dit de la médaille meme reftituée. On appelle médailles
reJUtuees y les médailles loit confulaires , foit
impériales, fur iefquelles , outre le type & la légende
qu’elles ont eu dans leur première fabrication, on
voit le nom de l’empereur qui les a fait frapper une
fécondé fois fuivi du mot abrégé REST. Telles font
la médaillé de moyen bronze , oii autour de la tête
d’Augùfte rayonnée, on lit D IV V S AVGVSTVS
P A T ER ; & au revers eft un globe avec un gouvernail
pour légende JMP. T. VESP. A VG. REST.
& cette médaillé d argent de la famille Rubria, qui
repréfente d’ùn côté la tête de la Concorde voilée
avec le mot abrégé DOS. c’eft-à-dire, DOSfenus;
& au reVers un quadrige, fur lequel eft une Victoire
qui tient une couronne * & au-deffous L. RVARI.
& autour JMP. CAES, TRAJAN» AVG. GER.
DAC. P P. RES X. Il y a d’autres médailles à qui on
donne improprement le nom de rejlituécs, quoiqu’elles
ne portent pas l.e mot REST. qui fernble en être
le caractère diftintt, tellesfont les médailles frappées
fous Gallien pour renouveller la mémoire de la con-
fervation de plufieurs de fes prédéceffeurSi Nous en
parlerons plus bas.
Le P. Jobert fait commencer les répudions à Clam
de & à Néron ; mais les médailles fur lefquels il s’eft
fondé font fauffes & de coin moderne ; M. le baron
de la Baftie, de qui nous empruntons tout cet article,
dit que c eft fous Titus qu’on a commencé à voir des
médaillés reftituées,& on en connoît de frappées fous
ce prince pour Augufte, Agrippa , Livie , Drufus,
Tibcre, Drufus fils deTibere, Germanicus, Agrippine
, Claude , Galba, Gthon. Domitien & Trajan
en frent alitant ; & ce dernier non-feulement pour
les empereurs qui l’avoient précédé, mais encore
pour un très-grand nombre de familles romaines
dont il renouvella les médailles confulaires, telles
que les familles ALnuha , Ccecilia , Claudia, Horatia
Jutia Junia, Mania Rubria, & plufieurs autres dont
on a les médailles.
La plupart des antiquaires croient que le mot
REST. qui fe lit fur tontes ces médailles, fignifie feulement
que Titus , Domitien, Nerva, Trajan, ont
fait refaire des coins de la monnoic de leurs prédéceffeurs,
qu’ils ont fait frapper des médailles avec ces
inemes coins, & qu’ils ont permis qu’elles eufTént
cours dans le commerce, ainfï que leurs propres
jnonnoies.
Le P. Hardoir.n s’eft moqué de cette explication ,
prétendant que ce feroit à-peu-près la même chofe,
que li Louis XIV. avoit voulu faire battre monnoie
au coin de Charlemagne, de Philipe-Augufte, ou de
Henri IV. Il ajoute que le mot RESTituit, furtout
fur les médailles reftituées par Tite & fes fucceflèurs
ne veut dire autre chofe, finon que ces derniers princes
redonnoient au monde l’exemple des vertus qui
brilloient dans leurs prédéceffeurs , & dans les célébrés
perfonnages dont le nom fe lit fur ces fortes de
médailles. Mais cette explication n’eft pas, à beaucoup
près , aufli folide qu’elle paroît ingénieufe.
C a r , comme le remarque M. le baron de la Baftie
fous prétexte d’appuyer un paradoxe, il n’eft jamais,
permis aux antiquaires de faire une nouvelle langue,
ni d attribuer aux mots grecs ou latins qu’ils rencontrent
fiir les médailles, des fignifications que ces termes
n’ont jamais eues. O r , outre que rejlituere ali-
qutm n a jamais voulu dire reprèfenter quelqu’un, ou le
rendre à l état par l image de Jes vertus , c’eft que ce
verbe, dans la conftruttion latine, régiffant l’accufa-
tif, ne tomberoit fur rien dans les médailles en quef-
tio n , oh tous les noms des empereurs & des héros
font au nominatif, ou il faudra fuppofer que les Romains
tignoroient leur langue pour faire des fautes fi roffieres, ou il faudra fuppléer des pronoms entiers,
C par cette méthode on trouvera tout ce qu’on voudra
fiir les médailles. Enfin, eft-il vraifiemblable que
T ite , les délices du genre humain, & Trajan fi chef
aux Romains, aient voulu faire penfer qu’ils retra-
çoient en leur perfonne & la diflimùlation de Tibere,
& la moleffe d’Othon ? Les découvertes du P. Har-
douin ne tiennent pas contre une critique fi judi-
cieufej II y a bien plus de probabilité dans le fenti-
ment de M. Vaillant ; favoir, que Trajan, afin de fe
concilier les efprits du fénat & du peuple, voulut
donner des marques de fa vénération pour fes prédéceffeurs
, & de la bienveillance envers les premières
maifons de la république ; dans ce deffein , il fitref-
tituer les monnoies des empereurs qui avoient régné
avant lui , & celles fur Iefquelles étoient gravés les
noms des familles romaines. *
Quant aux médailles reft ituées par Gallieri, ce font
celles que cet empereur fit frapper pour renouvelle^
la mémoire de la confécration de la plupart de fes
prédéceffeurs, qu’on avoit mis au rang des dieux
après leur mort. Ces médailles ont toutes la même
légende au revers, CONSECRATIO ; & ces revers
n’ont que deux types différens, un autel fur lequel il
y a du feu , & un aigle avec les ailes déployées. Les
empereurs dont Gallien a reftitué la confécration ,
font Augufte, Vefpàfien, Titus , Nerva, Trajan,
Hadrien, Antonin Pie , Marc-Aurele , Commode
Severe & Alexandre Severe, pour chacun defquels
il n’y a que deux médailles , à l’exception de Marc-
Aurele, dont on en trouve trois différentes. Mais il
ne s’eft' pas encore trouvé des médailles reftituées
par Gallien, avec les cortféc'rations de Claude, de
Luciüs-Verus, de Pertinax, de Pefcennius, deCa-
racallà, de Gordien, ni des impératrices qui avoient
été mifes ait nombre des déeffes. Remarque de M. le
baron de la Baftie j fur la fixieme injlritcl. de la Jcience
des méd. du P. Jobert, tonii I»
R estitution , ( J'urifpfuâ) fignifie quelquefois
l’attion de rendre une chofe à celui à qui elle appartient
, comme la rejiitution des fruits que le poffef-
feiir de maüvaïfe foi éft obligé de faire au véritable
propriétaire. Rtjlituùon de deniers eft lorfqu’on rend
une fomme que l’on a reçue pour prix d’une vente ,
ceffion ou autre acte.
Rejiitution fignifie auffi quelquefois réiabîijjement,
comme quand on dit reftituér la mémoire d’un défunt
en fa bonne famé & renommée.
Rest itution en entier, ou refdfion, eftrin bénéfice
que lés loix accordent à celui qui a été léfé dans
quelque atte oii il a été partie, pour le remettre au
même état oii il étoit avant cet atte , s’il y a jufte
caufe de le faire.
L’ufage de ce bénéfice nous vient des lois romaines
; mais parmi noüs il eft fujet à quelques réglés
particulières*
La rejiitution s’accorde contre des arrêts & juge-
mens en dernier reffort foit par voie de requête civile
, foit par voie de caffation. Voye^ Cassation,
R equête civile.
La rejiitution contre des a êtes a lieu quand l’atte,
n’eft pas nul en lui-même , & néanmoins qu’il peut
être annullé par quelque caufe de rejlttution.
Quoique les lois aient réglé les cas dans lefquels la
rejiitution doit être accordée, néanmoins en France
elle peut être prononcée par le juge , fi la partie qui
fe prétend léfée n’a obtenu des lettres de refeifion,
dont elle doit demander l’entérinement, lequel dépend
toujours de la prudence du juge.
La rejiitution en entier a fon effet non-feulement entre
ceux qui ont paffé Patte, mais auffi contre les
tiers-poffeffeurs.
Elle peut être demandée par l’héritier du chef du
défunt.
Si c’ eft un fondé de procuration qui demande la
rejiitution fous le nom de fon commettant, il faut qu’il
foit fondé de procuration fpéciale.
Celui quia ratifié un atte en majorité , n’eft plus
recevable à demander d’être reftitué contre cet
atte. .
L’effet de la rejiitution eft que les deux parties font
remifes au même état qu’elles étoient avant 1 a tte, de
maniéré que celui qui eft reftitué, doit rendre ce qu’il
areçu. . _
Si la léfion ne portoit que fur une partie de Patte,
dont le furplus fut indépendant, la rejiitution ne décroît
être accordée que contre la partie de l’atte oit
âl y auroit léfion.
La rejiitution doit être demandée dans les dix ans
de Patte , & ce tems qui a couru du vivant de celui
qui a paffé Patte, fe compte à l’égard de fon héritier;
mais fi celui-ci étoit mineur, le refte de ce délai ne
courroit que du jour de fa majorité.
Quoique l’on fe porte plus facilement à relever les
mineurs que les majeurs ; cependant la minorité n’eft
pas feule un moyen de rejiitution, il faut que le mineur
foit léfé ; mais auffi on-le releve de toutes fortes
d’aftes oii il fouffre la moindre léfion, foit qu’il
s ’agiffe de prêts d’argent ou autres conventions, foit
qu’il foit queftion de l’acceptation d’un legs ou d’une
fuceeffion, ou que le mineur y ait renonce ; on lui
accorde même la rejiitution pour les profits dont il a
été privé,& des demandes qu’il a formées,ou des con-
fentemens qu’il a donnés à fon préjudice dans des
procès.
Si deux mineurs traitant enfemble, l’un fe trouve
lé fé , il peut demander la rejiitution. .
L’autorifation du tuteur n’empêche pas que le mi-
ïreur n’obtienne la rejiitution ; on la lui accorde meme
contre ce qui a été fait par fon tuteur, quand il y
a léfion.
Si l’on a vendu un immeuble du mineur fans né-
ceffité ou fans utilité évidente, ou que lès formalites
n’aient pas été obfervées , telles que l’eftimation
préalable, les affiches & publications , le mineur en
peut être relevé quand il ne fouffriroit d’autre léfion
que celle d’être privé de fes fonds, qui eft ce qu’on
appelle la léfion ëTaffection.
Les moyens de rejiitution à l’egard des majeurs,
font la force, la crainte, le dol. Il faut pourtant qu’il
y ait léfion ; mais la léfion feule ne fuffit pas.
' Néanmoins dans les partages des fucceffions la lé-
dion du tiers au quart fuffit pour donner lieu à la ref-
Tuution à caufe de l’égalité qui doit regner entre cohéritiers.
Le vendeur peut auffi être reftitué contre la vente
d’un fonds, s’il y a léfion d’autre moitié du jufte prix.
Voye{ au digefte les titres de in integr. reflit. & celui de
minoribus ; le titre qtiod metus caufâ , celui de dolo, &
les titres du code de temp. in integr. rejlitut. celui de
reput, qua f . in jud. in integr. refiit. celui de his quee vi
metuve, &c. celui de refeind. vendit. Gregorius Tolo-
fanus , Defpeiffes, l’auteur des lois civiles. Vjye{ aujfi
les mots C rainte , D ol , C o n tr at , C onvention,
L ettres de rescision , Majeur, Mineur , Part
a g e , Rescision , V ente. (A)
Rest itu tion , ( Hijl. mod. ) c’eft ainfi qu’on
nomme à Rome l’ufage oii eft le pape , de donner
le chapeau de cardinal à un des plus proches parens
du pape qui lui avoit conféré à lui-même le cardinalat.
RESTORNE, f. m. ( Comnu ) terme de teneur de
livres ;' c’eft la même cnofç que contrepofition. Ainfi
quand un banquier ou un marchand dit à fon teneur
de livres qu’il faut éviter les refiornes, c’eft lui faire
entendre qu’il doit être exatt à ne point faire de
çontrepofitions , c’ eft-à-dire à ne pas porter un article
pour un autre fur aucun compte du grand livre,
foit en débit, foit en crédit. Quelques-uns fe fervent
Tome X I }^
dans le i#eme fens du terme d’extome ou extorni. D iS .
de Commerce.
RESTORNER, v . att. ( Commerce. ) contrepofer
un article mal-porté dans le grand livre au débit ou
au crédit d’un compte ; on dit auffi extorner. Voye.1
L ivr e & ReSto rn e . Dicl. de Commerce.
RESTRAINDRE , v . att. f Gram. & Jurifprud. )
c’eft réduire quelque chofe ; reflraindre fes conclu-
fions , c’eft retrancher une partie de ce que l’on avoit
demandé ou que l’on pouvoit demander. On fe ref-
traint auffi à une certaine fomme pour des dommages
& intérêts, &c. (A")
RESTRICTIF, ( Jurifprud.) eft ce qui a pour objet
de reftraindre quelque chofe comme une claufe
refirictive , c’eft-à-dire qui reftraint l’étendue d’une
difpofition. (,A~)
RESTRICTION, ( Jurifprud. ) eft une claufe qui
limite l’effet .de quelque difpofition. (A )
RESTRINCTIF, adj. médicament aftringent qui
empêche l'inflammation de furvenir à une partie, en
augmentant le reffort des folides qui entrent dans fa
compofition. Ambroife Paré recommande immédiatement
après l’opération de la cataratte, qu’on applique
fur l’oeil un rejlrinclif fait avec blanc d’oeufs ,
eau de roîes , battus avec alun de roche : le même
auteur, dit qu’après avoir réduit une luxation, il faut
appliquer, fur toutes les parties voifines un rejlrinclif
fait de folle-farine, de bol d’Arménie, de myrtille,
d’encens, de poix, de réfine & d’alun en poudre
très-fine,, & nus en confiftance de miel avec blanc
d’oeufs. Voye^R e p e r c u s s if & R é p e r c u s s io n .
Les remedes rejlrinclif s font, comme on v o it , tiré«
de. la ciaffe des aftringens & des ftyptiques. Ils pour-
roient fervir à refferrer certaines ouvertures qui s’ag-
grandiffent outre mefure par la diftenfion forcée des
parties, qui les forment : tel eft l’orifice du vagin à
la fuite des couches laborieufes , lorfqu’un enrant a
été long-tems au paffage. Les auteurs rapportent plu-
.fieurs formules de refirinclifs, pour diminuer dans les
filles ce paffage forcé par là cohabitation avec un
homme, ou par une couche , afin de réparer en quelque
forte la virginité perdue. On peut abufer de ces
remedes ; & j’ai rapporté dans une differtation latine
fur les parties extérieures de la génération des femmes
le cas d’une jeune fille, morte de rétention d’urine
par l’effet des médicamêns aftringens qu’on lui
avoit appliqués à la vulve , pour la faire paffer pour
vierge dans une maifon de proftitution. Voye^ Parti-
cle R étrécïsseuse.
Un chirurgien peut être dans le cas de faire un
rapport à juftice fur l’état d’une perfonne qui auroit
intérêt de foutenir qu’elle n’a point été déflorée. Il
faut de l’attention pour difeerner la virginité fattice
& artificielle de celle qui eft le précieux fruit d’une
conduite irréprochable. Dans ce dernier cas, les parties
font vives, d’un rouge vermeil & fans rides : au
contraire dans le rétréciffement artificiel, les parties
font ridées, elles n’ont la couleur rouge-rofe que par
la teinture qu’on auroit donnée aux pommades dont
on fe feroit fe r v i, ce qu’il eft facile de connoître en
effuyant avec un linge ; enfin on relâche les parties
refferrées artificiellement en les humettant avec les
fumigations d’eau tiede. Il convient d’être prévenu
là-deffus, pour n’être point dupes de l’artifice des
perfonnes qui voudroient impqfer à la juftice', & fous
un faux-prétexte s’établir des droits illégitimes contre
leurs parties adverfes. ( T )
RÉSULTAT, f. m. ( Gram!) ce qu’on a recueilli
d’une conférence , d’une recherche, d’une médita-»
tion, d’un difeours, ou ce qui a été conclu & arrêté
, ou qui s’eft enfuivi d’une ou de plufieurs autres
chofes.
Les dietes de Pologne font ordinairement fi tumul-
B b ij