47° SAC
Quand le terrein eft dur &: de roche, on fe fert dans
les tranchées de facs à terre & de gabions. On en fait
aufli des batteries dans plufiéurs occafions. Voye\_ pi. xm. , p n n ■ g
S a c a l a in e , eft un fat qui né différé du Jac a
terre, que parte qu’il'eft plus grand, & qu’il eft rempli
de laine. On s’en fert pour fes batteries & lès lo-
gemens dans les endroits oit il y a peu de tërre.
Sacs a poudré , font desJacs remplis de poudre
qui en contiennent quatre ou cinq livres, & qu on
jette fur l’ennemi avec la main, comme lès grenades.
Il y en a de plus gros qui contiennent 40 ou 50 livres
de poudre, & qui s’exécutent avec le mortier. Voyt{
fur ce fïïjet , notre traité déArtillerie , fécondé édition,
(Q ) ; .
Sac , (Conimerce.) 1 efac eft aufli une certaine me*-
fure dont on le fert en plufiéurs villes de France ou
des pays étrangers, pour mefurer lés grains, graines,
légumes ; ou pour mieux dire, une eftimation à laquelle
On rapporte les autres mefures. Agen,Clerac,
Tonneins, Tournon, Valence en Dauphine, aufli-
bien que T h ie l, Bruxelles., Rotterdam, Anvers &
Grenade, rëd'uifent leurs mefures de grains au fa c ,
dont voici leS proportions avec le feptier de Paris.
Cent fie s d’Agen font 5 6 feptiers de Paris, ceux de
Clerac de meme ; cent fie s dé Tonneins font 49 lep-
tiers de Paris ; Cent facs de Tournon 48 ; cen tre r de
Valence 6z4-; 25 facs de Bruxelles 19 ; 28 de T h ie l,
pareillement 19 , &c cent facs de Grenade, 43 feptiers
de Paris. A Anvers les quatorze Jacs font le tonneau
de Nantes , qui contient neuf feptiers & demi
de Paris. L’on fe fert aufli à Amfterdam Au fac pour
mefurer les grains ; quatre fchepels font 1 z fa c , &c
36 Jacs le laft. Voyei LaST , SCHEPEL, MESURES.
DiU. de Commerce 6* de Trévoux.
SAC , ( Agriculture. } les vignerons appellent fac
une certaine quantité dé marc qui refte après le pref-
furage du vin ou du cidre, qui eft ordinairement la
quantité de preffurage que porte un prefloir ; on dit
couper, lever Un fac. (JD. J•) . .
Sa c à p o u d r e , ( Artificier.) les Artificiers appellent
ainfi l’enveloppe de papier qui contient là
chàffe des pots à feu ou à aigrette.
Sa c , ou Baril de trompes, ( Artificier. } pour faire
fortir d’un baflin d’eau une grande quantité de feux
de toutes efpëces, préparés pour cet élément ; il n’y
à rien de plus naturelque de raflembler plufiéurs trompes
en faifceâu ; cependârit On fe borne ordinairement
au nombre de fept, parce que fept cartouches
égaux rangés autour d’un, le touchent mutuellement,
iaiflent entré eux le moins d’iritervalle vuide qu’il eft
poflible , & forment une circonférence fufceptible
d’une enveloppe cylindrique , qui laine aufli en-dedans
les intervalles de vuidès égaux encore plüs petits
que les autres nombres au-defîus de fept.
Tout l’artifice de cet aflemblage confifte donc à
lier un pàquet de fept trompes fâités exprès pour jet-
ter des genouillièreS, des plongeons, des füléès courantes
, des ferpentaux & des globes , pour brûler
fur l’eau. Cette ligature peut fe faire par le moyen de
ficelles croifées alternativement en entrelas de l’une
à l’autre trompe , y ajoutant, fi l’on veut, un peu de
colle forte pour empêcher qu’elles ne gliflent.
Cet aflemblage fait, on le fait entrer dans un fac
de toile goudronnée fait exprès, dont le fond eft un
plateau de planche fciée en rond, d’un diametré égal-
à la fomme de trois de ceux de la trompe, fur les
bords duquel la toile en fac eft clouée & goudronnée.
On attache au-deflotis du plateau un anneau ou
un crochet pour y fufpehdre un petit Jac de fable,
dans lequel on y en met autant qu’il en faut .pour
faire entrer cet artifice dans l’eau jùiqù’auprès de fon
bordfüpérièur, pour qu’il y foit grelque tout cache.
Sac , en terme deBoürJitr, eft une efpece d’étui fait
S A C
d’étoffe, farts bois , dails lequel on peut mettre telle
oïi telle chofe ; il y a des facs pour les livres, pour
les flacons, & de plus grands encore pour recevoir
les livres des damés, & pour l’utilité des voyageurs.
S a c DE CH AR BO N , terme de Charbonnier, on l’ap-*-
pelle aufli charge, parce que c’ eft tout ce que peut
porter vin homme. Il contient une mine ; chaque mine
compoféè dé deux minots ou feize boifleaux ; le mi-
not dé charbonrdoit fe mefurer çharbon fur bord.
Savary. ( D . J. )
S a c d e g r a i n s -, (Commerce de grains.} c’eft Une
certaine mefure dont on fe fert dans plufiéurs villes
de France &t dés pays étrangers, pour mefurer les
grains, légumes; ou pour mieux dire, c’eft une efti-
niation à laquelle on rapporte les autres mefures.
Agen, Clerac, Tonneins, Tournon, Valence en
Dauphiné, aufli-bien que Bruxelles, Rotërdam, Anvers,
&; Grenade, réduifent leurs mefures de grains
au fac. Vàyt[ S a c , Commerce. (D . J.}
S a c A O U V R A G E , en terme de Marchand de modes,
èft une efpece de grande boùrfe diverfement enrichie
, St fe Fermant avec des cordons comme une
bourfe. Autrefois les dames s’en fervoient pour renfermer
les ouvrages dont elles s’Occupoient. Aujourd’hui
ils font devenus partie de la parure ; on na
fort pas plus fans fac à ouvrage dans le bras que fans
fichu fur le cou ; cependant fort fouVent l’un eft aufli
inutile que l’autre.
S a c DE P LA TR E , ( Plâtrerie.) fuivant les ordonnances
de police de Paris, le fac de plâtre doit renfermer
la valeur de deux boifleaux mefures ras, & les
douze facs font ordinairement une voie. ( D . J .}
S a c s D E C I N Q U A N T E , en terme de Fondeur de
plomb à tirer, font des facs de toile contenant cinquante
livres de plomb. Il n’y en a ni de plus petits
ni de plus grands.
S a c ou C h a u s s e , terme de Pêche. Voyeç C h a u s s e *
S A C A RÉSEAU , ( Littérat. } Voye[ RETICULUM.
SACA, ( Géog. mod. } nom commun a une petite
contrée de Madagafcar, & à une ville ruinée d’Afrique
, fur la côte de la Méditerranée, autrefois nommée
Tipafa, & qui étoit alors une colonie romaine ;
quelques auteurs difent qu’Alger a été bâtie fur fes
ruines. (Z ) ./ .)
SÂ CA L, f. m . ( Hijl. riàt. Minêralog. } n om fo u s
le q u e l o n a q u e lq u e fo is d é fig n é le fu c c in o u l ’am b re
ja u n è . Voye{ l'article SUC CIN .
SACANIE, (Géogr. mod.} la Sacuanie , Zàcanie, &
Zaconie, font un feul & même nom. Vyye^ Z a c o n i e .
On appelle ainfi la partie de la Morée la plus voi-
fine de l ’ifthme de Corinthe, entre cet ifthme, le
duché de Clarence, les golfes de Lépante & d’Engia.
Elle comprenoit autrefois les royaumes de Sicile,
de Corinthe & d’Argos ; aujourd’hui Corinthe &
Napoli de Romanie, en font les principaux lieux.
(Z> ./ .)
SACARE, f. m. ( Comm.) petit poids dont les habi-
tans de la grande île de Madagafcar fe fervent pour
pefer l’or & l’argent. Il pefe autant que le denier ou
lcrupule de l ’Europe. Au-deflus du>facare font le
fompi &c le vari ; au - deflous le nanqui & le nanque.
Voye^ S oM P I , &c. Diction, de commerce.
SACASINA, (Géogr. anc.} contrée aux confins
de l’Arménie & de l’Albanie. Elle va jufqu’au fleuve
Cyrus, félon Strabon, liv. Xl.pag. 628. Il nomme
ce lieu, liv. II. pag. y g . Sacafjina , ffaxamy» ; au livre
Xl.pa g. 60. Sacafena, <rttx*ernvtt ; & dans un aib-
tre endroit, pag. S2.8- qui eft celui dont il eft principalement
ici queftion, Sacaffene, a-ec-AUa-am». C’eft apparemment
le même pays qu’il dit ailleurs avoir été
occupé par les peuples Sàcce, qui lui avoient donné
leur nom. Pline a pris de la Sacaffene de Strabon-,
liv. VI. ch. ix. le nom de Sàcaffani, qu’il donne aux
habitans ; il les place près du Cyrus, (D . J,}
SAC
SÀCAU1ÎAQU’E S, (Géogr. arte.} SaSauräci^ an-
cien peuple d’entre les Scythes. Lucien, in Macro-
biis dit que Sinatoclès, roi des Parthes, étant ramené
de fon exil paV lé's Sacâuraques , fcythes, à l’âge
de 90 ànS, comriiéhça de régner, & régna encore 7
anS. Ce font les Sàrâgdücce de Ptolomée, l. VI. c. xiv.
dans la Scythie, en^deçà de l’Imaüs, entre lè Iaxârfe
& l’QXuSi (D . J .)
SACC ADE, f. f. en terme de Manège, eft ünë Violente
fecoiiffe qiié le cavalier donne au cheVal en levant
avec promptitude les deux rênes à-la-fôis. On
s’èn fert lorfqüe le cheVal pefe trop fur là main Où
qïi’i l s’arme. Vôyêi S ’ÀRMER.
La faccade eft une corredion dont on fait rarement
ufage dans la craintè dè gâter là bouche du
cheval. Voyé\[ BôÜCHE.
Sa c c a d e , (Écriture. ) fe dit, dans l’écriture, des
inégalités de traits, dès tourbillons d’ancre, des paf- \
fes trop longues, accidens caufés par une plume dont
lè mouvement eft trop rapide & nullement réglé,
Ou par des foulé véës de bras & de poignet trop con-
fiderables.
SACCADER, v. a£t. ( Maréchal.} c’eft mener un
cheval en lui donnant continuellement des faccades.
Voyei Sa c c a d e .
SACCAGE, (Droit de Seigneurs.} On appelle ainfi
dans quelques coutumes ce qu’on appelle en d’autres
minage , c’eft-à-dire lè droit que les feigneurs fe font
attribués de prendre en nature, une certaine quantité
de grains ou de légumes fur chaque fachee dé
ces marchandifes qui s’expofënt en vente dans leurs
ma rchés. ( D. J. }
SACCAGER, v. aft. ( Gram. ) c’eft abandonner
Une Ville aux foldats quand elle eft prife. Rome a été
faccagée plûfiêürs fois, Nous nous en ferVOns pour
des dëfordres moins grands. Lafontaine a dit du vieillard
qui avoit deux màîtreffes, l’une yieillé, l’autre
jeune, qïié céWe-\%.fàccageoit tous les poils noirs &
l’autre tous les poils gris. Ce vieillard eft l’image de
ceux qui n’oiit point d’opinion à eux, ils font dépouilles
à mefure qu’ils tombent fous différentes
mains.
SACCAÎ, ( Géogr. mod. ) Kempfer ne dit rien de
cette ville, peut-être parce qu’elle ne fubfiftoit plus
de fon tehis ; mais les auteurs de l’âmbaffade des Hol*
landois au Japon, en parlent fort au long, & nous la
donnent pour une dès cinq villes impériales dujapon,
dans l*île de Nipon, fur la côte orientale de là baie
d’Ofacca, à 3 lieues au midi de cette ville. Longiu
1S2. 27. latit. jS . 4<f. (D . J.}
SACCARÎI , f. m. pl. ( Littérature. ) on nommoit
ainfi chez les, Romains, une compagnie de portefaix,
qui avoit feiile lè privilège de tranfporter toutes les
marchandifes du port dans les magafins, perfonne
n’ayant droit d’employer à cet effet fes propres éf-
claves, & moins encore les efclaves d’autrui. (D. J.}
SACCHI, SACCHO ou SACS, f. m. pl. (Côm.)
mefure des grains, dont on fe fert à Livourne ; quarante
facchi font le laft d’Amfterdam. Le faccho de blé
pefé environ iç o livres poids de Livourne. Voyei
L ast. Diel, de Cornmer.
SACCILÀIRE, f. m. (Gram. & Divirtat.} ceux qui
fembloient fefervir de magie & de maléfice pour s’approprier
l’argent des autres.
SACCOMËUSE, f. f, (Gram.} Voye{ C ornemuse.
_ SACCOPHORES , f. m. (Hiß. eccléf} fe£ie d’anciens
hérétiques, ainfi nommés parce qu’ils fe cou-
vroient de facs, & faifoient profeïfion de menèr une
Vie pénitente.
Ce mot eft gfec ectKKoçopoi, formé de oukkoç , un
fa c , & (pipa, je porte.
Il y a apparence que ces faccophores étoient les
mêmes que les Ènçratites Si lès Méflaliens, Théo-»
S A C 47
dofe fit fine loi cotttrë les Saccop)iores & les Manichéens.
EN CR ATI TES & MESSALIENS.
S A C C O l T A Y , (Géog. mod.} ville d’Afié au royaume
de Siam, fituée vèrs les montagnes qui féparenf
le Siani & le Pegu. (D . J.}
SACÉES, f. fTpl. (Hijl. ariç.) en grec aa.v.aia. ; fêtes
qu’on célébrôit autre'fbis à Bàbylone en l’honneur de
la déeffe Anaïtis. Elles étoient dans l’Orient ce qù’é-
tbient à Rome lèsfatUrnales,.une fête inftituée en fa-'
veitr des éfdaves ; elle dufoit cinq jours pendant lef-
qttels, dit Àthenee, les efclàVes commandoient à
leurs niâîttëâ ; & l’un d’èntre eux revêtu d’une robe
royale qu’on appelloit {ôgane, agiffoit comme s’il eut
été le maître de la inaifon. Une des cérémonies dé
cette fête étoit de choiïïr un prifonnier condamné à
mort, St dé lui permettre dé prendre toits les plaiflrs
qu’il pouvoit foithàiter avant que d’être conduit au
nipplice. Vôye{ SATURNALES.
SACELLAIRE, f. m, (Èmpirt grée.} c’étoit dans
l’empire grec , le nom de celui qui avoit foin de la
bourfe de l’empereur, ou comme nous parlerions
aujourd’hui, de la caflette du prince, & qui donnoif:
à la cour, aux lbldaïs, aux ouvriers, aux officiers du
prince, ÔC dans l’Eglifè aux pauvres, leurs gages,ou
les aüfflônés qïie l ’empereur leur faifoit. Le pape a
eu aufli un Jacéllairejüfqu’k Adrien. Ce mot vient de
f accus, Un fac, Une bourfe. (D . J.}
SA C E R , SA C R A , SACRI/M, (Littiré} le mot
facer fignifie dëux chofés bien différentes; ou ce qui
eft confaeré à la religion , ou ce qui eft exécrable;
Sacrum, regarde cê qui étoit confaeré aux dieux
par les pontifes ; fahetum, ce qui étoit faint & inviolable
; religiofum, concerne les tombeaux & les fépul-
cres des mânes.
Sacer JangUis, eft le fang des Viûimes ; cédés faerd$
Un ténipîe confaeré à quelque dieu ; facrum ritu, un
rite confâçré.
J’ai dit que facer defignoit aufli ce qui eft exécrable;
De-là vient qïie Virgile a dit au figuré auri-facra famés
, exécrable faim dès richeffes; Servius prétend
que l’étyhioiogie dit mot facer, en tant qu’il veut dirë
exécrable, vient d’une ancienne coutume des habitans
de Marfeille. « Lorfque la pefte , dit-il, régnoit dans
» cette v ille, on choififfoit un mendiant, Un miférâ- •
» ble, qui après avoir été nourri & engràiffé pendant
» quelque tems aux dépens du public, étoit prome-
» ne par les rues, & enfuite facrifié. Tout le peuple
» lui donnpit avant fon faerifice mille malédictions,
» & prioit lés dieux d’épuifèr fur lui leur colere. Ainfi
» cet homme , comme facer, c’eft-à-dire dévoué au
» faerifice, étoit maudit & exécrable ». (D. J.}
S a c e r , (Géog. anc.) cet adjeétif latin pour le genre
mafeulin, veut dire facré; on fait qu’il fait au féminin
facra, & au neutre facrum. Les grecs i’expri-
moient en leur langue, par Upoç, hpxfnpov; mais ces
mots,foit latins, foit grecs, deviennent noms propres
& particuliers à un lieu, lorfqu’ils font attachés
à quelqu’autre mot qiii les détermine à ce lieu : en
voici qiielques exemples*
i° . Sacer ager, là campagne facrée, lieu de L’Afié
mineure, au voiftnage de Giamozène, félon T ite-Li-
v e , lib. I. ch. xxxix.
2°. Sacer campus,le champ facré, lieu dans unè
île du Nil, auprès des montagnes d’Ethÿopie & d’Egypte
, en un endroit nommé Philks, félon Diodore
dé Sicile, lib. I. ch. xxij. Le tômbeau d’Ofiris,qpi
étoit dans cette île, a bien pii donner le nom de facré
a cet endroit.
30. Sacercollis, la colline facrée, colline d’Italxe,
qui félon T ite-Live, lib. II. ch. xxxij. étoit à 3 milles
de Rome, fur l’autre bord du Téveroné.
40. Sacer fons, la fontaine facrée, fontaine de l’E-
. pire, félon Solin, ch. vij. « Il y a , dit-il, en Epire une
» fontaine facrée, plus froide qu’aucune autre eau 3