Honneurs & privilèges. Ils font des plus anciens
commeniaux de la maifon du roi : des lettres du mois
d’Avril 13 20 prouvent qu’ils avoient dès-lors des gag
e s , droit de manteaux, 6c qu’on leur payoit la
nourriture de leurs chevaux.
En qualité de commenfaux, ils ont leurs caufes
perfonnelles, poffeffoires 6c hypothéquaires com-
mifes aux requêtes de l’hôtel ou aux requêtes du
palais, à leur choix.
En matière criminelle, ils ne peuvent être jugés
que par le chancelier de France qui eft le cônferva-
teur de leurs privilèges, ou par le parlement. Néanmoins,
par arrêt du confeil du 1 7 Octobre 1574 6c
lettres patentes du 13 Avril 1576 & 18 Septembre
1578, arrêt 6c déclaration du 17 Novembre 1598,
lettres du 4 Mars i64Ô,SaMajefté attribue au grand-
çonfeil la connoiffance de toutes les infraélions à
leurs privilèges.
.Ils affilient à V e n to u r de la perfonne des rois avec
le chancelier dans les confeils du roi, aux chancelleries
, 6c dans les cqurs de parlement & autres cours
fouveraines.
Aux états tenus à Tours en 1467, ils étoient affis
au-deffous des princes du fang, du connétable, du
chancelier 6c des archevêques 6c évêques. Ils étoient
àffis aux états de Blois en 1 588, au nombre de dix-
huit repréfentans,les.autres, fur un banc placé en
face de -celui de la nobleffe , & à ceux de Paris
çn 1614.
Leurs offices font perpétuels pour la vie de chacun
d’eux, 6c ne font impétrables que par m ort, ré-
fignation ou forfaiture déclarée telle par le chancelier,
les maîtres dès requêtes appellés ou joints, ou
par lë parlement.
Ceux qui réfignent à leurs fils ou gendres, continuent
de jouir des privilèges.
Les veuves jouiffent des mêmes privilèges que
ieurs maris, tant qu’ elles relient en viduité.
Le roi Charles VIII. par des lettres du mois de
Février 1484, déclare que les f e c r è ta ir e s d u ro i étoient
tous réputés nobles 6c égaux aux barons ; il les an-
noblit en tant que befoin feroit, eux, leurs enfans,
6c poftérité; il les déclare capables de recevoir
tous ordres de chevalerie , & d’être élevés à toutes
fortes d’honneurs, comme fi leur nobleffe étoit d’ancienneté
6c au-delà de la quatrième génération.
Les lettres de Charles IX. du mois de Janvier x 566,
leur accordent du fel pour la provifion de leur
maifon.
Elles leur accordent le titre de confeiller du roi,
entrée dans les cours, 6c féance à l’audience au banc
des autres officiers 6c au-deffus de tous.
Il eft dit dans ces mêmes lettres, que quand les
cours marcheront en corps, les fe c r è ta ir e s y pourront
être après les greffiers, félon l’ordre de leur réception
, comme étant du corps de ces cours, en tant
que greffiers-nés.
Les lettres du mois de Mai 1 572 permettent à ceux
qui ont fervi vingt ans, de réfigner leurs offices fans
payer finance, ni être fujets à la réglé des quarante
jours. Au bout de ce tems on leur donne des lettres
d’honneur. Et par déclaration du 17 Mars 1598 ils
lurent exceptés de la révocation générale des fur-
vivances. Leurs offices ont été déclarés exemts de
toutes faifies, criées, fubhaftations 6c adjudications,
(déclaration du 9 Janvier 1600.) Ils fe vendent par-
devant M. le chancelier.
Ils affifterent au nombre de vingt-fix, & accompagnèrent
le chancelier eh l’ordre accoutumé , à
l’entrée du roi de Pologne en la ville de Paris en 1573.
Ils font difpenfés de réfidence.
E x e m p t io n s . Ils ne peuvent être contraints de vui-
der leurs mains des fiefs qu’ils poffedent, 6c font
exemts de tous droits de francs-fiefs 6c nouveaux
acquêts, 6c de toutes les taxes qui ont été en certains
rems impofées pour fupplément de finance des
engagemens du douaire 6c droits domaniaux, confirmation
de l’allodialité , franc-bourgage & franche-
bourgeoifie. Ils'ont pareillement été déclarés exemts
des taxes miles fur les aifés. Ils font 'exemts de tous
droits de lods 6c ventes, 6c autres droits feigneu-
riaux, pour ce qu’ils vendent ou acquièrent dans la
mouvance du ro i, pour toutes leurs terrés nobles ou
roturières ternies du domaine du roi engagé ou aliéné,
foit qu’ils les. retirent par retrait lignager fur un
premier acquéreur ou autrement, tant en vendant
qu’en achetant ,.nonobftant toutes coutumes contraires,
fervice du ban 6c arriere-ban, ôft 6c chevauchée
, milice bourgeoife , ni d’y envoyer aucun
autre.pour eux, ni de contribuer à lafolde dès gens
de guerre»
Ils font exemts, leurs fermiers, métayers 6c jardiniers,
du logement 6c uftenfiles'dès gens de guerre
, même des moufquetaires 6c de tous autres, &
défenfes font faites aux maréchaux 6c fourriers des
logis du ro i, d’y marquer ni faire marquer leur logis
, foit dans leurs maifons de ville ou des champs ;
6c de contribuer à aucuns frais ni impofitions mifes
6c à mettre concernant les armée , artillerie 6c gens
de guerre, fortifications ou démolitions de fôrte-
reffes.
Ils font exemts de tous droits d’acquits 6c de coutume
:
Exemts de tems immémorial, des droits de péage,
pàffage, fonlieu, travers, chauffée, coutumes ; 6c autres
, pour leurs blés 6c autres grains, vins, animaux,
bois 6c autres provifions qu’ils font, & pour ce qu’ils
pourroient faire entrer par eau ou par terre à Paris,
pour la provifion de leurs maifons ; ils font même
exemts des droits de péage appartenans à des fei-
gneurs particuliers :
Dè tous droits de quatrième, huitième, 6c autres
droits d’aides pour le vin de leur cru»
Ils font exemts pour leurs perfonnes 6c biens, de
toutes tailles réelles ou perfonnelles, dons, aides de
ville, entrées, iffues, barrages, pié-fourché, oélrois,
emprunts, & autres fubfides mis 6c à m ettre, même
de ceux qui feroient impofés fur les exemts :
De tous droits de gabelles :
Des droits du feel du châtelet de Paris, & de tous
droits de fceau de leurs obligations héréditaires 6c
mobiliaires, du droit de greffe, des infinuations 6c
notification des contrats.
Ils ne payent' auffi aucun émolument pour les arrêts
, fentences 6c expéditions faites .pour eux 0»
en lëurs noms dans toutes les cours 6c jurifdiétions
du royaume ; 6c font exemts des droits des receveurs
des épices 6c parties d’icelles, des droits dé
confignation, des droits d’immatricule 6c greffes de
l’hôtel de ville de Paris ; du payement dès droits de
contrôleurs, des productions 6c garde-facs, tiers-référendaires
, contrôleurs des dépens, droit de boues.
Exemts des offices de quartenier, dixenier, cin-
quantenier, ni de faire le fervice, ou d’envoyer quelqu’un
à leur mandement, ni d’aucuns d’eux pour faire
le guet 6c garde.
Ceux qui font pourvus de bénéfices , excepté les
évêchés ou abbayes, font exemts du payement des
décimes.
Ils font exemts des frais faits aux entrées des rois
dans les villes :
Des tutelles & curatelles, (déclaration du 23 Décembre
1594-)
Privilèges, confirmation. Leurs privilèges ont été
confirmés par édits, déclarations, 6c lettres patentes
des mois de Juillet 1465, Novembre 1482, Décembre
1518 , Septembre 15 4 9 ,Mars 6c Janvier 1565,
Janvier 1566, 24 Décembre 1573 , Avril 1576, 29
T
Mars 1577, Janvier 1583 , Juin 1 <>94,27 M ai1607,
Avril 1619, 21 Juin 1659, Avril 1672, 13 Décembre
170 Ï , Mars 1704, 6c plufieufs autres. Voyz{ le
recueil des Ordonnances , MiraUmont, 6c YHiJî. de la
Chancellerie, par Teffereau. (A )
SECRETAIRERIE, f. £'.(Hiji. de lachancell. françè)
c’eft le lieu où font dépofés tous les aCles expédiés par
les fecrètaires d’état, comme brevets, dépêches, lettres
de cachet, traités d’alliance, de paix & de commerce
; traités de mariage dés rois & des princes , arrêts
du confeil d’en-haut, 6c généralement toutes les
minutes des affaires importantes de l’état. ( D . J. Y
SECRÉTARIAT , i. m. ( Gramm. & Jurifprud. j fe
prend quelquefois pour la place ou fon&ion de fe-
cretaire ; quelquefois auffi l’on entend par-là le dépôt
des aétes qui font confervés par ie fecrétaire de quelque
officier public, tels' que les dépôts des quatre fe-
cretaires d’etat, le fecrétariat du gouvernement, celui
de l’intendance, celui d’un évêché ou archevêché.
On leve des expéditions &- extraits des a£les qui fônt
dant cesfecrétariais; Voye{ D é p ô t & S e c r é t a i r e :
( A )
S CCRE TARIUM, ( Littéral. ) cabinet fépafé oit
les juges fe retiroient pour ré férer enfemble furl’af-
fàire qui venoit d’être plaidée devant eux, & pour
décider la fentence qu’ils prononceroient d?un commun
aveu. Ce cabinet n’étoit féparé du tribunal que
par un voile. ( D . J. )
SECRÉTION, SECRÉTIONS , ( Médecine. ) fe
dit proprement de l’aélio'n par laquelle un-fluide eft
fepare et un autre fluide, 6c plus particulièrement de
la leparation des differentes liqueurs répandues dans
le corps animal, de la maffe commune d’e ces liqueurs,
c’eft-à-dire du fang. C ’eft cette importante fonélion
de l’économie animale que les anciens faifoient dépendre
de la troifienle coélion^ 6c que les fcholafti-
qu es rapportent aux aérions naturelles.
Cette fonction s’opère en général par les glandes
ou par des réfeaux de capillaires artériels ; 6c on appelle
pour cette raifon ces organes organes fécrétoires,
couloirs, filtres. V oyez ces mots.
Jecretion diftere, fuivant l’opinion vulgaire , de
1 excrétion, en ce que la première ne fait que dépouiller,
pour ainfi dire , la maffe du fang de différentes
humeurs qui y font contenues, 6c que.l’ex-
crétion eft l’évacuation plus ou moins prochaine de
ces humeurs , ou l’aélion qui les porte au-dehors. Il
eft pourtant des auteurs qui ont confondu ces deux
fondions l’une avec l’autre , en quoi ils paroiffent
d accord avec les anciens, qui n’a voient qu’un nom
pour les deux ; car le verbe <haxptra fe trouve employé
indifféremment dans Hippocrate 6c Galien pour
excerno 6c fccerno en même tems , 6c S'txxpio-iç pour
fegregatio,fecretio,feparatio, ex credo, pour Y excrétion
6c fecrètion tout enfemble : nous verrons même à
la fin de cet article qu’il eft des circonftances oit l’action
de l’ifné eft fi liée à celle de l’autre, oh toutes
les deux font fi rapprochées, qu’on ne fauroit fiîifir
l ’inftant qui fait le point de leur divifion.
La fecrètion eft commune aux végétaux & aux animaux
; mais c’eft dans ceux-ci principalement que
cette fonction offre le plus de phénomènes, en proportion
d’une plus grande variété dans les merveilles
6c les refultats de l’organifation.
^La néceffité des Jècrétions fe déduit de l’exercice
meme de la vie ; cette fucceffion continuelle de pertes
6c de réparations de fubftance qu’éprouvent tous
les êtres vivans , en eft la preuve la plus fenfible. Le
chyle étant un fluide hetérogene , relativement aux
befoins de la nature, il eft étonnant combien d’opérations
plus ou moins combinées elle doit encore employer
à la difpofition des différens fucs utiles ou nui-
fibles à l’animal, après l’adoption de la lymphe nutritive,
de cet extrait précieux qui eft l’ouvrage de
E C 871
la digeftion ( Foyc^ D i g e s t i o n ) ; telle eft, i° . la
diftribution des humeurs aux fecrétoires: z°. leur élaboration
ou préparation dans les organes ; préparation
qui imprime à quelques-unes des qualités qu’elles
n’auroient pas autrement, comme on le peut voir
par là femence , qui eft bien différente affurément
dans les eunuques 6ç dans ceux qui ne le font pas:
30. la filtration des humeurs aqueufes : 40. la fépara-
ration des particules inutiles & nuifibles, dans laquelle
il faut comprendre la r é p u d ia tio n , le fe c e jfu s
non-feulement des particules vieilles 6c ufées des humeurs
que les anciens appelloient de la d e u x iem e coc-
t i o n , mais encore de quelques autres qui ont fouffert
dans (e corps une altération qui équivaut à une fépa-
ration fpontanée. Ce qu’Hipp>
diqué par ce paffage du prem
fécerhée tout comme les humeurs, 6c ayant fës ufa^
ges comme elles ? Voilà qui va paroître un paradoxe
bien étrange ; mais eft-il en effet fi dénué de vraiffem-
blance pour ne pas. mériter qu’on s’y arrête ? L’ana*
lyfe chimique nous démontre d’abord l’exiftenëe dç
ces parties terreufes dans nos humeurs, indépendamment
de la petite portion qu’il peut en entrer dans la
compofition des molécules ou aggrégés du fluide.
Cette même terre qui fournit à la coque des oeufs
dans les volatils, fournira peut-être encore à l’ac-
croiffement 6c à la régénération des os dans les animaux,
au tranfport des matières plâtrétifes’fur les
articulations des goutteux, à celles qu’un auteur moderne
a obfervée dans les alvéoles des enfans, pour y
fervir à la matière des dents. V id . Y èd u ca t. m è d ic . des
e n fa r ts , par M. Brouzet.
En rélumant ce que nous venons de dire, on trouve
, i° . que la nutrition eft encore une branché de
la fe c r è tio n ; 20. que la fpontanéité dans la féparatiort
de quelques particules anciennement utiles, peut faire
penfer qu’un certain mouvement de fermentation
fort indéfini, ehtre pour quelque chofe dans l oiivragé
des fe c r é tio n s ; 30. que les parties folides même pàroif-
fent être foumifes a la loi générale de la fe c r è tio n .
Toute fe c r è tio n fuppofant un appareil, un travail
de la part des organes fecrétoires, 6c quelques humeurs
, telles que la plupart des aqueufes, la graiffe,
6c peut-être une portion des urines , étant le réfuitat
d’une opération moins compliquée, il s’enfuit encôre
que le mot fpécial de f e c r è tio n ne fauroit convenir à
la féparation proprement dite des fluides, 6c que les
Phyfiologiftcs n’ont point affj?z diftingué les modes
variés de cette dépuration de la maffe commune des
liqueurs animales.
La fecrètion pourroit donc être regardée plus particulièrement
comme une attion qui fpécifie les différentes
humeurs du corps , en les portant dü lano»
aux différens fecrétoires, & modifiant leur préparation
à-travers ces organes.
La phyfiologie des anciens n’a pas été fi bornée en
fait de f e c r é tio n s , qu’elle n’ait produit quelques opinions
fur cette matière ; mais leurs connoiflances fur
la variété des humeurs, fe réduifent dans leurs écrits
à l’énumération des fluides qui font le plus à la portée
des fens. Les découvertes qu’on,a faites depuis en
Anatomie & enPhyfique , ont confidérablement enflé
ce dénombrement, qui n’en eft peut-être pas plu«
utile pour être plus faftueux.
paroit avoir in-
re fur la diets :
ni. C’eft donc la
plus ou moins
:S feefétions.
iniquement aux
e fe font pas pomm
ns une dbferva- H e nos excrétions nn : ; pourquoi ces
xcrémèns -d’une
H