queftion a tant de branches par elle-même > 8c relativement
au commerce, ce n’eft pas ici le lieu de la
diicuter. Il fuffit de bien connoître la maniéré dont
on peut s’y prendre pour cultiver utilement dans ce
pays une plante d’un fi grand ufage, lorlqu’on le
jugera néceffaire. (Z« chevalier p e J au court.')
Maniéré d’accommoder le riz , de façon qu’avec dix
livres de riz dix livres de pain, dix pintes de lait, v
foixante pintes d’eau, foixante-dix perfonnes fe font
trouvées nourries parfaitement pendant vingt-quatre
heures. On lavera la quantité de dix livres de riv dans
deux eaux différentes : il faut que cette eau foit
tiede. ■ }
On les jettera enfuite dans foixante pintes d’eau
bouillante oii le ri[ crevera ; on le fera bouillir à petit
feu pendant trois heures ou environ, 8c on le remuera
pour l’empêcher de s’attacher.
Lorlaue ledit riv fera bien crevé 8c renflé, l’on
jettera dans la marmite ou chauderon, dix livres de
pain coupé par petits morceaux fort minces, lequel,
par fa cuiffon, fe mêle 8c s’incorpore parfaitement
avec ledit ri{, 8c forme une liaifon à l’eau dans laquelle
le ri^ a cuit.
On ajoute enfuite par-deffus le tout dix pintes de
lait, 8c l’on remue la totalité fur le feu jufqu’à ce que
le ri{ ait pu être pénétré par le lait.
Sur cette quantité de liquide on met huit onces de
fe l, 8c huit gros de poivre.
Si le lait eft rare, on peut y fubftituer dix onces
d’huile de noix ou d’olive.
Pour donner un goût agréable à cette nourriture,
on peut y ajouter une douzaine de feuilles de laurier-
cerife.
La diftribution ne s’en fait que lorfque le tout efl
refroidi, 8c que cette nourriture a acquis la confiftan-
ce d’une efpece de bouillie, dans laquelle le feul
fe conferve en grain.
Une demi-livre de cette nourriture foutient plus
qu’une livre & demie de pain.
Méthode de faire la foupe au riz pour cinquante perfonnes.
Il faut le pourvoir d’un chauderon affez grand
pour contenir quarante pintes d’eau, mefure de Paris
: s’il eft plus grand, il eh fera plus commode.
L’on mettra dans ce chauderon neuf pintes d’eau,
à ladite mefure de Paris ; quand elle fera chaude, on
y mettra fix livres de ri^, qu’on aura foin auparavant
de bien laver avec de l’eau chaude.
Le chauderon étant mis fur le feu avec le ri{ , on
aura attention de le faire cuire lentement, 8c de le
remuer fans ceffe de peur qu’il ne s’attache au fond.
A mefure que le ri^ crevera, & qu’il s’épaiffira, on
y verfera fucceffivement trois autres pintes d’eau
chaude.
Pour faire crever & revenir le d ç , il faut environ
une heure : c’eft pendant ce tems qu’il faut l’humec-
ter 8c lui faire boire encore fucceffivement vingt-
huit pintes d’eau, ce qui fera en tout environ quarante
pintes d’eau, qu’il faut verfer peu à peu 8c par
intervalle, de peur de noyer le ri*. Cela fait, il faut
laiffer le ri\ fur le feu pendant deux autres heures, 8c
l’y faire cuire lentement 8c à petit feu, en le remuant
fans Ceffe , fans quoi il s’attacheroit au poêlon ou
chauderon.
Le ri[ étant bien cuit, on y mettra une demi-livre
de beurre, ou de bonne graiffeli l’on he peut avoir
de beurre, avec trois quarterons de fe l, & pour deux
1-iards de poivre noir en poudre ; en obfervant de remuer
le tout enfemble pendant une demi-heure.
Au lieu de beurre oh peut mettre du lait, la quantité
de fix pintes de lait fuffit pour la chauderonnée ;
mais il faut prendre garde que le lait ne foit point trop
v ieu x, car il s’aigriroit à la cuiffon.
On ôtera enfuite le chauderon de deffus le feu,
pour y mettre auffi-tôt, mais peu à peu, fix livres
de pain bis ou blanc qu’on coupe en foupes très»
minces, en obfervant de mêler le pain avec le r/ç, de
maniéré qu’il aille julq'u’au fond pour l’imbiber 8C
faire corps enfemble.
Si l’on fe fert de lait au lieu de beurre, il faut quelques
pintes d’eau de moins dans la préparation du ri
autrement le ri^ feroit trop clair. Et auffi fi l ’on emploie
le lait, il faut mettre du pain blanc, parce que
le pain bis feroit aigrir le lait.
La diftribution doit être faite fur le champ pour
trouver les cinquante portions : chaque portion fera
de deux cuillerées, qui contiendront chacune la valeur
d’un demi-feptier ou quart de pinte, mefure de
Paris.
Pour les enfons de neuf ans & au-deffous, la portion
d’une de ces cuillerées lerafuffifante.
En diftribuant les foupes chaudes, on aura foin de
remuer le ri{ avec la cuillère à pot, 8c de prendre au
fond du chauderon, pour que la diftribution fe faffe
également $ tant en ri[ qu’en pain.
On avertit ceux qui ne mangeront pas furie champ
leur portion, de la faire réchauffer à petit feu, en y
mêlant un peu d’eau ou de lait, pour la foire revenir
8c la rendre plus profitable.
Méthode pour faire la bouillie au riz, au lieu de farine
, pour les petits enfans. On prend un demi-feptier
de lait, un demi-feptier d’eau, un gros 8c demi de fel,
une once 8c demie de rïç mis en faiûne; il faut delayer
cette farine avec le lait, l’eau 8c le fe l, faire bouillir
le tout jufqu’à ce qu’il commence à y avoir une croûte
légère au fond du poêlon; l’ôter enfuite de deffus la
flamme, & le mettre un quart d’heure environ fur la
cendre rouge;on remettra enfuite cette böuillie für
la flamme jufqu’à cuiffon parfaite, laquelle cuiffon
fe connoît à l’odeur, 8c lorfque la croûte qui eft au
fond du poêlon eft fort épaiffe, fans cependant qu’elle
fente le brûlé.
R IZ IE R E , f. f. ('Agricult.) terre enfemencée de
ri[. V y e{ R iz.
Les rivières font ordinairement dans les lieux bas
8c marécageux , où cette plante fe plaît, 8c prodviit
beaucoup par la culture. Il y a quantité de ces rivières
en Italie le long du P ô , dont on détourne une
partie des eaux pour arrofer le riz. Ce qui rend les
Indes orientales fi fécondes en cette efpece de grain,
c’eft que plufieurs des rivières qui les arrrofent, s’y
débordant périodiquement, comme le Nil en Egypte
, les riz qui s’y fement en pleine campagne reftent
des mois entiers fous l’eau, leurs franges ou bouquets
furnageant 8c croiffant pour ainfi dire à mefure que
l’eau s’élève. (/?./.)
R IZ IUM , f. m. (Botah. <z/zc.),nom donné par les
anciens à une efpece particulière de racine rouge
qu’on tiroit de Syrie, 8c dont les femmes grecques fe
fervoient pour fe farder le vifage ; c’étoit leur rouge.
Pline qui en parle plus d’une fois , l’appelle en latin
radix lanaria, ce qui eft de fa part une grande erreur,
ayant confondu le rifium dé Syrie, avec le ßruthium
des Grecs. Il eft affez vraiffemblable que le rifium
étoit une efpece d’orcanette , anchufa radice rubrd,qui
croiffoit en abondance dans toute la S y r ie , 8c qui
étoit très-propre à faire la couleur rouge que les dames
grecques mettoient fur leurs joues. (D . Z.)
RÎZOLITES, ( Hiß. nat. Litkolog. ) nom générique
par lequel quelques naturaliftes ont voulu défi-
gner les racines des arbres 8c des plantes pétrifiées.
RO
R O A , (Géog. anc.) petite v ille d’Efpagne , dans
la vieille Caftille , fur le Duero-, à a 8 lieues au nord
de Madrid, dans un terroir fertile en vin 8c en blé.
Elle eft toute dépeuplée , quoiqu’entourée de doubles
murailles, & défendue par une citadelle. Long,
rq. 18. lat, 41,4$- (Z?. Z.)
ROB, f. m. (Ph armac. ) nom qu’on donne atiX fîtes
des fruits dépurés '8c cuits, jufqu’à la confomption
des deux tiers de leur humidité. On fait des robs de
coings, de mures, de baies de fureau, d’aloës, d’acacia
, de réglifie > de berberis, &c. pour diverfes maladies;.
.Le fuc de grofeilles rouges confit, fe nomme
rob de Ribé. A l’égard du fiic des raifms dépurés, il
s’appelle paiticulierement fapa^ quand il eft cuit juf-
qu’à la confomption des deux tiers ; 8c ce fapa eft
prefque en confiftance de fyrop : mais quand il n’eft
cuit que jufqu’à la confomption,du tiers, on le nomme
defruclum, 8c c’eft çe que le peuple appelle vin
cuit ; quand on le cuit jufqu’à une confiftance approchante
des éleèhiajres mois, il prend le nom de w-
Jiné, & alors on l’employe à diverfes confitures.
Le mot rob eft aujourd’hui reçu dans les boutiques
des Apoticaires, quoiqu’originairement il foit arabe;
il fignifie dans cette langue un fimple fuc, defféché
au fôleîl ou fur le feu.
On trouvera dans la chimie de Boerhaave, d’excellentes
réglés fur la préparation 8c l’ufage des robes
, des fapa, des végétaux. (Z>. Z.)
R O B A ou RO BE , terme de commerce de mer, en
ufage en Provence 8c dans le levant ; il fignifie mar-
chandifes, biens , riciiejfes. Il eft auffi d’ulage parmi
les Catalans dans le même fiens» Il paroît être paffé
d’Italie en Provence , d’où les provençaux l’ont
porté dans les échelles du Levant. Dicl. de Commerce.
& de Trévoux.
RO B E , 1. f. ( Géog. mod. ) vêtement long 8c fort
ample , que portent par-deffus tous les autres habits
les gens de loi , ou jurifconfultes, les théologiens
8c les gradués d’Angleterre. La forme de ces robes
n’eft pas la même pour les eccléfiaftiques 8c pour les
laïques ,. cependant les unes 8c les autres s’appellent
en général gens de robe.
Dans quelques univerfités, les Médecins portent
la robe d’écarlate ; dans celle de Paris, le reéleur a
une robe, violette avec le chaperon d’hermine ; les
doyens des facultés , procureurs, quefteurs des nations
portent la robe rouge fourrée de vert. Les docteurs
de la maifon de Sorbonne portent toujours, la
robe d’étamine ou de voile noir par-deffus la foutane
dans leur maifon, 8c les doélews en Théologie la
portent également aux affemblées, examens, thè-
tes , 8c autres a&es de faculté, de même que les pro-
feffeurs 8c autres fuppôts de la faculté des Arts, dans
•leurs claffes 8c affemblées , foit de leur nation, foit
de l’univerfité. Ces robes font faites comme celles
des avocats, à* l’exception des manches qui font plus
courtes , quelques-unes font garnies de petits boutons
, & d’autres fimplement ouvertes par-devant
avec un ruban noir f ur les bords. Les robes des appariteurs
ou bedeaux font de la même forme & de la
même couleur, & quelquefois toutes femblables à
celles des avocats. Ceux des paroiffes en portent ©r-
dinaii'ement de mi-parties'ou de deux couleurs.
En France , on diftingue les officiers de robe longue
de ceux de robe courte, ces derniers font ceux
qui pour être reçus dans leurs charges n’ont point
été examinés fur la loi : autrefois il y avoit des Bai*-
biers de robe courte, c’eft-à-dire ceux qui n’avoient
point été fur les bancs 8c qui avoient été reçus fans
examen* •
La robe fe prend pour la magiftrature 8c pour la
profeffion oppofée <\ celle des armes ; c’eft dans ce
fiens que Cicéron a d it, cedant arma togeè; on dit d’un
homme qu’il eft d’une famille de robe, quand fies ancêtres
ont poffedé des charges diftinguées dans la
magiftrature. La nobleffe de robe eft moins conlidé-
rée dans'certains pays que celle d’épée.
La robeeft. en général le vêtement de deffus de toutes
nos femmesquand elles font habillées.
Robe des Rom ain s , (Hifl, Rom.') Voye^T oge
g* Habit des Romains.
R.ÔSË C o n s u l a i r e , (Hi/l.Ro/ti.) cNîtôif une
rbbe prétexte . bordée en bas d’une large bande de
pourpre. D ’abord les confuls la pi'irent le premier
jour de leur magiftrature devant leurs dieux pénates;
dans la fuite, ils la prirent dans le temple de Jupiter
Capitolin, comme le rapporte Denis d’Halicarnafo
fie , liv. V. c. xix. 8c T ite-Live, liv. y i. c. xix. Enfin
, fous les empereurs , la puiffance des confuls
ayant été réduite à rien, leur extérieur en devint
plus faftueux ; ils portèrent alors une robe richement
peinte, le laurier dans leurs foifeeaux, 8c même 011
y joignit les haches. Ce n’eft pas tout ; dès qu’il plai-
foit à l’empereur d’illuftcer quelqu’un, il lui accor-
doit le droit de porter la robe confulaire, quoiqu’il
n’eût point été eonful. Il accordoit auffi la robe triomphale
, les honneurs du triomphe 8c les privilèges'
attachés au triomphe, à ceux qu’il vouloit fovorifer
de fa bienveillance, quoiqu’ils n’euffent ni triomphé
, ni foit aucun exploit remai-quable. En un mot ;
c’etoient des honneurs de cour d’autant plus mépri-
fables, que les gens de mérite n’en étoient pas gratifiés.
{D. Z.)
Robe de reb as, ( Antiq. Rom.') les convives fe
rendoient à la fortie du bain avec une robe qui ne
fervoit qu’à cela , 8c qu’ils appelloient veflis ctznato-
ria, tricliniaria, convivalis. Elle étoit pour le plus
fouvent blanche, fur-tout dans les jours de quelque
folemnité ; 8c c’étoit auffi-bien chez les Romains que
chez les Orientaux, une indiferétion puniffabie, de
fe préfenter dans la folle du feftin fans Cette robe. Cicéron
foit un crime à Vaticinius d’y être venu en
habit noir, quoique le repas fe donnât à l’occafion.
d’une cérémonie funebre. Il compare cet ennemi
odieux à une furie qui vient inopinément répandre
une idée funefte dans l’efprit de toute l’affiftance :
Atque illud etiam feire ex te cupio , quo concilio aut
quâ mtme feceris , ut in epulo Q. Arrii familiaris met
cum togâ pullâ accumberes ? . . . . cum tôt homirtum mil*
lia , . . . cum ipfe epuli dominas Q. Ardus albatus effet;
tu in templum caflons tecum C. Fidulo atrato , ceteris
que tuis furiis funeflum intulifli.
Capitolin raconte auffi que Maximin le fils , encore
jeune, ayant été invité à la table de l’empereur
Alexandre Sévere , 8c n’ayant point d’habit de table,
on lui en donna un de la garde-robe de l’empereur.
Pareille chofe étoit arrivée autrefois àSeptime Sévere
encore particulier, fuivant le rapport de Spar-
tièn.
Cet habillement étoit une efpece de draperie qui
ne tenoit prefque rien, comme il paroît dans les marbres
, 8c qui étoit pourtant differente du pallium des
Grecs. Martial reproche à Lucus d’en avoir plus
d’une fois remporté chez lui deux au lieu d’une , de
la maifon où il avoit foupé.
E t tecluS lattisfeepe duabus abith ( D. J .f
R o b e TRIOMPHALE , ( Antiq. Rom. ) toga trium-
pkalis ; robe particulière des Romains, refervée pour
le triomphe. Tacite dans fes annales nous en fournit
une preuve certaine, quand il dit , que dans les
jours du cirque, Néron portoit la robe triomphale, 8c
Britannicus la fimple robe des jeunes gens, pour foire
connoîtrë par cette différence d’hâbits , les emplois
8c les- dignités qu’on leur préparoit. Plutarque raconte
de Marins, que ce romain, fi fameux par les
événemens de fa v ie , oubliant fa naiffance, parut un
jour en public avec la robe triomphale ; mais s’apper-
cevant que le fénat défapprouvoit fa vanité, il forcit
pour quitter fa robe, & revint avec la prétexte.
Dans là fuite, Pompée eut le privilège de pouvoir
porter la robe triomphale aux fpe&acles, diftinc-
tion qui n’avoit été accordée qu’au feul Paul Emile
avant lui. Dion 8c Velleius prétendent même, que
Pompée ne fe fervit qu’une feule fois de cette prérogative
.