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 où il eft auffi parle  de Ricina : pattono colonne Ricin-  
 niæ  helvice  in  cujus cur.  &  of. F. bene merito Ricinnati  
 helviani J'ua  impenfa in foro ccej'ar. D . D . 
 i° . Ricina,  ville d’ Italie dans la Ligurie,  qui, félon  
 Cellarius, eft  préfentement le village Rocco. 
 ■ fi. Ricina eft  encore une île que Ptolomée , 1. IL  
 c. ij. place fur la LiKe  de l’Hibernie,  8c  qu’il  range  
 au  nombre  des  îles  Ebudes.  Cambden  dit que c’eft  
 aujourd’hui Rac/ine.  ( D. J. j 
 RICINIUM,  f. m.  ( Hiß.  rom. )  habillement de  
 femme, efpece  de  mantelet qu’elles portoient  dans  
 le  deuil. 
 RICINOCARPODODENDRON,f.m.  (,Botan.)  
 nom  d’un  genre  de plante  exotique  établie  par le  
 doûeur Aman, 8c dont voici les caraûeres. La fleur  
 eft en rofe, formée  de trois pétales  difpofés circulai-  
 rement, au  centre  defquels  s’élève  un  tube  large,  
 ouvert,  dont  le  piftil  fort du  fond  du  calice.  Ce  
 piftil devient finalement un fruit  triangulaire  partagé  
 intérieurement  en  trois  loges  qui  contiennent  
 chacune  une  lemence  daus une pellicule rude. Les  
 Ruilles de cet  arbre  reffemblent  un peu à  celles  du  
 frêne ,  étant  compofées de trois ou quatre paires de  
 petites feuilles réunies le long d’une côte mitoyenne  
 fans dentelure,  8c Unifiant en pointe aiguë.  Les fleurs  
 naiffent aux  aîles  des feuilles ;  elles  font blanches ,  
 8c  difpolées  en épi  lâche.  Le  fruit  qui  eft d’abord  
 verd  devient  enfuite  d’un rouge jaune, 8c finalement  
 de  couleur  écarlate.  Il eft de la groffeur d’une  
 noifette,  8c  refîemble par la forme au fruit du ricin.  
 La couverture  des  femences  eft  noire  en  dehors,  
 rouge  en dedans,  8c  chaque femence eft divifée en  
 deux lobes. Quand le fruit eft mûr, il fe rompt, 8c les  
 graines  tombent. Cet arbre eft  originaire  des  Indes  
 orientales. Acl. Petropol. vol.  VIII.  p.  214.  Le nom  
 de cet arbre  eft compofé de ricinus,ricin, Kapnoc,fruit,  
 8c S'tvS'fiv  arbre.  ( D . J. ) 
 RICINOiîDES, voye{ Pign on  d’Inde.  
 R ïCINOÏDE ,  ( Mat. méd. j  voy^MÉDICINIER.  
 R icinoïdes  d’Am ér iqu e ,  (  Botan.  exot.j  on  
 l’appelle  vulgairement mcdicinier de  la  nouvelle  Ef-  
 pagne,  voyez-en L’article au  mot Ric in .  ( Botan. j   
 (-£>•  A ) 
 RICINOKARPOS , f. m.  ( Hiß. nat. Botan. txot. )  
 genre de plante étrangère  dont  voici  les  carafteres.  
 Les fleurs mâles font difpofées en épi, 8c produites de  
 la maniéré  fuivante.  De l’extrémité d’un petit pédicule  
 tendre  8c  v e lu ,  fort  un  fleuron  nud,  à trois  
 feuilles,  dont les pétales font pointus &  difpofés en  
 étoile.  Du  centre  de  ce  fleuron  conique s’élèvent  
 neuf étamines, qui foutiennent  chacune un fommet.  
 Prefque dans  le même endroit de  la plante,  partent  
 des ovaires munis de pédicules plus courts,  ronds,  
 velus, triangulaires ,  tricapfulaires 8c  à trois côtes,  
 de même que  le  ricin. L’endroit d’où la fleur 8c l’ovaire  
 tirent leur origine, eft entouré d’une  efpece de  
 calice commun d’où fortent les  pédicules des fleurs.  
 Boerhaave  compte deux efpeces de ricinokarpos,  l’une  
 africaine, 8c l’autre américaine.  (Z>. J.j 
 RICLA , ( Géog. mod. j  bourg , ou pour mieux dire  
 ,  pauvre  village d’Efpagne,  au royaume d’Arra-  
 gon,  entre Calatayud8c Saragoffe, furie Xalon. Ce  
 village eft cependant remarquable, parce qu’il eft le  
 chef-lieu d’un  grandcomté  érigé  par Philippe II. &   
 dont le territoire abonde en blé, v in , huile 8c fruits.  
 ( D . J . ) 
 RICOCHET,  f. m.  {Mich.j  on  dit  qu’un corps  
 fait des  ricochets,  lorfqu’ayant été jetté obliquement  
 fur la furface  de  l’eau ,   il  fe  réfléchit  au  lieu  de  la  
 pénétrer,  8c  y  retombe enfuite pour fe  réfléchir de  
 nouveau. 
 Pour avoir une  idée bien  claire de  la caufe  du  ricocha  
 ,  repréfentons  nous  un  cercle CMH,fig.  Sx.  
 n°. 2. mich,  qui paffe obliquement d’un fluide moins  
 réfiftant.,  comme l’a ir ,  dans un  fluide plus  réfiftant, 
 •comme l’eau ;   8c  fuppofons  d’abord que  ce cercle  
 foit  fans  pefanteur,  foit  CA  la  direûion du centre  
 dans un tems  où le cercle eft enfoncé de la quantité  
 Ou,  en forte  que EM   foit la  furface  commune qui  
 fépare  les  deux  milieux ;  8c  fuppofons  que cet enfoncement  
 ÈaM  eft  encore  affez  petit pour  que le  
 point £  fe trouve  fur le quart  de  cercle  A B  ;  il  eft  
 clair,  1 °, que les arcs AM , A H ,  aufîi-bien que les  
 arcs B E ,  be ,  étant  égaux  8c dans le  même  fluide ,   
 8c  femblablement pofés  de  part  8c  d’autre  de C A ,  
 l’impreffion  du  fluide  fur  ces  arcs  ne peut  donner  
 d’impulfion  au centre C ,  que  fuivant  G N  dire élément  
 oppofée  à  C A .  z°.  Les  arcs  E M , eH,  étant  
 de même égaux,  8c femblablement pofés  de part 8c  
 d’autre de  C A ,  mais  dans  des  fluides  différens ;  il  
 s’enfuit  que  puifqu’on  fuppofe  le  fluide  où eft l’arc  
 EM  plus réfiftant que  celui où eft  l’arc cH,  l’effort  
 fuivant Cb  qui  refulte  de  l’impreflion  du fluide  fur  
 l’arc E M , l’emportera fur l’effort  fuivant CB qui re-  
 fiilte de l’impreflion du fluide fur l’arc eH.  Le  centre  
 C fera donc  pouffé  fuivant  Cb,  8c comme fa tendance  
 eft  en  meme tems fuivant C A ,  l’aélion conjointe  
 de ces deux forces lui fera  décrire  l’arc  ou la petite  
 ligne Ci ;  d’où l’on voit que  la direélion  CA du centre  
 C doit s’écarter  continuellement de  la  ligne  Ca,   
 perpendiculaire  à  la  furface  des  deux  fluides  ,  au  
 moins  tant  que  le point E   eft fur le  quart du  cercle  
 A B .  m Ê Ê m 
 On  voit  donc  que  tant  que  le point E  eft fur  le  
 quart  du  cercle  A B ,  la  direction CA du centre  C  
 s’éloigne  toujours de  la perpendiculaire Ca :  d’où il  
 s’enfuit qu’à mefure que le cercle s’enfonce, le point  
 A   monte,  aufli-bien  que  les  points  E ,  M ,  &   le  
 point B defeend ;  donc le point E  8c le point B  doivent  
 fe  rencontrer.  Lorfque  le point E   8c  le point  
 B fe font rencontrés ,  lé  centre C doit continuer à fe  
 mouvoir fur une ligne courbe : car il eft  aifé de  voir  
 que la force fuivant Cb continuera de l’emporter fur  
 la force  fuivant C B ,  (fig. Sx.  »°, j . méch. ) &  il eft  
 bon de  remarquer  en  paffant,  qtt’on  ne  doit plus  
 avoir alors égard à la réfiftance faite aux arcs B E , be,   
 qui par  leur  pofition  font  à  couvert  de  l’impulfion  
 du fluide ;  donc le point B defeendant toujours vers  
 a, les points E , M, montent vers D ,  eh même tems  
 que le point b.  Or cela pofé, il peut arriver trois cas  
 différens. 
 i°.  Si  le  point  M  ( fig.Sx.n°.  4.  )  rencontre le  
 point  b avant que d’arriver en D ,   c’eft-à-dire avant  
 que  le  cercle foit  enfoncé  tout-à-fait,  il  eft  vifiblë  
 qu’à l’inftant de  cette rencontre,   l’effort fuivant Cb  
 deviendra nul,  puifque le cercle préfentera  au nouveau  
 fluide une moitié entière B Ab partagée en deux  
 également par la direction CA ;  le centre C ira donc  
 en ligne droite, au-moins pour cet inftant; mais dans  
 les inftans  fuivans,  le  cercle  continuera de préfen-  
 ter une moitié entière au fluide,  comme il eft aifé de  
 le voir ;  donc  le  centre  continuera  d’aller  en ligne  
 droite ;  donc dans ce cas-ci,  le cercle ceffera de  décrire  
 une courbe avant que d’être enfoncé tout-à-fait ;  
 d’où il s’enfuit que la direélion C A , dans le nouveau  
 fluide,  étant  donnée,  on pourra  déterminer  aifé-  
 ment  quelle  étoit la  quantité de  l’enfoncement  du  
 cercle  forfqu’il a ceffé de décrire  une  courbe ;  il ne  
 faudra  pour cela  que  mener BCb perpendiculaire à  
 C A ,  8c du point b  la  ligne bO  perpendiculaire à la  
 verticale DCa\  l’abfcifle  O a  exprimera la quantité  
 de  l’enfoncement qu’on cherche. 
 i ° .   Si les points E ,   M ,  arrivent en  D  précifé-  
 ment au même inftant que le point b , alors il eft vrai  
 que  le  centre  C  décrit une  courbe  pendant tout le  
 tems que le  cercle  s’enfonce ;  mais on voit auffi que  
 le cercle ne s’enfonce dans le nouyeau fluide, que de  
 la  quantité  précife de fon  diamètre ,  8c qu’il décrit  
 après  fon immerfion,   une  ligne  droite parallèle  à  
 la furface qui fépare les deux fluides. 
 3®.  Enfin  fi  le  point b  (fig. Sx.  >2®. À )a r r iv e en  
 D   avant  les points  E ,  M ,  l’arc  enfonce pour lors  
 peut être,  ou plus gtand que le demi cercle , EaM,  
 ou égal au demi  cercle -, comme  eam,  ou  plus petit  
 comme  Ea p. ;  or dans  chacun  de  ces trois cas,  on  
 voit aifément que le  centre C eft  pouffé fuivant  Cb ,  
 8c comme CA eft pour lors fa direction,  l’a&ion conjointe  
 de ces deux  forces  lui  fera  parcourir  Ce,  ce  
 qui eft évident ;  le  cercle  commencera donc à rentrer  
 dans le fluide  d’où  il  étoit  venu ,  8c  il ne  faut  
 qu’une légère attention pour voir que dans les inftans  
 fuivans il continuera  de remonter ;  le point A  montera  
 donc vers D , le point B de avers D  fuivant a A D ,  
 8c les points E , M , ou e , m ,  ou e -, p ,  defeendront  
 versa.  Or fi l ’arc enfoncé  eam  ou  t-ap  eft égal ou  
 moindre que lç demi cercle,   lorfque  là difeftion eft  
 C A ,  les  points  e , m,  ou  1,  p ,   rencontreront né-  
 ceffairement le point  B en quelqu’endroit de l’arc m a  
 ou p a  ;  le cercle préfentant alors une moitié entière  
 au fluide  ,  on  voit qu’il cefièra  de  décrire une courbe  
 avant fon émerfion  totale,  8c fortira par  une  ligne  
 Q G  qui fera avec  la  furface du  fluide un angle  
 aigu  du  côté  de  G.  Voila  le ricochet expliqué d’une  
 »maniéré affez fimple.  Je  fuis le premier qui  en  aye  
 donné  cette  explication précife  dans mon traité des  
 fluides, Paris-dj^q., auquel je renvoie le lefteur. (O)  
 R i c o c h e t ,  Voye1  Ba t t erie  a   r ico ch e t .  
 Nous obferverons feulement ici que la meilleure maniéré  
 de diriger le ricochet,  eft de pointer les pièces  
 fous  l’angle  de  6 ,   y ,   8 ,   9  8c  10  degrés.  C’eft le  
 moyen  de  multiplier  les  bonds  du boulet,  dont le  
 nombre s’étend alors depuis  15  jufqu’à  20  ou  25.  
 Sous  ces  différens angles,  les boulets s’élèvent p eu,  
 &  ils s’étendent  en pleine  campagne  jufqu’à  la  distance  
 de 4  ou  5  cens toifes,  en terrein  uni.  ( Q )  
 RICOCHON ,f.m . ( terme de Monnoie )  nom que  
 les monnoyeurs donnent à leurs apprentifs, qui font  
 obligés de les fervir un  an 8c jour fans aucuns falai-  
 res.  Boiffart  nous apprend que les ouvriers font  ap-  
 pellés recuiteurs , pendant  la première  année  de leur  
 apprentiflage -,  8c  les monnoyeurs ricochons ;  mais il  
 dit qu’il  ignore  l’origine  de  cel deux mots, 8c qu’il  
 n’a  jamais  pu  l’apprendre  des  plus  anciens  monnoyeurs  
 qu’il a  confultés. (Z>. J .j 
 RICORDANE  ,  f.  f.  ( Lang, franç. )   vieux  mot  
 employé dans le fonge de Vergier,  8c qui paroît dé-  
 figner quelque nom mémorial de lieu en  France ;  il  
 y  a ,  félon M. le Boeuf, plufieurs  élévations de pierres  
 8c de terres ,  qui ne doivent leur exiftence qu’au  
 travail des hommes. On trouve pair  exemple  un  de  
 ces tertres dans un  canton de Normandie,  près fain-  
 te Barbe, en Auge,  8c qui eft appelle la montagne de  
 la Ricordande.  Ce mot pourroit  être  dérivé de ricor-  
 dando ,  fe  reffouvenir  ;  parce  qlie ces fortes de tertres  
 n’ étoient élevés que comme  des monumens def-  
 tinés à  rappeller  la  mémoire de  ceux  à  qui  ils fer-  
 voient de lépulture.  On  en  rencontre un autre  au-  
 delà  de  la Loire,  un peu  plus loin qu’Amboife. M.  
 Spon a parlé d’une montagne  artificielle  qui  fut détruite  
 dans le dernier fiecle ,  8c  qui étoit fituée fur la  
 marche  limofine.  On trouva,dit-il,fous  cette mon-  
 tagne,  des pierres  creufes à divers étages ,  couvertes  
 d’autres  pierres ,  8c  dans  les  creux de  ceis pierres  
 en forme de fépulcres,. des urnes de terre figillée,  
 8c quelques petits  chaînons d’or qu’on croit être des  
 anciens Gaulois.  ( D. J  ) 
 R ICO VR A T I,  f. m.  pi.  ( Hifi. lit. )   recouvrés ;  
 nom d’une académie de Padoue ,  en Italie. 
 •  RIDDER  ,   f. f.  (  Monnoie. )   c’étoit  une  efpece  
 de monnoye d’or, pefant deux deniers dix-huit grains,  
 &   cjui avoir  cours  fous  François I.  Elle  avoir  d’un  
 cote un homme armé qui tenoit une épée à  la m ain,  
 &  qui étoit monté fur un cheval qui avoit l’air de ga-  
 Jopper j  8c  de  l’autre côté elle avoir un écuffon, au 
 milieu duquel il y   avoit des  fleurs-de-lis,  8c de petits  
 lions avec  cette légende ,  Philippus Dci gratiâ,  
 dux Burgundioe ;  8c de  l’autre côté  elle avoit ces paroles  
 , f il nomen Domini benediclum.  (D. J.j 
 R ID E ,  f. f.  ( Phyfiolog..)  efpece  de  pli ou de fil-  
 ion qui fe fçrme fur le vilage ,  fur la peau,  8c généralement  
 für prefque tout le  corps des hommes,  dès  
 qu’ils commencent à vieillir. 
 La  peau s’étend,  8c  croît à mefure que la gràiffè  
 augmente ;  ce gonflement produit le blanc par la ten-  
 fion  de la peau,  8c  le  rouge  par  la  plénitude  des  
 vaifîeaux fànguins.  Voilà  les lits  8c  les  rofes du bel  
 âge  ;  tous les  fards n’en font qu’une vaine repréfen-  
 tation. Dès que le gonflement  diminue, la peau qui  
 n’eft plus  remplie,  fe  pliffe, 8c  les filions  commencent  
 à fe former ;  enfuite, à mefure qü’on avance en  
 âge, les cartilages, les membranes, la chair ,1a péau,  
 8c toutes les fibres du corps-, deviennent plus folides>  
 plus dures, 8c plus feches ;  alors  toutes les parties fe  
 retirent,  fe refferrent ;  la circulation  des fluides  fé  
 fait avec moins de liberté, la tranfpiration diminue ,  
 les fucs nourriciers font moins abondans,  8c ne pouvant  
 être reçus  dans  la plupart  des  fibres  devenues  
 trop folides, ils ne fervent plus  à  leur nutrition; delà  
 vient que ces fibres fe retirent, 8c fe pliflént. Voilà  
 l’accroiflement journalier des rides. 
 La peau peut  toujours s’étendre,  tant  que le  volume  
 du corps  augmente ;  mais  lorfqu’il  vient à  diminuer  
 ,  elle n’a point  le  reffort qu’il faudroit pouf  
 fe rétablir en entier dans fon premier état.  Ajoutez à  
 cette ràifon,  les autres caufes  dont  nous  venons de  
 parler, 8c vous  verrez  fans  peine  qu’il  doit  refter  
 alors néceffairement  des  rides  8c des plis qui ne s’e f faceront  
 jamais. 
 Les  rides du vifage dépendent  eh  partie  de toutes  
 ces caufes;  mais il fe  trouve  encore  dans  leur production  
 ,  une efpece d’ordre relatif à la  forme ,  aux  
 traits  8c  aux  mouvemens habituels du vifage ;  c’eft  
 une remarque fort ingenieufe de M.  de Buffon  :  fi ,  
 dit-il,  on  examine  bien  le  vifage  d’un  homme  de  
 vingt-cinq  à trente ans,  on pourra déjà y  découvrir  
 l’origine  de  toutès les  rides qu’il aura  dans  fa  vieil-  
 leffe ;  il xiè  faut pour cela que voir le vifage dans un  
 état  de  violente  aétion,  comme  eft celle du ris  immodéré  
 ,  des pleurs,  ou feulement d’une  forte  grimace  
 ;  tous  les plis qui fe  formeront dans  ces différentes  
 aftions,fieront un jour  des  rides ineffaçables ;  
 elles  fuivent  la  difpofition  des  mufeles  ,  8c fe gravent  
 plus ou moins par l’habitude  plus ou moins  répétée  
 des  mouvemens qui en dépendent. 
 Non-feulement le tems produit des rides au-dehors,  
 mais  il  en produit de  femblables  au-dedans ;  il  ride  
 toutes les  glandes  eonglobées ,  8c parmi les conglomérées  
 ,  le  thymus,  la glande furrénale ,  la  glandé  
 thyroïde,  les glandes mammaires, 8c tant d’autres qui  
 deviennent très-petites,  changent leur  couleur rougeâtre  
 en couleur brune 8c noirâtre, perdent leur fuc  
 gras, femblable à une efpece de crème, fe déffechent,  
 8c difparoiffent enfin tellement avec l’âge -, qu’on n’en  
 voit plus  que  de  légères traces  par l’ouyerture des  
 cadavres i 
 L’art  le plus  favant  ri’a point  de renledes  contre  
 ce  dépériffement du corps.  Les  ruines  d’une maifoii  
 peuvent fe réparer,  mais il n’en eft pas  de même de  
 celles de notre machine. Les femmes,  qui trop épri-  
 fes de leurs  charmes,  fe fentent finir d’avance parla  
 perte de leurs agrémens, defireroientavec paffionde  
 reculer vers la jeuneffe  ,  8c d’en emprunter les couleurs. 
   Comment  n e  chercheroient-elles pas à tromper  
 les autres, puifqu’elles font tous leurs effortspoùr  
 fe  tromper elles-memes ;  8c pour fe dérober la plus  
 affligeante de toutes les  idées,  celle  qu’elles  vieillif-  
 fent ?  Combien y  en a-t-il qui voüdroient placer les  
 rides de  leur vifage  dans cette partie du corps  où les