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les princes de ce pays firent des conquêtes éloignées.
Les uns portèrent leurs armes en Elpagne, 6c les autres
dans les Gaules ; maisHengifte pafl'a dans la grande
Bretagne au fecours des infulaires, l’an 448; 6c
après avoir vaincu les Pietés 6c les Scots qui leur fai-
foient la guerre, il s’empara de la plus grande partie
de cette île. De lui defeendirent les rois de Kent, de
Suflex, d’Eaft-Angles, d’Eflex, de Murcie, de Nor-
thumberland, 6c de Weflèx, dont la poftérité finit à
Edouard III. l’an 1066, après y avoir régné près de
fix cens ans.
Thierry I. fils aîné de Clovis, Theodebert I. Clotaire
I. Clotaire II. eurent de longues guerres, fans
beaucoup de iiiccès, contre les Saxons qui étoient
defeendus dans la Gaule belgique* Charles Martel les
■ combattit durant vingt ans. Pépin leur fit la guerre
.trois fois en dix ans ; enfin Charlemagne, après une
guerre de trente-deux ans, lesiùbjugua, leur fit em-
braffer. le chriftianifme de force, 6c fonda dans leur
pays les archevêchés de Magdebourg 6c de Breme,
6c les évêchés de Paderborn, de Munfter, d’Ofna-
brug,.de Hildesheim, de Ferden, de Minden, 6c
d’Halberftad.
La Saxe ne renfermoit pas feulement autrefois les
archevêchés & évêchés que nous venons de nommer
, mais elle en contenoit encore d’autres ; outre
les marggraviats de Brandebourg, de Luface, 6c de
Mifnie, la principauté d’Anhalt, les duchés de Brunf-
vig , de. Lunebourg, plufieurs comtés, la principauté
d’Ooft-frife, 6c les pays de Frife, de Gronin-
gue, 6c d’Over-Iflel ; tous ces .états faifoient originairement
partie de la Saxes. ...
La plupart furent long-tems pofledés par des prin*
ces faxons, & à mefure qu’ils changèrent de maître
ils changèrent auffi de nom ; enfin l’empereur Maximilien
I. ayant divifé l’Allemagne en dix cercles,
pour en rendre le gouvernement moins confus, comprit
prefque tous les états qui dépendoient autrefois
de la S a x e , avec divers autres,, dans deux cercles
qu’il fit nommer cercle de la haute, 6c cercle de la baße
Saxe. ( D . J . )
Saxe , le cercle de la haute, ( Géog. mod. ) le cercle
de la haute Saxe contient les éleCtorats de Saxe 6c de
Brandebourg , les duchés de Poméranie, de Saxe-
Altenbourg, de iû.are-'Weimar, de S’ÆAre-Gotha, de
•Sßtfe-Cobpurg, de Saare-Eyfenach, la principauté
d’Anhalt, les évêchés de Meißen , de Mersbourg ,
de Naubourg , de Camin, 6c un grand nombre d’autres
fouverainetés. L’éleCteur de S axe en eft le directeur
; font contingent eft de 177 cavaliers, & de
1167 fantaffins, ou de 7991 florins par mois. (D . J .)
Saxe , le cercle de la baße, ( Géog. mod. ) le cercle
de la baße Saxe eft compofé de l’évêché de Hildesheim,
des duchés deBrunfwick, de Mecklenbourg,
de Holftein, de Magdebourg, de la principauté de
Halberftat, de l’évêché de Lubeck , des duchés de
Brunfwick-Zell, de Wolfenbutel, de Holftein-Got-
torp, de Saxe Lawenbourg, & des villes de Lubeck,
de Breme, de Goflar, de Mulhaufen , de Northau-
fen, &c. Le roi de Prüfte, comme duc de Magdebourg,
& l’éleCteur d’Hanovre, comme duc de Breme,
font directeurs de ce cercle. Son contingent eft
de 330 cavaliers, 6c 1177 fantaflins , ou 8992 florins
par mois. (Z>. /.)
Saxe , le duché de , ( Géog. mod. ) on comprend
ordinairement fous le nom de duché de S a x e , tous les
états quicompofent l’éleCtorat de ce nom ; ils font fi-
tues au milieu de l’Allemagne, 6c très-peuplés ; ils
renferment beaucoup de noblefle , 6c un grand nombre
de bonnes villes ; la juftice s’y adminiftre principalement
félon le droit faxon , qu’on y fuit depuis
plufieurs fiecles. Voye^ D roit saxon.
Le duché de Saxe eft borné au nord, par le marc-;
graviat de Brandebourg, au midi par la Mifnie, au
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levant par la bafle-Luface, 6c au couchant par la
principauté d’Anhalt ; on lui donne environ 13 lieues
d’Allemagne' de largeur, & 15 de longueur ; il eft
arrofé de großes rivières , qui y entretiennent un
grand commerce , dont le principal eft celui des mines
; l’Elbe le coupe en deux parties inégales , car
celle qui eft à l’orient, eft beaucoup plus grande que
l’autre ; le pays confifte en campagnes, quifournif-
fent prefque toutes les chofes neceflaire à la vie, 6c
du blé en abondance ; mais le bois y manque , ce
qui oblige les habitans d’entirer de la Luface , &
des frontières de Brandebourg.
C’eft dans ce duché que le luthéranifme a pris
naifiance; "Wittemberg en eft la capitale; cependant
l’eleCteur de Saxe fait la réfidence àDrefde, capitale
de la Mifnie. (Z?. J .)
S A X E T A N U M , ou S E X E T A N U M , ( Géog.
anc. ) ville d’Efpagne , dans la Bétique. L’itinéraire
d’Antonin la marque entre Murgis 6c Caviculum ,
à 3 8 milles du premier de ces lieux , & à 16 milles
du fécond. Sexetanum eft félon les apparences, la Se-
xitania de Ptolomée. ( D . J . )
SAXIFRAGE , faxifraga , f. f. ( Hiß. nat. Bot. )
genre de plante à fleur en rofe, compofée de plufieurs
pétales difpofés en rond. Le calice de cette fleur eft
profondément découpé ; le piftil fort du calice ; il a
ordinairement deux cornes, ■& il devient dans la
fuite , avec le calice , un fruit arrondi, qui a comme
le piftil deux cornes 6c deux capfules ; ce fruit renferme
des femences ordinairement fort menues. Tour-
nefort, inß .re i herb. Voyc{ P LAN T E.
S a x i f r a g e d o r é e , chryfoplcnium • genre de
plante à fleur monopétale, découpée en rayons;
cette fleur n’a point de calice ; le piftil fort du centre
& devient dans la fuite une capfule membraneufe 6c
divifée en deux cornes; cette capfule s’ouvre en
deux parties , 6c renferme dés femences ordinairement
allez menues. Tournefort, inft. rei herb. Foyc{
P l a n t e .
S a x i f r a g e , ( Mat. méd. ) on connoit fous ce
nom, dans les boutiques , outre la grandefaxifrage y
grande pimprenellç-J'axifrage ou boucage , & la petite
pimpreneUe-y^yràg-e ou petite boucage , dont
il eft parle à l’article B o u c a g e , voye^ cet article. Plufieurs
autres plantes, favoirlafaxifrageblanche,ƒ*-
xif-agi a rotundifolia alba • la faxifrage des Anglois,
ou des prés, & la faxifrage ordinaire , ou la cafl'e--
pierre. Lignis minorfaxifraga. Pluk. & inß. rei herb.
Ce ne font que les racines de ces trois plantes qui
font d’ufage; on les a regardées comme propres à
brifer la pierre dans la veffie ; 6c c’eft de cette prétendue
propriété qu’elles ont vraiflemblablement
tiré leur nom ; leur vertu diurétique,. 6c leur vertu
emmenagogue font plus réelles ; on les fait entrer
quelquefois à ce titre dans les bouillons 6c les apo-
femes apéritifs & diurétiques , 6c dans ceux qu’on
fait avaler quelquefois par deffiis des bols , ou des
poudres emménagogues ; ces racines peuvent fe donner
auffi en infufion ou en fubftance dans du ' vin
blanc. En général, ces remedes ne font pas fort
ufités.
La femence de la faxifrage ordinaire, ou de la caf-
fe-pierre, entre dans la bénédiCte laxative de la pharmacopée
de Paris. ( b )
Les riverains pêcheurs du reffort de l’amirauté de
Fécamp , cueillent cette herbe , qui croit en abondance
îur les falàifes dont leurs côtes font bordées;
ils font de cette herbe, qu’on eftime des meilleures,
des falaifons qui fe tranfportent dans lés grandes villes
; mais comme les falaifes font extrêmement hautes
, ils y defeendent au moyen d’une corde établie
au haut de la falaife , & tenue par des hommes qui
la conduifent à la voix de celui qui cueille la perce-
pierre ; ces cordes qui font großes comme un petit
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Çablot , ne font ni tannées ni gauderonnées ; pour
être plus fouples 6c plus maniables ; elles font formées
de coeur de chanvre, pour la fureté des perfon-
jies qui s’expofent à ce travail, qui n’eft pas fans
danger.
. S A X O N E S , ( Géog. anc. ) peuples de la Germanie.
Ptolomée, l . l l . c .x j . les place au midi de
la Cherfonèfe Cimbrique ; ils étoient féparés des Pha-
rodini par le ÛzuvcChalufus , des Cauchi par l’Elbe,
6c habitoient le Holftein.
Laffés de vivre entre des bois & des marais, dans
des terres ftériles , & jaloux des expéditions que
leurs voifins avoient faites dans les provinces de l’empire
romain , ils fe liguèrent avec les Chérufques,
& firent enfemble plufieurs coùrfes jufqu’au Rhin ,
d’oii ils revinrent toujours chargés de butin. Ces fuc-
cès les animèrent à de nouvelles entreprifes ; ils ravagèrent
le pays dés Chamaves, & comme ils vou-
loient fe joindre aux Francs, pour pafler avec eux
dans la Gaule belgique, l’empereur Valentinien les
prévint & les défit.
Cette déroute les obligea de retourner dans leurs
anciennes demeures , où s’étant multipliés de nouveau
, ils fe partagèrent en deux corps ; les uns paf-
ferent fous la conduite d’Hengis, dans la grande Bretagne,
où ils furent appellés par les infulaires, pour
les défendre contre les Piéfes & les Scots ; ils y accoururent
, & avec les tems , ils s’y établirent par
la force des armes. Les autres s’emparèrent des pays
aux environs de l’Elbe , & profitant dès troubles &
des guerres civiles qui déchiroient l’empire, ils y
fondèrent une monarchie qui eut durant long-tems
des rois particuliers. En un mot, ils fe rendirent redoutables
à leurs voifins , dont ils fournirent la plus
grande partie ; on entreprit fouvent, fans fiiccès, de
les fubjuguer ; enfin Charlemagne en vint à-bout ,
après une guerre de trente ans , pendant laquelle ils
lui donnèrent beaucoup d’exercice. Voye^ S a x e &
S a x o n s . (Z>. / . )
S A X O N 1CUM L 1T T U S , (Géogr. anc.) la notice
des dignités de l’empire, y«#. 3 4 . 3 8 . 62. &i. & 62.
nomme ainfi la partie orientale du pays de Kent en
Angleterre. On ne peut douter qu’elle ne défigne
cette province, puifqu’elle y met les villes de Du-
bris & de Riftupis, avec les autres places de l’ancien
Cantium. La même notice comprend auffi fous le nom
de littus-Saxonicum, la côte de la fécondé Belgique,
& celle de la Gaule lyonnoife , du côté qu’elle etoit
oppofée au Cantium; car elle met fur cette côte les
Armoriques, les Ofifmiens, les Abrincates , les Vé-
netes & les Nerviens, de même que les villes Rho-
tomaques, F lav ia , Conjlantia, & autres, qu’elle dit
fituées fur le rivagë faxon. Il n’y a point à douter que
ce nom n’eût été donné à oes côtes, parce qu’elles
étoient fouvent pillées & ravagées par les pirates faxons.
( D . J. )
SAXONNE LANGUE, ( Hijl. des lang. de l ’Eur. )
la langue fixo n n e eft très-peu connue , 6c les monu-
mens qui en reftent,- font en petit nombre. Lorfque
les Saxons eurent fournis les Bretons, & les eurent
rendus comme étrangers dans leur propre pays ; les
conquérans mépriferent bientôt eux-mêmes la langue
qu’ils y avoient apportée. Dès l’année 652, dit
un de leurs hiftoriens, bien des gens de notre île furent
envoyés dans les monafteres de France , pour
y être élevés , & pour apprendre la langue de ce
pays là ; fous le régné d’Edouard le confeffeur, il
paffa un grand nombre de Normands à fa cour, qui y
introduifirent leur langue & leurs maniérés ; enfin
après la conquête de Guillaume I. toutes les lois furent
rendues en françpis, 6c tous les enfans apprirent
le normand ; le cara&ere faxon dont on s’étoit fervi
dans tous les écrits , fut négligé, & dans le régné
fuivant, il devint fi fort hors d’ufage, qu’il n’y
Tome XIF.
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avoît JïîtiS que de vieilles gèns qui fuflent en état dé
le lire.
Il eft vrai qu’Henri I. donna en cara&etes faxOnS*
à Guillaume, archevêque de Cantorbery, une charte
, par laquelle il le confirmoit dans la jouiffance de
fon fiege ; mais on ne connoit guere que ce feul
exemple de l’emploi de la langue faxonne , & peut-
être eftdl dû au deflein que le roi eut d’obliger la reine
qui étoit d’origine faxonne , & de fe concilier
Taffe&ion de fes fujets anglois, qui pouvoient fe flatter
que fon mariage leur procureroit quelques droits
de plus auprès de lui.
Le P. Mabillon 6c d’autres auteurs fe font donè
trompés en afiurant que l’écriture faxonne s’étôitto*-
talement perdue dès lé tëms de la conquête; il en
fut des cara&eres faxons comme des croix dans les
aftes publies, qui pour la plus grande partie furent
•fnpprimées, 6c auxquelleis cm fubftitua les fceaux, 6c
les fouferiptions à la normande ; cependant on ne
laifla pas de confervèr çà 6c là l’ancienne maniéré
des croix; il n’y a pas de doute que la diale&e fa xonne
ne continuât à être en ufage dans les villages 6c
à la campagne, avec un mélange du françois & du
langage de la cour.
Quand les barons commencèrent à perdre de leur
autorité , la langue du pays commença à être*plus
en vogue, jufqu’à ce que les communes obtinrent du
roi Edouard III. que toutes les procédures juridiques
fe feroient en langue angloife. Cette loi ne rétablit
pas néanmoins la langue faxonne dans fon premier
état, elle fit feulement honneur au langage qu’on
-parloit alors, 6c qui étoif une langue mêlée de quantité
de mots étrangers.
Il ne reftoit des traces du véritable faxOn que dans
les monafteres , 6c encore n’étoit-ce que dans ceux
qui avoient été fondés avant la conquête normande,
parce que leur intérêt les obligeoit d’entendre la
langue dans laquelle leurs chartes originales étoient
écrites ; c’étoit par cette raifon que dans l’abbaye de
Croyland il y avoit un maître pour enfeigner le faxon
à quelques-uns des plus jeunes freres , pour que
dans un âge plus avancé, ils fuflent mieux en état de
faire-valoir les anciens aàes de leurs monafteres contre
leurs adverfaires ; c’étoit fans doute pour la même
raifon que dans l’abbaye de Taviftoke, qui avoit
été fondée par les Saxons vers l’an 691 , on faifoit
des leçons publiques en langue faxonne, leçons qui
ont été continuées jufqu’au tems de nos peres , dit
Cambden, pour que la connoiflance de cette langue
ne fe perdît point, comme elle a fait depuis.
Enfin Guillaume Summer, célébré antiquaire anglois
du dernier fiecle, a tâché de rétablir la langue
faxonne , par fon gloflàire de cette langue, 6c par
d’autres ouvrages qu’il a publiés à la tête des anciens
hiftoriens d’Angleterre, imprimés à Londres en 163 2.
in-fol. Son dictionnaire faxon a paru à Oxford en
.1659. au moyen de ce diâionnaire , on peut entendre
les évangiles en langue faxonne , mis au jour par
le dofteur Thomas Mareshall ; ce dictionnaire de
Somner n’eft pas néanmoins encore aflez complet,
pour qu’il ne Rit fufceptible d’additions 6c d’une plus
grande perfection, fi l’on vouloit recueillir les anciens
manuferits qui fubfiftent encore dans cette
langue. (Z?./.)
SAXONS, 1. m. pl. {Hiß. anc. & mod.) nation bel-
liqueufe fort adonnée à la piraterie , qùi etoit un*
colonie des Cimbres, c’eft-à-dire des habitans de la
Cherfonefe cimbrique, connue aujourd’hui fous le
■ nom de Jutland. En fortant de ce pays leur premier
.établiflement fut dans le diftriCt qui forme aujourd’hui
les duchés de Sleftfick 6c de Holftein, dont ils
s’étendirent au loin & occupèrent d’abord le pays
fitué entre le Rhin 6c l’Elbe, enfuite ils s’emparèrent
de la W eftphalie, de la Frile, de la Hollande 6c de
Z Z z z ij