eryir à tracer des raies fur les bandés de cuir au
.moyen de l’extremité de la branche recourbée , tandis
que.l’extrémité droite ne fait que gliffer le long ;
de la coupe du cuir , 6c fert en quelque façon de
réglé pour tracer la raie bien droite. Voye{ lafig. 23. j
PI. du Bourrelier.
RENETTE , f. f. terme de Manège ; c’eft un inftru- |
ment d’acier, qui fert à trouver une enclouiire dans
le pié du cheval»
RENFAITER , v. aft. ( Gram. & Couvr.) c’eft refaire
le faîte d’une maifon, 6c réparer les faîtieres»
V.oye\_ Faîte.
RENFERMER, v , aft. (Gramm.) c’eft enfermer
.de nouveau , 6c plus fouvent enfermer ; on a renfermé
ces fanatiques qui troublent la îbciété par
leurs extravagances. La terre renferme des tréfors
infinis qui nous font encore inconnus, mais que les
fiecles.â venir produiront au jour. Je me renferme
-dans ma petite fphere , & je mets mon bonheur à
n’en point fortir ; cet objet eft trop , étendu , trop
plein d’exceptions pour être renfermé dans quelques
réglés générales.
R enfermer un cheval entre les cuiffes. Voye{
A ssujettir.
RENFILER, v. a£t. (Gramm.) c’eft enfiler fur un
nouveau fil ou une fécondé fois fur le même fil, un
collier, un chapelet, un bracelet, une aiguille.
RENFLAMMER , v. ad. ( Gram.) c’en enflammer
de nouveau. Voye£ Enflammer & Fl am m e .
RENFLEMENT de co lo n n e , f. m. ( Archit.)
c’eft une petite augmentation au tiers de la hauteur
du fut d’une colonne, qui diminue infenfiblement juf-
qu’aux deux extrémités.
Le renflement dans les colonnes eft appelle ivraarU en
g re c , 6c par Vitruve ad/eciio in mediis columnis ,• il
le fait au tiers vers le bout du bas du fût de la colonne
; 6c le milieu dont Vitruve p arle, ne doit pas être
entendu à la lettre, mais en général, de ce qui eft
feulement entre les extrémités; tous les gens de goût
n’approuvent point Le renflement des colonnes, & en
donnent de bonnes raifons; le lefteur les trouvera
dans les commentaires de M. Perrault, fur le c. ij.
du l. I II. de Vitruve, & dans les principes d’Architecture
de Félibien. (D . /.)
RENFONCEMENT, f. m. ( Archit.) c’eft un parement
au-dedans du nud d’un mur, comme d’une
table fouillée, d’une arcade ou d’une niche feinte.
Renfoncement de fofite. C ’eft la profondeur qui ref-
te entre les poutres d’un grand plancher ; lefquelles
étant plus près que fes travées, caufent des compar-
fimens quartés , ornés de corniches , architraves,
comme aux fofites des bafiliques de S. Jean de Latran,
de Sainte-Marie majeure à Rome, &c. ou avec de
petites ealotes dans fes efpaces , comme à une des
falles du château de Maifons. C ’eft ce que Daniel
Barbaro entend par ce mot lacus, qui peut fignifier ,
& les renfoncemens quarrés d’une v oûte, 6c ceux de
la coupe du Panthéon à Rome.
Renfoncement de théâtre. C’eft la profondeur d’un
théâtre, augmentée par l’éloignement que fait paroî-
tre la perfpeftive de la décoration. (D. J.)
RENFORCER, v. aét. (Gram.) rendre plus fort.
On renforce un mur , une armée, une troupe, fa
v o ix , une étoffe , &c.
RENFORMER , v. aft. en terme de Gantier-Parfumeur
; c’ eft élargir les gants fur le renformoir pour
leur donner une meilleure forme. Voye{ Renfor-
3MOIR.
RENFORMIR, v. a£t. (Archit.) c’eft réparer un
vieux mur, en mettant des pierres ou des moilons
aux endroits on il en manque, 6c en boucher les
trous de boulins ; c’eft auiîi lorfqu’un mur eft trop
épais en un endroit, 6c foible en un autre ; le hach
er, le charger, & l’enduire furie tout. Daviler.
iD . J . )
RENFORMIS, f. m. (Archit.) c’eft la réparation
d’un vieux mur, à proportion de ce qu’il eft dégra* ,
dé. Les plus forts renformis font eftimés pour Un tiers
de mur ; mais on taxe quelquefois le renformis à j
toifes pour une, ou 7 pour 2., ce que les experts appellent
médionner. Daviler. (D . J .)
RENFORMOIR, f. m. inflrumentde Gantier, qu’on
appelle auffi dembifelle ou jérvante-; c’eft Un outil de
bois dur 6c tourné, fait en forme de pyramide, garni
de plufieurs coches, il a environ un pié de hauteur
; la bafe en eft plate , &.le fommet rond. C’eft
fur cet infiniment que.lës Gantiers renforment leurs
gants, c’ eft-à-dire les élargiffent au moyen de deux
bâtons qu’ils appellent ordinairement tournegants*
Voye{ Gan t .
RENFORT, f. m. (Gram.) fecours, addition qui
fortifie ; on renforce, ou l’on envoie un renfort à
une garnifon. _ .
Renfort , c’eft, dans VArtillerie, une partie de la
piece du canon dont le corps eft ordinairement corn-
pofé de trois groffeurs ou circonférences.
Le premier renfort, qui forme la première circonférence
de la piece , fe compte depuis l’aftragale de
la lumière juqu’à la plate-bande & moulure qui eft
fous les angles.
Le fécond renfort, qui eft la feule circonférence ,
depuis cette plate-bande 6c moulure jufqu’à la plate
bande & moulure que l’on trouve immédiatement
après les tourillons.
Ces deux premiers renforts vont toujours en diminuant.
Enfuite eft la v o lé e , troifieme circonférence,
qui eft auffi moindre en groffeur. Voye{ C anon.
Les mortiers & pierriers ont auffi différens renforts
Voye^ Mortiers & Pierriers. (Q)
Renfort de guerre , eft un fecours ou nouvelle
augmentation d’hommes^, d’armes, de munitions,
Charniers.
Un général qui attend un renfort de troupes doitfe
tenir fur la défenfive, 6c ne point fe commettre avec
l’ennemi avant qu’il foit arrive. Il doit pour cet e£*
fet occuper un camp fû r , où -l’ennemi ne puiffe pas
le forcer de combattre malgré lui. Il eft des circonf-
tances où l’on doit cacher à l’ennemi, lorfqu’il eft
poffible de le faire, le renfort que l’on a reçu ; 6c cela,
afin de lé furprendre en l’attaquant dans letems qu’il
croit que la foibleffe de l’armee qu’il a en tête ne lut
permettra point d’engager le combat. Cette efpece
de rufe a été pratiquée plufieurs fois & avec fuccès
par les anciens. (Q)
Renfort de caution, ( Jurifprud.) eft un fupple-
ment de caution que l’on donne lorfque la caution
principale n’eft pas fuffifante.
Le renfort de caution eft différent du certificateur de
la caution. Celui-ci ne répond que de la folvabilité
de la caution, 6c ne peut être pourfuivi qu’après difr
euflion faite de la caution, au lieu que le renfon de
caution répond de la folvabilité du principal débiteur,
6c peut être attaqué en même tems que la caution
principale. Voye[ C au t io n , C autionnem
en t , C er t if ic a t eu r , D iscussion, Fidéjus-
s eu r , Fidéjussion. ( 4 ) ' .
Renfort , terme de Fondeur, c’eft la partie de la
piece d’artillerie qui eft un peu au-deffus des tourillons
, 6c qui eft d’ordinaire éloignée de la bouche
du canon, d’environ quatre pies 6c demi, plus ou
moins , félon la longueur de la piece. Cette partie
fert par fa groffeur à renforcer le canon ; mais, il faut
remarquer qu’il y a deux renforts dans un canon. Le
premier, qui forme la première circonférence de la
piece, eft depuis l’aftragale de la lumière , jufqu’à la
platerbande 6c moulure , qui eft fous les ances. Le
fécond renfort eft la fécondé circonférence , 6c s é-
tend depuis cette plate-bande 6c moulure, jufcju à la
plate-bande & moulure que l’on trouve immédiat«*,
ment après les tourillons. (D , J .)
RENGAGER, v. a£L. (Gräm.) engager de-Fèchef.
'Rengager une aêtion. Se rengager dans lés mêmes
liens. Voye^ E n g a g e r -.
RENGORGEUR-, oblique. Voye[ D r o i t .
Rengorgeur droit, voye{ TR AN SVERSAIRE de la têtey
appellé premier tranjverfdire-.
RENGRAISSER, v . aft. (Gramm.) êngraiffer de
nouveau. Voye^ En g r a is s e r & G r a is s e »
RENGRENEMENT , f. m. (Monnoyage.) ce terme
fignifioit dans les hôtels des monnoies, dans
le tems qu’on y faifoit encore le monnoyage ail marteau
, l’opération du monnoyeur -, qui remettoit le
flaon entre la pile 6c le trouffeati, c’eft-à-dire, entre
les quarrés d’effigie 6c d’écuffon, afin que s’il n’avoit
pas été bien marqué du- premier coup de marteau ,
on pût en achever jjlus parfaitement l’empreinte par
un fécond coup. A l’égard des médailles, Comme elles
font d’un grand relief* il faut fouvent en faire le
rengrenement, 6c les recuire à chaque fois qu’on l’a
recommencé ; fi le relief eft exceffif, il faut fouvent
en recommencer le rengrenement jufqu’à quinze ou
feize fo is , & à chaque fois limer la matière qui déborde
au-delà de la circonférence. Savary. (D . J .)
RENGRENER , terme de Monnoie ; on dit rengre*
ner une médaille lorfqù’elle n’a pas bien reçu l’empreinte
, 6c qu’on la preffe entre les deux carrés, ce
qui fe réitéré plufieurs fois.
RENIER, V. aét. (Gram.) c’eft méconnoître, abjurer
, renoncer. On renie Dieu. On renie la religion.
On renie fon pere. On renie (a. dette.
RENIFFLER, ( Maréchal. ) fe dit du bruit que le
cheval fait avec fes nafeaux, lorfque quelque chofe
lui fait peur.
RENITENCE, f. f. en Philofophie, fignifie la force
des corps folides par laquelle ils réfiftent à l’impul-
iion des autres corps, ou réagiflênt avec une force
égale à celle qui agit fur eux. Ce mot vient du latin
renia, faire effort contre quelque chofe. Voye[Ré a o
TION, voye^ auffi R É S IS T AN C E .
Dans tout choc de deux corps il y a une renitence;
car un corps qui en choque un autre perd une partie de
fon mouvement par le choc, s’il n’eft pas à reffort ;
& le corps qui etoit en repos eft forcé de fe mettre
en mouvement : au refte le mot de renitente
eft peu ufité , ceux de réaction ou de réfifiance font
prefoue les feuls en ufage. (O)
Renitence , terme de Chirurgie, qui fignifie proprement
une dureté, ou une réfiflance au tact. La rénitence
eft un des principaux carafteres des tumeurs
skirrheufes. V zyc^-SKiRRHE.
11 eft à-propos de favoir juger par expérience des
différens degrés de rénitence, pour eftimer à quel
point les humeurs épaiffies qui forment la tumeur,
font privées de la férofité qui leur fervoit de véhicule
dans l’état naturel, 6c regier les médicamens dont on
peut ufer pour obtenir la réfolution de la tumeur.
On connoît auffi par le degré de rénitence bien apprécié
de l’effet des médicamens qu’on a employés.
Le froid contribue beaucoup à l’induration des tumeurs
, 6c les glandes font plus fujettes aux tumeurs
dures que les autres parties , parce que la lymphe ,
fort fufoeptible d’épaiffiffement, circule avec lenteur
dans ces organes. Les glandes du cou font plus fu-
jettès à devenir skirrheufes que celles des aiffelles
& des aines, parce qu’elles font plus expofées ail
froid. Les amygdales s’enflamment affez facijement,
& leur gonflement inflammatoire devient fouvent une
tumeur dure & rénuente par l’aûion du froid. Voye{
Esqüînancie. (Y)
1 R EN K , (fflfi. nat.) nom d’un poiffon d’eau douce
, que lfon pèche en Bavière , dans un lac près du
château de Starenberg. On dit que fa chair eft blanche
comme la neige , 6c que le goût en eft admirable
, 6c qu’il meurt auffi-tôt qu’il eft forti de l’eau, j
RENNE, rangifcr, fi f. (Uifl. nat. Èoolog.) animal
quadrupède qui reffemble beaucoup au ce rf, mais
qui eftpîus grand. Lè bois de la renne a une figure
très-differente de celle du bois du cerf. « Les cerfs
» dit M. Renard dansfon voyage de Laponie, n’ont
« que deux bois , d’où fortent quantité de dagues ;
» mais les rennes en ont un autre fur le milieu du front,
» qui fait le meme effet que celle qu’on peint fur la
s* tête des licornes, 6c deux autres qui s’étendant fur
» fes yeux tombent fur fa bouche. Toutes ces bran-
» chcs neanmoins fortent de-la même racine.; mais
» elles prennent des routes 6c des figures différentes;
» ce qui leur embarraffe tellement la tête , qu’elles
» ont de la peine à paître , 6c qu’elles aiment mieux
» arracher les boutons des arbres , qu’ elles peuvent
» prendre-avec plus de facilité ». Toute lès extrémités
du bois des rennes font larges, plattes 6c terminées
par des pointes. Les femelles portent un bois
comme le mâle, mais plus petit. Il y a plus de noir
dans la couleur du poil des rennes , principalement
lorfqu’e-iles font jeunes, que dans celles du poil du
cerf.
Les rennes faüvages font plus fortes, plus grandes
6c plus noires que les rennes domeftiques ces animaux
font encore plus légers que les cerfs, quoiqu’ils
n’aient point les jambes fi menues.
Les rennes fe trouvent dans tous les pays du nord-.
Les Lapons en ont des troupeaux qui leur font de la
plus grande utile. Ils fe vétiffent de la peau des rennes.
\\s la portent l’hiver avec le poil, & iis la dépouillent
pour l’été. Ils fe nourriffent de la chair dê
ces animaux, qui eft graffe 6c très-fucculente ; celles
des rennes faüvages eft la plus délicate. Ils emploient
les os pour faire des arbalètes & des arcs, poiir armer
leurs fléchés, pour faire des cuilliers , &c. Ils font
• auffi avec les nerfs de ces animaux des fils pour coudre
leurs habits : ils les doublent pour attacher les
planches de leurs barques. Ils boivent le fang des
rennes ; mais ils aiment encore mieux le faire deffé-
cher au froid dans la véffie de l’animal, 6c s’en fer*
vir pour faire des potages, en faifant bouillir avec du
poiffon un morceau de ce fang defféché. Le lait des
rennes eft la boiffon ordinaire des Lapons ; ils y mêlent
prefque moitié d’eau , parce qu’il eft gras 6c
épais ; les meilleures rennes n’en donnent que lorsqu'elles
ont mis bas , & on n’en tire qu’un demi-fep-
tier par jour. Les Lapons en font auffi des fromages,
qui font gras, 6c d’une odeur affez forte, mais fade ,
parce qu’il n’y a point de fel.
Les rennes tirent des traîneaux, & portent des far*
deaux. On les attele au traîneau par le moyen d’un
trait qui paffe fous le ventre de l’animal entre fes
jambes, 6c qui s’attache fur le poitrail à un morceau
de peau fervant de collier ; il n’y a pour guide au’u*
ne feule corde attachée à la racine du bois de Fanb
mal. Ces traineaux vont très-vîte , furtout quand ils
font trainés par une renne bâtarde, c’eft-à-dire uné
renne produite par un mâle fauvage 6c par une femelle
domeftique, que l’on a laifle aller dans le bois
pour y recevoir le mâle. Lorfque la neige eft unie
6c gelée , un traineau tiré par une renne des plus vîtes
6c des plus vigoureufes 6c bien conduite, peut faire
jufqu’à fix lieues de France par heure ; mais elle ne
peut rélifter à cette fatigue que pendant fept à huit
neurés. La plûpart des rennes font trèS-docifes ; mais
il s’en trouve des rétives, qui font prëfqii’iridompta*
blés. Lorfqu’on les mene trop v îte , elles fe mettent
en fiireur , fê retournent, fe dreffent fur leurs pies
de derrière , 6c fe jettent fur l’homme qui eft dans le
traineau ; on n’en peut pas fortir, parce qu’on y eft
attaché ; ainfi on n’a d’autre reffoitrce que de fe tour*
ner contre terre, 6c de fe couvrir du traineau, comme
d’un bouclier, pour fe mettre à l’âbri des coups
de la rennt. On ne peut aller en traineau que l’hiver*