au voifmage du T iro l, & finit par fe perdre dans
l ’Inn. (D . J.)
SAL TZA, ( Géog. mod. ) ville d’Allemagne, dans
la baffe-Saxe, au duché de Magdebourg, i'ur l’Elbe,
à deux milles de Calbe , & autant de Magdebourg;
elle tire fon nom des fources falées qui s’y trouvent.
Cette ville a été quelque te ms libre , & Charlemagne
y tint les états de l’empire en 803 » mais elle a
éprouvé de grands malheurs par la longue guerre
civile d’Allemagne, ôc elle ne s’en eft pas relevée.
Long. 2(f. 36. lot. 52. 24. (D . J.)
SALTZBERG , {Géog. mod.) ville du,royaume de
Norvège, au gouvernement d’Aggerhus, fur leDram-
in en , à quatorze milles pas de Chriftiania, vers le
couchant. Long. xS. S. lat. 5$. 4. (D . J.)
SALTZBOURG , (Géog. mod.) ville d’Allemagne
, dans le cercle de Bavière, fiege archiepifcopal,
& capitale d’un état fouverain, poffedé par l’archevêque
de Salt{bourg. Cette ville eft fur la riviere de
Saltz ou Saltzach, qui la traverfe, & qu’on paffe fur
un pont de bois couvert, à 18 lieues au midi de Paf-
fau , & à 30 de Munick. Long. 3 o. 40. lat.3y. 42.
Il paroît que Salt^bourg, en latin Salisburgum, a
pris Ion nom de la riviere de Saltz qui y paffe. L’ancienne
ville de Jurava ou Juravum des Romains , à
laquelle elle a fuccédé, avoit été ruinée l’an 448, par
Attila roi des Huns. Elle fut enfuite rebâtie par les
ducs de Bavière, à la recommandation de S. Rupert. -
Charlemagne l’a choifi en 803 pour etre le lieu du
rendez-vous de fes ambaffadeurs, avec ceux de Ni-
cephore, empereur de Conftantmople, qui^y traitèrent
des bornes des deux empires. Cette meme ville
fut prefque réduite en cendres vers l’an 1195 » re_
tablie peu de tems après. L’archevêque Paris de Lo-
dron l’entoura de murailles. ; . *
Sa cathédrale eft une des plus belles églifes d’Allemagne
, & le chapitre un des plus nobles ; il confifte
en vingt-quatre chanoines, qui font tous preuve de
huit quartiers ; ils ont tous une maifon particulière,
Et laijjent en leur lieu
A des chantres gagés le foin de louer Dieu.
L ’univerfité de Salt^bourg a été fondée par le même
archevêque qui entoura la ville de murailles ;
cette umverfité a pour profeffeurs des benediâins ,
excepté pour le droit civil ; le refteur eft toujours
un religieux.
L’état de l’archevêque de Saltfourg eft borne au
nord, par la Bavière ; au nord-eft & à T eft, par l’Autriche
; au midi, par la Carinthie & par le T irol, qui
avec la Bavière le déterminent à l’occident. Ce pays
eft plein de montagnes qui fourniflènt des eaux minérales
; mais Saltqbourg eft Tunique ville qui s’y
trouve. (D. J.)
SALVADOR , San , (Géog. mod.) nom commun
àplufieursiieux. 1
i° . San-Salvador , ville d’Afrique , fur la côté
orientale de l’Ethiopie, capitale du Congo, fur une
montagne efcarpée. Elle eft leféjour du roi du pays ,
& s’appelloit Congo, avant que les Portugais eufl'ent
change fon nom. Elle eft aujourd’hui peuplée d’européens.
Les jéfuites & les capucins y font établis ;
l’évêque eft fuffragant de Lisbonne. Latit. méridion
a l e , S ; ' ■ "* •• '■ : _■ ll ;‘ ,
z ° . San-Salvador, ville de l’Amérique , au gouvernement
de Guatimala, à 7 lieues de la mer du
fud, à 40 de San Jago, de Guatimala , dans un ter-
rein fertile en fruits , & dans un air affez tempere.
Latit. feptentionale, 13. G.
7°. San-Salvador, ville de l’Amérique méridionale
, au Brefil, dont elle eft la capitale. Elle eft grande*,
bien bâtie , fort peuplée , très-commerçante, &
fituée fur la baie de tous les Saints, Bahya de T o -
dos los Santos; fon afliette n’eft pas avantageufe
parce qu’elle eft haute & baffe , & qu’elle n’a prefque
point de rues qui foient droites.
Comme on ne peut s’y fervir d’aucunes voitures,
les efclaves y font la fonûion de chevaux, & tranf-
portent d’un lieu à un autre, toutes les marchandi-
lè s ; ils portent auffi les habitansfur une efpece de
lit de coton à réfeau , fufpendu par les deux bouts ;
ce lit ou palanquin eft couvert d’une impériale ,
d’oii pendent des rideaux qui empêchent d’etre vu ,
& qui garantiffent du foleil. On eft fort à fon aife
dans ce lit ; la tête repofe fur un chevet, & le corps
fur un petit matelas proprement piqué ; la chaleur
violente du climat, & la moleffe extrême des habi-
tans, ont rendu;ces hamacs très-communs, non-feulement
pour faire les v ifites, mais auffi pour fe rendre
à Téglife.
San-Salvador, eft la réfidence du viçeroi du Bre-
f il, le fiege d’un archevêque, d’un confeil fouverain,
& d’une cour des monnoies.
Les maifons y font hautes, & prefque toutes de
pierre de taille & de brique. Les églifes font riches,
& les communautés nombreufes ; les jéfuites feuls y
font au nombre de près de deux cens , & les plus riches
de tous les religieux. Ils y poffedent une églife
& un college magnifique, où ils entretiennent fix régens
pour enfeigner.
San-Salvador, eft un lieu de grand abord pour les
marchandifes qui s’y trafiquent, telles que font les
toiles, les baies, les ferges, & les perpétuanes ; les
chapeaux, les bas de foie & de f il, les bifcuits, les
farines, le froment, les vins de port-à-port, &c. les
huiles, le beurre, le fromage, les batteries de cuili-
n e , les efclaves de Guinée, &c. Pour toutes ces cho*
fes, on y reçoit en retour de l’o r , du fucre , du tabac
, du bois de teinture de Brefil & autres ; des
peaux, des huiles, des fuifs, du baume de copahu,
de Pypécacuana, &c.
Cette ville fi avantageufe pour les Portugais, eft
fur une hauteur de 80 toifes, qui dépend de la côte
orientale de la baie de tous les Saints. Cette hauteur
eft très-difficile à grimper, & on s’y fert d’une efpece
de grue pour monter & defcendre les marchandifes
du port à la ville.
San-Salvador eft en général bien fortifiée , mais la
garnifon eft auffi débauchée que mal difciplinée. Les
autres habitans ne valent guere mieux ; ils font voluptueux
, ignorans, vains, & bigots. Ils marchent
ordinairement un rofaire à la main, un chapelet au
ç o l, un S. Antoine fur Teftomac, un poignard fur le
fein, un piftolet dans la poche, & une longue épée
au côté, afin de ne pas perdre l’occafion en dilant
leurs chapelets, de fe venger d’un ennemi. Lat. méridionale
, 12. (D .J .)
SALVAGE , f. m. ( Droit de naufrage. ) c’eft un
droit qui fe paye à ceux qui ont aidé à fauver des
marchandifes & autres chofes qui périffoient dans
un naufrage : ce droit eft ordinairement le dixième
de ce qu’on a fauvé. (D . J. )
SALVAGES îles , ( Géog. mod. ) on nomme ainfi
deux petites îles d’Afrique dans l’Océan atlantique,
entre Madere au nord & les Canaries au midi ; elles
font incultes & inhabitées ; on croit cependant que
ce font les îles de Junon, Junonia infulte. ( D . J . )
SALVATELLE , f. m. terme d!Anatomie, branche
fameufe de la veine axillaire qui s’étend fur la partie
extérieure de la main, entre le doigt annulaire & le
petit doigt. Voye{ AXILLAIRE & VEINE.
Plufieurs médecins, à l’imitation des Arabès, recommandent
la faignée de la falvatelle, comme très-
propre dans les fievres tierces & quartes, & dans les
maladies hypocondriaques.
SALVAT1E R R A , ( Géog. mod. ) il y a deux à
trois villes ou bourgs de ce nom en Efpagne, &tme
en Portugal.
i °. Saivatierra, petite ville d’Efpagne en Galice,
fur le Minho, dont l’évêché eft au nord - eft de Tuy.
Long, ict.5 5 . latit. 3 c). ^5 . < .
z°. Saivatierra, petite ville d’Efpagne dans la Bifi-
caye, province d’Alava, au pié d’une montagne.
Long.-1$, 30, latit. 42. 48.
3°. Saivatierra-, bourg d’Efpagne, dans le comté
d’Arragon, au confluent des petites rivières d’Arra-
gon & de Vëral, .& à quatre lieues de Java.
40. Saivatierra, ou Salvaterra, eft une ville forte
de Portugal, dans la province de Béyra, fur la rivieré
d’Eha, à 1 orient de Sesura. Lons. et. S. latit, 7. et. mH SALVATIONS , f. f. ( Gramm. S1 Jurifprud. ) eft
lin terme de pratique, par lequel on entend certaines
écritures qui font faites en répliqués à des répon-
fes à griefs, à des réponfes à caufes & moyens d’appel
, a des contredits de production, & à des contre^
dits de production nouvelle.
On les appelle falvatïons, parce que l’objet de ces
écritures eft de fauver les premières écritures, ç'eft-
à-dire, de foutenir les moyens qu’elles renferment.
< - 0
SALUBRE, adj. ( Gramm. ) favorable à la fanté,
foit en gueriflânt la maladie, foit en la prévenant ;
on dit la faculté falubre, les eaux falubres , des fub-
ftances jalubres.
SALUBRI1 É , f. f. ( Gramm.) qualité qui rend
une chofe faine & falubre : on dit la falubrité de l’air,
des eaux, des lieux.
SkUJCES,(Géog. mod.) en latin du moyen âge
Salu/ice, ville d’Italie, dans le Piémont, marquilat
de même nom, au pié des Alpes,à à un mille du Pô, 10 de Foffano au couchant, à pareille diftance du
Mont-Vifo, à 18 milles au fud-eft de Pignerol, & à
2.4 de Turin vers le midi ; fon évêché eft fuffragant
de Turin, depuis Tan 1511. On croit qu’elle occupe
les ruines de l’ancienne Augufla Vagiennorum. C’eft
une place très-importante au roi de Sardaigne. Long.
a.5 . 20. latit. 44. %y.
Blandrata ( George ) naquit à Saluces dans lexvj.
fiecle ; il vint à Genève , & embrafta le Caivinifme.
De Genève il fe rendit en Pologne, où il combattit
le myftere de laTrinité, avec moins de crainte qu’ailr
leurs ; il fut d’abord arien , & enfuite embraffa les
opinions de Paul de Samofate ; il eut bien mieux fait
de ne s’attacher qu’à la Médecine , qu’il pouvoit
exercer avec d’autant plus de gloire, qu’il étpit médecin
de Sigifmond, d’Etienne , & de Çhriftpphe
Battori, princes de Tranffylyanie. Il mourut vers Tan
1590, & s’avifa fur la fin de fes jours de théfaurifer,
d’abandonner les intérêts des Unitaires, & de favo-
rifer les Jéfuites. (D.J.)
SALUCES le marquifat ae ,■ ( Géog. mod. ) petit pays
d Italie, où il fait une province du Piémont, près
des Alpes. Il eft borné au nord par le Dauphiné & Jç
Piémont ; au midi par le comté de Nice & dç Çoni ;
au levant par les prpvinçes de Sayiîlan & de pofta-
no ; au couchant par la vallée de Barcelpnette,
. Ce pays a été autrefois plus grand qu’il n’eft aujourd’hui
; il avoit fes marquis qui le tenôient en fief
des dauphins, de forte que par Textinélion de leur
famille, François I. réunit çe marquifat à la çpurpn-
ne > comme un fief du Dauphiné. Henri IV. l’éçhan-
gea en iéoi par le traité de Lyon avec le duc,de .Savoie
, qui cé^a en échange la Breffe, le Bùg.ey, le?
pays de Val-Romey & dë Gex , qui fpnCen-:deçà du
B-hone . Saluces & Carmagnoles, font les deux fêiiles
P aces importantes du marqmfàt de Saluas, ( D. J.)
SALVE, f. {. ( Fortification.) falut militàifê . qiii
e ‘<ut par la déchargé d’un .grand nombre d ’armes à
*eU en même tems. Poye^ Sa lu t .
Dans Ië$ Tranfaélionsphilofophiques, M. Ror c t
Clarke nous rend compte d’un eflèt liirprenant que
produifit u ne falve ou quelques décharges de mouf-
quetterie,
A la proclamation de la paix en 1697, deux corps
de cavalerie furent rangés de maniéré que le centre
fe trouvoit vis-à-vis la porte d’un boucher , qui avoit
un chien le plus gros & le plus hardi qu’il y eut à
Londres. A la première décharge le chien qui dor-
moit dans la maifon couché auprès du feu , courut
en-haut, & fe cacha fous un lit qui étoit dans une
chambre au premier étage ; comme la fervante le
battoit.pour le faire defcendre, lui qui n’avpit jamais
monté l’efcaUer, on fit une fécondé décharge, à laquelle
le chien fe leva, fortit de deffous le lit, & fit
plufieurs tours dans la chambre , tremblant & frif-
fortnant comme s’il étoit aux abois, & à latroifieme
décharge, le chien après avoir fait encore un tour
ou deux dans la chambre ; tomba par terre & mou»
rut fur le champ, en jettant du fang par le nez & par
la gueulé.. Çhambers.
Dans les falves, il eft défendu en France par une
ordonnance du premier Août 1681, de charger les
pièces d?une plus grande quantité de poudre que du
ppids du quart du boulet. ( q )
SALVETAT l a , ou SAUVETAT, ( Géog. mod.)
il y a deux bourgs ou petites villes de ce nom en
France; Tune eft dans le haut-Languedoc, au dio-
cèfe de Caffres, fur TAgouft ; ce lieu n’a pour toute
décoration qu’un prieuré de bénédiélines.
L’autre S'alvetat eft dans TAgénois, fur la Seine, à
cinq lieues à l’orient feptentrional de la ville d’Agen ;
ce n’eft qu’un bourg, mais bien illuftré pour avoir
été la patrie du miniftre Claude , & du philofophe
Régis.
Claude (Jea n ) l’un des plus habiles théologiens
françois du dernier fiecle, y naquit en 1619. ^ fut
miniftre à Char en ton depuis 1666 jufqucs à la révocation
de l’édit de Nantes en 168.5 » qu’il fe réfugia
en Hollande, où le prince d’Orange. Taccueillit avec
empreflèment, & commença par lui donner une
penfion. Il mourut à la Haie en 1687, à 6.8 an5*
Il fut pendant fa vie l’oracle de fon parti, rival digne
des Boffuet, des Arnauld, & des Nicole. Il Ta
prouvé par la réponfe1 à la conférence de M. Boffuet;
par fa .üéfehfe de là réformation contre les préjugés
légitimes de M. Nicole ; par fes réponfes au traité de
la perpétuité ; enfin , par fes divers livres de théolo-r
gie & de .controverfe. Il joignoit à beaucoup d’ efprit
& d’érudkio'n , un ftyle male, exaft., éloquent, &C
fènré : M. de la Deveze,a écrit fa vie. Poye^ Sau -
v e t a t . .
Régis ( Pierre-Silvain ) , fiit un des grands défen-
feurs du Cartéfianifme ; c’éloit beaueoiip dans un
tems .où la phyifique de Newton étoit -inconnue. Les
écrits de M. Régis, qu’on ne lit plus aujourd’h u i,
liii valurent une place à l’académie des Sciences en
1699 ; il mourut ep xrjxyj, âgé de 75 ans, (D .J . )
SÂ L P E , terme d'églife ; c'eft le premier mot d’une
priere latine .qu’on fait à la Vierge dans l’Eglifè car
tholique, & qu’on chante fur le point de l’exécution
dès criminels. Duranckis prétend que cette priere a
été coropofée par Pierre, évêque de Compoftelle ;
que Les Dominiquains Tadoptefent vers Tan 12-37,
& que faint Bernard en a fait la fin. il eft fort yraifi-
femblable que cette antienne doit fon origine auxfie-
cles d’ignorance ; Toccafion dans laquelle on la chanr
t e , & le falut à la Vierge çlans cette occafion, n’inr
diquent pas des fiecles éclairés. (D.J.)
SALUER, v. a£l. CGranim. ) honorer quelqiTun
par:quelques, démonûrations extérieures convenues
entre les peuples ; çhaqtie peuple a (on falut : d ’un
magiftrat ignorant, c’ëft la robe qu’on falut : on falué
Dieu, la Vierge, les faints par .des prières & des gér