1î 5 S A I
-pofe fur un genou qu’ on a garni de linge en plufieurs
doubles ; on applique la ligature au-deffus des malléoles
; on remet le pié dansl’eaupendant qu’on prépare
la lancette qu’on met à la bouche. On retire le pié,
on en applique la plante contre le genou ; on cherche
un vaiffeau, on l’affujettit après avoir fait quelques
iriélions, 6c on l’ouvre en évitant de piquer le période
fur la malléole, ou les tendons fur le pié. L ’on
remet le pié dans l’eau ; & lorfqu’on juge avoir tiré
la quantité fuffifante de fang , on ôte la ligature, on
elfuie le p ié , on applique la compreffe, 6c on fait le
bandage appellé étrier. Foye^ E t r i e r , On doitfaigner
de la main gauche au bras 6c au pié gauches, & de
la main droite au bras & au pié droits.
Les accidens de la faignée font légers ou graves.
Les légers font la faignée blanche, lorfqu’on manque
d’ouvrir le vaiffeau faute des attentions que nous
avons prefcrites , ou parce que le malade retire fon
bras; le trombus ( voye^ T r o m b u s ) ; l’échymofe
{voy ei E c h y m o s e ) ; la douleur 6c l’engourdiffement
par la piquûre de quelques nerfs {voye^ P l a i e s d e s
NERFS. Les accidens graves font les piquures de
l’aponévrofe 6c du périofte , qui font quelquefois
fuivis de douleurs 6c d’abfcès {voye^ P l a i e s d e s
a p o n é v r o s e s ET d u p é r i o s t e ) ; la piquûre du
tendon (yôye[ P l a i e s d e s t e n d o n s ) ; 6c enfin l’ouverture
de l’artere. Foye^ A n e v r i s m e .
M. Quefnay a fait un excellent traité de Chirurgie
, fur Y art de guérir par La faignée. Il y a un traité
particulier fur Y art de faigner par Meuriffe , chirurgien
de Paris. Et un autre qui efl plus à la portée des
élevés , dans les Principes de Chirurgie par M. de la
Paye. { F )
S a i g n é e , f. f. ( ArchiteS.) petite rigole qu’on fait
pour étancher l’eau d’une fondation ou d’un foffé ,
quand le fond en eft plus haut que le terrein le plus
prochain , 6c que par confisquent il y a de la pente. H | S a i g n e e DE s a u c i s s o n , {Art milit. ) c’efl dans
les mines la coupure que l’on fait au fauciffon, pour
mettre le feu à la mine. Foye^ T r a în é e d e p o u d
r e .
S a i GNÉe d'un foffé, {Art milité) c’eft l’écoulement
•des eaux qui le remplirent. Quand on a faigné un
foffé, on jette fur la bourbe qui y relie des claies
couvertes de terre ou des ponts de joncs, pour en
affermir le paffage. Dicl. milit. {D . J .)
SAIGNER , v . a ô . 6c n e u t . c ’ e f l v e r f e r d u fan g
« u en t ir e r . Voye%_ les articles S a i g n é e .
S a i g n e r un foffé , en termes de fortification, c’efl
en faire écouler l ’eau.
Pour faigner un foffé, on pratique des rigoles ou
des efpeces de petits canaux, de maniéré que le fond
fe trouve plus bas que celui du foffé. C’efl ainfi qu’on
en ufe pour l’écoulement des eaux des>avant-foffés
lorfque le terrein le permet, 6c de même pour le
foffé du corps de la place. On occupe après cela le
fond du foffé en plaçant fur la vafe ou le limon des
claies pour empêcher d’enfoncer dans la boue. Foye^
P a s s a g e d e f o s s é . ( Q )
S a i g n e r fe dit dans l'Artillerie y d’une piece lorf-
qu’étant montée fur fon affût, la volée emporte la
cuiaffe , ce qui arrive lôrfqu’on tire de haut en-bas. (<?) ■ ■ ■ ■ ■ ■ H S a i g n e r d u n e z fe dit dans VArtillerie^ d’une
piece de canon , dont la volée emporte la cuiaffe
lorfqu’elle efl montée fur fon affût.
On dit encore qu’une piece de canon faigne du
nc{ lorfque fa volée devient courbe ; ce qui arrive
quand le métal fe trouve fort échauffé par le trop
grand nombre de coups tirés de fuite. Dans cet état,
la courbure de la volee faifant baiffer le bourlet, la
bouche de la piece fe trouve au-deffous de la direction
de l’axe, ce qui dérange la juflelfe de fes coups.
S A I
SÀIGNÉUX , adj. {Gram. ) fanglant, fouillé de
fang. On le dit d’une piece de chair ; ce morceau efl
tout faigneux ,• le bout faigneux. Foye{ B o u t -S a i -
g n e ü x .
SAJI, {Géogr.'anc.) ancien peuple de Thrace.'
Strabon, l. XII. p. 64$, dit : Certains Thraces ont
été appelles Sinthi, & enfuite Saji. C ’efl chez eux
qu’Archiloque dit qu’il jetta fon bouclier : ce font à
préfent, pourfùit Strabon , ceux que l’on appelle
Sapce ; ils demeurent aux environs d’Abdere & des
îles voifines de Lemnos. Parlant, l. X . p. 46 y. de
l’île de Samothrace, il dit : Quelques-uns croient
qu’elle a eu le nom de Samo des S a ji, peuples de
Thrace qui l’ont autrefois habitée , auffi-bien que le
continent, H femble douter en cet endroit, fi ces
Saji font le même peuple que les Sapai 6c les S in thés
d’Homere , 6c il rapporte à cette occafion les deux
vers d’Archiloque. ( D. J .)
SA IK A ID O, {Géogr. mod.') grande contrée de
l’empire du Japon dans le pays de l’ouefl. Saikaido
fignifie la contrée des côtes de l’ouefl. Cette vafle
contrée efl compofée de neuf grandes provinces,
qiii fontTfikudfen, Tfikungo, Budfen, Bungo, Fid-
fen, Figo , Fiugo, Odfumi 6c Satzuma. Le revenu
annuel de ces neuf provinces monte à 344mankokfs.
SAIKOKF, î l e , {Géog. mod.) c’efl-à-dire le pays
dcl’ouejl, grande île de l’Océan. Après l’île de Nipon,
c’efl la plus confidérable en étendue des trois grandes
îles qui forment l’empire du Japon. Elle efl fi-
tuée au fud-oueft de l’île de Nipon , dont elle efl fé-
parée par un détroit plein de rochers 6c d lle s , qui
font en partie defertes 6c en partie habitées. On la
divife en neuf grandes provinces, 6c on lui donne 148
milles d’Allemagne de circuit. {D . J.')
SAILLANT, adj. ou part. {Gram.') qui s’avance
en-dehors ; la partie faillante de cette façade ; enfoncé
efl le corrélatif 6c le contraire de faillant. Il s’emploie
au figuré : voilà un morceau de poéfie bien
faillant ; voilà une penfée faillante.
S a i l l a n t , en terme de Fortification, fig n ifie c e q u i
a v a n c e . Voye{ A n g l e s a i l l a n t .
On dit le faillant du chemin couvert, pour l’angle
faillant formé par les branches qui fe rencontrent
vis-à-vis l’angle flanqué des battions, des demi-lunes, wHÈ S a i l l a n t , en térmes de Blafon, fe dit d’une chefi
vre , d’un mouton ou d’un bélier repréfenté avec les
pattes de devant élevées comme pour fauter.
Un lion faillant eft celui qui eft placé en bande i
ayant la patte droite de devant à droite de l’écuffon,.
6c à gauche la patte gauche de derrière. C ’eft ce qui
le diftingue du lion rampant. Foye{ R a m p a n t .
De Cupis à Rome, d’argent au boutfaillant d’azur,
onglé 6c acorné d’or.
S a i l l a n s , ( Géog. mod. ) petite ville de France
au bas Dauphiné , dans le Diois , fur la Drôme, entre
Die 6c Creft. On croit voir dans fon nom un refie
de celui de Sangalauni, anciens peuples de cette
contrée. {D . J.)
SAILLE, {Marine.') exclamation que font les matelots
lorfqu’ils élevent ou pouffent quelque fardeau.
SAILLIE , f. f. {Art d'écrire.) penfée vive qui paraît
neuve , ingénieufe , piquante, & qui n ’eft cependant
pas réfléchie. Pour peu qu’on confidere les
chofes avec une certaine étendue, les faillies s’éva-
nouiffent, dit l’auteur de l'efprit des lois. Elles ne
naiffent d’ordinaire que parce que l’efprit fe jette
tout d’un côté 6c abandonne les autres. Si l’on examine
de près les faillies qu’on voit dans tant d’ouvrages
qu’on aime 6c qu’on admire tant aujourd’hui,
l’on verra qu’elles ne tiennent à rien , qu’elles ne
vont à rien, 6c ne produifent rien ; elles ne doivent
A
donc leurs fuccès qu’à la frivolité d’efprit qui' cataC-
térife ce fiecle.' ( D. J. ) ,
Sa il l ie ;o« Pro je c tu r e , f. f. ( Arclùt. ) avance
qu’ont les moulures & les membres d’architeélure
au-delà du nud du mur, &: qui efl proportionnée à
leur hauteur. C’eft aufli toute avance portée par encorbellement
au-delà du mur de face, comme fermes
de pignon, baie ons,ménianes, galeries de charpente,
trompes, &c. Les faillies fur les voies publiques font
réglées par les ordonnances.
On doit regarder toute faillie comme la mefure
ou la diftance de laquelle une partie d’un ordre &
de chaque membre en particulier s’avance fur l’autre
, en comptant depuis l’axe. Les faillies des membres
font proportionnées à leur hauteur , excepté
dans les platebandes, auxquelles on donne pourfaillies
la hauteur du liteau , & excepté encore la plate-»
bande qui eft une partie effentielle de la corniche,
& qui a toujours une faillie extraordinaire. {D. J .)
SAILLIE , {Danfe. ) ou pas échappés de deuxpiés ;
ce font des pas de danfe qui s’exécutent, de la maniéré
fui vante.
Il faut être élevé fur les deux pointes , les piés à
la quatrième pofition, le corps également pofé. Je
fiippofe que le pié droit foit devant vousrlaiffez échapper
vos deux jambes comme fi les forces vous man-
quoient, vous laiffez gliffer le pié droit derrière, &
ie gauche revient devant. En partant tous deux à-la-
fois & en tombant les deux genoux pliés / vous vous
relevez au même inftant, & remettant le pié droit
devant, le pié gauche revient derrière, ce qui vous
remet à la même pofition oîi vous étiez en commençant.
Gomme vous êtes encore p lié, vous vous relevez
du même tems en rejettant le corps fur le pié
gauche, 6c affemblant par ce mouvement fauté le
pié droit auprès du gauche en vous pofant à la première
pofition : vous faites enfuite un pas du pié
gauche, ce qui s’appelle dégager le p ic , ce qui vous
met dans la liberté de faire les pas qui fiiivent. Cet
enchaînement de pas fe fait dans l’étendue de deux
mefures à deux tems légers.
Ces pas fe font encore en tournant. Ayant les
deux piés à la première pofition, & étant élevé fur
la pointe ,vous pliez en iaiffant échapper lès,deux
piés à-la-fois à la diftance de la fécondé pofition en
tombant plié ; vous vous relevez, 6c vous rapprochez
les deux piés l’un près de l’autre à la première
pofition ; vous dégagez enfuite l’un ou l’autre des
deux piés pour faire tels autres pas que vous fou-
Saillies , ( Géog. mod. ) petite ville de France
dans le Béarn, au diocèfe de Lefcar, à 12 lieues de
Pau. Elle eft remarquable par une fontaine falée qui
s’y trouve , 6c qui fournit beaucoup de fel au Béarn.
( f e •'•)
SAILLIR, v. n. {Gram.) c’eft faire une éminence
remarquable. Faites faillir cette partie , détachezda
du fond. II fe dit aufli du mouvement Rapide des
eaux jailliflantes ; on voit Jaillir de cet endroit mille
jets. Saillir, c’ eft: la même chofe que couvrir. Cette
jument n’a point encore été faillie.
SAIN, adj. {Gram.) qui jouit d’une bonne fanté ,
qui n’a rien d’alteré, de. corrompu, de contagieux.
Cette femme eft faine, on peut en approcher fans
danger. Il fe dit aufli de l’air ; l’air de cette contrée
eûfain. Des chofes qui contribuent à la fanté ; la
promenade efl faine ; le métier -des lettres eft mal-
Jûn ; les feves font lourdes 6c mal faines < IL étoit
fain d’entendement. Il aies moeurs faines. Sa doélrine
faine. Il a le jugement fain.
Sa in , {Critiquefaçréef éftoe ; ce mot dans l’Ecriture
fe prend au figuré .pour ce qui eft pur, v ra i,
conforme à la droite raifon ; ùn difcoqrs fain
"V'î%à T ite , c. ij. 8, eft une doctrine pure, honnè-
Tome X i F.
o x A i ; 1
t e , folide, Utile, véritable ; ce mot vyiol à le mêmô
fens dans les auteurs prophanes. Archidamas, roi de
Lacedemone, voyant un vieillard étranger qui tel*
gnoit fes cheveux pour paraître plus jeune, fè mit à
dire : que nous proposera de fain un homme dont
non-feulement l’efpnt eft faux, mais la tête même*
Elian. Fzr. hifl. lib. l l i . c. x x ; ( D. j . )
Sain, île de, ou Sayn, (Géog<) petite île fitüéefur la
cote méridionale delabafl'e-Bretagne*vis-â-vis lapro^
vincc de Cornouailles. M. de Valois prétendoit que
Mercure y étoit anciennement adoré. Pompon i us
Mêla , l. III. c. vj. qui parle de l’oracle de cette île,-
ne nomme pas la divinité qui le rendoit ; mais dem
Martin a donné tant de demi-preuves que c’étoit la
Lune, qu’on ne peut pas fe refufer au fentiment de'
ce favant bénédidtin. Au refte , c’étoient des drui-
deffes qui rendoientl’oracle;elles vouoient une chaf-
teté inviolable à la déeffe qu’elles fèrvoiènt. Si l’on
en croit les auteurs, ces veftales gauloifes étoient
fouvent confultées pour la navigation. L’idée qu’on
avoit qu’elles pouvoient s’élever dans les airs, difj
paraître à leur gré , & reparaître enfuite, ne contri-»
buoit pas peu au grand crédit quelles avoient ac-
quifes. On les nômmoit Sence, foit parce qu’elles n’é-/
toient d’abord qu’au nombre de fix ; foit que ce nom
fut celte d’origine,& lignifiât refpeclable; enfin c’eft de
ce nom que l’île où elles habitoient fut appellée Y île dé
Sain, {D . J. )
Sain e t n e t , {Maréchal.) un cheval fain & net,
efl celui qui n’a aucun défaut de conformation, ni au-i'
cun mal.
S AIN-DOUX, f. m. {Chair cuiterie.) fo r te d e g r a ifle
t rè s -m o lle & trè s -b la n ch e q u e le s ch a irc u it ie r s t iren t
de la p an n e d u p o r c , en la fa ifan t fo n d r e dans une'
p o ë lle o u c h a u d iè r e ; le s ré g lem en s d es m a n u fa û u r e s
d e la in a g e d é fen d en t a u x to n d e u r s de drap's d e f e fe r -
v i r p o u r l ’ enfim ag e d es é to ffe s , d’ a u t r e s g ra iffe s q u e
d u fain-doux. {D. J.)
Sain-DOUX , ( Dicte, Pharm. Mai. iriéd, ) Foyej_
Graisse , Chimie,. 6’c.
SAINFOIN, f. m. {Hiß. nat. Botan.j önobrycis ,
genre de plante à fleur pàpilionacée. Le piftil fort
du calice, 6c devient dans la fuite une filique découpée
comme une crête de coq, 6c hériffée de poin-'
tes dans quelques efpeces : cette filique renferme une’
femence qui a la forme d’un rein. Ajoutez aux ca-
racléres de ce genre , que les fleurs font difpofées en
épi fort ferré. Tournefort, infi. rei herb. Fcjye£ P l a n t
e .T
ournefort en diftingue fix efpeces, dont là prin->
cipale efl à fleurs rouges, 6c à gouffes taillées en
crête de coq; onobrychïs majorfoliis vicia, fruclu echi-*
mato, en anglois ï thé great vetch leav d coeks head,
syith an echinatedfruit.
Sa.racine eft longue , médiocrement gfoffe, dure,
vivace, garnie de quelques fibres , noire en-dehors,
blanche en-dedans. Elle pouffe plufieurs tiges longues
d’environ un pîé', droites , fermes , d’un verd'
rougeâtre ; fes feuilles font affez feniblables à celles
de la vefee ou du dalegâ , mais plus petites , verteÿ
en-deffus, blanches 6c velues en-deflous, pointues,
attachées par paires fur une côte , qui fe termine par
une feule feuille , d’un goût amer, 6c. d’une odeur
légèrement bitumineufe. Ses fleurs font légumineu-'
fes , difpoféès en épis longs 6c fort ferrés , qui for-
tent des aiffelles des feuilles ordinairement rouges ,
foulenues par dés calices velus. Quand les fleurs font
paflees, il leur fiiccede de petites gouffes taillées-en
crête de coq, hériffées de pointes rudes. Ces gouffes
renferment chacune une femence qui a la figure d’uri
petit rein, groffe comme une lentille , 6c d’affezbon
goût dans fa verdeur. {D . J.)
S a in f o in , {Agricult.) c e t te p la n te e ft n om m é e
onobrychis p a r le s B o tan ifte s , fainfoin en François ,
• T t t ij - ‘ -