permis aux femmes d’en approcher , 6c les étudians
ne peuvent communiquer avec perfonne, fi ce n’eft
avec leurs camarades , <k les maîtres qui les enfei-
gnent;. pour les diftinguer , on leur fait avec un fer
chaud des cicatrices depuis l’oreille jufqu’à l’épaule.
Lorfque le tems de cette fingulîere éducation eft fini,
chaque fagonna remet fon éleve à fes parens, on célébré
des fêtes» pendant lefquelles on forme des dan-
fes qui-ont été apprifes dans l’école ; ceux qui s’en
acquittent bien reçoivent les applaudiffemens du
public, ceux au-contraire qui danfent mal font hués
fur-tout par les femmes.
Le dieu Be lli, fi refpe&é par ces negres , eft une
idole faite par le grand prêtre, qui lui donne telle
forme qu’il juge convenable ; c’eft fuivant eux un
myftere impénétrable que cette idole, auffi n’en parle
t-on qu’avec le plus profond refpeét ; cependant
ce dieu ne dérive fon pouvoir que du roi ; d’où l’on
voit que le fouverain eft parvenu dans ce pays à fou-
mettre la fuperftition à la politique.
SAGHALIEN, ( Géog. mod. ) ville de la Tartarie
chinoife orientale , dans le gouvernement de Teitci-
ca r, fur la rive droite du Saghalien, dans une plaine
fertile. Lotit. Jo., 2. (D . J.)
SAGHED , adj. ( terme de Relation) titre que les
rois d’Ethiopie ont pris dans le feizieme fiecle, 6c
qui dans la langue du pays veut dire grand, auguße,
vénérable ; 6c cependant ils n’ont aucune de ces
qualités , car ils font petits , vilains & méprifables. U HmHMHm WÊ SAGHMANDAH, ( Géog. mod.') ville d’Afrique
en Nigritie, dans la province d’Ouangara, fur la
rive feptentrionale du Niger; (D . J.\. ,
S AGINA , f. f. ( Hiß. nat. Botaji. ) genre de plante
dont voici les caraâeres, fuivant le fyftême de
Linnaeus. Le calice eft à quatre feuilles qui fubfif-
tent après que la fleur eft tombée. Ces feuilles font
ovales, creufes & déployées ; la fleur eft compofée
de quatre pétales ovoïdes, obtus, plus courts que les
feuilles du calice, mais également déployés ; les
étamines font quatre filets capillaires, à bofléttes arrondies
; le germe du piftil eft de figure fphérique ;
les ftiles font quatre ,. de forme applatie 6c recourbée
, ils font couverts de duvets ; les ftigma font
fimples, le fruit eft une capfule ovale contenant quatre
loges; les graines font nombreufes, très-petites,
6c attachées au placenta. Linnæus . gen.pl.pag. 55. HE SAGITTA, f. f. (Hiß. nat. Bot. ) genre de plan-*
te , Vulgairement nommée queue d’aronde, 6c dont
voici les cara&eres. Sa racine eft fibreufe , épaife ,
fongueufe 6c rampante; fes feuilles prennent avec le
tems la figure de l’extrémité empennée d’une fléché ;
fa fleur eft tripétale comme celle du plantin aquatique
; fon fruit eft un amas de fémences comme la
fraife.
Toutes les.efpeces de fagitta ont été rangées par
Tournefort, inter ranunculos'palußres folio fagittato,
e’eft-à dire parmi les renoncules de marais à feuilles
faites en fléchés. (D. J.)
SAGITTAIRE , f. m. ( Mythol. aßron.) conftella-
tion , ou neuvième ligne du zodiaque : les uns di-
fent que lefagittairc eft Chiron le centaure : d’autres,
que c’eft P rocus, fils d’Euphème, nourrice des mules
; qu’il demeuroit fur le Parnaffe, faifoit fon occupation
de la chafle , 6c qu’après fa mort, à la priere
desmufes , il fut placé parmi lesaftres. (D . J.)
SAGITTANE, fagitalis futur a , (Anatomie) c’eft
la fécondé des vraies futures du crâne. Voye{ Plane.
cPAnat. 6c Suture. Elle eft placée le long de la partie
moyenne 6c fupérieure de la tête, & fe continue
quelquefois jufqu’à la racine du nez ; elle prend ce
nom fagittane du latin fagitta , parce qu’elle reflem-
ble à une fléché.
M. Hunauld a fait voir à l’académie des Sciences,
le crâne d’un enfant de 7 ou 8 ans, oii il ne paroif-
foit aucun veftige de la future fagittale, & de la coro-
nale, ni en dehors ni en dedans; par conféquentl’os
coronal 6c les pariétaux s’étoient réunis avant le
tems , outre que leur réunion prématurée refiftoit'à
l’accroiffement que le cerveau devoit encore prendre
; mais dans la furface concave du coronal & des
pariétaux de cet enfant , il s’étoit creufé des traces
plus profondes qu’à l’ordinaire, des circonvolutions
du cerveau qu’ elles fuivoient. Acad, des Sciences,
an• ‘7 3 4 - ( H . J . )
SAGITTARIA, f. f. ( Botan. exot. ) c’eft la canna
indica, radice albâ, alexipharmaca, Raii, hift. 3.773 •
Arundo indica, auguftifolia , fiore rutilo, pedicülis
donata, Hift. Oxon. 3. 250. Cette plante a la racine
genouillée de la grofleur du pouce, blanche & de figure
conique ; des intervalles que les noeuds laiflent
entre eux, il part de chaque jointure plufieurs fibres
par le moyen defquels la plante fe nourrit ; la racine
pouffe plufieurs feuilles de trois pouces de long ;
les feuilles extérieures embraffent celles qui font au-
dèdans, 6c font environnées d’un anneau blanc dans
l’endroit oii elles fe joignent » elles font minces , fi-
breufes, herbacées, & d’un jaune verdâtre. M. Hans-
Sloane a remarqué qu’on la cultivoit dans les jardins
à la Jamaïque & aux îles Caraïbes. Elle a paffé de
la Jamaïque, dans l’île de S. Domingue ; on en a
fait beaucoup de cas à caufe de la propriété alexi-
pharmaque qu’on lui attribue. (D . J. )
S A GM E N , f. m. ( ufage des Rom. ) ce mot, dans
Tite-Live , .défigne une herbe que les ambaffadeurs
portoient avec eux. On croit que cette herbe étoit
de la véracine , parce que Lucien dit que les Perfes
en donnoient à leurs ambaffadeurs. (D. ƒ.)
SAGNAG , ou SAGANAC , ( Géog. mod. ) ville
d’Afie auTurqueftan , félon d’Herbelot, qui dit que
le fultan de Kouarezm, prit cette ville fur Tamer-
lan, l’an 547. de l’hégire. (Z>. /.)
SAGOCHLAMYS, ( Littéral. ) forte de vêtement
qui tenoit en partie de la (zyç,ftgum, 6c en partie du
liirtout que portoient les gens de guerre & les voyageurs
, & qu’on nommoit chlamys. Voyt^PYTlscus.
SAGONE , (Géog. mod.) Sagona difrutta , ville
entièrement ruinée de l’île de Corfe , dans fa partie
occidentale , entre Calvi au nord, 6c Ajazzo au
midi. Elle conferve toujours le titre d’évêché , dont
l’évêque réfide au bourg de Vico , qui en eft voifin,
& où on a transféré la cathédrale. Il eft fuffragant de
Pife. Long. 26V 20.. lat. 4/. 58. (D . J.), ^;;î
SAGORA, (Géog. mod.) petite ville de Turquie ,
en Europe, fur la mer Noire, entre les villes de Sta-
gnara & de Siffopoli. Niger croit que c’eft le Tky-
nias des anciens, ville de Thrace fur les bords du
Pont-Euxin.
SAGOU , f. m. ( terme de Relation.) efpece de fécule
defféchée qu’on tire dans les Indes orientales ,
delà moelle d’une efpece de palmier nommé {agu.
Voye1 ZAGUi
Leshabitans , après avoir coupé l’arbre , le fenT
dent parle milieu en cylindre , 6c en tirent toute la
moelle dont il eft plein. Iis hachent cette moelle
jufqu’à ée qu’elle foit réduite, en poudre dans un fas
qu’ils pofent furune cïivette ;à mefure qu’il eft plein,
ils tarrofent d’eau, & l’eau en dégageant la. moelle
farineufe d’avec l’écorce du bois , tombe dans la cuvette
par une rigole où elle fe dégorge en laiffantfon
marc au fond. Ce marc étant fec, imite la farine ,
6c c’en eft effectivement. Les habitans en font: une
pâre avec de l’eau , 6c cuifent cette pâte dans des va-
les de terre pour leur nourriture. ( D. J.)
. SAGOUIN, voye[ Sin g e.
bAGRA , ( Géog. anc. ) rivierë de la grande Grece',
dans la Locride. Cette riviere, dit Pline , liv. III. c.
-V. eft mémorable. Strabon en parle aufli, 6c remarque
que ce nom eft du mafculip'; ce qui eft en effet af-
fez rare dans les noms de rivières. Sur le bord de cette
riviere étoit un temple des deux freres Caftor 6c Pol-
» où d ixmilleiocres, affiliés des habitans de Rhe-
giiim, défirent cent trente mille crotoniates en bataille
rangée. D e-là vint le proverbe employé quand-
quelqu’un refufoit de croire une chofe, cela efiplus
vrai que la. bataille de La Sagra. Strabon ajoute : on
fait un conte à ce ïujçt ; on dit que le même jour, la,
nouvelle en fut portée à ceux qui affiftoient aux jeux
ôiympiques. Cicéron répété ce conte, dans fon livre
de la nature des dieux - mais il l’accompagne auffi id’un.
on dit. Le nom moderne de cette riviere eft Sagnanp.,
_ SA CR E, le , ( Géog. mod. y petite riviere.de la
1 ^ a rie Crimée ; c’eft le Sagaris d’Ovide ' 6c\’Aga-
tos dePtploniée. , ’ ........ , i
r A, Géogr..mod.) ville de Portugal, daqs
. garve , à. une lieue & demie, du cap Saint—Vin^
cent, projiiontoriumfacrum, & à 45. au midi de Lifo
penne. Ede fut fondée au commencement du xv.
Tome XIK
fiecle par l’infant dom Henri, fils dit roi Jean I. Elle
a un port d’où ce prince envoya des flottes pour cher*-
cher de nouvelles routes-vers les'Indes orientales. Il
y a toujours garnifon dans la fortereffe, Long. 8. 42;
lotit. 36V5ÿ. (D . J.) .
SAGUENAY, l e , (Géog. mod.) riviere de l’Amérique
feptentrionale , dans la nouvelle France , au
Canada proprement dit. Elle fort du lac Saint-Jean^
où fe jettent plufieurs rivières , 6c fe perd dans le
grand fleuve de Saint- Laurent , à Tadouffac. Elle eft
fpacieufe, & en certains endroits profonde, dit-on,
de quarante braffes.
SAGUINAM, ( Géog. mod. ) baie de la nouvelle
France , dans l’Amérique feptentrionale, fur la côte
occidentale du lacHuron. Elle a fept lieues d’ouverture
, 6c trente de profondeur. Le fond de cette baie
préfente un beau pays. ( D. J.)
SA G UM , f. m. (Hift. anc.) vêtement des anciens
Gaulois ; il s’attachoit au bas de la cuiraffe ; il coù-
vroit la cuiffe, 6c foutenoit l’épée.
. SAGUNTIA , ( Géog. anc.) ou Seguntia, ancienne
ville de l’Efpagne tarragonoife , au pays des
Arevaques, félon Pline, liy. III. ch. iij. Ptolomée ne
la connoit point ; mais Tite-Live la nomme Seguntia
Celtiberüm. Une infeription de Gruter, p. 324.
n°. 2 . porte :
C. Atilio. C. F. Quir. Crajfo. Segontino.
Antonin met cette Segontia, 6c encore une autre
ville de même nom , fur la route de Mérida à Sarra-
goffe ; la première , qui eft celle-ci, entre Complu-
tum, Alcala de Henarés 6c Bilbili. (D . J.)
SAGUNTUM , (Géog. anc.) Sagonte, ancienne
ville d’Efpagne, au pays des Hédétains, félon Ptolomée
, liv. PI. c. ij. Elle étoit à près de trois milles de
la mer, fi Ton en croit Tite-Live ; liv. X X L c. vij.
6t à trois milles entiers, félon le calcul de Pline, liv.
III. c. iij.
Rien de plus fameux que le fiege ck la prife de Sa-t
gonte dans l ’hiftoire romaine. Cefutparces hoftilités
qu’Annibal engagea la fécondé guerre punique. Les
Carthaginois la pofféderent huit ans ; les Romains la
reprirent fur eux , 6c en firent une colonie romaine»'
C ’eft pourquoi elle eft nommée par Pline, liv. III.
c. iij. Saguntum , civium romanorum oppidum ^ fide
nobile.
Sa fituation près de la mer eft marquée fur une médaille
de Tibere ; on y voit une galeire avec ce mot
Sag. 6c les noms des duumvirs ; 6c fur une autre médaille
du cabinet du roi alléguée par le pere Hardouin,
on lit Sagunt. avec une galere de même. Cette ville
s’appelloit. également Saguntum 6c Saguntus. La ville
de Moviedro occupe à-peu-près laplace de l’ancienne
Sagonte.
On a découvert près de cette ville , fur le grand
chemin au mois d’Avril 1745 , un pavé de mofaï-
que qu’on croit savoir fervi au temple de Bacchus ;
cette mofaïque, quieft inconteftablementun ouvrage
romain, ne paroit pas avoir été faite dans un fiecle
où les. arts fùffent en vigueur; 6c quoiqu’ils ne fùf-
fent pas fort avancés dans le tems que*ïa république
fubfiftoit encore , on n’oferoit afl’urer que cet ouvrage
ait été fait par les premiers Romains qui s’y*
établirent après la prife de cette ville par Scipion.
SA G Y L IUM , ( Géog. anc. ) ville d’Afie dans la
Phazémonitide, petite contrée du Pont, au voifinage
du territoire d’Am a fa fé lo n Strabon, liv. X I I . p.
SGo. Cette ville- étoit au haut d’une montagne fort
efearpée , fur ,ié fommet de laquelle il y avoit une
citadelle qui fournifloit de. l’eau en abondance.
SAHABI, (Hijl. du mahométifme. ) les fahabi ou.
fahaba, font les compagnons de Mahomet ; mais il
eft impoffible d’en déterminer le nombre, à-caufe
Rrr