tqui fiffent tout le commerce ; les autres eorps des
marchands qui en ont été tirés , n’ ayant été établis
qu’allez tard fous les rois de la troifieme race.
Ce roi des merciers donnait les lettres de maîtrife
Sc les brevets d’apprentiffage , pour lefquels on lui
payoit des droits allez forts ; il en tiroit aivffi- de con-
fidérables.des vifites qui fe faifoient de fpn ordonnance
, Si parles officiers , pour les poids Si mefu-
res, & pour l’examen de la bonne ou mauvaife qualité
des ouvrages Si marchandées. Il avoit dans les
prinçipalès villes de province., des lieutenans, pour
y exercer la même jurifdiftion dont il jôuiffoit dans
la capitale.
Les grands.abus qui fe commettoient dans'l’exer-
■ cice de cette charge , engagèrent François I.à lafup-
prirner en 1*44; elle fut rétablie l’année fuivante.
Henri III. la lupprima de nouveau en 1581 , par un
édit qui n’èut point d’exécution à caufe des troubles
de la ligue. Enfin Henri IV , en 1597. fupprima le
rçi des merciers , fes lieutenans Si officiers, caftant,
annullant.de révoquant toutes les lettres d’apprentiffage
ou de maîtrile données par cet officier ou en
fon nom ; défenfe à lui d’en expédier à l’avenir, ni
d’entreprendre aucune vifite à peine d ’être puni-, lui
& fes officiers, comme fauffaires, Si de dix mille
éeus d’amende. Depuis ce tems là , il n’éft plus fait
mention du roi des merciers', les' lettres font expédiées,
Si les vifites faites par les maîtres & gardes des corps
<Jes marchands , Si par les jurés des communautés
des arts Si métiers chacun dans fon diftrift, Si fur
ceux de fon métier Si de fa profèftion.
• R o i des violons ; c’eft à Pans le chef perpétuel de
la communauté des maîtres à danfer & joueurs d’inf-
trumens. Il eft pourvu par des lettres de provifions
■ du roi , & eft un des officiers de fa maifon. Diction.
4e Çom. <$* de Trev.......
Roi dxj n o r d § eft le titreffu troifieme des hérauts
d’armes provinciaux d’Angleterre. Fcye^ R o i d ’a r -
We s & Hé r a u t .
Sa jurifdiftion s’étend du côté feptentrional de la
riyi.ere de Trent , comme celle du fécond héraut
4’armës, nommé Clarencieux, s’étend du côté méridional.,
Foye^ C l a r e n c ie u x .
R o i des ribauds , ( Jurifprud. ) Voyt{ PRÉVÔTÉ
PE L’HÔTEL.
■ R:Ol des Sacrifices , ( Antiq. Rom. ) rex facrorum ,
rex facrificalis , rex facrificulus, Tite-Live, l.X X F I .
c. v j. Sous le confulat de Lucius Junius Brutus , &
de Marcus Valerius Publicola, le peuple murmurant
de ce que l’abolition du gouvernement monarchique
fembloit déroger à la religion, parce qu’il y avoit
certains facrifices qui étant réfervés aux ro/hperfon-
nellcment, ne pouvoient plus fe faire ; on établit un
façrifieateur qui;en remplit les fondions , Si on l’ap-
pella roi des facrifices. ; mais afin que le nom de roi
même ne fit point d’ombrage-, ce roi desfacrifices fut
fournis au grand Pontife , exclus de toutes les ma-
giftratures, Si privé de la liberté de haranguer le
peuple.
Lorfqu’il étoit obligé de fe trouver aux affemblées
des comices, par rapport aux facrifices dont ü avoit
l ’intendance ; aufti-tôt que les cérémonies étoient
finies , il fe rétiroit, pour montrer qu’il n ’avoit aucune;
part aux affaires civiles. C’étoit au grand pontife
Si aux augures qu’appartenoit le droit de choifir
le roi des facrifices, qu’ils tiroient ordinairement d’entre
les patrices les plus vénérables par leur âge Si par
leur probité ; fon éieftion fe faifoit dans le champ de
Mars , où le peuple fe trouvoit affemblé par centuries
; là maifon qu’habitoit le roi des facrifices, s’ap-
pelloit regia , Si fa femme reine, refîna.
: C* M, Pap.yrius, fut le premier à qui on confia
ce miniftere ; Si la coutume de créer un roi des fa-
çrî/Ef.es.fublifta chez les Romains julqu’au tems de
Théddofe, qui l ’abolit, de même que les autres cé i
remontes religieufes du pàganilme. (D . J. )
Rois liv r e d e s , ( Criciq.J'acrée ) Il y a quatre livres
de l’ancien tellament quiportent ce nom, parce qu’ils
comprennent plufieurs aftions des rois des juifs, Si
quelques détails de leur gouvernement. Ces quatre
livres n’en faifoient anciennement que deux dans le
code hébraïque , dont le premier portoit le nom de
Samuel, & l’autre, celui des rois ou des régnés.
Le premier livre comprend, dans 31 chapitres,
l’efpace d’environ cent ans, depuis la naiffance de
Samuel, en 2849 , jufqu’à la mort deSaiil, en 2.949.
Le fécond livre des ro is contient, en 24 chapitres,
l’hiftoire du régné de D avid, pendantl’efpaçe d’environ
40 ans, depuis fa fécondé onftion à Hébron ,
l’an du monde 2949, jufqu’à l’an 2988.
On ignore l’auteur de ces deux premiers livres des
ro is ; quelques-uns les attribuent à Samuel, dont le
nom fe lit à la tête dans l’original hébreu ; mais en
tout cas , ,il n’ eft pas l’auteur du total, car fa mort
fe trouve dans le vingt-cinquieme chapitre du premier
livre ; quand au fécond livre , ceux qui le donnent
à Gad Si à Nathan, ne fe font pas’apperçus qu’il
s’y trouve des faits qui ne peuvent être du tems dé
Samuel ni de Nathan; aulfi lés meilleurs critiques
conjedurent qu’ils font l’ouvrage d’Efdras , fur des
originaux de Samuel, & autres écrivains du tems de
David.
Le troifieme livre des r o is comprend, en 22 chapitres
, l’hiftoire dé cent vingt-fix ans, depuis l’affo-
ciation de Salomon au royaume, l’an dû monde 2989,
jufqu’à la mort de Jôfaphat, r o i de Juda , en 3 1 15 .
Le quatrième livre dés ro is renferme , en 2 5 chapitres
, l’hiftoire de deux cent vingt-fept ans , depuis
la mort de Jôfaphat, en 3115 , jufqu’au commencement
du régné d’Evilmérodach , r o i de Babylone,
oui tua Jéchonias de prifon, en 3442.
'O n ne c-onnoit pas mieux l’auteur des deux der-:
nierslivres des r o i s , .que celui des deux prçmiers. Il
eft affez vraisemblable que toiis. çes quatre livres
font de la main d’Efdras qui les a difpofés fur les matériaux
qu’il pofledoit ; il y a du moi ns bien des traits
auxquels on croit reconnoître Efdras ; mais on y
troüVe én même tems des contrariétés qui ne conviennent
point à fon tems , & qu’il n’a pas pris la
peine de concilier. (Z>. /. )
R o is PASTEURS j ( Hijt.facrée. ) quelques fayans
ont ainfi nommé lesfix chefs des Ifraëîites, Ephraim,
Beria, Rapho , Saraph , Thaïe , & Tliaan, dont il
eft parlé dans le I. liv. de Paralipomënes ch. vij .
ou plutôt, Salathis , B ton , Apaçhnas , Apophisy
Janias , & AJJis, rois égyptiens. Comme il paroît
qu’il y a une interruption dans l’écriture , depuis la
mort de Jofeph, par où finit la genèfe, jufqu’à la nativité
de Moïfe, par où commence l’exode, c’eft là
que M. Boivin place Fhiftoire de ces fix roispajleurs ;
mais nous nous contenterons de remarquer que le
fondement de cette prétendue royauté des Hébreux ,
ne fe troûve que dans un fragment de Manéthon, rapporté
par Jofephe, dans lequel, le même Manéthon
fait venir les rois pajleurs de M. Boivin , de l’orient,
& que Jofephe lui-même n’afliire point la domination
de fes ancêtres en E gypte, avec le titre de rois.
D ’ailleurs les Juifs n’ont jamais été en état de faire
une irruption dans l’Egypte, avec une armée de
deux cent quarante mille hommes, comme M. Boivin
l’imagine. Foye^ fur tout cela, les réflexions de M. l’abbé
Banier, dans Yhijl. de L'acad. des lnfcrip. tom. 1IE
! ( D . J . )
Ro is de Rome , ( Hijl. Rom. ) Rome commença
d’abord à être gouvernée par des rois ; elle préféra,
folon l’ufage de ce tems-là, ditJuftin, l. I. c .j. le
i gouvernement monarchique aux autres fortes de
gOuvernemens ; cependant ce n’étoit point une monarchie
abfolue, mais mitigée & bornée dans fa puif-
iànce. L’éleftion des rois de Rome , fe faifoit par le
peuple, après avoir pris les augures, & le fénat fer-
voit en quelque forte de barrière à l’autorité monarchique,
qui ne pouvoit rien faire de confidérable
fans prendre fon avis. Denys d’Halicarnaffe, L II.
c. xiv. & l. F i l . c. xxxviij. vous détaillera les privilèges
des rois de Rome; je ne ferai que les indiquer.
Ils avoient d roit, i° . de préfider à tout ce qui
concernoit la religion, & d?en être l’arbitre fou-
verain. 20. D ’être le cenfervateurdes lois, desufa-
oes & du droit de la patrie. 30. De juger toutes les
affaires où il s’agiffoit d’ injures atroces faites à un
citoyen. 40. D ’affëmbler le fénat & d’y préfider ;
de faire au peuple le rapport de fes decrets , & par-
là, de les rendre autentiques. 50. D ’afi'embler le peuple
pour le haranguer. 6°. Défaire exécuter les décrets
du lénàt. Voilà tout ce qui regardoitles affaires
civiles, & les tems de paixl
A l’égard de la guerre , le rài avoit un très-grand
pouvoir, parce que touteequi;la concerne demande
Une prompte execution , &£ un grand fecret, étant
fort dangereux de mettre en délibération dans un
eonfeil public , les projets d’un général d’armée.
Malgré cela',, le peuple romain étoit le fouverain arbitre
de la guerrè & de la paix.
Les marques de la royauté étoient la couronne
d’or , la robe de pourpre mêlée de blanç-,- la chaire
curiale d’ivoire, &c le Iceptre au haut duquel étoit la
repréfentation d’une aigle. 11 étoit accompagné de
douze lift eu rs , portanrlur leurs épaules un faifeeau
de baguettes, liées avec des courroies de cuir, & du
milieu de chaque faifeeau fortoit une hache. Ces
liftenrs lui fervoient en même-tems de gardes , &c
d’exécuteurs de fes commandemens, & de la juftice;
foit qu’il fallût trancher la tête, ou fouetter quelque
coupable, car c’étoit les deux genres de fupplices
ordinaires chez les Romains ; alors ils délioièrit leurs
faifeeaux, & fe fervoient des courroies pour lier les
criminels , des baguettes pour les fouetter, & de la
hache pour trancher la tête. Quelques-uns prétendent
que.ces lifteurs étoient de l’inftitution de Ro-
mulus ; d’autres, de Tullus Hoftifius ; &: d’autres ,
en plus grand nombre, à la tête defqueîs il faut mettre
Florüs, l. /. c. v. l’attribuent à Tarquin l’ancien.
Quoi qu’il en foit , les gardes que prit Romulus,
& fi l’on veut les lifteurs armés d’une.hache d’arme,
couronnés de faifeeaux de verges ,. défignoient le
droit de glaive, lymbole de la fouveraineté ; mais
fous cet appareil delà royauté, le pouvoir royal ne
laiffoit pas, en ce genre, d’être rèfferré dans des bornes
affez étroites, Si il n’avoit guère d’autre autorité
que celle de convoquer le fénat, Si les affemblées du
peuple, d’y propofer les affaires, de marcher à la tête
de l’armée quand la guerre avoit été réfolue par un
decret public, &c d’ordonner de l’emploi des finances
qui çtoient fous la garde de deux tréforiers , qu’on
appella depuis quefteurs.
Les premiers foins de Romulus fiirént d’établir
différentes lois, par rapport à la religion & au gouvernement
c ivil, mais qui ne firent publiées qu’avec
le confentement de tout le peuple romain, qui de
tous les peuples du monde, fe montra le plus fier dès
fon origine, & le plus jaloux de fa liberté. C ’étoit
lui qui, dans fes affemblées, autorifoit les lois qui
avoient été dirigées parle roi & le fénat. Tout ce
‘qui concerrioit la guerre Si la paix, la création des
înagiftrats, l’éleftion même du louverain, dépendoit
de fes;fuffrages. Le fénat s’étoit feulement refervé le
pouvoir d’approuver ou de rejetter fes projets, qui,
fans ce tempérament Si le concours de les lumières,
êuffentétéiouventtrqpprécipités&troptumultueux.
Telle étoit la conftitution fondamentale de cet état,
qui n’étoit ni purement monarchique, ni auffi entierement
républicain. Le roi, l e fénat, & le peuple,
étoient pour ainfi-dire dans une dépendance réciproque;
& il réfultoit de cette mutuelle dépendance
un équilibre d’autorité qui modéroit celle du prince
, & quiaffuroit en meme tems le pouvoir du fénat,
& la liberté du peuple.
Déjà Rorne commençoit à fe rendre redoutable à
fes voifins ; il ne lui manqUon que des femmes pour
en affurer la durée. Romulus envoya des députés
pour en demander aux Sabins, qui refuferent fa pro-
polition ; il réfo.lut de s’en venger : Si pour y réulfir,
il ne trouva point de meilleur expédient que de célébrer
à Rome des jeux folemnels en l’honneur dç Neptune.
Les Sabins ne manqùerent pas d’accourir à
cetre folemnité ; mais pendant qu’ils étoient attachés
à voir le fpeftacle, les Romains, par ordre de Romu-
lus, enlevèrent toutes les filles, Si mirent hors de
Rome, les peres & les meres qui feclamoient .en vain,
l’hofpitalité violée. Leurs filles répandirent d’abord
beaucoup de larmes,elles fôuffrirertt enfuite qu’on les
confolât ; le tems à la fin adoucit l’averfion qu’elles
avoient pour leurs raviffeurs, dont elles firent depuis
leurs époux légitimes. Il eft vrai que l’enieVement
des Sabines caufa une guerre qui dura quelques années;
mais les deux peuples firent la paix, Si n’en
firent qu’un feul pour s’unir encore plus étroitement.
Rome commença dès-lors à être regardée comme la
plus puifïànte ville de FItalie ; on y comptoiï déjà
jufqu’à quarante-fept mille habitans, tous foldats,
tous animés du même efprit, & qui n’avoient pour
objet que de conferver leur liberté, Si de fe rendre
maîtres dé celle de leurs vôifins.
Cependant Romulus ofa regner trop impérieufe-
ment fur fés fujets, Si fur un peuple nouveau , qui
vouloit bien lui obéir, mais qui préteiidoit qu’i l dépendît
lui-même des lois dont il étoit convenu dans
l’etabliffement de l’état. Ce prince au-contraire rappelait
à lui.feul toute l’autorité qu’il eut dû partager
avec le fénat & l’affemblée du peuple. Il fit la guerre
à ceux de Comerin, de Fidene,&à ceux de Veïe, petite
ville comprife entre les. cinquante-trois peuples que
Pline dit' qui habitoient l’ancien Latium, mais qui
étoient fi peu confidérables, qu’à peine avoient -ifô
un nom dans le tems même qu’ils fubfiftoient, fi on en
excepte V e ïe , ville célébré de.laTofcane. Romulus
vainquit cés peuples lesims après les autres, prit leurs
villes., en ruina quelques-unes, s’empara d’une partie
dû territoire des autres, dont il difpofa depuis'
de fa feule autorité. Le fénat en fut offenfé, & il fouf-
froit impatiemment que lè gouvernement fe tournât
en pure monarchie. Il fe défit d’un prince qui deve-
noittrop abfolu. Romulus âgée de cinquante - cinq
ans, Si après trente-fept années de rCgne, dilparut,
fans qu’on ait pû découvrir de quelle maniéré on
l’avoit fait périr. Le fénat, qui ne vouloit pas qu’on
crût qu’il y eût contribué , lui dreffa des autels
après fa mort, Si il fit un dieu de celui qu’il n’avoit
pu ibuffrir pour fouverain,
Après la mort de Romulus, il s’éleva deux partis
dans Rome. Les anciens fénateurs demandaient pouf
monarque un romain d’origine; les Sabins qui n’avoient
point eu dé rois depuis Tàtiiis, en vouloient
un de leur nation. Enfin après beaucoup de contefta-
tions, ils demeurèrent d’accord que les anciens fénateurs
nommeroïent le roi de Rome ? mais qu’ils feraient
obligés de le choifir parmi les’ Sabins. Lepr
choix tomba fur un fabin de la ville de Cures, mais
qui demeuroit à la campagne. Il s’appelloit Nunlà
Po.mpilius, homme de bien, fagè, modéré, équitable.,
Si qui ne cherchant point à fè donner de la cori-
lidération par des conquêtes, fe diftingua par dés
vertus pacifiques. Il travailla pendant tout fôn régné,
à la faveur d’une longue paix, à tourner le's efprits
du côté de la religion, Si à infpirerauxRomains une
#