tiens, &c. de fes membres ; de teins en tèrtis elle
donne au public, fous le titre de Tranfactions philo-
fophiques, ce que fon recueil contient de plus immédiatement
utile. Le refte demeure dans les regîtres
pour être tranfmis à la poftérité , & pour fervir de
fondement aux fyftèmes futurs. Voye{ T ransaction
s.
Elle aune bibliothèque de livres concernant les matières
qu’elle traite. Le dernier comte maréchala contribué
à l’augmentation de cette bibliothèque , en y
joignant celle de Norfolk. Elle a de plus un mufée
ou cabinet de curiofités naturelles 6c artificielles,
donné par Daniel Colwal, chevalier ; fa devile eft
nuliius in verba. Ses mémoires font rédigés par deux
fecrétaires ; & elle s’affemble tous les jeudis dans le
Cranecourt, près de Fleeftrees.
Académie royale espagnole , voyeç AC AD EM IE .
Sucre royal, voye^ Su cre.
R oYAL-ColLEGE des Médecins de Londres, (Hifl.
tfAngl.) le college royal des médecins de Londres,
dont on a oublié de faire l’article en fon lieu , a des
redes 6c desftatuts peu connus des étrangers. Tout
médecin qui s’eft fait recevoir dans une des deux
univerfités, a le droit de pratiquer par toute l’Angleterre
, excepté dans l’étendue de fept milles autour
de Londres. Le college royal a feul le droit de
conférer ce dernier privilege ; ceux qui après avoir
fubi l’examen, y font admis , '& qui ont ete reçus
dans les pays étrangers, font appelles feulement li-
centiés ; mais ceux qui ont pris leurs dégrés à Cambridge
ou à Oxford, font reçus membres du college
, qui exige cependant encore un examen préalable
, en prefence du-préfident & des cenfeurs ; un
membre honoraire eft admis fans examen , 6c c’eft
un titre qu’on n’accorde qu’à des perfonnes d’un mérite
peu commun. (D .J .)
Ro yal , f. m. ( monnoie de France') monnoie d’or ;
On n’a point de preuves qui puiffe juftificr que cette
monnoie foit plus ancienne en France que le régné
de Philippe le Bel ; il eft certain que ce prince fit
faire de petits royaux d’or fin , de 70 au marc , qui
valoient onze fols pàrifis, & qui vaudroient aujourd'hui
environ onze livres ; c’en cependant la plus ancienne
monnoie d’or mentionnée dans les regiftres
de la cour des monnoies. Philippe le Bel fit auffi fabriquer
des gros royaux , qui pefoient le double des
petits.
La monnoie des royaux eut fort long-tems cours
en France ; Charles le Bel 6c Philippe de Valois en
fabriquèrent qui étoient d’or fin, 6c de •j8 au marc ;
ceux du roi Jean , qui furent auffi nommés-deniers
d'or au royal, étoient de 66 6c de 69 ait marc ; ceux
de Charles VII. de 64 6c de 70..
Cette efpece fiit toujours d’or fin, 6c elle fut ap-
pellée royal, à caufe que le roi y eft repréfenté vêtu
de; fes habits royaux; mais leur marque n’a.pâs
toujours été uniforme, comme on peut s’én convaincre
par la feule infpeûion de leurs figures dans lés
planches de M. le Blanc , 'traité des monnoies. (JD. J.)
Ro yale , f. f. ( ‘terme de Mode) on appelloit ainfi
une forte de culotte fort large , que l’on portoit en
France vers le milieu du dernier fiecle ; cette culotte
avoit au bas des canons lacés de rubans enjolivés
de points de France, 6c enrichis de broderie de drap
découpée'à jour, & de plufieurs touffes de rubans.
\ D . J ;). H H : H H H W È m
; ROYALE GROSSE, en terme de Fondeur de petit
plomb ait moule , eft une efpece de plomb d’un degré
plus gros que la bâtarde , & de deux plus gros que
laipetit e-royale.
Royale petite , en terme de Fondeur de plomb
en moule, eft l’efpece de plomb la plus petite qu’on
faflè de cette maniéré.
ROYALISTE, Dm. ( Gram. ) qui eft dans ie parti
du roi. Les militaires 6c les magiftrats font toujours
royalifies ; les royalijles étoient les adverfaires des
ligueurs ; en Angleterre , fous Jacques I. il y avoit
les royalifies & les parlementaires.
R O YAN , ( Géog.mod. ) ville ruinée dans laSain-
tonge, fur la Garonne , ou pour mieux dire à l ’embouchure
de la Gironde, bii on pêche d’excellentes
fardines , & où il y a un acul qui fert de port. Elle
eftfameufe parle fiege qu’en fit en i6 z z , Louis XIII.
qui né s’en rendit maître qu’àprès y avoir perdu
beaucoup de monde ; il n’en refte aujourd’hui qu’un
miférable fauxbourg. Long, fuivant Caffini, / G. 2.2!.
45". latit. 45.3 G'. 3o " . (D . J.)
ROYANEZ , le ( Géog. mod.) petit pays de France
, dans le Dauphiné , au diocèfe de Die ; il a fix
lieues de long fur quatre de large. Pont-de-Royân,
dont il prit le nom, en eft le chef-lieu ; les habitans
font exempts de taille par une conceffion de Dauphins.
(Z>. J.)
ROYAUME, f. m. ( Droitpolitiq.) « ce mot li-
» gnifie (je ne dirai pas ce que difoient ces républi-
» cains outrés, qui firent anciennement tant de bruit
» dans le monde parleurs vi&oires Scieurs vertus) un
» tyran 6c des efclaves ; difons mieux qu’eux, un roi
» 6c des fujets ».
Un royaume eft donc un état où un feul gouverne
le corps politique par des lois fixes 6c fondamentales.
La plupart des auteurs prétendent que parmi les
rois, les uns font? les maîtres de leur couronne, comme
d’un patrimoine qu’il leur eft permis départager ,
de transférer, d’aliéner, en un mot dont ils peuvent
difpofer comme ils le jugent à propos. D ’autres n’ont
la fouveraineté qu’à titre d’ufufruit, ou de fidei commis
, 6c .cela, ou pour eux feulement, ou avec,pouvoir
de la tranfmettre à leurs defeendans fuivant les
réglés établies pour lafucceffion.
C’eft fur ce fondement que les mêmes auteurs ont
diviféles royaumes en patrimoniaux 6c en ufufruéluair
res , ou non-patrimoniaux ; ils ajoutent que ces rois
poffedent la couronne en pleine propriété, qui ont
acquis la fouveraineté par droit de conquête,-ou
ceux à qui un peuple s’eft donné fans referve pour
éviter un plus grand mal ; mais qu’au contraire les
rois; qui ont été établis par un libre confentement du
peuple, ne poffedent la couronne qu’à titre d’ufufruit.
Telle eft la maniéré dont Grotius explique Cette dif-
tindion, en quoi il a été fuivi par Puffendorf, 6c par
la foule des écrivains.
Le célébré Coccéius, Thomafius, Bohmer, M. Bar-
beyrac 6c autres favans, ont adopté une opinion différente
dans leurs ouvrages fur cette matière , dont
voici à-peu-près le précis.
Ils conviennent d’abord que le pouvoir fouverain
peut .entrer en commerce auffi-bien que tout autre
droit, 6c qu’il n’y a en cela rien de contraire à la
, nature de la chofe ; enlbrte que fi la convention entre
le prince 6c le peuple porte expreffément que le prince
aura plein droit -d’aliéner la couronne , 6c d’en
difpofer comme il le trouvera bon ; on nommera fi
l’on veut un tel royaume , un royaume patrimonial £
6c les autres royaumes, àe.s -royaurnes ufufrucluaires ,
mais les exemples dé pareilles conventions font fi rares
, qu’à peine en tronve-t-on d’autres'.que celui
dès Egyptiens avec leur ro i, dont -il eft parlé dans
la Genèle, ch. xlvij. v. rS.&fuiv. 6C les dilputes des
docteurs fur le pouvoir d’aliéner 'la'cOurorîne , regardent
les cas où ûl n ’y : a point eu de convention
là-deflus entre le prince 6c le peuplé.
La diftinûion qu’on fait ici fe réduit à lin cercle
-vicieux , car quand on demande que-ls font les^ princes
qui ont pouvoir d’aliéner !e: royaume ,,on répond
que ce font ceux qui poffedent lin royaume patrimonial',
6c quand on demande ce que c ’eft qu’un royaur.
me patrimonial, On dit que c ’eft celui dontle prince
a, pouvoir d’aliéner la couronne. Il eft vrai que les
uns prétendent que les royaumes fucceffifs font patrimoniaux
; les autres, que ce font les royaumes def-
potiques ; les autres, que ce font ceux qui ont été
conquis ou établis de quelqu’autre maniéré par un
consentement forcé du peuple; mais aucune de ces
opinions n’établit de fondement folide d’un droit de
propriété proprement ainfi nomme , 6c accompagné
du pouvoir d’aliéner. #
De ce que l’on s’eft fournis par, force ou par ne-
ceflité à la domination de quelqu’un, il ne s’enfuit
pas non plus qu’on lui ait donné par cela même le
pouvoir de transférer fon droit à tel autre qu’il voudra.
Envain obje£leroit-on que file prince eût ftipu-
lé qu’on lui donnât le pouvoir d’aliéner, on y auroit
confenti; lefilence, tout au-contraire, fait préfumer
qu’il n’y a point eu de telle conceffion tacite ,
puifquefi le roi avoit prétendu acquérir le droit d’aliéner
la couronne -, c’étoit à lui à s’expliquer, 6c a
faire expliquer là-deffus le peuple ; mais le peuple
n’en ayant point parlé, comme on le fuppofe, il eft
6c doit être cenfé n’avoir nullement penfé à donner
au roi un pouvoir qui le mît en état de lui faire changer
de maître à fa rantaifie.
En un mot, le pouvoir fouverain, de quelque
maniéré qu’il foit conféré, & quelque abfolu qu’il
foit, n’emporte point par lui-même un droit de propriété
, ni par conféquent le pouvoir d’aliéner ; ce
ce font deux idées tout-à-fait diftin&es , & qui
n’ont aucune liaifon néceffaire l’une avec l ’autre. Le
arand - feigneur, tout defpotique qu’il eft, n’a ni
fa puiffance d’aliéner l’empire , ni de changer à fa
fantaifie l’ordre de la fucceflion.
Il eft vrai qu’on allégué un grand nombre d’exemples
d’aliénations faites de tout tems par les fiou-
verains ; mais il faut remarquer fur ces exemples
qu’on allégué , i°. que la plupart de ces aliénations
n’ont eu aucun effet ; 20. que nous ignorons les conditions
fous lefquelles les princes ou les états anciens
dont on parle, avoient acquis la fouveraineté de tel
bu tel peuple. Ainfi il pourroit fe faire qu’il y eût
quelque claufe formelle par laquelle ces peuples
avoient donné à leurs fouverains le pouvoir d’aliéner
la fouverainetémême. 3 ^Souvent ces aliénations
n’ont eu d’autre titre que la force, 6c elles ne font
devenues légitimes qu’en vertu du confentement donné
après coup, lorfque les peuples aliénés fe font
fournis fans oppofitionau nouveau fouverain.40. Il a
pû y avoir auffi un confentement tacite entièrement
libre, dans le tems même de l’aliénation, 6c cela en
deux maniérés ; ou quand le peuple qu’on vouloit
aliéner, n’y témoignoit aucune répugnance, quoiqu’il
ne fut point contraint par une force majeure ;
ou parce que l’ufage s’étant introduit en orient 6c
ailleurs, d’attacher au droit de fouveraineté abfolue
un plein pouvoir de propriété, qui autorisât le fouverain
à aliéner fes états comme bon lui fembloit ;
ceux qui fe foumettoient à un tel fouverain, étoient
cenfés le faire fur le pié de la coutume établie,à moins
q.u’ils ne déclaraffent expreffément le contraire. Ainfi
tous ces exemples ne prouvent point que le pouvoir
d’aliéner, fuive néceffairement de la fouveraineté la
plus abfolue, 6c confédérée en elle-même, 6c de
quelque maniéré qu’on l’acquiere.
Concluons donc , comme un principe incontefta-
ble, que dans le doute , tout royaume doit être cenfé
non patrimonial , auffi long-tems qu’on ne prouvera
pas d’une maniéré ou d’une autre , qu’un peuple
S’ eft fournis fur ce pié là à un fouverain. Voyeç Barbey
rac , dans fes Notes fur Grotius ; 6c Bohmer, dans
fon Introduit, adjuspublicum univerfale. ( D .J . )
Royaume de Dieu, ( C ritiq u e fa c r é e ) ce mot fe
prend dans l’Ecriture ,pour le fouverain empire de
T om e X l F t
ï)îeil fur tôütes les trèatures ; le royauïnë des ’cieuic $
eft une expreffion commune dans le nouveau tefta-
ment, pour fignifier le royaume de Jefus-Chrijt-, c’eft-
à-dire la vocation des peuples à la fo i, 6c la prédica*-
tion de l’évangile ; il marque encore l’état des bienheureux
après cette vie ; heureux font les pauvres eri
efprit, car le royâumë des cieux leur appartient. Matr.
v. 3 . Les pauvres en efprit font ceux qui ne font pas
poffedés de l’amour des richeffes, 6c qui ne Commettent
pas d’injuftièepouren acquérir. V o y e { Pauvre,
Critiq, facrée. (D . J . )
Royaume d’IsRael-et de Juda , ( f f i j i . f a c r é e )
les Ifraélites, après avoir été fagement gouvernés par
des juges,éclairés , 6c choifis dans chaque tribu , fe
lafferent de cette forme de gouvernement, 6c déclarèrent
à Samuel qu’ils ne vouloient plus, à l’exemple
d’autres nations voifines , obéir qu’à un feul, qui
fût leur maître 6c leur roi. Samuel pour les détourner
de prendre ce parti, leur repréfenta fortement,
mais vainement, quel ferpit le droit du roi qui les
gouverneroit ; il vous ôtera vos fils, leur dit-il, pour
en faire fes ferviteurs ; il prendra vos efclaves 6c vos
troupeaux; il vous fera payer la dixme de vos grains
pour enrichir fes créatures , 6c vous ferez fes elcla-
ves. I. Rois viij. n . Les Ifraélites n’écouterent point
le prophète, &Saiil fut nommé leur roi. Cependant
ce que Samuel appelle le droit du roi ,Jus regis, n’èft
pas le droit légitime des rois, mais l’abus qu’ils font
de l’autorité qui leur a été confiée par les peuples ,
loriqu’au lieu d’en être les peres 6c les protecteurs *
ils en deviennent les opprefieurs 6c les tyrans»
ASaiil fuccéda Isbofeth pendant quelque tems, fur
une partie de fon r o y a um e , 6c à la mort d’Isbofeth ,
David réunit tout Ifraël. A David fuccéda Salomon ,
après la mort duquel le ro y a um e fut partagé ; dix tribus
fuivirent Jéroboam, car le fils de Salomon ne
régna que fur Benjamin & juda ; alors fe formèrent
deux ro y a um e s , celui deluda , & celui d’Ifraël ; le
dernier dura 2.5 3 ans , fous dix-neuf rois , qui tous
moururent dans l’impiété ou dans le crime»'
Le ro y a um e d e J u d a eut auffi dix-neuf rois , depuis
Roboam jufqu’à Sédécias, fous leregiie duquel Jeru-
falem futprile par Nabuchodonôfor, le temple brûlé,
& les habitans emmenés captifs au-delà de l’Euphrate.
Dans cette longue fuite de rois, il ne s’en trouve
que trois, David, Ezéchias 6c Jofias, qui n’aient
pas été idolâtres , où du moins fauteurs de l’idola-
trie. Eccléf.xljx. 6.
Après le retour de la captivité , qui dura 70 ans ,
les Juifs rentrèrent dans l ’ariftocratie, 6c vécurent
fous la domination des Perfes , jufou’au régné d’Alexandre
le Grand, l’an du monde 3671. après fa mort
la Judée paffa fous l’autorité des rois d’Egypte , en-
fuite fous celle des rois de Syrie, jufqu’à ce qu’An-
tiochus Epiphane , ayant forcé les Juifs de prendre
les armes pour leur défenfe, la famille des Afmo-
néens s’éleva & remit les Juifs en liberté.
D ’abord ceux de cette famille ne prirent que le
nom de princes, que portèrent cinq d’entr’eu x, Ma-
thatias, Juda Maehabée, Jonathas, Simon, 6c Hir-
can ;' mais Ariftobule prit le titre de roi qu’il tfanfmif
à cinq de fes fucceffeurs , Alexandre, Jannéë, Sa*
lomé fa femme, Hircan , Ariftobule, 6c Antigone*
S Enluite Hérode s’empara du royaume, 6c le conlerva
fous l’autorité de Rome ; après fa mort, la Judée fut
gouvernée fous le nom à'Ethndrchic , par fes trois
fils , Archélaüs, Hérode Antepas, & Philippe. Em*
fin elle fut réduite en province romaine. ( JD . J . )
Royaumes du monde , ( H i f t . a n c . ) ,on compte
ordinairement vingt-quatre r o y a um e s célébrés jufqu’à
la naiffance de Jefus-Chrift. Les voici :
Le premier r o y a um e eft celui de Babylone , que
Nemrod fonda 146 ans après le déluge l’an i8oz du
monde, 6c 223 3 avant Jefus-Chrift. Nen?ro.d y joi-
G S S